Tout altère, hélas

Ube étude tombée du ciel nous l’affirme opportunément : en bagnole, « les régulateurs de vitesse altèrent la vigilance des conducteurs ».

Eh oui, pour notre sécurité, vielle rengaine qui justifie tout et n’importe quoi, il faudrait donc supprimer les régulateurs de vitesse, ces engins diaboliques qui permettent enfin de rouler tranquille et serein sur route dégagée : rester pendant des heures le pied droit pesant sur le champignon, surveiller, anxieux, le tachymètre dans la hantise du dépassement fatal de la limite de vitesse qui va nous coûter X points de permis, Y euros… tout en restant l’oeil rivé sur le ruban asphalté et sur les panneaux 30 – 90 – 50 – 70 – 30 – 90 – 70 – 50 – 70 – 50 – 90 – 110 – zut j’ai loupé celui-là – 90 – 50 – 30 etc etc.

Conducteur, conductrice, mon confrère ou ma consoeur, fais gaffe à ta vigilance, zut quoi ! évite donc…

– de te gratter les couilles / de remettre en place ton soutif’ (rayer éventuellement la mention inutile) : ça déconcentre.

– de regarder la jauge de réservoir, ça déconcentre aussi. De toutes façons les constructeurs vont bientôt se voir contraints de supprimer tous les cadrans sauf le tachymètre : c’est accidentogène, un cadran, puisque c’est une invite à détourner son regard du tachymètre.

– de battre la mesure du pied gauche en écoutant le requiem de Fauré. Tu pourrais louper la pédale de frein.

– de te curer le nez et les oreilles ; reste les deux  mains fermement agrippées au volant, sauf pour mettre un clignotant ou changer de vitesse.

– de regarder ton GPS : contente-toi de l’écouter, et puis d’ailleurs le GPS est accidentogène, mets donc ce truc à la poubelle. Le gouvernement a tenté de lui faire la peau, au GPS : ça fait baisser les rentrées d’argent procurées par les radars.

– de fumer, boire, manger, lire la presse, brosser tes mocassins, évidemment, ça va de soi.

– de fouiller dans la boîte à gants, c’est inutile, il n’y a pas de gant.

– de mettre des cassettes ou des CD dans la fente : viser la fente, ça déconcentre. Seule solution, qui demande de l’entraînement, prendre à tâtons un CD et l’introduire idem à tâtons dans la fente idoine.

– de lorgner sur le décolleté de ta passagère, si la configuration du poste de pilotage est favorable à ce type d’initiative : ça déconcentre. Regarde la route de temps en temps, le tachymètre en permanence, les panneaux avec assiduité, les autres bagnoles éventuellement ; ça devrait suffire.

Ceci étant, il faut relativiser tout ce remue-ménage autour de la conduite en voiture, et ne pas en faire tout un fromage : les Ministres des Transports et de l’Intérieur peuvent mouliner des bras, invoquer des objectifs toujours plus exigeants, convoquer les études les plus sérieuses pour culpabiliser le Français au volant, la mort sur la route fait vraiment petit joueur face aux poids lourds des statistiques :

– le cancer du poumon, 10 fois plus de morts que sur la route – à quand le permis de fumer à points ?

– les accidents domestiques, 5 fois plus – et le permis de monter sur l’escabeau avec sa perçeuse à percussions à points ?

– les suicides, 3 fois plus (surtout ne pas se rater, ça ôte des points).

Les suicides, parlons-en ! attention donc à ne pas broyer du noir, c’est très accidentogène. Sur ce dernier point, mes chers concitoyens, le gouvernement agit cependant avec autorité et vigueur : tout dernièrement, notre Lider Maximo, Chef-Normal, nous annoncait, alleluia, le jour même de la Fêt’Nat’, que « la reprise elle est là« . Non pas « la reprise est là« , phrase banale, propre syntaxiquement et sans relief, mais « la reprise elle est là« . On y fait, dans cette phrase, les questions et les réponses : la reprise (soupir ou virgule ou point d’interrogation)…  elle est là (point d’exclamation). Bon sang, mais c’est bien sûr. Dire qu’on la voyait pas !

Ce n’est pas une boîte à outils qu’il trimballe, notre Moi-Président, c’est un nécessaire à repriser.

