Category: Politique

Passant hier à vélo au carrefour Rue des Saints-Pères / Boulevard Saint-Germain, à Paris, je fus brutalement sommé (comme des tas d’autres piétons, vélocipédistes, automobilistes etc) de pas-bouger ! de m’arrêter là sur place : deux motards de la police sifflaient et gesticulaient de manière comminatoire. Trois bagnoles noires et rutilantes passèrent en trombe… place, manants, place. Ces gens-là ne sauraient souffrir d’attendre.

Hier le nouveau-futur Président est allé déposer une rose à la Très Très Grande et Très Très Chère Bibliothèque (toujours à Paris, of course, il ne se conçoit pas qu’un tel important édifice soit construit à Bourg-Les-Gartempe). Ce, paraît-il, en hommage au précédent François, le « Tonton » de 1981-1995. Il était assez malencontreusement accompagné de madame Mazarine Pingeot, qui a également déposé une rose : deux roses ça fait plus jouli, c’est déjà un bouquet. Et puis on s’est souvenu, mais oui, bon sang, c’est bien sûr, la fille occulte de monsieur Mitterand, élevée et grandie dans l’ombre protectrice, ô combien, des services de l’Etat. Le contribuable a contribué, bien évidemment, nolens volens, n’est-ce-pas, il faut ce qu’il faut.

Monsieur le Député de Loire-Atlantique ET maire de Nantes en même temps – si si c’est possible – affirme qu’il est un homme honnête. Ce, parce qu’on ressort un vieux truc de probable financement occulte du PS, affaire où en tant que maire de Nantes et signataire d’un marché arrangé  il a été condamné à 6 mois de prison avec sursis. Monsieur Ayrault dit que c’était pour la bonne cause, pas pour lui. Dont acte… mais je me permettrai, en matière d’honnêteté,  de faire remarquer qu’il CUMULE sans vergogne 2 mandats électifs majeurs, et que ça c’est malhonnête, bien que légal. Il n’est pas le seul ? certes, la belle excuse. C’est, pour lui comme ses compères en cumul de mandats électifs (de gauche comme de droite), une honte et du foutage de gueule envers les électeurs et la démocratie.

C’est quand que ça commence, monsieur François, la moralisation de la vie politique ?

Tibert

Deux choses, messdames-messieurs.

Monsieur Bayrou, qui en Février déclarait que l’application du programme Hollande mènerait le pays à la catastrophe, dit qu’il va voter pour ladite catastrophe. Comprenne qui pourra… il doit se sentir très dépité, monsieur Bayrou, et amer, ô combien. Mais il y avait UNE stratégie à tenir, monsieur Bayrou, pas deux, une. Signifier au président sortant « ôte toi d’là que j’m’y mette !  » bref, débarrasser la Droite d’un sortant impopulaire et peu susceptible de rempiler pour 5 ans ; renverser l’UMP par son flanc « gauche », si l’on peut parler de gauche s’agissant du centre. Mais à essayer d’asticoter tantôt à gauche tantôt à droite, ça donne un bide. So long donc, monsieur Bayrou, sans regrets.

Libé et Mediapart veulent la peau de monsieur Sarkozy, par tous les moyens, on le sait, ça se lit tous les jours. A Mediapart, en particulier, le moustachu monsieur Plenel, tel Joe Dalton évoquant Lucky-Luke, trépigne de rage et devient tout rouge au seul nom du Président sortant. Et de lancer élégamment, opportunément, une semaine avant le second tour, un scoop assassin sur un supposé financement occulte du président sortant par les Lybiens en 2007…

Monsieur Sarkozy s’est fâché tout rouge, lui aussi, et a qualifié cette accusation d « infamie ». Mais qu’en est-il, vraiment ? on commence à y voir plus clair dans cette sale affaire : ce sont les anciens responsables lybiens, et notamment un ex-Grand Chef emprisonné en Tunisie, qui affirment que Khadafi a financé la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Connaissant les sentiments « amicaux » des ex-dirigeants lybiens – virés à coups de pompes dans le cul – pour ceux qui sont responsables de leur malheur, monsieur Sarkozy en tête, on peut raisonnablement supposer qu’il s’agit là de la vengeance posthume du défunt Guide Suprême de la Révolution Lybienne – vengeance qui se mange meilleure froide, c’est bien connu.

