Va savoir !

Les sujets du jour sont légions…

– du Papam en visite en Israël et Palestine, qui a trouvé très moche le mur de la honte (pas celui en grosses pierres où l’on se lamente, l’autre, là, le gris, genre Berlin-Est, en béton…),

– aux interrogations sur les conséquences de la loi Hadopi-hadoptée massivement par des gens dont plus des trois-quarts n’ont jamais téléchargé de zizique ni de films sur la Toile. On y reviendra, car il faudrait, paraît-il, que chaque internaute installe sur sa bécane un « mouchard » pour prouver sa bonne foi ! Tous présumés coupables, donc, et tous sur Wouinedose de Microsofte, car le « mouchard » ne cause ni logiciels libres, Linux et assimilés, ni Appeul-La pomme  ! ça s’appelle de la vente forcée. Au reste, que fera ce mouchard, à part nous espionner ? toutes les craintes sont possibles… le Grand-Frère est là, chers z’auditeurs, et vous observe.

– et aux occupations de facs, le grand bazar, le fourre-tout de tous les malentendus. Là ce n’est pas du Hadopi, c’est du LRU. Bon, on lit tout et le contraire de tout là-dessus ! Par exemple, le Modem nous balance ceci :

« Il semble aujourd’hui impératif de rappeler que l’université est un des rares lieux d’apprentissage de connaissances et d’outils critiques enseignés non pas dans un but directement utilitariste mais surtout dans une démarche de gratuité qu’il est essentiel de préserver dans une société souvent matérialiste et utilitariste. »

Et a contrario, la palme du malentendu, du contresens, de la terrible méprise, revient à cette étudiante en Histoire à St Etienne, qui glose pour le Figarôt :

«En tant qu’ancienne étudiante de l’Université Jean Monnet de Saint-Etienne, je soutiens totalement le blocage du campus Tréfilerie (…) Les étudiants stéphanois comme leurs collègues des autres universités en ont ras le bol de faire 5 années d’études supérieures pour ne pas avoir d’emploi au final.
Titulaire moi-même d’un MASTER 2 Histoire en 2005, je ne cesse depuis de galérer admissible une fois au CAPES pour être refusée l’année suivante. Aujourd’hui je gagne 500 euros par mois… Les étudiants Stéphanois ne veulent pas de cet avenir là et je les comprends. L’Université produit des fonctionnaires mais l’Etat n’en recrute plus. Donc il ne faut pas s’étonner que ca pète !!!
»

Le moins qu’on puisse dire, c’est que le Modem et l’étudiante citée ci-dessus n’ont pas le même point de vue ! ou bien les facs sont là pour former à un  métier – allez, lâchons le mot, pour former des profs, quoi d’autre ? dans le cas précis des filières d’Histoire -, ou bien pour apprendre et apprendre à réfléchir.

Allez, je vous donne quelques repères, garantis « perso », pour orienter le débat :

* les facs dispensent un savoir, et des méthodes pour travailler. Elles ne forment pas à des métiers ; pour cela, il y a des filières professionnelles.

* Les facs ne forment pas des fonctionnaires, ça se saurait… il y aurait un contrat…

* On peut être instruit et pratiquer un métier non « intellectuel » ; il n’y a aucune contradiction à bosser comme étalagiste, ou horticulteur, ou réparateur d’ascenseurs, et posséder une maîtrise de Philosophie, ou d’Histoire, ou de Lettres classiques : un horticulteur qui a étudié Hegel et Spinoza vit mieux qu’un horticulteur qui n’a jamais lu que Poilant-magazine et Pif-Gadget.

* Le travail manuel est aussi noble que la production de pensée. Et ça paye souvent mieux ! Et ça n’empêche pas de penser…

* Vouloir que les facs forment à un métier – ce qui est une tragique méprise – et refuser tout partenariat des facs avec les entreprises, c’est comme demander à un cul-de-jatte de s’inscrire au saut en hauteur.

