Pouvez répéter la question ?

Une étude « Santé » du Figues-haro nous en donne de bonnes, et paradoxales : les Français picolent, fument, sont stressés, dorment mal… mais se sentent plutôt bien ! comprenne qui pourra.
la même étude conclut par une ode aux fonctionnaires, qui se sentent bien, aussi, merci, mais avec des comportements nettement plus favorables :

« 87,2 % des fonctionnaires sont satisfaits de leur état de santé. Ainsi, une grande majorité juge son alimentation équilibrée. Mais surtout, 42,9 % n’ont jamais fumé et 11,2 % sont des fumeurs habituels (26 % pour la population générale). 10 % reconnaissent avoir une consommation excessive d’alcool, contre 38 % dans l’enquête générale… À noter cependant que les questions étaient posées différemment » (c’est moi qui mets en gras, mais c’est du bon gras : de l’Omega 3 au moins, voire plus sur l’échelle de Richter).

Eh oui, 11 % de picoleurs chez les fonctionnaires contre 38 % tous publics confondus… et, matheux amateurs, sachant qu’en France on a stricto sangsue 22 % de fonctionnaires, soit 220 fonctionnaires sur 1.000 clampins, 22 fonctionnaires avouent picoler… allez, 23, ça sera plus rond… et au total on a 380 biberonneurs en tout… donc 380 – 22 = 358 non-fonctionnaires qui lichetronnent… voyons voir, voyons voir… 358 / (1000 – 220) = 358 / 780 = 46 % de poivrots dans le Privé, contre 10 % dans le Public ! 4 et demi fois plus ! vous rendez compte ?

Mais les questions ne sont pas posées pareil, vous l’avez lu. Eh oui, c’est bien normal, pas la même population, le même contexte… je vous livre un extrait significatif des deux enquêtes :

– Questionnaire Tous publics : « Vous arrive-t-il de boire à table ?  oui / non »  (oui –> buveur excessif)

– Questionnaire Fonctionnaires : « Si l’on vous donnait à choisir – c’est juste une supposition – entre renoncer à l’emploi à vie (réponse 1) et renoncer à l’alcool (réponse 2), que choisiriez-vous ? » (réponse 1 : picoleur excessif).

En fait sur cette question ils ont dû remonter la note, comme au Bac : 3 % ça fait pas crédible, rien qu’à compter les pots de départ, de mutation, de promotion…

Tibert

Couacs et coin-coin

Une perle ce matin, juste éclose de la nuit. Monsieur Bertrand, Xavier, fin politique et connaisseur du monde du football, nous régale, à propos de la crise inénarrable qui secoue le cocotier de l’UMP – la guerre des chefs, non c’est moi, non c’est moi – d’un titre repris texto semble-t-il par le Figues-machinchose, machine à produire des anglicismes inutiles : « Personne ne doit être mis dans un corner« . Je traduis : personne ne doit être mis au coin. C’est si difficile, de prononcer « coin » ? répétez après moi : « coin, coin, coin… ».

Au reste, puisqu’on est dans le football jusqu’au cou en politique, que ça met dans un corner, que ça tacle, remettons les choses au point : obtenir un corner au foot, faute de pouvoir percer les défenses adverses en cavalant, c’est hautement apprécié. Je puis vous assurer que le corner, c’est très bien vu, car la plupart des buts sont marqués lors des tirs dits « coups de pied arrêtés » (*) ; coups-francs et corners. Donc, le corner, comment que c’est valorisant ! tandis que la mise dans un coin, au placard, au coin, au piquet, là en revanche c’est très moche. Certes non, nous ne souhaitons ni à monsieur Fillon ni à monsieur Copé de se retrouver dans un coin, sauf évidemment un petit coin peinard. Quant à se retrouver dans un corner, qu’ils mettent donc leurs protège-tibias et leurs shorts, shorts dont je vous ai déjà fait remarquer qu’ils ressemblent de plus en  plus à des jupes-culottes, pudeur oblige.

