De la reproduction des bigorneaux

Il est imprudent de réagir à chaud quand l’actualité s’invite sur les blogs : on peut avancer des âneries. Mais c’est une vieille querelle qu’on va ressortir ici, sachant que l’actualité, c’est que de jeunes fêlés zélés et armés canardent dans les allées de nos supermarchés, où l’on peut trouver la mort alors qu’on y est venu acheter de la moutarde et des changes-bébé.

On peut ainsi, au fil des massacres, constater des constats assez constants : jeunes, mâles la plupart du temps mais pas que, très souvent bi-nationaux, bien vus dans leurs cités – qui aurait pu penser que, si gentil, un p’tit gars sans histoire… – bref on est désarmés devant ces descriptions lénifiantes, ah ma pauv’ dame, qui aurait pu prévoir ?

Eh bien justement il y en a qui auraient pu prévoir et empêcher que, mais la Bonne-Pensée masochiste – et mortifère – les a anesthésiés : il avait été question sous le morne et oubliable quinquennat de Normal-Premier, de déchoir de la nationalité française les bi-nationaux indignes d’habiter ce pays, ou plus prosaïquement dangereux. Moi-Président lui-même, dans un éclair de velléité d’agir, soutint un moment cette idée  – c’était dans l’émotion des attentats de novembre et du Bataclan – puis les âmes charitables et pétries de bons sentiments emportèrent le morceau, Droits de l’Homme Double Peine gnagnagna, et ce projet fut enterré comme vilain pas beau : pas de gauche !

Voilà, encore une fois : trop bon, trop con. C’est hélas le constat que l’on peut faire, par delà les phrases confites convenues et rengaine que l’on va nous servir à l’occasion de cette n ième tuerie. Et puis soyons cohérents et logiques, une fois, comme on dit à Bruxelles : s’il est impensable de déchoir une crapule ou un traître bi-national de la nationalité française, alors interdisons la bi-nationalité, ça éliminera le problème. Moult pays le font, et imposent de choisir ; double culture – ou inculture – bien sûr, pourquoi pas, ce peut être une richesse ; deux passeports, ce sont deux portes ouvertes aux bidouilles, et ce n’est pas vraiment nécessaire pour voyager.

Tibert