* En cette époque de grand brassage de populations, où les distances sont abolies, où le terrassier vient du Sri-Lanka et le toubib de Lituanie, pourquoi diable faudrait-il que toutes les fac’s de France dispensent pile-poil le même enseignement  ? Si la fac’ de Neuneu-les Mines a un super Mastère en Histoire de l’Art, tant mieux pour elle et les étudiants en Histoire de l’Art qui s’y inscriront ; et que le meilleur gagne.

* Prétendre que l’enseignement supérieur doit rester gratuit, c’est se foutre du monde et c’est démagogique. Il est déjà payant, et depuis longtemps.

Allez, à la prochaine.

De l'utilité du Y

Nous disposons, pour nous exprimer clairement, ou pas, de 26 signes, dont le petit dernier, le W, un immigré, déjà, en son temps, naturalisé vers les années 1950. Et pour fignoler le tout, des accents : ne les oublions pas, ces accents qui nous permettent de faire le distingo entre la cote, la côte et le côté, la pêche, la pèche et le péché. On a même la possibilité de différencier le con et le çon, grâce à la cédille, la çédille, devrait-on écrire…

Et la ponctuation, donc ! ces simples, discrets, mais indispensables signes, qui rythment le discours, et nous évitent tant de contresens :

– Le curé, dit le maire, est un con.

– Le curé dit : le maire est un con.

C’est bien assez pour former tous les mots dont nous pouvons avoir besoin, et au delà  – largement suffisant ! et qu’avons nous besoin des mots du Rosbif pour compléter nos lacunes, alors que le glavule, la gaupière, le thimuret, les esbarres, sans oublier le séjiot, le blumet, la mirochite…. nous attendent, muets pour le moment mais prêts à servir vaillamment notre belle langue. Il suffirait de contrer chaque tentative d’infiltration du Rosbif par un mot issu de notre combinatoire : tenez, « snowboard » ? c’est moche, « snowboard », pas latin du tout. Substituons-lui « bouronne », ou « polchère », par exemple. C’est chouette de glisser sur sa polchère, dans la poudreuse…

Et puis, s’agissant des substantifs dérivés des adjectifs : quel potentiel !! que de perspectives exaltantes, phonétiquement excitantes, de la bravitude – un classique, déjà – à la molléité, de la coquettité à la dubitativation.

Quant aux verbes destinés à incarner l’action associée à un substantif ou un adjectif… trace, tracer ; verbe, verbaliser, concept, conceptualiser ; bêche, bêcher ; juste, ajuster… quelle aisance, quand on songe qu’ils sont quasiment tous du premier groupe- tel « acter », et le non moins atroce  « solutionner », que des locuteurs barbares utilisent de préférence à « résoudre », du fait qu’au subjonctif ça pose moins de problèmes…   que c’est simple, direct : de tout substantif jaillit un verbe, comme de la circulation d’une bonne bouteille jaillit la bonne humeur !

Mais où veut-il en venir, nom d’une pipe ? vous dites-vous in petto… pourquoi cette logorrhée sur la langue française ? eh bien, c’est délicat, ça nécessite ders précautions oratoires, ou plutôt clavières… hier matin, comme d’hab’, je parcourais la presse sur la Toile ; il s’agissait d’un sondage sur la question : « M. Kouchner va voter UMP aux élections européennes : l’approuvez-vous, ou non ?  » Sans la moindre hésitation, je cliquai du mulot sur « oui » (*). En réponse, une nouvelle page m’informa que mon sentiment dominait largement ; en prime, on me donnait des commentaires divers et variés sur le sujet…

L’un des commentaires disait en substance : « il faudrait analiser la question de savoir si blablabla… » : analiser !! voilà comment d’un adjectif relatif à un muscle lisse on dérive une action… en d’autres termes, de l’utilité de l’ « y ».

(*) Voter PS ? où ça, le PS ? cet ectoplasme, là ? vivement que le PS s’autodissolve, Mitterand est bien mort ! et que les « gauchos » rejoignent Mélanchon, Buffet ou Besancenot, les « modérés » ralliant Bayrou ou Royal dans un cadre repeint à neuf.

