Marathon à Persépolis

De « débile » (irresponsable, inconscient, criminel, stupide…) à « dangereux » (inquiétant, grave, criminel..), une revue de presse autour de la lettre « d ».

Une maman états-unienne accouche après un marathon ! le même jour, si si. Le petit lardon, très (et très longtemps) secoué mais vivant, n’a pas fait de commentaire sur la performance de sa mère en matière de débilité. Et d’autres, aussi cons : les médecins qui « n’avaient formulé aucune objection à ce qu’elle coure le marathon« . Dans quel monde vivons-nous, grands dieux ?

… dans un monde où, justement, Dieu est prétexte au défoulement de la haine la plus obtuse. On a connu l’intolérance et l’arriération religieuse sous nos latitudes, et ça continue. Il paraît – selon les théories des salafistes tunisiens – qu’il n’y a qu’un Dieu, le leur bien entendu ! les autres versions divines ne seraient que du bidon, sans parler de la négation de Dieu – d’ailleurs il n’y a qu’à les croire et faire comme eux, c’est simple, non ? et il serait strictement interdit de le représenter, ce Dieu (le leur) même si on doute fortement de la « réalité » divine et des fables à dormir debout qui étayent les croyances religieuses, quelles qu’elles soient. Et donc la diffusion en Tunisie du film « Persépolis« , où l’on peut voir une image « humaine », supposée, de Dieu, a fourni aux islamistes locaux un prétexte pour montrer leur violence, leur intolérance et leur volonté de tuer la démocratie. Il paraît qu’on élit une Assemblée Constituante ce mois-ci en Tunisie, vous voyez le topo ?

Il y a du souci à se faire, l’humanité a encore quelques faiblesses, semble-t-il.

Tibert

Il a plu

Il a plu, il a plus plu, et surtout aux femmes ! « Relooké » (quelle horreur ! ) jusqu’au bout des branches de lunettes par on ne sait quel gourou de la communication, amaigri façon régime Dukon tout protéines, notre réincarnation corrézienne et politiquement rose d’un amalgame Pompidou-Poher a séduit au premier tour, face à Miss 35 heures.

Il a plu, et plutôt que de se faire ch… en regardant tomber la pluie, plutôt que de tuer le dimanche après-midi devant le tube cathodique – qui ne l’est plus, cathodique, plat comme il est – de « Sacré dimanche » avec ses girls et ses talcs chauds oiseux, on est allé en masse raquer 1 euro, c’est pas cher, et jurer-promis par écrit qu’on est de gauche, pour pouvoir dire qui c’est qu’on préfère d’Arnaud, Manuel, Ségo, Martine, François, Jean-Mi.

Dimanche prochain y fera beau, on sortira faire un tour.

Tibert

Touche pas au collègue

Un individu largement aviné, psychiatriquement très instable, surine, poignarde, larde un contrôleur de la SNCF au cours d’une vérification. Le pauvre fonctionnaire (*) est très mal en point ; on appréhende le fautif. C’est inacceptable, c’est un meurtre. Et les salariés de la SNCF décident de se mettre en grève nationale, comme ça, allez les voyageurs, les clients – les « usagers », pardon, un billet acheté donne juste le droit d’espérer être véhiculé – n’ont qu’à se démerder, tant pis pour eux.

Un couvreur agressé dans une fête foraine… tous les toits perçés de France attendront, ou bien les braves gens monteront sur leurs toits tout seuls, astérisques et périls.

Un garagiste se fait cogner lourdement par un malfrat… vous êtes en panne ? restez-y !

Un boulanger se fait avoiner et piquer sa caisse ? toutes les boulangeries du pays vont déployer l’étendard de la grève générale. Plus de pain, les gars, et de brioches, et de croissants, un dimanche c’est carrément insoutenable, pas de croissants au p’tit dèj’.  Touche pas à mon boulanger !

Les employés des pompes funèbres… on n’enterre plus, entassez vos maccab’s dans vos congèles.

Etc… etc.

Tibert

(*) Je sais, je sais, à la SNCF on n’est pas fonctionnaire. Tout de même, au vu du statut ça y ressemble bigrement.

De l'art de louer

Tiens, une bonne nouvelle pour se mettre en jambes : madame Palin, Sarah, Etats-Unienne et républicaine, « Tea party » etc –  oh combien ultra-libérale sauf en matière de morale, ne se présentera pas à la course à la Maison Blanche. On va y perdre un peu de folkhlore, quelques bons mots involontaires, mais y gagner de la tenue. Le pittoresque réac’ poussé à l’excès lasse.