Tibert

Là, c'est Plus(s)

Bon, dépêchez-vous avant qu’on l’ait enterré sans fifres ni tambourins, en catimini un soir de brume et de nouvelle lune. Lisez donc ça, ils ont tout pompé sur mes constats personnels.

Et régalez-vous également des réactions des lecteurs. Qui donc prétend qu’il n’y a pas de consensus possible en France ?

Donc, +1 pour moi sur ce rapport de la Cour des Comptes, et avec vigueur !

Tibert

Blackfoot, Wabash et les Bisounours

L’Europe s’offusque ces jours-ci des révélations sur le programme « Prism« . Prism ? le programme d’espionnage opéré par la National Security Agency, la NSA, qui permettait – qui permet toujours – aux Etats-Uniens de suivre de très près, de bien trop près, ce qui se passe chez nous. Pour les Français, surveillés aux petits oignons, c’étaient les initiatives Blackfoot et Wabash.  Horreur ! découvrons-nous, nos amis Etats-Uniens nous espionnent ?

C’est donc horrible ? c’est une révoltante découverte ?

C’est hypocrite, ou, plus grave, c’est de la bisounourserie. Le scandale, c’est qu’on ait soulevé le couvercle ! que les taupes fouinent, que les fouines fouissent, mais sous terre, et discrètement ! Car, qui peut croire un instant que nos « amis » Etats-Uniens n’aient que des sentiments amicaux à notre égard ? qui a voyagé aux USA sait qu’on lui a demandé la couleur de sa culotte, si sa grand-mère fréquentait les socialistes, si… en contrepartie, les citoyens Etats-Uniens viennent chez nous sans précaution spéciale :  c’est la symétrie, la réciprocité « amicale » comme elle se pratique avec les USA.

La réciprocité amicale ? elle devrait être une règle de bonne conduite, mais je t’en fiche ! tenez, un fait divers passé sous silence en France (*) illustre bien la réciprocité mal comprise, et ce qui s’ensuit. Le gouvernement norvégien vient de refuser la construction de mosquées (**)  là-bas, bien que la liberté religieuse y soit reconnue. Au motif ? au motif que, si des apports financiers externes massifs sont en cause – ce qui était le cas, en provenance d’Arabie Saoudite –  ils sont soumis à l’approbation du gouvernement. Et le gouvernement a dit que non, eh bien, des mosquées financées massivement par l’Arabie Saoudite, non. Citons le ministre des Affaires Etrangères norvégien, monsieur Jonas Gahr Store : « il serait paradoxal et anormal de donner notre approbation à des fonds en provenance d’un pays qui ne respecte pas la liberté religieuse.  » Et d’ajouter : « Nous aurions pu répondre simplement ‘non’ (…) mais puisqu’on nous le demande, je saisis l’occasion d’ajouter qu’une approbation serait paradoxale, sachant que c’est un crime en Arabie Saoudite d’établir des communautés chrétiennes« .

Bon, ce n’est pas enveloppé dans du papier de soie, pas vrai ? eh non, c’est envoyé bien fort et bien clair, pas du tout souterrain, et c’est le simple et lumineux rappel de ce que devrait être une courtoise et saine réciprocité. Il se trouve que les USA, eux, sont parmi les plus fervents amis du régime saoudien, faisant preuve à son égard d’une indulgence et d’une myopie confondantes ; il est vrai que le pétrole se fiche de la courtoise réciprocité et du respect des libertés religieuses.

Tibert

(*) et c’est justement pour ça que je vous en cause, que je vous bichonne, chères lectrices et chers lecteurs – mais surtout les lectrices.

(**) en anglais, je sais, c’est dur… mais des dizaines de sites en français reprennent les mêmes faits, de manière généralement trop polémique – restons froids et objectifs, autant que possible.

Berçeuses en duo

La Cour des Comptes, chose étonnante, dit comme moi ( bande de plagiaires ! ) :  il faut réduire la voilure administrative, monsieur Moi-Président, au lieu de nous infliger de nouvelles taxes  « indolores » tous les deux jours, n’est-ce pas madame la Ministre de la Culture ? eh oui, la voilure, les armées de fonctionnaires, dont une faramineuse quantité, incontrôlable, dans la Fonction Territoriale.

