Logement, saison II – Une blague belge

Vous la connaissez sûrement… « Pourquoi les autobus belges sont-ils plus larges que longs ? – parce que les passagers veulent tous être à côté du chauffeur ! ». Wouaf wouaf (LOL, MDR, rires enregistrés en bruit de fond) certes, elle est bien bonne, mais surtout absurde – et c’est là qu’elle est vraiment drôle – car deux sous de réflexion nous démontrent qu’en largeur aussi bien qu’en longueur, on n’est pas plus « à côté du chauffeur » dans un bus de 10 x 2 mètres que dans un de 2 x 10 m.

… et c’est également vrai quand on passe dans la troisième dimension ! les bus à impériale, façon Rosbif, bien rouges, n’y arrivent pas mieux, et ne passent plus sous les ponts. Mais basta ! cessons d’enfiler la métaphore du bus, et revenons aux dures réalités : on ne fera pas tenir la France entière dans Paris-proche banlieue. Pas moyen, en le faisant en long, en large, en épaisseur. 65 millions d’habitants empilés comme sardines en boîte, pas possible. Ce constat fait, que faire, comme disait Lénine (mais lui le disait en russe, c’est pas pareil !)

Eh bien, on arrête de s’extasier sur Paris (« toi Paris, tu m’as pris dans tes bras »… ), de s’esbaudir de sa « plus belle avenue du monde » – qui n’a même pas de piste cyclable – et l’on admet qu’il y a une vie ailleurs, qu’on peut chanter « Oh Toulouse…« , « Il pleut sur Nantes« , « Il pleut sans cesse sur Brest » (*), « Adieu Venise provençale… » et j’en oublie. On admet que le gâteau et le boulot soient équitablement répartis. On maille le territoire, on relie les voisins, au lieu de s’entêter à la toile d’araignée parigocentriste.

Tenez, un exemple de la connerie ambiante qui nous plombe : les élus locaux – et les entrepreneurs de BTP derrière eux – pleurent tous, quand ils ne l’ont pas, pour avoir enfin une liaison TGV. « Le TGV, viiite !! ou nous mourrons« . La liaison TGV, c’est avec Paris, inutile de l’écrire… et pourtant non, ça ne va pas de soi. Toulouse, Nantes, Clermont-Ferrand… n’ont pas de liaison TGV (vers Paris, bien entendu). Et alors ? à l’heure de l’Internet, des visio-conférences, du mobile vissé à l’oreille, c’est grave, ça ?

Prenez Clermont (…Ferrand, évidemment, what else ? ) : au lieu de gagner 35 minutes sur le trajet vers Paris (400 km) – la belle affaire ! – si l’on gagnait plus d’une heure sur le trajet vers Lyon ? au lieu du TER poussif qui met 2h 30 (pour 200 km) pour gagner les abords de Perrache, si l’on disposait d’une ligne confortable permettant de relier enfin efficacement et fréquemment ces métropoles voisines, en, disons, 1 heure 15 ? ah ça c’est sûr, ça changerait le contexte local !

Et, tenez, si un Parisien et un Clermontois souhaitent se rencontrer, pour signer enfin, par exemple, les fameux contrats de MM. Demesmaeker-Gaston Lagaffe : sachant que les Parigots sont à environ 2 heures de Lyon (et non pas l’inverse, l’inverse je m’en tape, vous suivez ? ), le Clermontois pouvant y aller en 75 minutes, tout ce beau monde  pourrait se retrouver par exemple place des Terreaux devant un pot de Beaujolais – à consommer avec Moderacion – caramba ! Moderacion je l’adore.

Bon eh bien, c’est assez pour cette saison II : musique, générique de fin : DES métropoleS, au pluriel, communiquant entre voisines, voilà la morale de l’histoire ; ça fonctionnerait beaucoup mieux.

Tibert

(*) tout de même, il pleut beaucoup dans l’Ouest, non ?

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