Ravel, le petit trot et les CRS

C’est en résumé un mauvais jeu de mots, un jeu de mots laid : « six bourres »…

Ciboure, bien sûr, bon sang ! je me souviens, nous fûmes ma petite famille et moi, il y a 2 ou 3 ans, en novembre à Saint-Jean-de-Luz. Et, le croirez-vous, nous eûmes un été indien et basque, basque mais indien, un temps délicieux, ensoleillé, doux, et sec !

Bref nous en jouîmes – le passé simple de « jouir », je vous raconte pas, il vaut mieux jouir au présent de l’indicatif ! – nous en profitâmes un maximum, et, à cette époque adepte du la course à pied (le jogging, le footing, bref en français et à mon allure, le trot, ben quoi, il n’y a pas que les chevaux qui font du trot), donc, trotteur,  je me régalais à faire l’aller et retour jusqu’au bout de la jetée à Ciboure, sur la bande de terre en face de Saint-Jean. Parcours aéré, sauf à la traversée de la Nivelle (*) sur le pont quasi toujours embouteillé, parcours plat, iodé, coloré, pittoresque, bref le pied.

On passe ainsi, trottant, devant la maison natale de Ravel – salut Maurice ! – qui a rejoint son infante défunte, on suit le muret qui longe la plage et les rochers sur l’océan, en veillant à contrôler son souffle et ses foulées, et immanquablement on passe devant un minibus de CRS.  Bon… pourquoi pas ? il doit y avoir une raison… le lendemain, même scénario, et le surlendemain, etc. Il y avait toujours un véhicule de CRS garé sur le quai, face aux baraques bourgeoises alignées à Ciboure devant la baie. Ils n’étaient pas six, mais 3-4 généralement, si mes souvenirs sont bons.

J’avais zappé ces constatations, supposant que la maison natale de Ravel avait un intérêt insoupçonné, que l’on surveillait une planque, que… bref j’avais oublié Ciboure. Et ce matin, ouvrant mon journal internet, que vois-je ? l’illumination ! la révélation. Je vous le donne en mille : c’est la résidence temporaire de madame Michèle-Alliot-Marie à Ciboure qui est ainsi chouchoutée.

Ce genre d’informations ressort maintenant, un peu partout… tiens, pour vous faire une idée de ce que ça nous coûte, allez voir ça, on vous donnera des détails. Devant le tollé que ça provoque – avec nos impôts, en temps de vaches maigres, tout ce fric, et l’insécurité etc etc… – on apprend, ce matin, que Michel Charrasse, du Conseil Constitutionnel, l’homme au gros cigare, aux doubles lunettes carrrées et aux bretelles, vient de se voir priver de ses gardes du corps à Puy-Guillaume, commune tranquille de l’Est auvergnat. Justifiant ce traitement de faveur, il déclarait ne pas s’être fait « que des amis » lors de sa vie gouvernementale…

Et moi alors, avec mon blog impertinent, voire irrespectueux, où sont-ils mes gardes du corps ?

Tibert

(*) et non, ce n’est pas la Bidassoa, j’ai vérifié.