Conformément à la logique politicienne, Normal-Moi ne veut pas suivre les avis de la Cour des Comptes. D’abord, nous touchons là au coeur du coeur, au noyau dur de l’idéal social et socialiste français : la Fonction Publique, l’incarnation du bonheur de travailler pour le bien de tous. La défunte Allemagne de l’Est voulut se faire le laboratoire et la vitrine européenne de cette radieuse chimère : tous fonctionnaires ! on sait ce que ça devint, entre la Trabant qui fumait bleu, le désastre écologique et la Stasi qui espionnait tout le monde.

Non, Normal-Premier ne suivra pas les avis de la Cour des Comptes, et la deuxième raison – la vraie raison, car les credos du socialisme et le naufrage de la RDA, il s’en fout, lui – c’est que ce serait se mettre à dos tous les fonctionnaires, leurs syndicats – les seuls qui aient quelque épaisseur et des moyens – et c’est beaucoup trop dangereux pour lui et ses amis. C’est sa base électorale, la fonction publique ! c’est le poumon et le moteur et la raison de vivre du PS, et vice-versa.

Mais… quand le Premier Violon joue sa partition « non non non », le Deuxième Violon, lui, joue le contrechant « mais si mais si », ça fait une mélodie plus riche, et la musique adoucit les moeurs des Français usés d’être tondus. On a donc entendu le Premier Ayrault affirmer, juste avant François Premier, que, si si, on suivrait les conseils de la Cour des Comptes, car elle a bien raison. Manière de faire passer la pilule du gel du point d’indice.

C’est beau la politique, on dirait de la musique.

Tibert

Le référentiel, vous dis-je !

Le déroulement du procès de Matthieu devant les Assises de la Haute-Loire nous permet d’enrichir notre nuancier d’expressions défaussières. Nous avons eu droit à l’illustre « responsable mais pas coupable » à propos du sang qu’on t’a miné, et nous découvrons la faiblesse. La Protection Judiciaire de la Jeunesse, la PJJ, la pauvre, a eu une faiblesse – une baisse de tension, une carence en magnésium, peut-être ? Mais pas de faute, ah non, y a pas faute, le référentiel a été respecté : l’éducatrice chargée de suivre Matthieu « a accompli, selon le référentiel méthodologique, son travail sans faute professionnelle« .

On est donc bien protégés, rassurons-nous, et, jeunes filles, vous pouvez sans crainte sortir le soir avec un copain, le référentiel veille – de très très loin. Pourquoi a-t-on remis Matthieu en liberté après son premier viol ? ça c’est une autre faiblesse, probablement, mais au Puy-en-Velay on ne fait pas le procès de la mansuétude coupable, du laxisme de la Justice qui relâche dans le circuit un prédateur ; non, car tout était cadré, la PJJ était là, armée de son référentiel, pour faire de ce psychopathe un gentil garçon. A l’aide d’une pédo-psychiatre lituanienne, d’un infirmier psychiatrique, puis d’une « psychothérapeute » (*) qui n’en a pas le titre – pourtant pas bien contraignant, voyez le wiki qui en traite – mais « respecte le référentiel » .

Il est intéressant de questionner, à ce propos, le sens des termes Protection Judiciaire de la Jeunesse : qui protège-t-on à la PJJ ? ici, très clairement, il s’agit de protéger Matthieu ! Pas rééduquer, non, protéger. Le protéger de ses pulsions sexuelles sadiques, de sa psychopathie, la vilaine.

Quant à protéger Agnès, qui, elle, n’était pas psychopathe, c’est loupé ; c’est trop tard.

Tibert

Je vous en demande, des statistiques, moi ?

Je n’ai pas trop le temps, là. Vite fait, alors ? allez, vite fait, c’est une information marrante, et qui vaut la peine de gratter fissa fissa un petit billet – sinon ça va faire une carence de billet.

Vous savez que la ministresse de la fonction publique, madame Lebranchu, a supprimé le seul « jour de carence » qu’on avait méchamment infligé aux fonctionnaires en cas de maladie – histoire de faire semblant de les rapprocher, les fonctionnaires, des travailleurs ordinaires : « injuste, inutile et inefficace« , disait la ministresse à propos de ce jour de carence. Disposition passée à la trappe, donc, allez on oublie le jour de carence.

Mais voyez : le jour de carence a fait chuter de 43 % et des pouïèmes le nombre de journées uniques d’arrêt-maladie dans la fonction publique territoriale. Soit, sur 10 arrêts-maladie d’une journée, 4 en moins. Pas mal, non ? alors, ce jour de carence, inutile, inefficace ?