Allez, on survivra à tout ça. Mais ça va être dur.

Tibert

: on enfonce le clou.

J’ai déjà abondamment critiqué le cumul des mandats des élus. J’ai vitupéré ces gens qui, de tous bords, occupent sans vergogne 2, 3… postes électifs – parfois même des postes qui entrent en contradiction entre eux !  je lis un chiffre – que je ne sais pas vérifier, mais avec 36.000 communes ça semble vraisemblable – nous avons 618.000 élus. Soit 1 % de la population : record mondial.

« La France avec ses 36.700 communes compte 497.200 élus communaux, élus lors des dernières élections municipales des 9 et 16 mars 2008. Nos 22 régions comptent 1.880 conseillers, et les 97 départements plus de 4.037 élus cantonaux. » On n’atteint pas 618.000 mais c’est quand même assez impressionnant. Quant aux effectifs des députés, sénateurs, députés européens, ils sont pléthoriques, à peu près 2 fois la dose, compte tenu de notre population.

Et tous ces gens fonctionnent – c’est bien normal, ils sont élus à plein temps, n’est-ce pas, ne peuvent donc pas exercer leur métier –  à NOS frais.

… et là dedans il y en a plein qui cumulent, qui se foutent de nous et de la démocratie, des missions à plein temps que nous leur avons naïvement confiées. Argument immanquable et bien huilé que nous ressortent chaque fois les élus nationaux pris la main dans le cumul, et de leurs groupies : il faut AUSSI avoir un mandat local, se frotter aux réalités du terrain gnagnagna… et donc le PDG d’ERDF grimpe régulièrement sur les lignes à haute tension, les cadres sup’ de Carrouf’ vont tenir une caisse à mi-temps, c’est ça ? et pendant qu’ils scannent les shampoings et les yaourts, leur autre boulot se fait tout seul ?

Bon, on arrête de se fâcher : un sondage du Fig’machin nous donne 11 % POUR le cumul des mandats, et donc 89 % CONTRE. On fait un référendum, chiche ?

Tibert

Abscons, n’est-il pas ? langage de boursicoteur… 1) malhonnête, car il s’agit de « shorter », délicieux euphémisme rosbif pour désigner la vente d’un truc qu’on n’a pas – mais en Bourse, le Grand Las Vegas du fric, ça se fait tous les jours ; 2) inconscient car on se retrouve souvent en short, justement, voire en slip, avec ce genre de manip’, et c’est bien fait.

Mais pourquoi je vous dis ça ? je l’ai lu, pas tout à fait comme ça, dans une « Une » de boursorama.com : « Quel est le code Isin du nouveau produit qui permet de shorter la dette française ? »  : on peut donc ajouter au 1) et au 2) énumérés ci-dessus un 3) : encore un qui joue en Bourse la dégringolade de nos Finances publiques : quand on « shorte », c’est qu’on espère que ça va baisser.

Moi je rapproche ça du cas du futur possible nouveau Président de la République. Je constate que monsieur Hollande a de bonnes cartes en mains, que son coup se présente assez bien. Alors supposons… il est élu, il va fêter ça chez « Laurent », par exemple, en toute simplicité, avec quelques amis, monsieur Bergé, etc… et il attend les législatives.

Politique-fiction, manque de bol ou miracle, c’est selon : aux législatives qui suivent, la Gauche se retrouve en minorité ! et toc, y a cohabitation ! donc, Premier Ministre… je sais pas, moi… Juppé ? Copé ? Guéant ? et toutes les mirifiques promesses de monsieur Hollande, +16 milliards d’impôts, vote des étrangers, rétropédalage sur la retraite à 60 ans, 60.000 prof’s socialistes de plus, mise à genoux des marchés financiers, renégociation de la dette avec Angela… tout ça, que du vent, paroles, paroles…!