Y a comme un défaut

Le regretté Fernand Raynaud, l’Auvergnat le plus populaire en son temps (*) nous le disait : « Y a comme un défaut« . Il en est ainsi, en effet, du costard mal cousu que Fernand refuse timidement qu’on lui fourgue, comme de la pratique des religions : c’est mal foutu, dissymétrique, bancal. La démocratie et les paroles de paix d’un côté, la manière forte, les persécutions et la chape de plomb de l’autre. Quand le Papam se balade en Jordanie et assure que c’est juste pour la paix, quand il redouble de précautions pour ne pas sortir une nouvelle bourde, pour ne pas froisser les populations musulmanes du coin, quand il agite son mouchoir blanc (blanc, forcément) au bout de la crosse de sa canne de pélerin pour désamorcer les tirs de barrage ( » J’ai un profond respect pour la communauté musulmane « , prévient-il, en d’autres termes,  « ne tirez pas, je ne suis pas armé » ), quand nos beaux pays occidentaux se prennent les pieds dans les tapis de prière, quand on construit des mosquées gauloises… pendant ce temps au Moyent-Orient les Chrétiens, Juifs, mécréants… et globalement tous ceux qu’il est commode là-bas de désigner par « les Infidèles » n’ont qu’à la boucler, fermer leur gueule, faire le gros dos et raser les murs.

C’est bien normal, certes, qu’on construise des mosquées gauloises pour les Gaulois qui vénèrent Allah… la liberté de croyance et des cultes est inscrite dans nos lois. Normal, oui, mais il semblerait que ça soit moins normal, voire carrément suicidaire d’être Chrétien ou Juif pratiquant en Irak, en Algérie, ou en Arabie Saoudite. Le simple bon sens voudrait pourtant qu’il y ait un minimum de réciprocité, non ? il faudrait à nos gouvernants un peu de courage pour le faire admettre. Mais il est des sujets qui fâchent, qu’on n’aborde qu’en murmurant… le Tibet ? chuuuut, ça fâche les Chinois. La liberté de culte au Moyen-Orient ? mais taisez-vous, bon sang ! vous voulez nous faire avoir des histoires ?

(*) L’autre plus populaire des Bougnats, là, Giscard… 80 balais, et il y en a qui pensent à lui pour présider l’Union Européenne !! avec Benoît numéro 16, c’est vraiment la gérontocratie galopante. Au secours, les vieux prennent le pouvoir !

Oui mais

Hier c’était le 8 mai (prononcez « oui mais ») et la France coinçait la bulle – prononcez « conciliabule » – sans pour autant que nombre de commerces alimentaires restassent fermés la journée durant. Pas la journée Durant, mais celle de la Victoire de 1945, dont les immigrés Turcs se tapent, vu qu’ils n’ont pas gagné ce jour-là… ce qui explique que certaines entreprises employant ce groupe ethnique aient turbiné ce 8 Mai, tout comme les boulangers et les fleuristes.

Groupe ethnique, ai-je écrit !! comment osé-je ! Ne lis-je point, dans un des blogs institutionnels de l’Hibernation, dans ce billet intitulé « Stats ethniques : Sabeg en mode mineur« , ces mots : « le terme honni de statistiques ethniques… » ; est-ce un blasphème ? voyons-voir, voyons voir…

Mon cher Petit Robert me sort ceci : « Ethnie : ensemble d’individus que rapproche un certain nombre de caractères de civilisation, notamment la communauté de langue et culture« . Bon, alors ça existe, les ethnies. Donc on peut les dénombrer, vu que les individus sont des ensembles discrets (pas toujours discrets, je vous l’accorde) ; donc on peut en établir des statistiques ! des statistiques ethniques, pardi.