Mais ce qui est rigolo, ou tragique, c’est selon le point de vue, c’est que le nombre d’arrêts-maladie de longue durée a, lui, fortement augmenté ! franchement, tant qu’à être malade et perdre un jour de salaire, autant que ça vaille le coup, non ?

Tibert

Ravel, le petit trot et les CRS

C’est en résumé un mauvais jeu de mots, un jeu de mots laid : « six bourres »…

Ciboure, bien sûr, bon sang ! je me souviens, nous fûmes ma petite famille et moi, il y a 2 ou 3 ans, en novembre à Saint-Jean-de-Luz. Et, le croirez-vous, nous eûmes un été indien et basque, basque mais indien, un temps délicieux, ensoleillé, doux, et sec !

Bref nous en jouîmes – le passé simple de « jouir », je vous raconte pas, il vaut mieux jouir au présent de l’indicatif ! – nous en profitâmes un maximum, et, à cette époque adepte du la course à pied (le jogging, le footing, bref en français et à mon allure, le trot, ben quoi, il n’y a pas que les chevaux qui font du trot), donc, trotteur,  je me régalais à faire l’aller et retour jusqu’au bout de la jetée à Ciboure, sur la bande de terre en face de Saint-Jean. Parcours aéré, sauf à la traversée de la Nivelle (*) sur le pont quasi toujours embouteillé, parcours plat, iodé, coloré, pittoresque, bref le pied.

On passe ainsi, trottant, devant la maison natale de Ravel – salut Maurice ! – qui a rejoint son infante défunte, on suit le muret qui longe la plage et les rochers sur l’océan, en veillant à contrôler son souffle et ses foulées, et immanquablement on passe devant un minibus de CRS.  Bon… pourquoi pas ? il doit y avoir une raison… le lendemain, même scénario, et le surlendemain, etc. Il y avait toujours un véhicule de CRS garé sur le quai, face aux baraques bourgeoises alignées à Ciboure devant la baie. Ils n’étaient pas six, mais 3-4 généralement, si mes souvenirs sont bons.

J’avais zappé ces constatations, supposant que la maison natale de Ravel avait un intérêt insoupçonné, que l’on surveillait une planque, que… bref j’avais oublié Ciboure. Et ce matin, ouvrant mon journal internet, que vois-je ? l’illumination ! la révélation. Je vous le donne en mille : c’est la résidence temporaire de madame Michèle-Alliot-Marie à Ciboure qui est ainsi chouchoutée.

Ce genre d’informations ressort maintenant, un peu partout… tiens, pour vous faire une idée de ce que ça nous coûte, allez voir ça, on vous donnera des détails. Devant le tollé que ça provoque – avec nos impôts, en temps de vaches maigres, tout ce fric, et l’insécurité etc etc… – on apprend, ce matin, que Michel Charrasse, du Conseil Constitutionnel, l’homme au gros cigare, aux doubles lunettes carrrées et aux bretelles, vient de se voir priver de ses gardes du corps à Puy-Guillaume, commune tranquille de l’Est auvergnat. Justifiant ce traitement de faveur, il déclarait ne pas s’être fait « que des amis » lors de sa vie gouvernementale…

Et moi alors, avec mon blog impertinent, voire irrespectueux, où sont-ils mes gardes du corps ?

Tibert

(*) et non, ce n’est pas la Bidassoa, j’ai vérifié.

Quand on vote à Sion

Ajourd’hui on a voté en Suisse, on a encore consulté le peuple sur des sujets de peuple suisse. Des sujets comme le durcissement des lois sur le droit d’asile (on a dit « oui »), sur l’élection du Conseil Fédéral directement par les citoyens (c’est « non« , c’est le parlement qui continuera de s’y coller). On a aussi voté à Carouge, banlieue gènevoise, pour savoir si le budget serait laxiste ou si on se serrerait la ceinture – la question était, sans rire, « Voulez-vous payer plus d’impôts ?« , et, le croirez-vous, on a répondu « non ». La Gauche municipale a pourtant ramé, à Carouge, pour vanter un budget plus ambitieux, plus copieux, et donc, évidemment, plus coûteux… mais non, à Carouge on en a marre de payer toujours plus.

