Vieilles caricatures vermoulues

Le nouveau Président italien? Giorgio Napolitano, 88 ans !! il sort juste de son mandat « der des der »… et rempile, pour 7 ans, ce qui l’amènera à 95 balais, vous imaginez la jeunesse transalpine !

Il rempile courageusement, monsieur Napolitano, parce que les partis italiens sont coincés comme des cons, incapables de sortir d’affrontements auto-destructeurs, préférant couler ensemble en s’entretuant que s’entraider pour s’en sortir ensemble, et que c’est le seul piteux arrangement qu’ils ont pu trouver. Et voilà donc nos voisins transalpins dotés, faute de mieux, d’un Président-4ème âge. Longue vie au Président Napolitano, il va en avoir besoin !

Et l’Italie, mes amis, est un reflet assez exact de notre vieille démocratie vermoulue. Notre plus proche voisin, notre cousin, notre reflet grimaçant. Nous poussons même le mimétisme au point de nous doter nous aussi d’un problème du Sud ! notre mezziogiorno-Chicago à nous, Marseille, ses Kalashnikov et ses règlements de comptes en pleine rue.

Nos deux systèmes parlementaires sont à bout de souffle, ruineuses armées mexicaines, surnuméraires, détestées. Nos administrations pléthoriques, inefficaces quand elles ne sont pas carrément contre-productives – n’est-ce pas madame Taubira – : héritage commun de Partis Communistes qui furent puissants, de syndicats de fonctionnaires (c’est un pléonasme) forts et cramponnés à leurs « avantages acquis », telle la délicieuse prime de chauffage du Sénat. Nos Chefs dans leurs Ors et leurs Palais, qui au Quirinal, qui à l’Elysée, Matignon, Lassay… sourds comme des pots et bien au chaud. Certains n’ont pas de voiture, figurez-vous, nous venons de le découvrir avec leur déclaration de patrimoine !! mais les bagnoles rutilantes des ministères, chauffeurs, sirènes et gyrophares bleus prêts à mouliner.

Nos partis aussi préfèrent couler ensemble – et nous avec – que d’essayer de sauver le navire : l’un a fait ceci, l’autre le défait aussitôt, au nom de son Dogme. Certes nous n’avons pas la casserole Berlusconienne, mais nous avons nous aussi nos pitres, je pourrais vous en citer quelques-uns.

Nos télés nous régalent régulièrement – c’est devenu un « marronnier » – de reportages sur ces démocraties d’Europe du Nord, où le Ministre demande une note de frais quand il engage une dépense : ça permet au bon peuple de rêver. Ah si nous étions une démocratie d’Europe du Nord, le pinard, les cigales et le cassoulet en plus !

Tibert

Je vous en pose, des questions, moi ?

La perle du jour, ça vient de sortir, aux actus de 13 heures sur la télé, chaîne 2, sous la houlette des fossettes souriantes de monsieur Delahousse, en ce premier beau dimanche de printemps, youpee, il fait beau.

Madame Taubira était allée dare-dare – la Loi sur le mariage pour vous et moi, bref pour tout le monde sauf ceux qui n’en veulent pas, étant maintenant « dans le tuyau » –  essayer de comprendre comment diable un détenu braqueur multi-récidiviste avait pu se procurer en taule un flingue, des explosifs, prendre 4 gardiens en otages et faire exploser toutes les portes de la prison le séparant du libre accès au grand air.

Interrogée sur, justement, comment diable est-il possible, comment se fait-ce ??  madame Taubira commentait la difficulté du métier de gardien de prison, gnagnagna… il faut encadrer, n’est-ce-pas, explique-t-elle, des types qui ne rêvent que d’entrer en contact avec l’extérieur, de passer outre aux règlements etc.

