Je vous en demande, des statistiques, moi ?

Je n’ai pas trop le temps, là. Vite fait, alors ? allez, vite fait, c’est une information marrante, et qui vaut la peine de gratter fissa fissa un petit billet – sinon ça va faire une carence de billet.

Vous savez que la ministresse de la fonction publique, madame Lebranchu, a supprimé le seul « jour de carence » qu’on avait méchamment infligé aux fonctionnaires en cas de maladie – histoire de faire semblant de les rapprocher, les fonctionnaires, des travailleurs ordinaires : « injuste, inutile et inefficace« , disait la ministresse à propos de ce jour de carence. Disposition passée à la trappe, donc, allez on oublie le jour de carence.

Mais voyez : le jour de carence a fait chuter de 43 % et des pouïèmes le nombre de journées uniques d’arrêt-maladie dans la fonction publique territoriale. Soit, sur 10 arrêts-maladie d’une journée, 4 en moins. Pas mal, non ? alors, ce jour de carence, inutile, inefficace ?

Mais ce qui est rigolo, ou tragique, c’est selon le point de vue, c’est que le nombre d’arrêts-maladie de longue durée a, lui, fortement augmenté ! franchement, tant qu’à être malade et perdre un jour de salaire, autant que ça vaille le coup, non ?

Tibert

Une gauche et deux droits

Mâame Lebranchu, rescapée des camps mitterandiens et rempilée, sous François-Normal, au cocooning de la Fonction Publique, étudie avec bienveillance l’annulation, l’abrogation, la suppression de l’unique journée de carence en cas de maladie des fonctionnaires. Car, déclare-telle, cette mesure est « injuste, inutile et inefficace. Elle est humiliante pour les agents. »

Humiliante, car cela entretient, n’est-ce-pas, le soupçon – quelle idée sotte et grenue ! – que des « agents » (des salariés de l »Etat, ce sont des agents, ça ne s’appelle pas pareil) pourraient prendre indûment des congés de maladie. Mais qu’est-ce qu’on va chercher là ! les agents de l’Etat ne sont pas faits de cette pâte, voyons. En revanche…

… en revanche, concernant le Privé, c’est un ramassis de tire-au-flanc, de bras cassés, pour qui les 3 jours de carence en cas de maladie sont justes, utiles et efficaces, et n’humilient en rien le salarié qui reste au fond de son pieu avec une grippe carabinée, ou qui doit prendre quelque repos pour cause d’expulsion d’un ténia récalcitrant.

On ne peut que constater, encore une fois, madame Lebranchu – mais ce n’est pas votre problème, vous ne vous souciez que de la Fonction Publique – que décidément « Egalité« , le deuxième terme de notre très théorique trilogie républicaine, peut aller se faire voir ailleurs : il y a bien en France DEUX droits du travail – sans compter les petits particularismes locaux, zones franches, Corse, Alsace-Lorraine, et j’en oublie certainement.

Tibert-Egalité