Une autre nouvelle, mais qu’elle est pas bonne, évidemment, vu qu’on ne lui souhaitait pas ça, c’est la mort de l’ex-patron d’Apple. Mais je ne vous apprends rien, c’est dans tous les canards, ça va tartiner un max pendant 3-4 jours là-dessus, hagiographie et pieuses images du garage oùsqu’il a bidouillé sa première babasse, etc. Apprêtez vous à en avoir jusqu’aux yeux, de l’Apple et du Jobs.

Et ça y est, c’est le dithyrambe, ça déborde, on lui dresse des statues, on le compare à Einstein. Les gars, un peu de tenue.. vous allez dire des bêtises, là…  remettons les choses en perspective, vous voulez bien  ?  humainement je ne sais pas, je ne fréquentais pas le bonhomme, sûrement un brave type, mais question boulot il y a de la nuance à apporter.

Apple est la boîte qui ferme ses machines (et se fait des couilles en or avec ses iTunes bien verrouillés). On connaît ça, les appareils dont on ne vous donne pas le mode d’emploi détaillé, pas réparables à la maison, assemblés avec des vis qu’on ne peut pas dévisser. Chez Apple, c’est quasi une religion. Comparé au PC qui se bidouille tant qu’on veut, un vrai Meccano, on a vite fait de choisir.

Monsieur Jobs a su s’entourer de bons stylistes, être exigeant sur ce point ;  les bécanes MaPomme sont minces, blanches, mignonnes, craquantes… rien à dire, c’est jouli (et je m’en fous). Mais surtout, c’est là son génie, monsieur Jobs était un excellent homme d’affaires, ce qui n’a rien à voir avec les facultés mentales d’Albert E=MC2. Il avait du charisme ? euh… je m’en fous aussi. Il était sûrement un génie, oui, du marquétingue ! Le marquétingue, l’art de vous obliger à acheter un truc dont vous n’avez pas besoin, parce qu’il est associé à un autre truc dont vous avez besoin. Le marquétingue, l’art de vous vendre le manche du couteau d’abord, pas trop cher, mais quand même, en laissant espérer que bientôt, on pourra se procurer, très cher, la lame qui va avec, mais bon, on n’est pas obligé de vous le dire tout de suite. Le marquétingue, l’imprimante jet d’encre à 24 euros virgule quatre-vingt-dix-neuf, et les quatre cartouches d’encre à 35 euros virgule quatre-vingt-quinze chacune.

Le marquétingue, ou comment baiser le client, qui en redemande, et fait la queue pour être dans les happy few gogos qui se procureront dès le premier jour de vente le précieux, le superbe, le magique iMachin blanc et mignon comme tout, mais qui n’a pas de port USB (*) parce que les marquéteux ont prévu – sans vous le dire, évidemment – de l’en équiper avec la version suivante.

Bon, résumons nous, c’était sûrement un super patron, et probablement un type sympa, direct, pas m’as-tu-vu, et on se souviendra d’un remarquable bidouilleur. On va le regretter, lui et son Apple II.

Tibert

(*) je deviens technique, là… excusez.

Le bon bourrin

Terrain lourd, plateau relevé, le Grand Prix de la Présidence se court en deux manches. Et déjà – 7 mois avant l’épreuve – les  bourrins sont à l’échauffement, mâles ou juments. S’agit de miser sur la bonne, sur le bon ! d’autant plus que le tenant de la précédente édition est annoncé partant, mais salement marqué par l’usure. Les sondages le donnent à 12 contre 1, ouais, mais il est trop nerveux, excité, c’est un caractériel, va savoir s’il tiendra la première manche ?  ses supporters sont perplexes… dans l’écurie Hue ! Emmepé, on prend le même, ou on en met un autre en piste ?  un qui a plus de fraîcheur, un plus classieux…

Bon, trêve de métaphore hippique : les manoeuvres vont déjà, iront bon train. Face aux multitudes de micro-candidats qui ont pour mission de nous assurer brièvement, le temps d’un inespéré passage à la télé, que Homo lave plus blanc, ou que la Planète se portera mieux avec du maïs de chez Mature et des Couvertes, ou encore que tout devrait être gratoche et sans avoir à bosser, resteront 2-3 clampins ou clampines sérieux, ou à peu près, ou supposés tels, ou qui feront semblant.