Et pourquoi ce terme est-il honni ? hein ? qui donc ces mots défrisent-ils ? pourquoi est-ce horrible, « statistiques ethniques » ? pourquoi ne faut-il pas savoir (les implantations ethniques et leur répartition dans notre beau  pays ? ) parce que nous ne formons qu’une seule ethnie ?  nos ancêtres les Gaulois ? nos chères petites têtes blondes ?

Il y a de l’incantation et une immense mauvaise foi à diaboliser ce terme de « statistiques ethniques », sinon une volonté délibérée de ne pas voir, sinon cacher la réalité. On ne peut plus rien dire, rien écrire, quoi… souvenons-nous que l’Illustre Cavanna écrivait déjà, en 1978, « Les Ritals »… un livre sur les immigrés Italiens en France, une ethnie, quoi, une communauté de langue et de culture, n’est-ce pas ? Et depuis, il y en a eu d’autres, des ethnies, à s’installer en Gaule.

Tiens, justement, la journaleuse qui rédige ce blog à l’Hibernation, celle qui nous tartine sur  « le terme honni… », nous glisse ceci, en douce : « …Sabeg a-t-il été contraint de baisser d’un ton ? En janvier, ce grand patron d’origine berbère provoquait le scandale… » origine berbère ? donc, de l’ethnique, non ? les statistiques ne sont plus loin… appelons vite SOS Ethnisme !

Rendons toutefois justice à ladite journaleuse : « terme honni », écrit-elle ; mais elle ne nous donne pas son sentiment personnel là dessus, ne prend pas parti quant au bien fondé de cette honnitude, comme dirait certaine.

Fo Q

C’est chouette, le langage SMS, non ? ça permet d’en signifier beaucoup en peu de lettres. Donc, oui, « Fo q ».

De quoi s’agit-il ? de radars, encore et toujours les radars ! les radars au bord des routes, qui permettent paraît-il de porter remède à la principale source de criminalité dans ce pays : la route ! les braquages, les vols à la tire, à la roulette, à la portière, les cambriolages, les agressions, les escroqueries… tout ça compte peu, c’est l’épaisseur du trait, et la Maréchaussée vous laisse l’initiative : à vous de vous déplacer au Poste, citoyens – si vous êtes en état de le faire – pour porter plainte, au moins signaler le truc… pour l’assurance ! en revanche, si c’est un « délit » sur la route, pas la peine, c’est auto-matique, vite un cliché, souriez, c’est dans la boîte, vous recevrez l’avis par la poste.

Et que dit d’intéressant le Rapporteur spécial, M. Mariton, dans l’article du Figarôt que je vous ai déniché ? des choses intéressantes, mais mezzo voce, hein, dans la demi-teinte :

– « ce qui reste du produit des amendes (…) doit être consacré à la sécurité routière. Une partie de cette somme – 208 millions d’euros en 2009 – sera versée à l’AFITF, l’Agence de financement des infra­structures de France. Or cet établissement public n’est pas en mesure de justifier clairement l’impact de ses investissements routiers sur la sécurité routière. » En clair : « on est censés utiliser le fric de ces amendes à améliorer le réseau, mais ça ne se fait pas ». Or chacun sait que si la route est dangereuse, c’est d’abord parce que la route est dangereuse ! les virages mal foutus, ça se corrige, les intersections sans visibilité, ça s’arrange, et pas nécessairement avec des putains de rond-points tous les 100 mètres.

« (…) l’objectif de passer à moins de 3 000 tués ne sera pas atteint. On obtiendra 3 350 tués. Par ailleurs, l’installation de radars s’est ralentie à partir de 2007. Or il ne faut pas relâcher l’effort dans ce domaine tout en associant mieux les usagers au choix des emplacements et de la vitesse limite« . C’est énorme, en gros, on nous dit :

– LA méthode pour réduire les tués sur la route, c’est les radars. C’est faux ! encore une fois, la qualité de nos routes est essentielle en ce domaine. Plutôt que de coller un panneau « Attention virage dangereux » et un radar, si l’on supprimait le virage dangereux ?

