Babas-coûts régime jockey

Je lisais ce midi un fort instructif article d’une revue économique, où l’on expliquait, chiffres à l’appui, que les compagnies aériennes à bas prix (qu’elles disent) ne sont pas forcément moins chères que les autres, si l’on additionne tous les surcoûts facturés, en option ou pas.

Tenez, un Paris-Rome chez Air France totalise 139 euros, et chez RyanAir : 147 ! et toc. Comment se fait-ce ? eh bien, aux 74 euros théoriques du billet chez RyanAir, on ajoute 12 euros de frais de paiement par Carte Bancaire (pourtant obligatoire), 12 euros pour l’enregistrement en ligne (mais allez donc à un guichet RyanAir…), 1 euro pour le SMS confirmant l’achat du billet – c’est mesquin, incroyable ! – 40 euros pour 1 bagage de soute, et 8 euros de café et grignotin.  Chez Air France, 136 euros + 3 pour frais de dossier, et basta.

On y apprend, dans cet article, que désormais c’est la mode, c’est de la folie, toutes les compagnies se triturent les méninges pour annoncer des tarifs bas de chez Bas, mais auxquels il faudra ajouter ceci, cela, machin, bidule, etc… pour voyager à peu près décemment. Tenez, je caricature : 25 euros debout sans bagage cramponné à une barre de maintien, sans pouvoir aller pisser ni regarder par les hublots ; 225 euros assis avec deux bagages, des journaux, un kahoua, un snack et une place oùsqu’on peut allonger normalement ses jambes.

Il ressort cependant de cette étude que les compagnies aériennes sont toutes plus nulles les unes que les autres, ou bien elles le font exprès. Tenez : vous avez droit au maximum à 23 kilos (pourquoi 23 ? pasque ça fait pile 50 livres, encore les unités états-uniennes à la gomme) de bagage de soute par personne. Vous prenez un type corpulent dans une grosse parka, 100  kilos vif, avec un bagage de cabine de 6 kilos : soit 129 kilos au total. Vous me prenez, moi, je dis n’importe quoi, euh… disons 62 kilos – et les mêmes bagages que le gros monsieur : 38 kilos de moins ! Et le billet est au même prix !! c’est scandaleux, tout simplement. Sachant que RyanAir facture 40 euros le bagage de soute de 23 kilos, une subtile règle de trois donne une différence de coût de 40 x 38 / 23 = 66 euros. Et je ne tiens pas compte du fait que moi, je ne voyage pas en soute : ça devrait faire encore plus.

Donc, résumons-nous : le tarif à la gueule du client, on connaît, c’est ce qui marche en ce moment le mieux, les marquéteux sont très forts là-dessus. Mais le tarif au tour de taille du client, ça, ça serait plus chouette. D’autant plus chouette que là je suis dans les bons, pour une fois.

Tibert

La Firme

J’ai, au cours d’un récent périple piéton dans Paris, arpentant les artères (« arpenter des artères »… vous voyez où ça nous mène, ces clichés littéraires ? ) des environs des Arènes de Lutèce et autres lieux du bas-cinquième, longé un camion en stationnement. Camion clos et muet, aux couleurs de la Ville de Paris,  qui arborait sa raison d’être imprimée sur les flancs. Tenez, ça donne ça, j’ai pu en prendre un instantané.On y lit, sur le flanc :

« Département des Maintenances des Equipements et Systèmes des Espaces« .

S’agissant d’un intitulé de ce calibre, je suis resté, passez moi l’expression, sur le cul. « des Maintenances des Equipements » :  » des Maintenances, des Equipements » ?  aurait-t-on omis la virgule, s’agissant d’une liste de compétences du Département en question ? ou bien veut-on signifier les Maintenances des Equipements ?… et ce « Systèmes des Espaces » ? quels Espaces ? quelles espèces d’espaces ? le silence éternel de ces espaces infinis m’effraie.

Je ne suis plus du tout étonné qu’il ait pu se trouver, à Paris, du temps de son maire Jacques C., celui qui boit de la bière et sait taper sur le cul des vaches au Salon de l’Agriculture, des rouages administratifs et des emplois à la finalité peu claire, voire carrément absconse. Et ça continue, si vous voulez mon avis.

Tibert

Que celui qui a une idée lève le doigt

On progresse !