Bon mais vous vous en foutez, de la Suisse et des Carougiens, qu’est-ce qu’il vient nous importuner ce Tibert suissophile, avec ses votations à Sion ? chez nous en France on ne nous demande JAMAIS notre avis, c’est le parlement, le cénacle des godillots, une fois élu pour 5 années peinardes sans opposition possible, qui fait le boulot. Et si par extraordinaire le parlement renâcle, et bien on gouverne par ordonnances : c’est la démocratie française, tous les 5 ans – l’avenir est radieux, demain on rase gratis, si si, votez pour moi, etc.

Reste au peuple, privé de consultations directes, à se faire consulter dans la rue, façon « manif’ pour tous » ou défense de l’école privée ; le problème c’est qu’au dessous de 2 millions de manifestants – selon la police, et donc 5 à 6 millions selon les organisateurs – ça vaut pas, c’est pas assez puissant. Et, de toutes façons, ça ne serait pas possible, nous disent, doctes, les savants constitutionnalistes.

Il se trouve en effet que les députés ont voté, en avril dernier, – ce n’est pas vieux – une disposition instituant le « référendum d’initiative populaire » (ou « initiative partagée », si vous y tenez (*)). Evidemment, le temps que le Sénat y mette son grain de sel, vous pensez, on verra ça à l’automne, au mieux. Mais que dit cette disposition ? il faut, pour déclencher ce truc, « un cinquième des membres du Parlement soutenus par un dixième des électeurs inscrits sur les listes électorales – soit actuellement 4,5 millions de personnes« . Autant dire que la « Manif’ pour tous » peut se brosser, avec ses 300.000 manifestants – selon la police, ça va de soi. Bref, référendum, pas question, car…

– premio ils sont pas assez nombreux, comme on a vu, et puis c’est aux parlementaires d’actionner le dispositif,

– deuxio la loi promulguant le référendum gnagnagna… n’est pas encore publiée au Canard Officiel, et toc !

– troisio le « mariage pour tous » n’est pas un sujet valable pour un référendum : voyez ce lien passionnant, il vous explique tout, assez clairement. On peut ratifier un traité, revoir l’organisation des pouvoirs publics, ça oui, mais bref non là ce n’est pas possible, pas la peine d’insister.

Et le « Petit juriste » – que je vous ai indiqué son site web, là, juste au dessus ! – conclut son article par ce commentaire désabusé : « D’initiative populaire, le référendum n’a plus donc que le nom… » : on ne saurait mieux dire. Reste à jalouser les Suisses, ces veinards, qui non seulement ont du blé, du Fendant bien frais en pichets de 2 décis, mais aussi les votations, et que l’on consulte, et souvent.

Détail juteux : le Parti de Gauche a voté contre cette nouvelle disposition référendaire, dénonçant un « simulacre de référendum ». Monsieur Mélenchon et ses potes, le Petit Juriste et moi, on est bien d’accord.

Tibert

(*) partagée, mon cul ! comme dirait Zazie. C’est le législateur qui prend l’initiative, pas les électeurs.

Extrêmes guerriers

Monsieur et madame Poutine ont divorcé…

Un tennisman professionnel français va jouer aujourd’hui un match important…

Non mais on s’en fout ! on s’en fout… la France entière ne bruit que de ça : un skinhead a tué un étudiant unanimement connu comme étant d’extrême-gauche, lors d’une bagarre « de rue ». Il l’a tué, ou il l’a frappé très violemment, et, bref, le résultat est le même. Voilà… (*)

Bon, grand branle-bas de combat anti-fasciste (prononcer « fâchiste », de même que fascination se prononce « fâchination », et ascenseur, « achenseur ») dans Paris et toute la France. Slogans guerriers, le Premier Ayrault se fend d’une déclaration belliqueuse : il veut « tailler en pièces » – mais légalement, rassurez-vous – les groupes d’extrême-droite. Monsieur Bergé veut un million de manifestants, et un peu partout fleurissent des accusations comme quoi ce serait la faute à la « Manif’ pour tous », qui aurait inspiré, suscité, encouragé ce débondage des extrêmistes de droite.