La guerre des ego, des chefs, des « moi je » met cruellement en lumière les moeurs des femmes-et-hommes politiques qui sont censés nous guider, nous administrer, et puis nous bichonner tous les 5, 6 ans. Le PS nous a déjà régalés de ce genre de psychodrame, mais reconnaissons que l’UMP nous joue là une partition autrement plus saignante. Allez, du balai, carton rouge à tous les deux, au coin les ego, trouvez-nous un troisième larron, une troisième larronne, moins imbu(e) de sa personne et plus soucieux(se) des intérêts de la France et des Français.

Tibert

(*) Tiens, la preuve : en 1998, lors de la finale historique France-Brésil, 3-0, comment Zizou a-t-il marqué les deux premiers buts ? sur deux corners !

la génération Normal et les batailles de l'égalité

Je butine, la nuit. Faute de pouvoir faire du pain, retaper une chaise branlante, fabriquer un cadre, toutes activités fort utiles mais hélas bruyantes, donc proscrites « à certaines heures pâles de la nuit », comme le chantait Léo. Me reste le rectangle de l’écran presque tout blanc de mon ordi, face à des nouvelles, de moins nouvelles, des vertes et des pas piquées des vers : l’information, mon gars, l’information, ça ça peut se pratiquer la nuit, en silence – ou presque, le clic du mulot, le clic-clic des touches du clavier.

« Des nouvelles à la gland, des nouvelles du monde« , autre citation du vieux Léo : eh oui, plein de nouvelles, en vrac, et dans tous les sens, au bout du mulot. Et puis par ci, par là, tilt, ah tiens, celle-là elle est bien bonne ! voyons voir, voyons voir…

Tenez, pour une fois, un site qu’il est pas suspect de partialité – non je plaisante, là – « Mediapart » : « les batailles de l’égalité« . Engagés pour l’égalité des droits, qu’elles-et-ils sont, les 100 députés PS ardents défenseurs de la cause du mariage pour tous. Pas quatre-vingt-dix-neuf virgule quatre-vingt-quinze comme chez Mammouth, non : un chiffre farpait, et qui frappe, qui est fait pour frapper : cent ! d’ailleurs ils ont refusé de prendre la signature des suivants, ça faisait moins bien, cent-trois.

Cent députés, donc. C’est comme ça qu’ils ont signé. Et, signant, ont adroitement oublié d’ajouter leurs autres titres électifs, puisqu’ils sont souvent, pas tous mais souvent, députés-ET-autre chose, n’est-ce-pas monsieur (au hasard…) Dominique Lefebvre, également maire de Cergy, Philippe D… ah non tiens, pour l’ égalité des sexes, une femme : Françoise Descamps-Crosnier, également maire de Rosny-sur-Seine et Conseillère Régionale, et je m’arrête là, il y en a plein d’autres. Cent dont X cumulards, qui piquent sans vergogne, tandis que nous connaissons un record de chômage, un ou des boulots à d’autres, et se moquent de leurs électeurs par la même occasion.

Sur la partie gauche de la page internet dont je vous entretiens  figure un encadré « Les batailles de l’égalité« . On peut y lire ceci : « On peut le dire au pluriel: égalité des droits, égalité devant la loi, égalité des origines, égalité des territoires, égalité des sexes, égalité à l’école, égalité au travail, à l’hôpital, devant la justice…« . C’est beau, hein ? sauf que c’est un salmigondis pâteux et faux-cul.

– Faux-cul : l’égalité au travail, on en recausera quand le statut des fonctionnaires sera aligné sur celui des salariés du privé, ou inversement, je ne suis pas raciste. Mais évidemment ça… si on parlait d’autre chose ? c’est mineur, ça ne concerne que quelques dizaines de millions de citoyennes-et-citoyens, bien moins important que le droit à la procréation assistée pour « toutes les femmes » (et l’égalité des sexes, alors ?)

– Salmigondis pâteux : « égalité des sexes » ne veut rien dire. Deux sexes ne sont pas égaux comme ça en l’air ; on peut traiter de leur égalité au regard de… (du salaire, de la force physique, de la longueur, de la capacité à s’orienter, de…), ça oui, mais pas « égaux » comme ça, sans rien derrière. Et puis qu’est-ce que l’ égalité des territoires, ou l’égalité des origines ? les territoires de la République… mon territoire est plus égal que le tien… quelle soupe !