L’Europe était très en retard sur les States, en matière d’algo-trading (quoi ??  algo… ? algo-trading : ordres de bourse passés par les ordinateurs, sans intervention humaine, à partir d’algorithmes mathématiques ) ; elle reste en retard, certes, comme toujours dans la course à la connerie et au cynisme, mais elle progresse. On apprend ainsi que, je cite, « La moitié des ordres d’achat et de vente sur l’indice CAC 40 passent par seulement trois sociétés spécialisées dans le trading à haute fréquence, indique une étude de l’AMF (…). Les trois acteurs seraient Citadel Securities, Getco et Knight Capital group » (trois sociétés aux noms bien de chez nous, NDLR). Chouette, n’est-ce-pas ? en fait, la Bourse est maintenant, pour l’essentiel, un champ de bataille entre super-ordinateurs ; vous monsieur Dugenou, qui épluchez patiemment les quotidiens économiques pour placer vos quatre sous sur du Michelin ou du Lafarge, songez que vous êtes un grain de sable à écraser sous le rouleau compresseur des grosses boîtes qui brassent de l’ordre de bourse par milliers de peta-flops. C’est une perversion complète du rôle de la Bourse, supposée favoriser l’investissement des entreprises, mais vouée maintenant à la seule spéculation, et basta.

Il est probable que ce superbe système s’auto-détruira un jour – bonne nouvelle ! la mauvaise, c’est que, comme c’est avec nos sous que ces gens-là jouent, on y laissera aussi nos plumes. Que voulez-vous, ma brave dame, on fait pas d’omelette sans casser des oeufs !

Tibert

On nous (loge)ment !

Ce n’est pas dans le cadre du feuilleton « Logement » que cet article paraît ; mais c’est un billet d’humeur, comme on dit, ça sort comme ça vient, et si c’est excessif, eh bien tant pis, on en sera quitte pour affronter les hordes de commentaires vindicatifs des lecteurs (et des lectrices itou).

La modernisation-mise aux normes des ascenseurs : tout d’abord, comment se fait-il qu’on tolère des immeubles sans ascenseurs, de nos jours ? De même qu’un ministère du logement devrait faire voter dare-dare une loi interdisant les plafonds sous 270 cm dans toute nouvelle construction collective, de même ledit ministère serait bien inspiré d’annoncer la démolition prochaine de tous les immeubles non dotés d’ascenseurs. Voilà qui assainirait le marché.

Et puis, les ascenseurs, parlons-en : il est des immeubles – parisiens, notamment – où l’étroitesse des cabines est telle qu’on ne peut s’y tenir à deux qu’embrassés, ou bite-à-cul, excusez l’expression. C’est sympa si vous tentez de séduire votre voisin(e)  d’ascension, mais si c’est le vieux du 5ème qui pue du bec… des ascenseurs pour limandes-soles, ou pour anorexiques, en somme.

Quant au marché super-juteux de cette mise aux normes d’ascenseurs, il se porte bien, merci, les syndics d’immeubles comptent leurs bénèfs avec jubilation, et les ascensoristes font des affaires. « Pour notre sécurité », ça raque sec dans les copropriétés. Si l’on fait le parallèle avec la route, où en gros, bon jour-mal jour il meurt environ une douzaine de personnes, l’ascenseur est super-super sûr, vu qu’il en meurt environ trois fois moins… par an ! Il est de notoriéré publique que les seuls ascenseurs dangereux sont ceux qui sont vandalisés.

Il serait d’ailleurs intéressant que nos modernes philosophes à chemise blanche et col ouvert sans cravate ouvrent le débat sur le supposé besoin de sécurité. Les Socialistes au pouvoir avaient, en leur temps, inventé le brillant concept de « sentiment d’insécurité« . La petite mémé qui se fait arracher son sac à mains par deux courageux « djeunes » sur scooter trafiqué ressent un « sentiment d’insécurité », de même que les pompiers appelés pour un feu de poubelles et caillassés depuis le haut des immeubles. La Chiraquie, et la Sarkozie dans la foulée, ont rapidement vu tout le parti qu’on pouvait tirer de ce concept, non en améliorant la sécurité… des personnes et des biens, besoin pourtant élémentaire et primordial, mais en améliorant les normes de sécurité (des bagnoles, des ascenseurs, des huisseries, des canalisations d’eau, des câblages électriques, des émanations d’amiante, de gaz de ville ou de radon… sans oublier le sentiment d’insécurité lié aux termites qui boulottent tout en silence et dans l’obscurité. Et vous savez quoi ? l’amélioration des normes de sécurité, ça rapporte ! pas en termes de diminution du sentiment d’insécurité, non, en termes de picaillons.

