Comment écoeurer l'électeur

Au lendemain dégrisé des élections européennes, il est des titres de journaux « sur la Toile » qui font ricaner amèrement. Et se dire que, décidément, on nous prend pour des cons.

Au passage, on notera mentalement que M. Rebsamen, socialiste, absolument ! et proche de Ségo la Royale, si si, est maire de Dijon, grosse ville, ET sénateur. Encore un ! encore un qui a deux cerveaux, comme ceux de Clermont, de Lyon, de Marseille, de Strasbourg, de Nîmes…, 2 journées par jour, 2 fers au feu, 2… encore un qui se moque de la démocratie. Vous allez au Sénat (*), à l’Assemblée Nationale, vous en trouverez plein. Et même pas gênés, avec ça.

Mais ce qui enfonce à l’aise le mur du cynisme, c’est la situation de notre ministre du travail – et donc du chômage – qui, inscrit sur la liste UMP de la région Centre-France aux Européennes, découvre qu’il est élu, qu’il va devoir siéger à Strasbourg ! « ah zut alors« , lit-on dans l’article dont au sujet duquel je vous cause, « Brice Hortefeux n’avait pas pris l’engagement d’être sur les listes pour être élu. Il s’était inscrit pour pousser la liste. Sinon, il se serait mis en premier« .

Vous noterez que M. Hortefeux est forcément le chef de la liste, c’est lui qui décide : « … sinon il se serait mis en premier« . Donc, tout chef qu’il est, sachant que, s’il est élu, il n’a aucune intention d’aller honorer son mandat, il se présente quand même ! Comment appeler ça ? le mépris ? ouais, le mépris.

Bilatéral, le mépris !

Tibert

(*) Tiens, pour votre gouverne perso, la liste des sénateurs-maires, sur la Toile. Tous ceux qui ont au moins 2 casquettes d’élus, qui cumulent indûment. Mais, me direz-vous, pour les petites villes… à la rigueur… que le maire de Lanmeur soit sénateur… bon, Lanmeur, c’est petit, Lanmeur, soit, mais pourquoi, grands dieux, vouloir AUSSI être maire de Lanmeur ? y a personne d’autre de compétent, à Lanmeur ? c’est tous des brelles ?

Mots (dem) d'oiseaux

Méfiez-vous des débats télévisés en direct !

C’est clair : hier, les amis, affidés et compagnons politiques de monsieur Bayrou ont perdu des voix, pas mal de voix… ce qui explique en partie leur déconvenue aux Européennes ; et monsieur Bayrou en personne a perdu itou plein de voix pour toutes les élections futures où il voudra bien solliciter le suffrage des Français. Sa prestation-débat télévisée face à Dany Le Vert (DCB pour faire court) a révélé un « politicien » tout aussi politicien que les pires sbires ou sires du temps de l’UNR, de l’UDR ou du RPR, et j’en oublie.

Ca volait bas, sur le plateau télévisuel ! trop bas. Des coups bas qui à la boxe disqualifieraient le pugilant. Mais là où Dany Le Vert, au tutoiement peut-être énervant mais pas artificiel du tout, s’en est tenu à des généralités dans les qualificatifs désagréables(*), monsieur Bayrou a sorti des arguments calomnieux, tordus, nauséabonds pour tout dire. Disqualifié, monsieur Bayrou. Dany Le Vert n’est pas présidentiable ? c’est assez évident. Mais monsieur Bayrou ne l’est probablement plus – en tout cas plus pour moi – et ça c’est un scoop.

Moralité, et j’y insiste… les débats en direct à la télé : méfiance !! La petite fée Goya du Manège Enchanté s’y est révélée Carabosse en son temps. Idem, la « colère » de mâame Royal à propos des handicapés, en fin de confrontation avec le Petit Nicolas, lors des dernières Présidentielles : artificiel, chiqué, contre-productif, ça sentait la ficelle à plein nez.

Et puis, DCB, nonobstant ses encombrants colistiers – notamment Bové (**)  – reste, toutes proportions gardées, une icône pour plein de vieux soixante-huitards, qui votent, eh oui… il est malvenu de flinguer les icônes. DCB, c’est toute une époque, c’est la photo historique du face à face narquois avec un CRS casqué. C’est vieux, ça remonte à des lustres, mais ça reste comme une petite musique.

Tibert

(*) Comme DCB le faisait remarquer, il est de notoriété publique que monsieur Bayrou pense à l’Elysée, en se rasant, comme l’autre, mais aussi en laçant ses chaussures, en tartinant ses tartines, etc.