Bref, dans la plus grande confusion mentale et des concepts, ils sont pour l’égalité devant le mariage, ces cent. C’est leur droit le plus strict, je le reconnais bien volontiers, ce dont ils se foutent. Je ferai juste remarquer que le mariage chez les hétéros est en pleine déconfiture – même Normal 1er n’est pas marié, alors… – mais tant pis, il faut y aller, et attendez, c’est pas le plus beau. Le plus beau, c’est la suite, attendez voir. Allez, on va à la ligne pour marquer le coup, je vous le mets sur un nouvel alinéa. Musique !

« Peu de lois marquent autant que celle-là une étape dans la marche du progrès. Nous savons combien cette réforme laissera l’empreinte de l’égalité sur le mandat de François Hollande et sur la génération qui portera son nom.  »

La marche du progrès ! (*) la génération Hollande ! je crains qu’au PS on ait quelque peu perdu de lucidité, de capacité à l’auto-dérision. Ou bien c’est humoristique ? c’est exprès, non ? c’est un pastiche ?

Tibert

(*) chaque fois qu’on me sort la délicieuse  « marche du progrès », je pense irrésistiblement à cette boutade, ce supposé discours ampoulé d’un politicien ronflant : « nous étions au bord de l’abîme, mais nous avons fait un grand pas en avant« .

De l'intérêt de faire court

Le mariage « pour tous » (j’adore cette expression, d’une hypocrisie magnifique, digne de politiciens chevronnés) fait problème, on le sait – c’est la remise en cause de la structure familiale, rien que ça – et nonobstant les protestations véhémentes de moult associations, mouvements, groupes de citoyens, le gouvernement, le nez dans le guidon, « ne veut pas le savoir » : la loi passera, par la porte ou par la fenêtre, c’est une promesse de campagne de Normal-Moi, donc y a qu’à faut qu’on, et pas de discussion. Ayraultport à Notre-Dame-des-Landes, mariage pour tous, exécution.

On aurait pu faire un référendum, sortir le référendum de la naphtaline, mais je t’en fiche, le résultat était couru d’avance, donc courageusement, sur ce sujet de société assez majeur tout de même, nos Chefs en chef ont préféré la voix parlementaire, ça ça roule tout seul.

Mais ça ne passe pas comme ça, ça fait tout de même des vagues. On a vu les manif’s la fin de semaine dernière… et je veux vous entretenir ici, estimés lecteurs, de la manif  « proche de l’Extrême-Droite » (affreux, forcément affreux  !) initiée par Civitas,  et de l’irruption des meufs du mouvement Femen. Cette manif’ a vu intervenir, avec force fumigènes blancs baptisés « saint sperme », c’est amusant, des nanas dépoitraillées, en culottes noires, avec ou sans porte-jarretelles, coiffées de cornettes de nonnes, etc. Intervention évidemment non planifiée, qui provoqua pas mal de désordre, et l’on vit partir des baffes, des marrons, et il y eut des bleus aux fesses, des contusions, tout ça.

Figurez-vous, cette intervention était drôle, mais les manifestants n’avaient pas d’humour. La journaleuse Caroline Fourest, sur les lieux pour couvrir l’évènement, et qui a pris au passage quelques gnons, parlait justement, à propos des Femen, de slogans humoristiques. Tenez, un échantillon de slogan humoristique : « Fuck God« , peint sur l’estomac d’une contre-manifestante. Je traduis : « Dieu, va te faire foutre« . D’une concision remarquable : en français ça ne tenait pas sur l’estomac, ou alors il aurait fallu écrire plus petit, moins lisible, ou il aurait fallu une Femen plus large, plus enveloppée : donc en anglais, allez hop, d’ailleurs tous les Français comprennent l’anglais, bien évidemment, et se foutent de leur langue.