Bref cette époque soi-disant soucieuse de sécurité – oh combien ! me semble surtout soucieuse de faire des affaires. Quel est le prochain diagnostic obligatoire que l’on va nous infliger ? au lieu de raser les tas d’immeubles insalubres, mal foutus, branlants que le 19ème siècle nous a légués – et n’oublions pas ceux de la glorieuse époque des cages à lapins des années 60-70 – on préfère nous obliger à énumérer dans le cadre de diagnostics à rallonge les défectuosités de ces cauchemars d’architectes. Tenez, il manque le diagnostic du bruit, celui de la hauteur sous plafond (j’y tiens), celui du grincement des parquets, et je dois en oublier.

Pour finir, une anecdote… on sait que le marché parisien – pas que lui, d’ailleurs – est hyper-tendu, que les agences immobilières se crêpent le chignon pour arriver à toucher leurs petits 5-6 % sur des biens à plusieurs centaines de milliers d’Euros toujours aussi rares. Il est fréquent que des tas d’agences se disputent un même lot. Et vous savez quoi ? pour « plomber » la concurrence, certains négociateurs – c’est comme ça qu’on dit – sèment de ci de là des seringues apparemment usagées au fil des cages d’escalier. Ca fait tout de suite bonne impression lors des visites suivantes ! évidemment, ça ne marche pas du côté des Invalides ou de la rue de Varennes, mais aux Buttes-Chaumont, place des Fêtes, ça le fait. Sympa, non ?

Tibert

Logement, saison II – Une blague belge

Vous la connaissez sûrement… « Pourquoi les autobus belges sont-ils plus larges que longs ? – parce que les passagers veulent tous être à côté du chauffeur ! ». Wouaf wouaf (LOL, MDR, rires enregistrés en bruit de fond) certes, elle est bien bonne, mais surtout absurde – et c’est là qu’elle est vraiment drôle – car deux sous de réflexion nous démontrent qu’en largeur aussi bien qu’en longueur, on n’est pas plus « à côté du chauffeur » dans un bus de 10 x 2 mètres que dans un de 2 x 10 m.

… et c’est également vrai quand on passe dans la troisième dimension ! les bus à impériale, façon Rosbif, bien rouges, n’y arrivent pas mieux, et ne passent plus sous les ponts. Mais basta ! cessons d’enfiler la métaphore du bus, et revenons aux dures réalités : on ne fera pas tenir la France entière dans Paris-proche banlieue. Pas moyen, en le faisant en long, en large, en épaisseur. 65 millions d’habitants empilés comme sardines en boîte, pas possible. Ce constat fait, que faire, comme disait Lénine (mais lui le disait en russe, c’est pas pareil !)

Eh bien, on arrête de s’extasier sur Paris (« toi Paris, tu m’as pris dans tes bras »… ), de s’esbaudir de sa « plus belle avenue du monde » – qui n’a même pas de piste cyclable – et l’on admet qu’il y a une vie ailleurs, qu’on peut chanter « Oh Toulouse…« , « Il pleut sur Nantes« , « Il pleut sans cesse sur Brest » (*), « Adieu Venise provençale… » et j’en oublie. On admet que le gâteau et le boulot soient équitablement répartis. On maille le territoire, on relie les voisins, au lieu de s’entêter à la toile d’araignée parigocentriste.

Tenez, un exemple de la connerie ambiante qui nous plombe : les élus locaux – et les entrepreneurs de BTP derrière eux – pleurent tous, quand ils ne l’ont pas, pour avoir enfin une liaison TGV. « Le TGV, viiite !! ou nous mourrons« . La liaison TGV, c’est avec Paris, inutile de l’écrire… et pourtant non, ça ne va pas de soi. Toulouse, Nantes, Clermont-Ferrand… n’ont pas de liaison TGV (vers Paris, bien entendu). Et alors ? à l’heure de l’Internet, des visio-conférences, du mobile vissé à l’oreille, c’est grave, ça ?

Prenez Clermont (…Ferrand, évidemment, what else ? ) : au lieu de gagner 35 minutes sur le trajet vers Paris (400 km) – la belle affaire ! – si l’on gagnait plus d’une heure sur le trajet vers Lyon ? au lieu du TER poussif qui met 2h 30 (pour 200 km) pour gagner les abords de Perrache, si l’on disposait d’une ligne confortable permettant de relier enfin efficacement et fréquemment ces métropoles voisines, en, disons, 1 heure 15 ? ah ça c’est sûr, ça changerait le contexte local !