(**) Comme disait l’autre : « protégez-moi de mes amis, mes ennemis, je m’en charge ! « 

Une bourde, au bas mot

La tournée Obamesque en « pays musulmans » – guillemets car c’est un terme pour faire court, donc faux : il y a des juifs, des chrétiens, des adorateurs du nombril, en Egypte, en Jordanie, en Arabie saoudite, même s’ils sont obligés de la boucler – a été l’occasion pour Mister President of Zi Younaïtede Stètss de caresser l’égo musulman dans le sens du poil. Ne nions pas les aspects positifs de cette initiative, fin de la diabolisation, main tendue, réalisme politique, et surtout, enfin, quelqu’un qui dit aux Israéliens que leur politique de colonisation têtue, insolente, provocatrice, doit cesser… on verra si cette pression orale sera suivie d’effets : c’est, au moins en apparence, la fin de la politique aveuglément suiviste des USA vis à vis d’Israël.

Mais, fin des tresses de laurier : M. Obama, après avoir chaleureusement conseillé à l’Union Européenne d’intégrer la Turquie – de quoi je me mêle ? – nous balance un superbe contresens sur le port du voile pour les musulmanes, et une pierre dans notre jardin. Il a ainsi exhorté « les pays occidentaux à éviter d’empêcher les musulmans d’exercer leur religion comme ils le souhaitent, par exemple en dictant ce qu’une musulmane devrait porter ».

Bon, on ne va pas recommencer ? si ? alors, Mister President, ouvrez grandes vos esgourdes : il s’agit, en France, de conserver l’école à l’abri des influences religieuses, quelles qu’elles soient, hindoue, boudhiste, musulmane, chrétienne, juive, gnagnagna. Ni kippa ni croix « ostentatoire », ni voile musulman, ni turban sikh, ni… C’est simple… on appelle ça la laïcité, et à l’époque où ce principe a été instauré – de 1882 à 1905 – c’était les Cathos qui tenaient le haut du pavé dans l’enseignement, et qui d’ailleurs se battaient contre ce principe de laïcité. Y voir une mesure vexatoire contre les musulmans, c’est donc ignorer l’histoire, ou c’est de la mauvaise foi.

Hors les murs du bahut, chacun est libre ! les musulmanes peuvent se bâcher jusqu’aux yeux si ça leur chante, les juifs arborer leurs papillottes et leurs kippas, les Cathos entonner « Jésus reviens, Jésus reviens » etc : liberté individuelle. On ne devrait pas avoir à rabâcher ça… que les Mollahs de par le monde, les va-t-en-guerre islamisants caricaturent la politique de laïcité française, on le déplore mais c’est couru, la calomnie permet d’entretenir les sentiments belliqueux ; mais que les fins analystes politiques Etats-Uniens nous resservent la même soupe, là, franchement, c’est affligeant.

Dépouillologie

Plusieurs quotidiens nous informent, en ce moment, et assez largement, du procès contre la structure nommée Scientologie, pour exercice illégal de la pharmacie. Intéressante chronique des pratiques assez curieuses de cette boîte, qui arrive à soutirer des dizaines de milliers d’euros à des recrues assez crédules pour suivre des programmes de « purification », de sauna intensif, de vitamines et de mesures de résistance électrique à l’aide d’un multimètre (prix chez Casto, environ 50 euros) qui coûte, lui, 4.800 euros, une fois labellisé « Officially Scientology Certified ». Moi, si je devais formuler un souhait, ce serait de trouver ce superbe ohmmètre plaqué-or en location chez Kiloutou ou chez Casto, justement, vu que ça sert occasionnellement, et certainement moins qu’un vibro-masseur de forme anatomique – qui procure, par ailleurs, de plus grandes satisfactions.

C’est là sans doute que réside la différence, nette, claire, tangible, entre une Eglise et une Secte : outre qu’elles professent toutes deux les mêmes inepties à dormir debout, outre que le désir d’immortalité, ou le refus de mourir, en est le ressort sous-jacent constant, outre que les officiants ont tous le même goût du déguisement et des accoutrements farfelus et rigolos – qui en chapeau pointu, qui en robe longue et dentelles, qui en s’interdisant de se raser la barbe – bref, outre tout le reste, dans les églises on vivote avec les 35 euros et 4 boutons de culottes de la quête, tandis que dans les sectes on retourne les poches des fidèles, pour vérifier qu’ils ont tout bien vidé.