Et d’ajouter : « L’administration étant confrontée à ça, les surveillants et les personnels sont confrontés à ça tous les jours, on ne peut pas dire qu’il y a une faille parce que si on dit qu’il y a une faille, on dit que c’est la faute de qui, la faille?  »

Enfin, vous imaginez, se demander à qui la faute !  non mais. L’Administration Tout Entière est structurellement exempte de faille, c’est un dogme confortable et qu’il serait inconvenant de mettre en cause.  Si l’on commençe à questionner les failles, où va-t-on ?

Tibert

On y va, douuucement, mais on y va (quoique ?)

La crise la crise la crise, c’est la faute à la crise, bien entendu.

Et donc si c’est la crise, si les particuliers qui ont des sous à planquer à l’abri des rapaces de Bercy vont les mettre à l’ombre en Europe, c’est que nous avons une Europe en peau de lapin. L’harmonisation oui, ah ça oui, pour nourrir les poissons aux farines animales, pour le chocolat à l’huile de palme, pour les fromages en plâtre et sans goût, ça à Bruxelles ils savent y faire, une fois !

En revanche pour mettre le secret bancaire à l’index et assurer une bonne homogéneité des pratiques financières, alors là… peau de balle et balai de crin. Vous me direz, mais y a la Suisse ! la Suisse elle est pas en Europe ! à quoi ça sert de serrer les boulons au Luxembourg en Andorre à Monaco – ah oui putain y a aussi  Monaco  – en Autriche à San-Marin et au Lichtenstein si en Suisse ils font comme ils ont toujours fait, le fric le fric le fric bien peinard au fond des coffres-forts des banques suisses ? Certes, c’est pas faux…

Mais bon, on avance on avance, on apprend que l’Autriche et le Luxembourg se laisseraient fléchir, que finalement, peut-être que… ils « assoupliraient » le secret bancaire. Notez bien, assouplir, on pourra le plier, le fléchir, le secret bancaire, il ne sera plus trop raide, mais il sera là. Il reste donc assez d’ombre en Europe pour qu’on puisse y mettre ses picaillons au frais, ça rassure, du moins ça en rassure certains.

Tibert

PS – Je lis que le Luxembourg se ralliera à la transparence bancaire… en 2015. Comme quoi les proverbes suisse s’exportent assez bien chez leur proche voisin !  ya pas l ‘ feuu auu laac… doucement le matin, et pas trop vite le soir. Et ça permet de prendre son temps pour planquer la poussière sous le tapis.

L'élan du porc

Ce n’est pas une fable de La Fontaine, c’est encore de la bouffe, chez le planétaire spécialiste de l’aggloméré joliment présenté et qu’on monte soi-même à l’aide de pictogrammes. IKEA – puisqu’il faut l’appeler par son nom – qui a eu l’idée sotte et grenue de proposer à manger dans ses magasins, a découvert des « traces de porc » dans des lasagne à l’élan surgelées. Les Musulmans et les Juifs pieux apprécieront, les autres s’en fichent : nous savons tous que la bouffe industrielle est un pis-aller. Si l’on vient chez IKEA, ce n’est pas pour ses délicieuses boulettes scandinaves et son remarquable gravlax, c’est pour ses superbes panneaux d’agglo pas chers et qu’il vaut mieux renoncer à démonter, une fois installés.

Sur ce sujet d’élan porcin, Le Fig’machin titre « scandale sanitaire » : erreur, le  délectable « minerai » de porc qui parcourt l’Europe en camions frigo rugissants est farpaitement aussi sain, bactériologiquement parlant, que celui d’élan, de cheval, de boeuf, de dromadaire(*), que sais-je ? c’est un scandale d’étiquettes, pas de santé publique.

Bon, on ne va pas passer la journée là-dessus… l’élan étant pris, je passe donc sans transition au référendum des Alsaciens, à savoir s’ils souhaitaient fusionner leurs institutions Bas-rhinoises et Haut-Rhinoises…  le bide ! une participation minable, et le NON au total. Faut-il s’en réjouir ou s’en attrister ?

Les deux, mon Colonel :

1° lamentons-nous de ce dédain des citoyens pour un scrutin qui les concerne. Voter fait partie du B-A-BA du citoyen qui se respecte.