« Fuck God » : avouez, c’est hilarant. Tellement marrant que dans certains pays ça vaudrait la peine de mort par décapitation, ou la lapidation, ce genre de traitement… mais en France, ce n’est pas la décapitation, ce sont juste des gnons. En effet, rappelons-le, le délit de blasphème des religions n’existe pas chez nous. C’est très bien comme ça, la liberté de critique est essentielle à la démocratie. On a parfaitement le droit de s’écrire sur le ventre « Fuck God« , bien que ça n’ait aucun intérêt si on ne le montre pas à quelqu’un (j’ignore en revanche si on a le droit de se promener les seins à l’air dans les rues). Mais qu’on ne vienne pas, ensuite, la bouche enfarinée, 1° prétendre que c’était « humoristique », 2° s’étonner que ça mette en rogne les gens d’en face. On est supposé(es) avoir un peu de jugeotte, tout de même.

Tibert

Environ deux mille trois cents

Il ne t’a pas échappé, lecteur estimé (les lectrices y sont aussi, qu’elles se rassurent, c’est le genre humain des lecteurs) qu’un de mes récents billets, intitulé « Du (Jos)pain sur la planche », avait eu droit à un commentaire fort pertinent concernant l’imminente diminution des effectifs d’élus, du fait de la mise en place des Conseillers Territoriaux, remplaçants des obsolètes Conseillers Généraux (départements) et Conseillers Régionaux (régions, oeuf corse !). Et alors ? et alors, c’est faux depuis hier.

Car, mesdames-messieurs, sur proposition des sénateurs, l’Assemblée Nationale va s’empresser d’abroger cette réforme voulue par le Petit Nicolas à partir de 2014. Et toc, que je te détricote ce que t’a tricoté. Donc, on va rester jusqu’à nouvel ordre avec nos ineffables conseillers généraux et régionaux, nos communes, communautés de communes, cantons, départements, régions. Je vous l’avais écrit, avec les élus nationaux, ça donne 1 élu pour 108 habitants, record du monde des effectifs, et de ce que ça nous coûte, évidemment.

Monsieur Valls a humoristiquement commenté la chose : « on avait voulu faire de fausses économies sur la démocratie locale. » Il s’agissait donc de fausses économies ? (*) voyons voir, voyons voir…

Ayant bien évidemment la flemme de compter un par un les élus départementaux et régionaux, je me suis rabattu sur l’excellent article de Wikipedia dont je vous donne le lien par la même occasion. Il en ressort que les effectifs actuels des conseillers généraux et régionaux sont au total de 5.829, quand le projet sarkozien devait nous infliger 3.517 conseillers territoriaux.

Eh bien, avec ou sans calculette, ça donnait à peu près 2.300 élus de moins. Deux-mille-trois-cents qui ne seraient pas allés en voyage « de travail » aux Galapagos pour y étudier l’acclimatation des tortues marines au bocage limousin. De fausses économies, nous dit-on, car la vraie bonne gestion, persuadons-nous-en,  c’est de payer plus cher, certes, mais pour un bien meilleur résultat ! et, avouons-le, les résultats sont excellents, et nous y tenons bigrement, nous souhaitons ardemment conserver ces deux structures, dont nous percevons avec acuité l’absolue nécessité, nos chers Conseillers Généraux, nos indispensables (mais chers, aussi !)  Conseillers Régionaux.

Tibert

(*) fausse économie : par exemple, s’acheter des godasses de m… et qui dureront 3 mois à 49 euros virgule 99, au lieu de vraies bonnes grolles solides, confortables, ressemelables à 149 euros virgule 95. D’ailleurs, les Conseillers Territoriaux n’ont même pas duré 3 mois, vu qu’on les a mis à la poubelle sans même les avoir déballés.

Les hydroponiques du mandat

On s’en doutait : comment faire voter par les intéressés eux-mêmes la fin du cumul de leurs fonctions électives, délectable-détestable dérive parlementaire, qui voit des « professionnels » multi-cartes de la politique s’enkyster, s’encroûter, se cramponner à leurs multiples hochets  ? autant demander à un retraité de la SNCF de renoncer au train gratos, à un salarié d’EDF de payer son électricité comme tout le monde. On le devinait, ça ne va pas être de la tarte de réformer ces moeurs lamentables.