D’où l’intérêt d’être dans une secte !  bien évidemment, pas du côté des fidèles, mais du côté des officiants. C’est là tout l’enjeu de la chose : soit on fonde sa secte, et on en est bien évidemment le Grand Officiant, donc habilité à plumer les adeptes ; soit on entre dans une secte, et alors il faut ramer, payer, payer… s’accrocher, tenter de gravir les échelons, jusqu’à atteindre le niveau où ça se retourne, où l’on passe du statut de pigeon à celui de vautour. On n’est plus là dans la sciento, mais dans l’ornitho-logie. Drôles d’oiseaux.

Sur la gratuité de certaines argumentations

Libé, fidèle à sa juste ligne « C’est la faute à Sarko », donne ce jour la parole à la MAFM, la Mutuelle Autonome des Fraudeurs du Métro : moyennant une cotisation de 7 euros par mois, vous fraudez autant que vous voulez, sautez les portillons par dessus ou par dessous ou par le côté, bref vous fraudez ad libitum, et si vous vous faites gauler, moyennent le justificatif du talon de contravention, on vous rembourse. Gardez donc précieusement le talon de votre contravention.

J’ai donc écouté sur ma bouzine (c’est une bande audio) la voix délicieusement parigote, acidulée, et jeune, évidemment – ce ne sont pas des arguments de quadragénaires ou au delà, car ça devient dur de sauter le portillon – dérouler ses sophismes… Poussant cette logique autonome et pleine d’excellentes contradictions ( – 1 : on emmerde l’Etat et tout ce qui y ressemble ; – 2 : Tout besoin de vie devrait être du ressort du service Public, donc des services de l’Etat), j’ai deux questions à poser :

a) Ouais, pourquoi que la MAFM, elle est pas gratos ? c’est un service public, l’indemnisation des fraudeurs malheureux ! Encore des gens « de gauche » qui s’engraissent sur le dos du Peuple !

b) Moi, j’habite à 420 km de Paris : et si j’ai envie de venir à Paris me baguenauder au trou des Halles, LE nombril du Monde, le Nirvana de tout glandeur qui ne sait pas quoi foutre de sa carcasse, quoi, merde, pourquoi que moi je devrais payer ? hein ? y a même pas de bouche de métro chez moi… je veux une bouche de métro devant le pré à Jules, avec un portillon. Et la gratuité des transports pour aller glander au trou des Halles.

Pcc : Tibert

Quand je serai grand, je serai CO-P

J’en ai un peu marre de gloser sur des sujets rabâchés. Aujourd’hui, je n’écrirai donc rien sur les bien nommées colonies Israéliennes en Cisjordanie ; la colonisation, on nous demande tous les jours de nous en excuser, de nous en repentir, ça doit être peu recommandable, non ? Rien non plus sur le respect des croyances et des libertés individuelles, et notamment des femmes, au Waziristan, en MachinTrucIstan, en Arabie-ça-vous-le-dites, etc. Rien sur le match de foot d’hier, dont je me tape complètement (22 types se sont disputé un ballon en courant après, c’est au moins excellent pour leur forme physique). Rien sur le troisième anniversaire de ma petite-fille, on arrosera ça en privé.

Non, je tombe sur un article du Monde concernant l’efficacité des conseillers d’éducation ! Ah oui, ça laisse à désirer, le boulot de conseiller d’orientation ! Tiens, rien que pour moi : eh bien, ça n’existait pas, les conseillers d’orientation. Démerde-toi, mon gars, fais garçon-boucher, diplomate ou éditeur, au pif ! et de fait, je n’ai évidemment pas fait ce pour quoi j’étais fait, c’est à dire blogueur retraité. J’ai fait comme mon papa et ma maman m’avaient lourdement, fortement conseillé de faire, ce qui était la plus grosse des conneries, car c’est rarement chez papa-maman qu’on trouve nos aspirations. tant pis pour moi, je suis arrivé trop tôt sur le marché de l’Educ’Nat.

Conseiller d’éducation-psychologue, c’est comme ça que ça s’appelle, il faut 5 ans d’études après le bacc’, soit une licence de Psychologie, plus un concours d’état, plus 2 ans de formation… solide, en principe, non ? eh bien, le problème, c’est que l’article du Monde dont je vous cause jette une lumière peu flatteuse sur les résultats obtenus ! On se demande d’ailleurs comment ça pourrait marcher : vu de ma fenêtre, il y a certes de la psychologie dans ce travail, de la connaissance des ressorts de l’être humain, de ce qui le motive et le rebute, de ses limites et de ses espoirs. mais aussi, et c’est fondamental, il faudrait être pointu (et ça s’entretient, et c’est pire qu’en informatique, ça évolue tous les jours) dans 2 domaines :

– le marché actuel du travail !! c’est con à dire, mais il y a des filières du savoir qui ne mènent nulle part ; autant être prévenu… et en contrepartie, il y a des boulevards grand ouverts, ignorés des foules.