2° réjouissons-nous de constater que la refonte des institutions régionales (départementales, cantonales, municipales) ne se fera pas en bricolant chacun dans son coin. Oui nous avons des structures pléthoriques, absurdes, coûteuses, contre-productives. Et il faut, messieurs-dames du gouvernement, que vous nous débarrassiez urgemment de ce boulet anachronique. Mais c’est un chantier français, un projet de la République, pas une bidouille alsacienne, normande, etc. Allez, on vous attend. Ne nous décevez pas ! (je blague, là…).

Tibert

(*) Le dromadaire offert au Mali à Normal-en-Chef a, paraît-il, finalement terminé sa carrière en daubes, râgouts et rôtis ; ce n’est donc pas une boutade.

Rêvasseries

– Le Grand-Orient de France (les Francs-Mac’s, version 1) vont bannir monsieur Jérôme Cahuzac de leurs effectifs… ah ? il était Franc-Mac’, monsieur Cahuzac ? ça alors !

Question subsidiaire : combien d’autres Francs-Mac’s siègent au gouvernement ?

– Le projet de « Lyon métropole européenne » agite les syndicats de fonctionnaires territoriaux (ceux de Lyon, du département du Rhône, de la Région Rhônes-Alpes) : que vont-ils devenir ? sont-ils sur des sièges éjectables ? l’Etat se rendrait-il enfin compte que des centaines de milliers de fonctionnaires pourraient être tout simplement des salariés « normaux », sans nécessité de ce statut spécifique, ruineux, contraignant ? les cantonniers de Tarare vont-ils se retrouver « cantonniers » et non plus « fonctionnaires territoriaux chargés de l’entretien de la voirie » ?

Question subsidiaire : y aurait-il une différence significative entre le statut de fonctionnaire et celui de salarié « normal » ? y aurait-il dans les faits deux Droits du Travail ? non, rassurez-moi…

– Les élus se mobilisent, certains admettant avec lucidité que le cumul des mandats est bien une infâmie et une honteuse tromperie envers les citoyens… beaucoup, en revanche, se cramponnent au fameux « enracinement » dans les fonctions locales, qui leur permettent d’assumer pleinement gnagnagna… songez combien les citoyens de Courteville-les-Gonesse sont heureux d’avoir un maire-sénateur, qui, de ce fait, peut favoriser leur commune auprès des instances suprêmes de l’Etat ! il n’est jamais là ? la belle affaire ! il n’est pas souvent à son boulot au Sénat non plus. Et puis le Premier Adjoint fait le travail aussi bien. Preuve par A + B que ce maire ne sert à rien. S’il veut s’enraciner gnagnagna…, qu’il assiste de temps en temps, bénévolement, aux délibérations de la mairie : c’est permis à tout citoyen, pourvu qu’il la ferme !

Tibert

PS – le non-cumul des mandats va poser, évidemment, la question de la réinsertion des ex-élus dans la vie civile ; question qui de nos jours ne se pose que peu, vu qu’une fois élus, ils sont presque assurés de continuer comme ça. C’est sûr, la question va se poser, et elle est pertinente. Eh bien, on va y réfléchir. Tenez, les ex-ministres (monsieur Cahuzac, par exemple) ont droit à 6 mois de prolongation de leurs émoluments de ministre : ça permet de se réinsérer en douceur…

Un des pans danse, l'autre pas

Le Gentil juge qui a récemment mis le Petit Nicolas en examen est, depuis l’annonce de cette initiative hardie, l’objet de tas de critiques et agressions, verbales ou épistolaires, voire de menaces de mort. Ces dernières sont évidemment infâmes ; les critiques, c’est autre chose ! on a bien évidemment le droit de trouver suspects ses mobiles, d’y voir des motivations carriéristes ou partisanes, de soupçonner des manoeuvres politicardes, des téléguidages. On a vu tellement de choses, ma pauvre dame !