Et voilà, on nous ressort, chez les résistants, les acharnés de la multi-casquette, le coup de l’élu « hors-sol » ! imaginez, le pauvre député privé de son « enracinement » dans une mairie, un conseil général, que sais-je ? député hors-sol, tel une vulgaire tomate hollandaise sans couleur ni odeur ni saveur, juste la forme pour justifier ce que ça coûte. Le député, le sénateur hydroponique, juste nourri – à quel prix – par les largesses de la République, et là, ce n’est pas du goutte-à-goutte.

Mais, chers députés-et-autre-chose, sénateurs-à-temps-partiel, vous devriez, vous DEVEZ vous rendre assidûment, régulièrement, ça fait partie du boulot, dans votre circonscription, pour y tâter le terrain, le pouls de vos administrés, y entendre la vox populi, la faire remonter dans vos monuments historiques et sous vos plafonds à caissons, là-haut, à Paris, évidemment à Paris.

Outre que, député, sénateur, vous fûtes il y a quelques lustres quasiment tous conseillers municipaux, maires, que vous fîtes vos armes dans cette glèbe féconde, antithèse de l’hydroponique, que vous apprîtes (putain le passé simple, je vous dis pas) les B-A-BA de la démocratie et de la gestion administrative, vous avez maintenant, là, tout de suite, du boulot SUR LE TERRAIN. Vous semblez l’oublier.

Alors, hors-sol ? hors la démocratie, surtout, et hors votre mission, que vous nous avez pourtant ardemment suppliés de vous confier.

Tibert

Du (Jos) pain sur la planche

Le Rapport Nouveau est arrivé, quelques jours avant le Beaujolais du même métal (le Beaujolais, c’est le jeudi 15 à venir, préparez vos papilles, arômes de banane etc) . Le Rapport ? le rapport Jospin. Ils avaient dit qu’ils feraient vite, ils ont fait vite.

Que du bon dans ce rapport. Et,  enfin un qui avoue, le cumul des mandats, ah oui, c’est ma foi vrai, c’est lamentable, c’est une ignominie. Bon, on va peut-être un jour, enfin, voir la fin de « cette exception bien française », comme ils disent pudiquement.

On saluera la dose de proportionnelle, pas con.

On ne saluera pas, en revanche, l’oubli étourdissant de la révision du NOMBRE des élus. Chez nous, c’est l’armée mexicaine. Comptez : 601.000 élus environ, soit le record du monde, haut la main. Un élu pour 108 habitants !

Si l’on se restreint au parlement, députés-sénateurs, on en est à 920 (577 et 343). Pour une population de 5 fois la nôtre, les USA ont 535 élus en tout. En Allemagne (80 millions d’habitants contre 65 chez nous), 800. En Espagne, 614.

Or ces gens-là nous coûtent un max ((je traite des parlementaires, mais à l’échelle des communes il faudrait aussi regarder le poids des élus dans les copieuses taxes locales). Il leur faut des monuments historiques pour siéger – ou pas, l’absentéisme est fréquent -, des enveloppes de frais très larges, des… mais vous connaissez ça aussi bien que moi.

Clairement, nous avons un problème de surpoids du cheptel d’élus, et ça nous coûte les yeux de la tête ; cela en pure perte, connaissant le système dominant des partis, qui verrouille toute initiative personnelle. Le rapport Jospin n’en dit mot : eh bien, disons-le, ils me déçoivent, à la commission Jospin.

Tibert

Chacun son blot

Notre néo-Premier Secrétaire du PS, élu démocratiquement par madame Aubry – un Secrétaire nommé Désir, comme le tramway du même nom – se dit très fâché que monsieur Copé, candidat aux manettes de l’UMP, appelle les Français « qui s’indignent et qui s’inquiètent (…) à se mobiliser dans la rue ». Non mais on rêve, où va-t-on ? « «L’appel à la rue du principal dirigeant de l’opposition relève d’une surenchère dangereuse, irresponsable et indigne d’un républicain», clame monsieur Désir.

Je crois avoir observé, ces dernières décennies, un certain nombre d’appels à manifester dans la rue. Que ce soit venu de la CGT, du PCF, du PS, de la CFDT, de FO, de… j’en oublie ?  ou de toute combinaison subtile de ces partis et syndicats, on a eu droit à tout plein d’appels à manifester, pour tout et n’importe quoi.