Et, tenez, si un Parisien et un Clermontois souhaitent se rencontrer, pour signer enfin, par exemple, les fameux contrats de MM. Demesmaeker-Gaston Lagaffe : sachant que les Parigots sont à environ 2 heures de Lyon (et non pas l’inverse, l’inverse je m’en tape, vous suivez ? ), le Clermontois pouvant y aller en 75 minutes, tout ce beau monde  pourrait se retrouver par exemple place des Terreaux devant un pot de Beaujolais – à consommer avec Moderacion – caramba ! Moderacion je l’adore.

Bon eh bien, c’est assez pour cette saison II : musique, générique de fin : DES métropoleS, au pluriel, communiquant entre voisines, voilà la morale de l’histoire ; ça fonctionnerait beaucoup mieux.

Tibert

(*) tout de même, il pleut beaucoup dans l’Ouest, non ?

On est choyés

On pense pour nous, on vient au devant de nos besoins, on nous dorlote. La vie devient de plus en plus paisible, sereine, sans stress ni nuisances : nous mourrons bientôt tous en bonne santé.

Tenez, d’ici quelques mois des motos banalisées équipées de radars vous « flasheront » à la volée sur la route, le jour où vous aurez oublié de river un oeil sur la route (des fois que…), un oeil sur les panneaux de signalisation – très importants, les panneaux – et un oeil sur le compteur de vitesse, le plus important de tout. Vous ne pourrez pas dire qu’on ne s’occupe pas de vous.

Tenez, moins de 4.000 tués sur les routes cette année, mais plus de 20.000 dans les accidents domestiques : c’est la prochaine campagne du gouvernement, le permis de bricoler « à points », avec évidemment contraventions pour une mèche de perçeuse qui dérape, « prunes » pour les escabeaux mal calés, et stages payants pour le rattrapage de points.

Elle est pas belle, la vie ? le gaz va augmenter de 5,2 % au 1er avril, ce n’est pas un « poisson », soit plus de 60 % d’augmentation depuis 2005. Sur le marché mondial c’est l’inverse, les prix baissent, mais vous, monsieur Dugenou, avec votre chaudière à gaz, vous avez accès au marché mondial du gaz, vous ? non ? vous vous fournissez chez GDF ? c’est surprenant… ou Antargaz ? Butagaz ? ne cherchez pas,il vous en reste 4 autres à citer, pas un de plus, c’est la « libre concurrence », n’est-ce-pas.

Mais heureusement la municipalité parisienne, qui veille sur vous, chers lecteurs parisiens, et sur vos dépenses énergétiques, ainsi que sur le réchauffement climatique, la biodiversité, les micro-particules, la pollution sonore et j’en oublie, va bientôt interdire aux bistrotiers les chauffages de terrasses  au gaz (les « parapluies »). Les élus écolos en rêvaient, ça les fait marronner que l’on puisse avoir chaud dehors par temps froid, c’est une provocation, c’est contre nature, retour aux vraies valeurs : pull de grosse laine qui sent le suint, casquette fourrée (en fourrure synthétique, évidemment)  et couverture sur les genoux si vous voulez siroter votre cahoua à la terrasse – et en griller une, pour aggraver votre cas. Vous êtes fous ? inconscients ? vous coûtez cher à la collectivité, avec vos proches et probables cancers des poumons (mais combien coûte à la collectivité la survie de nonagénaires atteints de démence sénile et réduits à l’état de légumes, ça…).

La hausse du prix du gaz sera ainsi indolore pour les troquets parisiens, qui n’auront pas de raison d’en consommer : on veille sur nous ! et gageons que cet exemplaire initiative fera tâche d’huile dans les autres municipalités où s’ennuient des écologistes en mal de bonnes idées. Tenez, en voilà une ( bonne idée) : pourquoi ne pas interdire les chasses d’eau, qui sont des aberrations écologiques, et imposer les toilettes sèches, comme dans les parcs naturels aux USA ? gros potentiel pour la filière bois, qui comme chacun sait, est neutre, au plan du bilan carbone. La sciure de bois vendue chez Monop’ et Franprix par sacs de 1 ou 2 kilos, comme la farine… mais attention aux ententes illicites entre producteurs, il paraît que ça se fait.

Dans la farine, peut-être… mais pas dans le gaz, pensez-vous !