Mais voilà que le Premier Ministre monte sur ses grands chevaux, en appelle solennellement, à ce propos, au respect de l’indépendance de la Justice…

La lettre de menaces de mort dont je vous entretiens ci-dessus était adressée « à M. Gentil du Syndicat de la Magistrature« . Suivait une bordée d’injures assez extrêmes envers ce syndicat, décrit comme « rouge ». Erreur fatale, il se trouve, si  je ne m’abuse, que le juge Gentil n’est pas syndiqué…

Il se trouve aussi que la Magistrature compte au moins trois syndicats, le « Syndicat de la Magistrature » (SM), l’ « Union Syndicale des Magistrats » (USM), majoritaire, et FO-Magistrats… sans oublier les magistrats qui ne sont pas syndiqués. On peut donc s’amuser à situer ces 3 syndicats plus ou moins à gauche ou à droite sur le curseur politique, sinon à quoi ça servirait qu’il y ait plusieurs syndicats, je vous le demande ! à partir du moment où l’on admet la légitimité des syndicats de fonctionnaires, il faut bien admettre aussi qu’ils aient des positions politiques.

Mais bon, la question qui m’agite ici et que j’agite sous votre nez est la suivante : l’indépendance de la Justice, par rapport à quoi ?  indépendance par rapport à la vitesse du vent, la viscosité du liquide ? on ne peut pas être « indépendant point barre ». La réponse standard, vous la connaissez, elle est éculée tant elle a servi : indépendante des pouvoirs politiques. Ah oui, certes, c’est une belle maxime – un peu creuse, nous savons tous que les pouvoirs politiques, justement, ont du pouvoir.

Si le SM, pour sa part, milite clairement pour une justice « de gauche » (voir son site sur la Toile, il est effectivement bien rouge), comment ses membres disent-ils le Droit, comment peuvent-ils appliquer des lois qui leur paraissent « de droite » ? en traînant les pieds ? sereinement et sans se poser de questions ? en biaisant ?

On revient là au B-A-BA du boulot de fonctionnaire : il est payé pour servir loyalement la République. Le juge doit appliquer les lois en vigueur (*), qu’elles lui plaisent ou pas : protéger la veuve et l’orphelin, punir et empêcher de nuire les « djeunes » à scooter qui ont arraché son sac à une mémé, quand bien même ces jeunes auraient eu une enfance difficile, quand bien même il militerait pour la légalisation des vols à l’arraché commis par des jeunes qui ont eu une enfance difficile. Indépendance de la Justice vis à vis des pressions politiques, oui certes ; certainement pas quant à l’application de la Loi, quel que soit l’avis personnel qu’on peut en avoir.

Tibert

(*) encore faudrait-il que les lois soient compréhensibles, cohérentes, applicables : là nous sommes très mal barrés…

Quand on roule carrosse

On sait que le Grand, l’hénaurme Paris du futur va coûter des sous. Au passage, notons que les malheureux visiteurs étrangers – les Français se sont résignés à la misère – venant de Roissy-CDG continueront à galérer dans le RER B, quand il fonctionne, avec leurs valoches coincées entre les jambes, au milieu des tags, de la crasse et des mines pas tibulaires mais… vous connaissez la suite.

Comment trouver des sous ? ben tiens nous confirme madame Hidalgo dans un entretien radio-diffusé, bonne idée, y a qu’à augmenter les PV de stationnement, les doubler par exemple. Incivilités, infractions, c’est évident que ça doit banquer, non ? non ?

Ben je m’interroge…

– Pourquoi un « bon » prix de la prune dissuasif à 17 euros deviendrait-il subitement inapproprié demain matin, et pourquoi 35 au lieu de 19, 18,50, 22, 24 ?? parce que c’est divisible par 5 et 7 ?

– les habitants de Romorantin ou d’Albi qui prennent une prune, qu’est-ce qu’ils en ont à cirer, du Gross Paris ? en quoi est-il légitime de leur demander de raquer pour la mégalomanie, la mauvaise gestion et l’imprévoyance des élus parisiens ?