On ne le voit pas trop, ça ne se remarque pas encore vraiment, mais entre madame UMP et monsieur Sarkozy s’installe, se développe comme un froid. « Elle est où la question« , comme diraient dans un français impeccable les animateurs de talc chaud ? la question elle est qu’en misant sur le même qu’en 2007, ils vont se prendre une gamelle, les UMP. Elle est là la question… un Juppé façon profil bas, sans trop de morgue  – bien, les lunettes, ça fait bon élève, crédible et tout –  un Copé un peu plus posé, à la rigueur un Fillon moins pâlot… quoique, lui, non, le Chef a trop déteint sur lui… mais bon, un Juppé, tiens, ça le ferait mieux, et haut la main.

Reste à se défausser de la carte perdante, urgemment, à mettre le sortant à la retraite anticipée, sans trop de pathos, de cris, de dégâts ; il aura son rond de serviette au Conseil Constitutionnel, comme les deux autres anciens Grands Chefs. Mais ça va pas être de la tarte.

Bébert

Le temps réel, au bout du couloir à gauche

Cocorico de nouveau (après la Caravelle, le SECAM, le Minitel, Transpac et tant d’autres merveilles franco-françaises), EDF va nous installer gratoche – du moins vu de la surface ce serait, paraît-il, gratoche, mais va savoir… – un super nouveau compteur électrique intelligent et communicant. Waoowww !  évidemment il porte un nom à racine anglaise, what else, sinon ce serait nul de chez Nul : Linky, clin d’oeil à link, lien. On n’aurait pas pu le nommer Albert ou Josette, vous vous rendez compte la honte ? Bon, il sera jaune fluo, du meilleur goût, et on s’en fout, vu qu’il sera le plus souvent planqué au fond d’un placard, au bout du lotissement sur une borne collective, au sous-sol de l’immeuble dans une armoire technique.

Mais bonne nouvelle, on ne sera plus obligé de poireauter à la maison le jour où l’agent EDF viendra relever le compteur : il relèvera le compteur depuis son bureau, bien au chaud. Ahhhh ! et par ailleurs, l’autre intérêt de Linky, ce sera de nous permettre de suivre notre consommation électrique « en temps réel » ! j’explique : on allume une plaque pour faire bouillir l’eau des pâtes… on fonce au bout du couloir de l’escalier C, on ouvre l’armoire des compteurs avec la clé qui est accrochée au clou derrière la porte coupe-feu, on braque sa loupiote de poche sur son compteur, et on lit qu’on consomme, disons, à cet instant précis, 19,45 ampères, ou 4258 watt (sous 220 volt environ, ou 230, 228 ? allez, 228 !). En voilà une information qu’elle est utile !

Eh oui, voilà qui nous aide puissamment : on a la télé qui beugle, l’ordinateur du gamin avec l’imprimante en veille, un sèche-cheveux dans la salle de bains (réglé sur 1 ou 2 ? euh… la porte de la salle de bains est fermée à clé ), il y a 7 ou 8 ou 9, qui sait, lumières allumées, le frigo ? le frigo ? ah, on retourne chez soi en vitesse vérifier si le frigo ronronne ou pas, oui il ronronne !  la chaudière ? ah, la chaudière… on sait pas, elle est dans un placard. Attendons donc que le frigo s’arrête… ah zut l’eau des pâtes bout.

Non mais je suis vraiment trop critique, là.. je ne vois que le mauvais côté des choses, ma parole… je dénigre à plaisir… d’ailleurs, sachez-le, une expérience pilote a été menée, et 10 % des consommateurs ont tenu compte des informations de Linky pour modifier leurs habitudes. Enorme  succès ; les 90 % qui s’en sont foutus ont sûrement tort et ce sont des vieux schnocks.

Cerise sur le gâteau, c’est sur Internet que vous pourrez dépouiller au calme, le soir à la chandelle, vos passionnants relevés de consommation Linky. Quoi ? vous n’avez pas Internet ? bandes de ruraux arriérés, indécrottables otages de l’Opérateur Historique. Qu’est-ce que vous foutez à plus de 5 km d’un central téléphonique ? et comment ça se fait que vous n’avez pas l’argent pour vous payer Internet ? et vous ne savez pas vous servir d’un ordinateur ? mais qu’est-ce que vous avez appris à l’école ? ah bon y avait pas d’ordinateur ? c’est possible ça ?

Tibert

Il n'ya a que male qui m'alle

Je lis ça sur l’étiquette d’une bouteille de pinard de 75 cl, ma foi honnête et très buvable, un vin de cépage Pinot Noir en provenance du Languedoc  – région où cette variété est peu cultivée (*), et c’est ça qui m’avait incité à me fendre de 4 euros 50. Donc je lis ça, ce court topo censé expliquer à quel point nous avons bien fait de choisir cette boutanche : » …hectares gnagnagna vignes… blahblahblah… cueillis à maturité optimal et vinifiés… etc etc etc …« .