Donc, récapitulons : quand le « principal dirigeant de l’opposition » appelle à la rue, si c’est la gauche, ça va, il a bon. Si c’est la droite, c’est indigne d’un républicain, surenchère dangereuse, irresponsable, tout ça. Mais c’est qu’ils vont finir par nous faire regretter le bon vieux temps où la Droite était aux manivelles ! on savait qui faisait quoi, ça tournait rond, ça faisait grève à Air France et à la SNCF les veilles de départs en vacances – remarquez, ça continue – la Gauche descendait dans la rue, elle maîtrisait merveilleusement le processus, bref chacun était dans son rôle. Mais là maintenant on n’a plus nos repères… la Droite veut manifester… au secours la République !

Tibert

Et un rapport, un !

La compétitivité des entreprises ? voyons voir… la compétitivité des entreprises… ah oui c’est sûr, on a là un gros problème. Monsieur Gallois,  vous qui êtes un sage, un puits de science et un expert en entreprises, pondez-nous donc un rapport sur les mesures à prendre.

Que faire pour restaurer la compétitivité des entreprises ? euh… attendez le rapport Gallois, attendez…

… et le Rapport Gallois Nouveau est arrivé !

Le rapport Gallois ? mauvais. Pas dans le bon sens. « Réduction massive des dépenses publiques » ? non mais ça va pas, non ? n’importe quoi… allez, on passe à aut’ chose.

Voyons voir… ah oui… salauds de Français, vous gaspillez autour de 30 à 40 kg de bouffe par an. Va falloir nous rectifier ça. Une taxe, tiens, ça serait pas mal.

Tibert

Bricoles

Faute de gros sujet juteux à tartiner sous la plume de l’ordi, j’aligne des bricoles ( « bricole » : partie du harnais d’un cheval qui se plaque sur son poitrail). Tenez, celle-là…

Hier dans le train, qui fut Corail-Téoz mais vit désormais sa fin de vie en Intercités – ça change tout  : voix-off de la préposée à la vente ambulante, café viennoiseries etc. « …. service de vente ambulante… gnagnagna… dans toutes les voitures de pemière et seconde classe« . Bon, et les autres voitures alors ? ben y en a pas. Donc, « dans toutes les voitures« , point-barre, ça doit le faire, non ? ouais, mais bon, c’est pas assez… c’est pas… c’est trop court !

Enflure, enflure. Tenez, autre chose : le Figues à rôts nous régale d’un :
Fantastique time-lapse du dernier voyage d’Endeavour
ça oui, ça le fait, et comment, le time-lapse ! l’intervalle de temps, en langue banale et pas assez ronflante. En fait, en français, le déroulement, ou mieux, le moment : « fantastique moment du dernier voyage…  » ; mais aussi, plus concis, aussi clair et plus élégant, « fantastique dernier voyage… » (*) ; mais non, ça ne ronfle pas assez, il faut du jargon amerloque, du time-lapse.

Enflure toujours… et pour finir, tenez, cette affiche pirate et féministe sur les murs de Paris, commise par le NPA, alias le DALCR, le Dernier Avatar de la LCR trotskyste :

Notre corps est à nous !

Contraception et avortement libre et gratuit.

Certes leur corps leur appartient. Certes la liberté de contraception et le choix d’avorter ou pas sont des conquêtes de la démocratie, qu’il faut défendre. « Libre », j’abonde donc, je suis d’accord. Quant à suivre le NPA sur le reste, j’hésite. Car suivons cette logique :

– Mon uterus m’appartient, donc je dois pouvoir avorter gratuitement.

– Mon estomac m’appartient, donc je dois pouvoir me nourrir à l’oeil.

Tiens j’ai une petite faim… si j’allais bouffer chez Laurent, en bas des Champs-Elysées (Paris 8ème), il y a de la salade de mâche aux truffes blanches, c’est gratoche.

Tibert

(*) il s’agissait de la dernière parade de la navette avant de partir à la casse, dans les rues de Los Angeles.