Berçeuses en duo

La Cour des Comptes, chose étonnante, dit comme moi ( bande de plagiaires ! ) :  il faut réduire la voilure administrative, monsieur Moi-Président, au lieu de nous infliger de nouvelles taxes  « indolores » tous les deux jours, n’est-ce pas madame la Ministre de la Culture ? eh oui, la voilure, les armées de fonctionnaires, dont une faramineuse quantité, incontrôlable, dans la Fonction Territoriale.

Conformément à la logique politicienne, Normal-Moi ne veut pas suivre les avis de la Cour des Comptes. D’abord, nous touchons là au coeur du coeur, au noyau dur de l’idéal social et socialiste français : la Fonction Publique, l’incarnation du bonheur de travailler pour le bien de tous. La défunte Allemagne de l’Est voulut se faire le laboratoire et la vitrine européenne de cette radieuse chimère : tous fonctionnaires ! on sait ce que ça devint, entre la Trabant qui fumait bleu, le désastre écologique et la Stasi qui espionnait tout le monde.

Non, Normal-Premier ne suivra pas les avis de la Cour des Comptes, et la deuxième raison – la vraie raison, car les credos du socialisme et le naufrage de la RDA, il s’en fout, lui – c’est que ce serait se mettre à dos tous les fonctionnaires, leurs syndicats – les seuls qui aient quelque épaisseur et des moyens – et c’est beaucoup trop dangereux pour lui et ses amis. C’est sa base électorale, la fonction publique ! c’est le poumon et le moteur et la raison de vivre du PS, et vice-versa.

Mais… quand le Premier Violon joue sa partition « non non non », le Deuxième Violon, lui, joue le contrechant « mais si mais si », ça fait une mélodie plus riche, et la musique adoucit les moeurs des Français usés d’être tondus. On a donc entendu le Premier Ayrault affirmer, juste avant François Premier, que, si si, on suivrait les conseils de la Cour des Comptes, car elle a bien raison. Manière de faire passer la pilule du gel du point d’indice.

C’est beau la politique, on dirait de la musique.

Tibert