– que les usagers sont associés au choix des emplacements ! qui a jamais été consulté sur l’emplacement d’un nouveau radar ? et les radars mobiles, on vous a consultés avant de les dissimuler, dans une descente bien droite, par exemple ?

– « En 2008, la circulation a diminué de 1,5 % et l’accidentalité de 7,8 %. » En voilà un aveu qu’il est intéressant ! la densité du trafic y est pour quelque chose, dans les accidents.. pas que la vitesse, alors ? les tétrachiées de camions sur nos routes, ça pourrait y être pour quelque chose, dans les accidents ?

Un point reste très positif aux yeux du Rapporteur Spécial : les radars s’auto-financent largement, chaque radar rapporte de quoi peupler nos bords de routes, permet de faire des petits… chouette perspective, prendre la route va devenir de plus en plus plaisant.

Deux remarques pour finir, M. Mariton  :

Premio : si la SNCF ne se foutait pas de la tête de ses clients en leur proposant des billets hors de prix alors que les trains sont vides (exemple : le 1er Mai, tarif « gros trafic » et trains vides), on envisagerait de laisser notre bagnole au vestiaire, on prendrait le train… avec moins de risques d’accident, vous en conviendrez.

Deuxièmo : si les péages d’autoroutes étaient raisonnables, on envisagerait de déserter les voies ordinaires pour les trajets longs et usants. Il paraît que les autoroutes sont plus sûres. Mais se faire racketter de 30, 40, 50 euros, ça non. On pourrait, tiens,  affecter le fric des radars à réduire le montant des péages…

Pas de SMS, merci

Un fait divers qui fait froid dans le dos : supposez qu’une vague relation de travail, ou un ami, ou un « ami », vous veuille du mal. Que fait-il ? (« il fait quoi ?« , diraient les animateurs de la télé) eh bien, il oublie les bonnes vieilles méthodes des corbeaux, façon Gregory dans la Vologne, ou les dénonciations anonymes, du style « untel héberge des parachutistes Anglais« , et se tourne résolument vers les nouvelles technologies (« les outils modernes, en français »). Il vous envoie un SMS ! oui oui. Simple, efficace. Vous voyez débarquer la maison Poulaga à la vitesse Grand V, garde à vue, lacets et ceinture, interrogatoire soutenu, bas-flanc avec les pochards et les travelos, nuit mémorable, tout le tralala. Et comment ce fait-ce ?

Il se fait que Big Brother, le Grand Frère Télécom, l’Orange, là, bouquine vos SMS, tranquille, il paraît qu’il a le droit… ça vous la coupe, hein ? là, le gars du fait divers dont je vous entretiens, reçoit sur son mobile « Pour faire dérailler un train, t’as une solution ?  » question stupide, certes ; blague idiote ; initiative incongrue. D’accord, c’est idiot, surtout si vous êtes embarqué dans une conspiration pour faire dérailler les trains : ce n’est pas le genre de question dont vous débattez par SMS interposés ! C’est manifestement une blague idiote, point barre.

Mais non, le message est lu, ça c’est sûr, adieu la vie privée et le secret de la correspondance, Orange ouvre vos SMS à la vapeur au dessus d’une casserole, et là ça fait TILT !  Ils disposent certainement d’un gros ordinateur qui analyse les mots-clés qui fâchent, et « dérailler un train » y figure. Donc, TILT. De la jugeotte ? de l’humour ? un peu de sang froid ? rien du tout, on convoque le gars qui a reçu le SMS, et garde à vue, interrogatoire soutenu, comme je vous disais.

Remarque au passage, c’est tout faux, leur dictionnaire de mots-clés. Les gars de Tarnac, si c’est eux du moins, c’est d’immobiliser les TGV qu’ils s’occupaient, pas de les faire dérailler, que je sache. Mais bon… ceci dit, dormez craintivement, braves gens, car, pour le procureur cité dans ce fait-divers, c’est une affaire presque banale : « La procédure pénale est la même pour tout le monde, que le risque soit probable ou peu probable ». Pénale, vous avez bien lu. On aurait pu se renseigner discrètement, vous rendre visite, vous poser quelques questions polies – vous n’avez rien fait de mal, vous avez reçu un SMS ! – mais non, le grand jeu, garde à vue, et suspicion de terrorisme, pas moins. Si ce n’est pas une politique d’intimidation, qu’est-ce ?