C’est que de la politique-fiction, bien entendu. Mais quand j’entends monsieur Hollande affirmer qu’il va faire ceci, qu’il va décider cela… je l’entends vendre la peau de l’ours. Attendez donc de l’avoir tué, l’ours parlementaire de droite, monsieur Hollande. Après, OK, roule ma poule, pour les lendemains qui chantent, la rose au poing, gnagnagna.

Tibert

PS – Plus j’écoute les commentaires des alentours, plus je constate que cette élection est moins « pour » que « contre ». Monsieur Mélenchon le dit fort bien, qui appelle bruyamment à défaire Sarkozy… pas à élire Hollande !  Ce qui aura marqué ce quinquennat, ce sont les débordements de haine qui se manifestent un peu partout contre le sortant. Et je m’interroge : pourquoi ? cet homme est critiquable, on peut juger son bilan médiocre, décevant, piteux, voire désastreux, en noircissant les choses… mais la haine ? Salengro et Blum y ont eu droit, en leur temps, et la presse n’y était pas pour rien (c’est une litote). Curieux rapprochement, n’est-il pas ?

On a passé la nuit à scruter les pouièmes de variation des résultats des urnes ; on est las mais content – las et déçu, las et révolté, las et amer, las mais ragaillardi… rayer les mentions inutiles ; on a vu ce qu’on a vu (*).

Une écologie qui va de nouveau troquer ses lunettes vertes pour des roses – en fait c’était la couleur d’origine, mais bon, officiellement ça ne se dit pas, c’est vert la teinte nominale. Ca fera, si tous les électeurs verts de chez Vert suivent la consigne, 2,28 % de mieux pour la Rose. Ecologie ET politique politicienne, donc, en l’occurrence politique de gauche faute de mieux. Ecologie d’ailleurs un poil au dessus du seul « petit » candidat souverainiste, c’est réconfortant. Aux dernières nouvelles, monsieur Cheminade, 0,2 % – l’épaisseur du trait – aurait donné comme consigne de voter pour ledit souverainiste, ce qui hisse celui-ci à 2,05 %. Caramba, ça ne fait toujours pas le taf  pour battre les Vert-et-Rose !

Une paire de trotskystes toujours aussi pêchus et vindicatifs mais incapables de bosser ensemble – qu’est-ce que ça serait s’il y avait vraiment des enjeux gouvernementaux ! et qui plafonnent à eux deux – 1,72 % – un poil en dessous du  candidat souverainiste, 1,8 %. Et Lev Davidovitch Bronstein continue donc de prêcher, vox clamantis in deserto, la révolution tout seul comme un grand, attendant de pied ferme le jour du grand soir.

Le suspense est torride. Quelques prévisions sont cependant possibles :

– Le patron du Fouquet’s peut aller se faire cuire un oeuf, le futur président ne l’honorera pas de sa présence, le soir du grand jour. Chez « Laurent », juste en bas des Champs-Elysées,  c’est jouable, mais avec une fausse barbe, ou alors sans truffes blanches.

–  Les perdants expliqueront qu’ils ont gagné.

– Monsieur Bayrou, une fois de plus, au cas où il ne l’aurait pas compris, aura démontré la vacuité du centre. Au centre, monsieur Bayrou, y a rien. En  France on aime que les extrêmes, c’est con, mais c’est comme ça, faut se faire une raison. Quittez donc ce centre creux, délétère, mortifère, ce pot-au-noir, et déclarez vous de droite, de gauche, je sais pas, moi… qu’on y voit clair.

– Si c’est le Rose, impair et manque, qui passe, y aura pas d’ouverture ! c’est monsieur Hollande qui l’a dit. C’était une des bonnes idées du président sortant ( il en a quand même eu quelques unes), y a pas qu’à droite qu’on trouve des gens compétents, efficaces et loyaux – et inversement. On devrait donc pouvoir bosser ensemble, non ? ben non. En France on aime que les extrêmes (bis), et à gauche on est pas partageux : c’est exactement le contraire de ce que j’ai toujours entendu dire.

Ben quoi, tout le monde peut se tromper, comme disait le hérisson en descendant d’une brosse à chaussures.

Tibert

(*) et quand on voit ce qu’on voit et qu’on entend ce qu’on entend, on a bien raison de penser ce qu’on pense.