– la prospective économique et industrielle. Si en 1960 les ingénieurs étaient les cadors de l’embauche, 30 ans plus tard ce sont des tâcherons obscurs. Avec un peu de flair ça se serait vu ; moi j’avais le nez bouché.

Bon, c’est pour vous dire, en conclusion : va pour une base de psycho dans ce beau métier, ça peut aider, mais grands dieux, il faudrait aussi avoir un branchement en ligne directe, et en temps réel, avec les employeurs, les métiers, les prévisionnistes, l’INSEE, le grand marabout qui lit dans l’avenir. Avec des fonctionnaires de l’Educ’Nat au niveau Bac + 5, c’est peut-être beaucoup demander, non ?

Tibert

Sondage, mon beau sondage, répète après moi

Il en est des sondages comme des fraises en barquettes : on met sur le dessus celles qui ont bonne gueule.  Et comme notre musclé gouvernement veut absolument nous mettre au pas – littéralement – sur la route, et prépare quelques mesures répressives supplémentaires – le délinquant en bagnole a ceci de sympa qu’il se balade avec sa carte d’identité punaisée sur le dos, il est donc simple, rapide, sans risque, économique de le gauler – , un opportun sondage sorti du chapeau de nos grands manipulateurs nous apprend que les Français, masos comme c’est pas possible, approuvent le projet de confiscation des véhicules en cas de grosse bêtise sur la route.

Si ça se trouve, ce n’est pas du tout comme ça que la question a été posée au téléphone – c’est un sondage par téléphone – tenez, si je vous demande : que choisissez vous : 1) offrir aux délinquants de la route un voyage aux Seychelles 2) leur confisquer leur véhicule ? euh… réponse 2, je crois. Et voilà, c’est dans la poche, les Français approuvent massivement leur gouvernement.

Si ça se trouve, le Ministère du Domestique (de l’Intérieur) a commandité 3-4 sondages chez 3 boîtes distinctes, se réservant de publier largement et faire mousser celui qui lui va bien. C’est comme ça, la démocratie, les larges masses peuvent s’exprimer.

Maintenant, si  vous loupez un panneau « 50 » parce que la remorque du gros cul qui vous précède l’a caché… vous continuerez benoîtement à rouler à 90, allez, disons 93, c’est la marge d’erreur… paf dedans ! gros excès de vitesse, points de permis, amende, véhicule : la triple peine. Et vous continuerez à pied. Mais vous étiez d’accord, hein, les sondés l’ont bien confirmé. Criminel de la route, si si ! vous l’aurez pas volé.

Tibert

PS : les journaleux qui nous recrachent texto et sans recul ces manipulations et ces salades font-ils leur boulot ? permettez moi d’en douter.

Sur le pouce (du renforcement)

Comme la fête des mères approche à grands pas, les sollicitations pour des cadeaux tous plus stupides les uns que les autres pleuvent, dans les boîtes à lettres, sur la Toile, à la télé. Sur la Toile, au lieu des 5-6 spams habituels chaque jour, et toujours en anglais, on en est à 10-15 messages idiots, dangereux, sournois, en anglais toujours. Ca tourne généralement autour du fric, étonnant, non ?

Ces jours-ci, on me propose ainsi des réductions de 80 % sur le Viagra !! pas moins. On peut supposer,

1) que la firme Pfizer opère des déstockages massifs de ce produit, dans l’attente d’une nouvelle molécule plus érectrice… mais ça se saurait, on aurait déjà acheté des actions Pfizer,

2) que ce sont des palettes de ce médicament qui sont vendues « tombées du camion », à vil prix donc,

3) que c’est du plâtre moulé en comprimés et peint en bleu, aussi érecteur que la focalisation mentale sur une bordure de trottoir.

Mais de gros progrès sont maintenant perceptibles dans ces messages débiles : ce matin c’est en français qu’on me proposait de disposer, sous 2 mois, d’une rallonge d’environ 13 cm, pas moins ! de quoi honorer dignement la fête des mères, vous en conviendrez, du moins celle de l’an prochain, puisque le traitement dure 2 mois… mais sur la plage, cet été, ça devrait pouvoir fonctionner ?

