Logement, saison I – PMC : Petit, Mal foutu, Cher

On sait que les agences immobilières fleurissent, et parfois prospèrent, aux quatre coins de l’hexagone, et notamment à Paris, la ville des plus mal logés. Vous baguenaudant – à Paris, donc, what else ? – le nez au vent et aux oxydes de carbone, d’azote, etc… vous pourrez aisément remarquer l’intérêt des Parisiens pour ces vitrines « Immo-Bill, Immo-Dugenou, Immo… » vantant les charmes de logements tous plus « charmants », « ravissants », « exceptionnels » les uns que les autres. Ca tient carrément du lèche-vitrine, ça fait concurrence, osons la comparaison, avec les devantures des magasins de fringues de la rue de Babylone, mais l’attirance est ici autant masculine que féminine. Bref : le logement, à Paris, ça branche un max !

En d’autres termes : Paris, deux millions de mal-logés, deux millions qui voudraient bien trouver plus grand, mieux foutu, moins cher, plus calme, mieux situé, avec ascenseur… mais bernique, il n’y a rien, ou pas grand-chose, ou alors à des tarifs, houlàlà !  et pourquoi ? parce que l’urbanisme haussmanien a tout verrouillé, tient lieu de Credo, de statue du Commandeur ; parce que « c’est beauuu » ! en particulier, latrilogie PMC dicte l’alpha et l’omega du bon goût. Saint Parquets-Moulures-Cheminées, priez pour nous !

Parquets hors d’âge, mal calés et grinçants ; moulures poussiéreuses, grisâtres et fendillée, voire délabrées ; cheminées au marbre fendu ou branlant, bouffeuses d’espace et inutiles. Tout ça a un cachet fou, certes. Et beaucoup de façades ont de la gueule, soit, certaines sont même magnifiques, parfois dans le style Nouille ou Art Déco : ces superbes façades, gardons-les. Mais en général c’est banal, répétitif, stéréotypé, voire moche, ça a 150 ans au minimum, les pièces sont calibrées selon des normes obsolètes, isolations phonique et thermique inexistantes, salles de bains ajoutées là où l’on a pu, on vit au son des voisins et réciproquement, on se chauffe cher et mal, les pièces sont étriquées. Bref la plupart des logements haussmaniens sont de nos jours inadaptés – et leur environnement avec – à abattre et rebâtir. A rebâtir autrement, évidemment.

(à suivre)

Tibert

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