Sur une étiquette, hein, un truc que TOUT le monde lit ! D’accord, si c’était les tout petits petits caractères quasi illisibles de la page 487 du contrat d’assurance de votre baraque, stipulant que toutes les garanties souscrites sont réputées nulles si vous avez omis de lancer une poignée de sel derrière l’épaule gauche en faisant la génuflexion une nuit de pleine lune, vous ne l’auriez pas lu, et tant pis pour vous. Mais là, une étiquette de pinard, ça se lit, je veux. Savoir si on va se régaler, s’il a de la cuisse, s’il goulèye… une étiquette de pinard, ça se doit donc d’être exemplaire, académique, irréprochable.

Alors, zut quoi, ça se présente mal.  Maturité, c’est pas optimal, loin d’être optimal, c’est même mal ; optimalE, nom d’un chien. Maturité c’est pas mâle, donc c’est pas mal ni mâle, c’est male.

Dommage, le pinard était pas mal.

Bébert

(*) eh oui, le Pinot Noir s’épanouit, et comment, en Bourgogne – la grande classe, et plus anecdotiquement en Alsace, sur la Loire… Il aime les climats plus frais, ce petit, la chaleur du Midi le déprime ; généralement, il n’y est pas au mieux.

Appropriation de l'inapproprié

Ainsi s’exprimait l’ex-Président Bill Clinton, saxophoniste à ses heures, mais aussi amateur de cigares, à propos de ses gambades avec Mlle Lewinsky, laquelle avait eu la délicate idée de conserver sur une de ses robes, puis d’exhiber à titre de preuve, les traces juteuses de la fougue copulatoire du Premier des Etats-Uniens : « a relationship that was not appropriate ». Une relation qui n’était pas appropriée… une relation inappropriée, en plus concis.

Et ce qui fut énoncé le soir où l’Audimat explosa, madame Chazal interrogeant monsieur DSK sur son affaire de Sofitel et sa rencontre avec madame Diallo :  » une relation inappropriée, une faute« . Façon de s’approprier la formule clintonienne, qui, n’en doutons pas, fut mûrement pesée, ciselée, calibrée avant d’être lâchée dans la nature et sur les ondes. Par delà des situations clairement incomparables – de multiples galipettes dans une évidente complicité d’un côté, une rencontre unique et très probablement fortuite – et mal emmanchée – de l’autre, les formules coïncident. Inapproprié.

Approprié : adéquat, qui correspond au besoin, à la situation, au contexte. L’usage d’une fourchette pour avaler sa soupe est in-approprié, pas adéquat, ne constitue pas une réponse efficace au besoin. L’usage d’une femme de ménage d’origine guinéenne qui « sait ce qu’elle fait, ce type a de l’argent« , d’une stagiaire indiscrète et probablement cupide, sinon stupide, sont des relations inappropriées. Messieurs, avant d’engager une relation, brève, longue, torride ou plan-plan, demandez-vous si elle est appropriée… n’essayez donc pas d’avaler votre soupe avec une fourchette.

Bébert *

(*) d’un  Chat l’autre, pour paraphraser Louis-Ferdinand, fidèle partenaire du célèbre « Bébert » – possible clin d’oeil argotique au Tibert du Roman de Renart.  Ca fait du bien de changer de temps en temps.

PS – Les Sénatoriales : basculement du Sénat à gauche ou pas, deux remarques constantes :

1° – usés, rassis, cacochymes : voilà ce qu’on peut dire de nombreux sénateurs. Une planque dorée pour retraités de la politique. De l’air, du balai, place aux jeunes !

2° – de gauche comme de droite, des cumuls de mandats à gogo : c’est toujours aussi immoral, scandaleux, inadmissible. Mais on  peut flûter… cause toujours…

Raisonnement Primaires

Surprenant, étonnant : les primaires du PS, comme pour montrer la dimension éminemment nationale de ce parti, sont ouvertes aux non-militants, aux non-encartés du PS. C’est donc une initiative bien différente des précédentes, qui exigeaient une carte du PS et avec des cotisations à jour, non mais.

Eh bien, si j’étais de droite – Dieu m’en garde  ! (s’il veut bien s’occuper de moi 2 minutes, et à supposer qu’il existe, qu’il ne soit pas sourdingue, pas trop mal luné, et réellement intéressé au sort des humains, ce dont on finira par douter, quand on aura aligné des exemples comme le steak-and-kidney pie, les piercings aux têtons ou la basilique du Sacré-Coeur, fin de la parenthèse) – je me dirais, finaud comme je suis, eh bien, je vais aller voter aux primaires du PS, et je vais voter pour celui ou celle des candidat(e)s qui, au second tour des Présidentielles, a le moins de chances de l’emporter contre mon idole, mon chouchou, mon bichon, mon actuel Président préféré.