– Madame Hidalgo a-t-elle essayé, incognito, dans une Clio banalisée un peu éraflée, avec un rétro droit qui pendouille avec du gros scotch, fraîchement vandalisé des nuits précédentes, de se garer impromptu quelque part dans Paris ? oui ? non ? qu’elle essaye donc. C’est très formateur, ça permet de relativiser sur les « infractions » et les « incivilités ». Les écolos rognent tous les jours sournoisement quelques places de stationnement ici et là, c’est devenu carrément mission impossible de s’arrêter.

– Madame Hidalgo n’aurait-elle pas un chauffeur et une bagnole, voire une cocarde sur le pare-brise ? ça aide bigrement à ne pas prendre de prune. Et si, d’aventure, on en prenait une, hein, un contractuel obtus ou malvoyant, ça m’étonnerait qu’elle soit de sa poche. Evidemment, on comprend qu’on puisse, dans ces conditions, évoquer sereinement, voire trouver des vertus à la prune à 35 euros, le prix à payer N fois chacun pour le Paris rayonnant qui, d’une main sûre, posera un pied conquérant sur les marches de l’avenir radieux qui lui est promis.

Tibert

Interview-tronc

« Le Monde » nous régale ce jour d’une brève très courte où madame NKM (Nathalie Kosciusko-Morizet, ouf !) aligne des vacheries brèves et lapidaires sur Normal-Premier et son ex-Royal, « Royal en est à attendre que son ex la nomme quelque part« . Evidemment on se dit, la saalo-pe ! quelle vipère, etc, c’est une attaque ad hominem, euh non, ad mulierem, etc.

On a pu apprendre incidemment, au début de cette dépêche, qu’il s’agit d’un entretien (une interview, en français ; je n’ai jamais compris la valeur ajoutée de interview par rapport à entretien, mais bon…) un entretien donc, à l’occasion de la Journée de la Femme, accordé au canard Le Parisien-Magazine.

je suis donc, consciencieusement, allé voir sur le site du Parisien s’ils en causaient, de cet entretien… oui, en effet, ils en causent, je vous en conseille la lecture, c’est de bon niveau, assez documenté, et bien évidemment beaucoup plus étoffé. Quant aux remarques concernant notre illustre Ségolène, c’est le dernier paragraphe d’un texte assez fourni – NKM n’a donc pas balancé « tout sec » les phrases rapportées par Le Monde, loin de là ; elles sont en fait très marquées de féminisme, très loin des vacheries tronquées dont Le Monde a abreuvé nos sillons.

Comme quoi, en tronquant, on fait dire ce qu’on veut à qui l’on veut. La preuve  ? tenez, par exemple, sur un film qui vient de sortir…

– Commentaire du critique de « Ciné-canard »: « Superbe navet d’anthologie ! ».

– Les accroches pour le film – Les Inrocks : « Puissant » ; Ciné-canard : « Superbe ! » .

Tibert

A la recherche de la question

Encore un sondage, un de plus, une niglerie selon les uns, un signal d’alarme pour d’autres, au total un instantané soluble dans l’actualité.

La journée des femmes étant dans 4 jours – mesdames, à vos blocs de départ, 24 heures c’est super-court, après vous aurez 364 jours pour vous fondre et vous morfondre dans le décor –  le Journal du Dimanche, le JDD, celui qui vous annonce tous les ans que la personnalité préférée des Français est { Yannick Noah , Omar Sy , Mimi Maty , Zinedine Zidane } , choisissez dans la liste, ce superbe JDD, donc, a décidé de sonder encore et encore, mais sur les femmes, ce coup-ci.