Le titre du message était ainsi libellé : »Re : 2 mois. et 5 pouces du renforcement« . Texto. Je ferai remarquer que la norme internationale en matière de longueur de bites est et reste le mètre, pas le pouce, et vaut aussi pour les USA ; aussi loin que je me souvienne des concours de zizis, c’était en centimètres que ça se jouait, on n’a jamais utilisé nos pouces pour départager les concurrents ( un double décimètre suffisait). Et on appréciera les « pouces du renforcement »… à propos de renforcement, peut-être qu’avec une équerre et une entretoise ça serait encore plus solide ?

Bref, tenons-nous en aux colliers de nouilles peintes et aux boîtes de camembert revêtues de papier alu, valeurs sûres de cette belle fête.

Je change de sujet : on me signale un remarquable indicateur, un thermomètre fiable de la reprise économique tant attendue, le signe sûr qui annoncera ou pas la sortie de crise, puisque, nous le savons tous, nous subissons une crise économique. Pas le prix du baril de pétrole, qui continue de varier au gré des tentatives de spéculation- les vautours sont toujours là – pas le nombre de bagnoles achetées, pas le cours du Napoléon… non, les tarifs des putes Lettones. Si, si, c’est très sérieux. Vous pourrez vérifier sur ce site en anglais.

Mauvaises nouvelles, d’ailleurs, pour la reprise : les pipes et les passes des putes Lettones sont toujours à un prix d’ami. Planifiez donc une virée à Riga en attendant la reprise.

Tibert

Pleure pas mon petit Alain, toi aussi t'auras une suçette

J’étais en train – et en voiture, miracle de notre langue, ce n’est pas incompatible – d’écouter à la radio de bord, tout en conduisant, car ce n’est pas encore interdit « pour votre sécurité », et sur le vif – in vivo, en d’autres termes, ou « en live« , pour les rosbifiants – la proclamation du palmarès du Festival de Cannes. Ah que de beaux moments, où l’on remercie l’équipe technique, le perchman, l’assistante au maquillage et surtout, surtout son producteur, sans qui ce film n’aurait pu se faire.

Et, c’est connu, j’ai un faible pour Isabelle H, l’actrice, s’entend, car sur le plan personnel nos routes ne se sont jamais croisées, ou alors ça s’est fait incognito, derrière des lunettes noires, ce qui ne me pose pas de problème existentiel. On n’ignore pas que cette année, c’est elle qui présidait la mouture 2009 du festival… je prêtais donc une oreille complaisante à l’énoncé des prix, appréciant la nomination de Machin, et Schmurz-Bidule aussi, etc. Bon, et le suivant ?

Bon, et le suivant ? voilà qu’on nous sort du chapeau, exceptionnellement, un « prix exceptionnel » pour monsieur Resnais ! Monsieur Resnais qui présentait en compète un nouveau film, « Les herbes folles », n’ayant pas été jugé digne de recevoir la palme d’Or, on lui a donc vite fait confectionné une palme de Bronze, ou de Fer Blanc. C’est qu’il fallait le ménager, lui filer un hochet, à monsieur Resnais, qu’il ne parte pas bredouille, pensez, à son âge.

Allez, monsieur Resnais, on ira le voir, votre film, prix exceptionnel ou pas, parce que votre production est en général d’une autre qualité que les nigleries habituelles ; et, tenez, je vais vous l’écrire, votre discours de remerciements, au lieu du sirop poli et convenu que vous leur avez servi : « Mesdames-messieurs, je ne suis pas venu ici pour recevoir une suçette. Si mon film n’était pas digne d’un prix dans le cadre de ce palmarès, ce n’était pas une raison pour m’humilier avec votre merdaille « exceptionnelle » ; des films j’en ai fait, et j’en ferai encore, si j’ai la pêche et le financement, et je n’ai pas besoin de votre kermesse en pingouins pour les faire connaître et apprécier. Allez, salut, votre gadget, là, je vous le laisse, comme je vous laisse à vos embrassades et vos congratulations. »

pcc : Tibert

La fiche rouge

« … parce qu’à prononcer vos noms sont difficiles » : c’est pour ça que lorsqu’un « jeune » au prénom peu hexagonal est impliqué dans une histoire (un rodeo, un tapage nocturne, une tournante, du kif qui circule, etc…), bref un fait divers, on n’a pas droit à son blaze.

– Donc, qu’il s’appelle Bachir ou Mouloud, Mohamed, Tarek, Hocine… ami lecteur, tu n’en sauras jamais rien.

– en revanche, s’il s’appelle Adrien, pas de problème ! Adrien est cité nommément – voir ce fait divers sur Libé, un mort par 22 long rifle, hier (tapage nocturne, selon les premiers éléments de l’enquête).

C’était notre petite chronique : « A propos de la discrimination positive dans la presse ».

Tibert