Priez donc le ciel – ça ne sert à rien, mais ça soutient – que personne ne vous envoie de SMS idiot ou saugrenu.

Plainte versus X

C’est comme ça que ça pourrait se dire dans les éditions du Monde sur la Toile…  « Plainte contre X » c’est platement français, c’est terne, ça ne donne pas envie de lire, tandis que « versus X », hein, ça a du chien !! nos journaleux anglo-philes/manes/ lâtres, que ce soit sur la Toile ou le papier, s’emploient donc à ramer opiniâtrement dans le sens du Rosbif. Par exemple, dans cet article sur un dîner en ville, organisé chez un juge très médiatique.

Extrait : « … ce dernier [ M. Hefner] enquête sur une série de plaintes liées au groupe de distribution  [Casino] en conflit avec la famille Baud, fondatrice des enseignes Franprix et Leader Price, détenues par Casino. Le litige qui oppose les deux parties dure déjà depuis deux ans (…). La juge Simeoni instruit ainsi une plainte pour abus de biens sociaux de Casino versus Baud, tandis que le juge Grouman, lui, fait exactement la même chose en sens inverse, Baud versus Casino. »

Non que « versus » soit à proprement parler de l’anglais ; c’est bien évidemment du latin pur jus, utilisé initialement par nos voisins mangeurs de gigot bouilli pour mettre deux termes en balance : « versus », c’est « face à », « vis à vis de » ; ce n’est pas « contre ». Mais évidemment c’est bien trop long, « versus », alors ça s’est retrouvé amputé en « vs », et ça s’utilise pour dire « contre », et notamment en matière de sports : « Arsenal vs Manchester United« .

Alors ? alors « versus » au lieu de « contre » ? qu’y gagne-t-on ? rien, sinon une faute d’expression : il y a exactement le même nombre de lettres. Evidemment, si l’article avait hardiment mis en oeuvre le « vs » :  « abus de biens sociaux de Casino vs Baud, tandis que… » mais là on tombe dans l’ornière du chroniqueur sportif, pas vrai ? Casino-Baud, 3-2 après prolongations.

Au passage, ce dîner en ville, si vous lisez l’article cité plus haut… pas normal-normal, non ?

Et, au passage aussi, pourquoi le groupe Casino ne rebaptise-t-il  pas tous ses « Franprix » en « Leader Price » ? ça ferait baisser les prix !

Prime : jeunesse

Intéressante promo de printemps

De passage chez quelqu’un, on a trouvé un bon promotionnel, fixé sur la porte du frigo par un « magnet ». On a trouvé ça étonnant, cocasse. On aurait pu trouver ça franchement bizarre ; de très mauvais goût ; ou carrément pédophile.

Le bon ne précise pas l’utilisation qui pourrait être faite de cet enfant offert. Eu égard à la connotation fortement volcanique du lien publicitaire, on ne peut s’empêcher de penser au tableau de Francisco Goya « Saturne dévorant un de ses enfants » : Saturne, fils du Ciel et de la Terre, en visite de voisinage dans la marmite des volcans d’Auvergne, et qui aurait une petite faim…   

Hume, Hume donc…

En ce premier jour du jouli mois de Mai, jouez au bois raisonnez musettes, brin de muguet dans le verre à moutarde, je vous livre, pieds et poings liés, cette pensée de Mister Hume, grand philosophe si’il en est :

« Avoir des regrets, c’est souffrir deux fois« .

Et pourquoi vous la livré-je ? j’eusse regretté de ne point vous la livrer, mettant ainsi la maxime en pratique et la main à la patte.

Allez, à deux mains, si vous le vous lesbiens.