Tibert

82 % off ? vous aussi ?

Grande nouvelle, c’est la fin de semaine, et il pleut. On va dire que la loi de Murphy, alias « loi de l’emmerdement maximum » est en l’occurrence vérifiée ; sinon on aurait décrété que c’est l’exception qui confirme la règle. Comme ça c’est toujours  conforme aux dictons. D’ailleurs, c’est bien connu, « Qui à la St Joseph perd son fief, à la St Médard marche au radar ! » .

Autre grande nouvelle, le réseau d’ordinateurs zombies « Rustock » a été détruit, ou du moins désactivé. Vous pourrez lire ça, et y découvrir que, si ça se trouve, votre propre bécane servait, à votre insu, à envoyer tous les jours, et plusieurs fois par jour, des tas de messages stupides, frauduleux, mensongers, inutiles, malfaisants, vicieux… à des tas de gens qui n’en avaient que foutre, par exemple toutes ces femmes à qui l’on vantait des offres commerciales pour du Viagra en solde, allant même jusqu’à des réductions ahurissantes, des 80 ou 82 %, n’importe quoi.

Ouvrant ma boîte à lettres électronique, ce matin, je n’y ai trouvé aucune offre de durcisseur de verge, ni de montres d’une grande marque commençant par R… à prix ridiculement bas, ni de diplômes ronflants sans les avoir mérités, bref : rien !! des messages sans intérêt, la SNCF qui veut m’envoyer ailleurs à mes frais, des marchands d’ordinateurs qui m’enjoignent de changer de machine pour la 425 ème fois en 6 mois, un fabricant de GPS qui a les mêmes exigences concernant ses productions… rien d’intéressant.

Au moins, avec les spams, on se marrait un peu. On m’a même, récemment, fait l’honneur d’une tentative d’arnaque à l’héritage, arnaque dite « africaine » – le fric du soi-disant héritier était censé se trouver au Togo, ou en Guinée, j’ai oublié. Le texte savoureux, l’absurdité confondante de cette salade supposée appâter le pigeon m’ont bien diverti pendant quelques minutes… bon, attendons de pied ferme la prochaine vague de spammeurs invasifs et illégaux ; qui sait ? 85 % off ? à ce tarif, j’achète !

Tibert

Logement, saison I – PMC : Petit, Mal foutu, Cher

On sait que les agences immobilières fleurissent, et parfois prospèrent, aux quatre coins de l’hexagone, et notamment à Paris, la ville des plus mal logés. Vous baguenaudant – à Paris, donc, what else ? – le nez au vent et aux oxydes de carbone, d’azote, etc… vous pourrez aisément remarquer l’intérêt des Parisiens pour ces vitrines « Immo-Bill, Immo-Dugenou, Immo… » vantant les charmes de logements tous plus « charmants », « ravissants », « exceptionnels » les uns que les autres. Ca tient carrément du lèche-vitrine, ça fait concurrence, osons la comparaison, avec les devantures des magasins de fringues de la rue de Babylone, mais l’attirance est ici autant masculine que féminine. Bref : le logement, à Paris, ça branche un max !

En d’autres termes : Paris, deux millions de mal-logés, deux millions qui voudraient bien trouver plus grand, mieux foutu, moins cher, plus calme, mieux situé, avec ascenseur… mais bernique, il n’y a rien, ou pas grand-chose, ou alors à des tarifs, houlàlà !  et pourquoi ? parce que l’urbanisme haussmanien a tout verrouillé, tient lieu de Credo, de statue du Commandeur ; parce que « c’est beauuu » ! en particulier, latrilogie PMC dicte l’alpha et l’omega du bon goût. Saint Parquets-Moulures-Cheminées, priez pour nous !

Parquets hors d’âge, mal calés et grinçants ; moulures poussiéreuses, grisâtres et fendillée, voire délabrées ; cheminées au marbre fendu ou branlant, bouffeuses d’espace et inutiles. Tout ça a un cachet fou, certes. Et beaucoup de façades ont de la gueule, soit, certaines sont même magnifiques, parfois dans le style Nouille ou Art Déco : ces superbes façades, gardons-les. Mais en général c’est banal, répétitif, stéréotypé, voire moche, ça a 150 ans au minimum, les pièces sont calibrées selon des normes obsolètes, isolations phonique et thermique inexistantes, salles de bains ajoutées là où l’on a pu, on vit au son des voisins et réciproquement, on se chauffe cher et mal, les pièces sont étriquées. Bref la plupart des logements haussmaniens sont de nos jours inadaptés – et leur environnement avec – à abattre et rebâtir. A rebâtir autrement, évidemment.

