La i-Catastrophe, ou mon i-chéri

Il en est parfois des textes comme de ces mots qu’on prononce dans le calme feutré d’un cabinet, allongé et tournant le dos à une silhouette supposée attentive et flottante, bien que carrée dans un fauteuil : ils font sens.

Tenez : le Figues’areu areu, encore lui, nous régale d’un scoop réchauffé sur la catastrophe ferroviaire de Brétigny : il y aurait bien eu des dépouilleurs d’accidentés, des chacals de déraillement, des vautours de scène de désolation, contrairement aux dénégations officielles “dormez braves gens, tout est calme, la situation est sous contrôle“. Des salopards ont volé des effets épars sur les voies, ou sur les cadavres, allez hop,  pas de sentimentalisme.

Et volé quoi ? “Il s’agit de vols de téléphones portables, d’iPhone, d’appareils électroniques ou encore de bagages“, écrit le journaleux. Voilà qui est extrêmement vague (des bagages…) et extrêmement précis : des iPhone ! (et aussi des téléphones mobiles, ou cellulaires, bref des “portables”, selon la désignation courante et ambigüe).

Des IPhone et des téléphones portables… qu’est-ce qu’un iPhone ? un téléphone portable. Mais pas n’importe quel téléphone portable, pas de ces Samvung de mes deux ou de ces Suny à la noix : non, des iPhone, excusez du peu. Des montres et des Ronex, des bagnoles et des Portsch, des foulards et des carrés Herpès.

Ils ont volé des iPhone… La Marque A La Pomme. C’est épouvantable.

Tibert

PS : ça s’appelle en termes de journalisme du “publi-reportage”, ou de la “publi-information”. Combien ça rapporte au canard qui passe ainsi la brosse à reluire à la maison MaPomme ? ça vous ne le saurez pas.

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