Le Monde nous annonce le résultat du sondage comme suit : « Les femmes politiques préférées des Français« , dans l’ordre, 1° Christine Lagarde, 2° Marine Le Pen, 3° Nathalie Kosciusko-Morizet, 4° Rama Yade,  5° Martine aubry, 6° Christine Taubira, etc…

Pour le JDD lui-même, il s’agit du « palmarès des femmes politiques » : ah ? ce ne serait pas « celles qu’on préfère » mais juste le « palmarès » ? sur quels critères ? le tour de poitrine ? la meilleure cuisinière ? la plus élégante ? on l’ignore. On ignore également si les choix étaient libres, à l’initiative du sondé (1° ma voisine de gauche, 2° la monitrice de yoga, elle est canon) , ou à choisir dans une liste, comme pour la ridicule « personnalité préférée des Français ». On croit cependant deviner que ce serait plutôt la deuxième option… aucune chance, donc, de voir citer des noms erratiques, Nathalie Dessay, Françoise Barré-Sinoussi…

Enfin, Atlantico – je sais, c’est de droite, et alors ? je lis aussi Libération et ça ne chagrine personne, non ? – donne un peu plus d’éclairage à ce sondage dont on connaît jusqu’ici le résultat, mais pas la question, ce qui est tout de même gênant…

Je cite, concernant Christine Lagarde : « … Ils sont en effet 34% à la voir le plus jouer « un rôle important à l’avenir dans la vie politique française« .

La voilà, en effet, la question : « parmi les femmes de cette liste, lesquelles (en commençant par la plus favorable) sont susceptibles de jouer un rôle important à l’avenir dans la vie politique française ? »

Et ça devient dans le Monde : les femmes politiques préférées des Français. Vous voyez le topo ? la légère distorsion des résultats ? non ? bon, je vous prends un exemple plus parlant, pour vous montrer la malhonnêteté de ce journal – parmi d’autres ! un sondage très facile…

–  Question : selon vous, comment vont évoluer les prix du gas-oil ?

– 1° ça va augmenter,

– 2° ça va baisser,

– 3° ça ne va pas bouger.

Résultat du sondage, façon « Le Monde » : 99,98 % des français sont favorables à une augmentation des prix du gas-oil.

Et voilà ! comment on écrit n’importe quoi sur n’importe quoi : c’est du « journalisme ».

Tibert

PS – Au fait, les femmes politiques de gauche ont, semble-t-il – selon ce sondage, du moins – un avenir nettement moins lumineux que leurs homologues de droite, non ?  pas tout à fait du genre « has been« , mais… et madame Aubry en tête, évidemment.

Une gauche et deux droits

Mâame Lebranchu, rescapée des camps mitterandiens et rempilée, sous François-Normal, au cocooning de la Fonction Publique, étudie avec bienveillance l’annulation, l’abrogation, la suppression de l’unique journée de carence en cas de maladie des fonctionnaires. Car, déclare-telle, cette mesure est « injuste, inutile et inefficace. Elle est humiliante pour les agents. »

Humiliante, car cela entretient, n’est-ce-pas, le soupçon – quelle idée sotte et grenue ! – que des « agents » (des salariés de l »Etat, ce sont des agents, ça ne s’appelle pas pareil) pourraient prendre indûment des congés de maladie. Mais qu’est-ce qu’on va chercher là ! les agents de l’Etat ne sont pas faits de cette pâte, voyons. En revanche…

… en revanche, concernant le Privé, c’est un ramassis de tire-au-flanc, de bras cassés, pour qui les 3 jours de carence en cas de maladie sont justes, utiles et efficaces, et n’humilient en rien le salarié qui reste au fond de son pieu avec une grippe carabinée, ou qui doit prendre quelque repos pour cause d’expulsion d’un ténia récalcitrant.

On ne peut que constater, encore une fois, madame Lebranchu – mais ce n’est pas votre problème, vous ne vous souciez que de la Fonction Publique – que décidément « Egalité« , le deuxième terme de notre très théorique trilogie républicaine, peut aller se faire voir ailleurs : il y a bien en France DEUX droits du travail – sans compter les petits particularismes locaux, zones franches, Corse, Alsace-Lorraine, et j’en oublie certainement.

Tibert-Egalité