(à suivre)

Tibert

Pot de yaourt, le retour

On ne va pas évoquer les sujets qui fâchent, les sondages ravageurs – une vague Marine semble déferler sur nos campagnes, c’est pas possible, pincez-moi, ça doit être une erreur, on va le refaire – ou le remake de la Guerre Civile d’Espagne sur le rivage des Syrtes, où le loyaliste n’est pas cette fois-ci du bon côté, mais mutatis mutandis c’est assez semblable, la communauté internationale se bornant à compter les points de loin ; non, aujourd’hui une petite page économique, on va refaire le tour du pot de yaourt dont le fond est de plus en plus haut tandis que le niveau de remplissage est de plus en plus bas.

Cette page est en français, c’est un joli (*) blog hébergé au Monde, mais qui pointe hélas sur des informations en Rosbif, je sais, désolé, mais y a des images, alors on peut quand même en comprendre un peu. On y découvrira qu’il n’y a pas que les pots de yaourt à subir la dure loi du profit (pour l’industriel, pas pour l’acheteur !).

Cerise sur le pot de yaourt, il y est bien entendu question du prix au kilo – vous savez, les tout petits chiffres sur les rayonnages, quasi illisibles – mais aussi, curieusement, du poids au kilo, qui, heureusement, devrait, lui, rester stable, sauf bouleversement des lois de la gravitation terrestre.

Tibert

(*) « joli » est très tendance, ça se dit à tout propos, et  j’ai notamment constaté ce tic chez les chroniqueurs gastronomiques : la « jolie salade de pétoncles au beurre de salsifis sur son lit d’écrasée de topinambours ». Miam…

Solesmes airport, terminal 2

Du temps du Général, tante Yvonne veillait à ce que ses repas entre copines à l’Elysée ne soient pas imputés au budget de la Présidence, mais pris sur sa cagnotte. Idem de sa consommation EDF, etc.  Chouette époque, où « pour votre sécurité » n »était pas encore le fond de sauce, de toutes les sauces.

« Pour votre sécurité », d’ailleurs, de nos jours, on aurait déconseillé à tante Yvonne de recevoir ses copines pour un thé au jasmin avec une tarte au citron ; va savoir si un terroriste séparatiste ou ultra-musulman ne se serait pas planqué dans la pince à sucre, hein ?

De même, quand notre Premier Ministre va de temps en temps voir si la toiture ne fuit pas et décrasser le barbecue dans sa modeste datcha de Solesmes (Sarthe), »pour sa sécurité » il doit prendre un avion de ligne à Roissy Airport terminal 9 (celui des charters) pour Solesmes Airport. Sur le tarmac de Solesmes l’attendent une grosse bagnole blindée aux vitres opaques et des motards, clignotants bleus flashy et sirènes hurlantes, pour lui permettre de traverser cette immense et dense mégapole dans des conditions de sécurité suffisantes. Savoir si un dangereux terroriste ne se planque pas derrière la camionnette du boulanger qui va livrer son pain rassis aux moines de l’abbaye du bled susnommé ?

Bref, « pour notre sécurité » (qu’ils disaient),  et avec nos normes actuelles de sécurité, il est vrai que MonGénéral ne se serait pas fait canarder par la bande à Bastien-Thiry au virage du tabac en bas de la côte Maltaillé au Petit-Clamart ; MonGénéral n’en avait d’ailleurs pas, de Falcon interministériel, encore moins présidentiel, pour éviter le péage de St Arnoult-en-Yvelines, et de toutes façons ce n’est pas par là q’uil passait ! et toc. Et puis le péage de St Arnoult-en-Yvelines n’avait pas encore été inventé.

Donc, une fois les élections présidentielles et subséquentes terminées, une fois mise en place démocratiquement une équipe républicaine que je ne vous dis que ça, démocrate que plus démocrate qu’elle tu meurs, et tellement proche du peuple qu’on ne pourra plus glisser une feuille de papier-toilettes entre cette équipe et le peuple, tout sera dorénavant comme avant : on les verra UNE fois dans le métro, à vélo, sur leurs rollers, le temps de prendre des photos – avec un cordon d’agents de sécurité tout autour, des fois que… et la fois d’après et pour leur sécurité, ils prendront le Falcon interministériel pour aller faire pisser le chien.

Tibert