Sur ce on aperçoit dans une vidéo madame NKM, qui a eu l’initiative courageuse et quelque peu imprudente, voire saugrenue, de manifester son émoi à ce propos, se faire très violemment insulter par de jeunes manifestants – elle n’a pris aucun coup, grâce aux flics et services d’ordre vigilants, mais c’était très chaud. Elle est « de droite », modérée mais de droite, DONC elle est coupable, haïssable, à abattre. De multiples photos montrent également des jeunes et des moins jeunes brandir le poing fermé et levé, dans une gestuelle pas vraiment pacifique. On pourrait presque les entendre chanter, sur un air connu, des textes traitant vraisemblablement de combat terminal : pas un chant de Bisounours .

Voilà… bien évidemment c’est horrible qu’une jeune vie en plein devenir soit fauchée comme ça, dans la rue, pour des remarques, des insultes ou des regards, ou juste des fringues trop identitaires. C’est horrible, et surtout c’est terriblement con, dans un pays où l’expression des opinions est en principe libre, à part quelques limitations (racisme, anti-sémitisme, blasphèmes autres qu’anti-chrétiens, négationnisme, j’en oublie peut-être…).

L’enquête dira qui a commencé à provoquer, qui a prononcé des mots insupportables pour l’autre bord, ou commencé à cogner. Elle dira si on a frappé pour tuer ou juste pour faire mal, si c’est un assassinat ou un meurtre, etc. Mourir pour des mots, c’est injuste et révoltant. Mourons pour des idées, d’accord, mais de mort lente, chantait quelqu’un de moustachu.

Mais on découvre assez unilatéralement, à cette occasion, un fait permanent : les extrêmes, gauche et droite, se sont toujours affrontés, et violemment !  le Quartier Latin des années 60-70 voyait les militants de l’Unef, les Jeunesses Communistes, les abonnés à « Clarté » (le canard des étudiants du PCF), etc, arpenter le pavé pour, littéralement, « casser du faf' » ; les membres des chapelles opposées, Fane, Occident, la fac’ de Droit d’Assas… en voulaient autant à l’encontre des précédents ; d’innombrables colleurs d’affiches nocturnes et sauvages, des deux bords, se sont fait casser la gueule ; les manif’s se peuplaient de pancartes dont les supports n’étaient pas de frêles baguettes de sapin, mais de robustes manches de pioches, etc. Les extrêmes se rejoignent, oui, mais la plupart du temps ce n’est pas pour se faire du bien.

Résumons-nous : foin des oeillères idéologiques à sens unique, ce qui fait mal, ce que la démocratie doit craindre et combattre, c’est l’ extrême-, pas les suffixes qu’on lui accole.

Tibert

(*) Un tic qui s’installe dans les débats, conversations, bavardages… « et voilà, et… » : écoutez bien, ça fait un tabac.

Eh non c'est pas pareil !

On entend d’étranges choses à la radio.

On y entend que le gouvernement, plutôt que de limiter son train de vie et celui de l’Etat par la même occasion (*), cherche au fond de nos poches les picaillons qui y seraient restés coincés.

Politique familiale, retraites, taxes, cotisations, tout est bon pour faire un peu de blé, d’argent de poche pour permettre de continuer à flamber, là-haut.

Mais v’la-t-y-pas, qu’une Conseillère d’Etat remet un rapport sur les pistes de réforme des retraites pour permettre d’équilibrer valablement, pérennement, les budgets des différents régimes… et, le croiriez-vous, elle évoque, dans sa candeur et son inconscience, l’allongement aux 10 meilleures années – les dernières, en général  – au lieu des 6 derniers mois, de la  base de calcul des retraites du Secteur Public.

Réaction des syndicats du Secteur Public ? « c’est pas possible », « si on nous cherche on va nous trouver », « casus belli »… et un délégué F.O. (du secteur Public, évidemment) de découvrir : « c’est pas du tout du tout pareil » !

On est contents de l’entendre dire, mais à vrai dire on s’en doutait un peu. Ce n’est donc pas pareil, les 25 meilleures – ou moins mauvaises – années, et les 6 derniers mois… et c’est maintenant qu’on le découvre.

Remarquez, elle y va pourtant mollo, notre Conseillère d’Etat : 10 ans au lieu de 25, il reste comme un écart.

DEUX Droits du Travail, dans un pays qui a écrit – ça fait longtemps, remarquez – « EGALITE » au fronton de ses édifices publics.

Reste à savoir si le gouvernement aura les c… de la faire, cette réforme. Les paris sont ouverts.

Tibert

(*) ceci en complète contradiction avec les recommandations de la Commission Européenne et du FMI.