C’est pas con, non ? caviarder, biaiser le vote des primaires du PS pour saboter leur campagne. Bien évidemment, tous les regards se tournent vers UNE option, celle qui a déjà fonctionné. Qu’un des trois post-nommés Valls, Montebourg, Baylet arrive en tête  aux primaires serait fort étonnant, même avec un vote massif de caviardage. Ce serait louche, carrément louche.

Reste donc que madame Aubry et monsieur Hollande sont crédibles, y compris au second tour, même si leur programme nous met plus tard et rapidement dans la panade. Monsieur Hollande a de nouvelles lunettes, il a maigri, gommé ses sourires de « ravi », et puis madame Aubry a du culot, du coffre, nous a légué un bâton merdeux – les 35 heures – qui fait l’admiration de la Planète, et c’est le chef. Donc, reste madame Royal, le bon choix pour planter le PS au second tour de la Présidentielle de 2012, et ça a déja marché, ça doit donc pouvoir encore le faire. Votez, votons  Ségolène, mes amis !

Hélas, sera exigée une signature lors du vote : une signature attestant qu’on est de gauche, même si pas encarté au PS, ni au NPA, ni au PCF, etc – vous pouvez y aller, des groupuscules, y a en a des nouveaux tous les jours. Vous vous assiériez là dessus, vous ? les principes, votre signature ?  vous vous en foutriez ? moi non. Enfin quoi, on a encore un peu de cohérence, vous je sais pas, mais moi oui.

Donc, tant pis, on la jouera pas comme ça, on la jouera pas du tout. Ils ont tout prévu, au PS, même que nous serions cohérents et honnêtes, bien que de droite. Reste à espérer que les votants, vraiment de gauche, ou vaguement,  ou malhonnêtes, craqueront encore une fois pour madame Royal et son investitude. Forza Poitou-Charentes ! allez Melle !

Tibert

Un dit niais

C’est une relecture à la psy-machin tirée par les cheveux, « un dit niais » pour « indigné« , je sais, mais les Lacaniens en ont fait d’autres, et des plus vaseuses, ineptes, oiseuses.

Monsieur Delors, ex-grand Chef de l’Europe, vitupère les dirigeants européens. Il est indigné, « … c’est une honte », etc, etc.

Mais si monsieur Delors exprime des inquiétudes légitimes quant à la pérennité de l’Euro, quant à la solvabilité de la Grèce si les Européens continuent à tarder à la renflouer, ce monsieur indigné a la mémoire bien courte, et ferait mieux de nous régaler d’un mea-culpa, une confession intimiste façon DSK face à madame Chazal, un dimanche soir au coin de la téloche. Ca ne réparerait pas les dégâts, mais au moins on compatirait.

Car si l’Europe n’est plus une belle idée, mais un large foutoir incohérent, une vague zone de libre-échange ouverte à tous les vents malfaisants des « marchés »(*), avec des pays qui n’ont rien à y faire, qu’ils soient là en « suçeurs de roue »  façon cycliste planqué au fond du peloton, ou pour freiner des quatre fers et mettre des bâtons dans les roues façon Grand-Bretons, ou simplement pour prendre le fric offert, c’est bien sous la Présidence de monsieur Delors, une présidence de 10 ans, 1985-1995, que ça s’est fait en grande partie.

Elargir, élargir, qu’ils disaient ! Largement trop large, l’Europe. Et il va encore se trouver des fêlés de l’élargissement pour s’obstiner à vouloir y faire adhérer la Turquie, vous verrez…

Un dernier mot : je fus amèrement déçu par la décision de monsieur Delors de ne pas briguer la magistrature suprême en 1995. Nous avons donc eu droit à monsieur Chirac, douze ans ! Je voyais à l’époque en monsieur Delors un homme politique rigoureux, réaliste, honnête, moderne… ce renoncement me donna une autre image de cet homme, moins positive. Il est évidemment plus fastoche d’engueuler ceux qui rament – dans une barque qui fait eau et avec  les avirons pourris qu’on leur a légués – que de ramer.

Tibert

(*) ah, les « marchés », les marchés ! il n’y en a plus que pour eux. Comment vont réagir les marchés ? que vont faire les marchés ? quelle est la tendance des marchés ? tremblez, humains, les marchés sont là.