Botanique et citoyenneté

Clin d’oeil à l’impertinent livre de monsieur François Vermorel : « La ferme aux professeurs – journal d’un stagiaire », le titre qui surplombe dangereusement mon texte – il faudrait étayer ça – ce titre traite, le traître, de la canneberge, une fois.

Qu’est-ce qu’il vient nous faire ch… avec ses plantes et simples ? vous dites-vous… il n’a pas d’autres sujets à traiter ? tiens, cette superbe photo du socialisme à la française , cette hilarante brochette de croque-morts, notables, députés-maires (cumuleurs de mandats électifs) socialistes coincés dans leur beau costume, et dont on suppose qu’ils assistent à un enterrement ? Dany le Vert et Olivier le postier trotsko ont des allures un peu moins coincées !

Ben non, botanique et citoyenneté, quasi un sujet de stage en IUFM : la canneberge, dis-je, alias atoca au Canada, « grande airelle rouge d’Amérique », s’appelle aussi chez les Rosbifs cranberry. « Cran », qui veut dire grue, et « berry » , la baie,  comme toutes les « berries »… presque toutes les baies, sauf le cassis et la baie des anges, se nomment en effet « berry » pour les anglophones.

Hier je faisais mes courses : je lis sur un emballage de jus de fruits « Nectar de cranberry et mûres »… ah… voyons voir, voyons voir… un emballage Gaulois, fabriqué en France, mais « cranberry » !  et pourquoi pas canneberge ? vous buvez du vin-blanc-blackcurrant, vous, quand vous vous enfilez un kir ?

Lisant des articles sur la Toile et sur la canneberge, je suis tombé sur Wikipedia, évidemment, incontournable Wikipedia… il y est dit  ceci : « En France, on nomme cette plante également grande airelle rouge d’Amérique du Nord. Cependant le terme anglais « cranberry » tend à s’imposer en France, du fait que l’industrie agroalimentaire et l’industrie cosmétique privilégient ce terme pour leurs produits ».

Disons donc leur merde – ou fuck you, s’ils aiment tant l’anglais – à l’industrie agro-alimentaire et à l’industrie cosmétique anglolâtres ! urinons-leur aux fesses ! la canneberge, c’est de la canneberge, et c’est bon pour la citoyenneté autant que pour ses propriétés anti-oxydantes.

Tibert

… de bonne heure

L’actualité est aussi riche – aussi pauvre, en fait – de n’importe quoi. Inutile de se cramponner à la zappette de sa télé, à la cliquette gauche de son mulot : rien de neuf, ou le neuf a le goût du vieux…

Ah si : cette brève du Figarôt nous apprend qu’on a arrêté en Arabie-ça-vous-le-dites 67 « travestis » Philippins, déguisés en femmes au cours d’une soirée privée. Sachant que la tenue réglementaire des femmes là-bas, c’est le niquab (orthographe de mon cru), c’est à dire la bâche noire intégrale à l’exception des yeux, comment la police a-t-elle pu identifier des hommes derrière les bâches ? hein ? les cils passés au mascara ? les yeux faits ? ou le mât sous la tente ?

Bref, l’actualité ronronne, passons à autre chose ; on sait, chacun sait, que la première phrase de la première page du premier tome de A la Recherche du temps perdu, de Marcel Proust, c’est « Longtemps je me suis couché de bonne heure. » Oui, ça, on sait, on l’a lu, nous aussi, et puis 43 pages plus tard, lassé de reprendre en boucle, afin d’y comprendre quelque chose, la lecture de la troisième subordonnée relative imbriquée dans le deuxième conditionnel, on a jeté le bouquin aux orties, et tant pis pour le côté de Guermantes.

Ce qui pose plein de questions, tout de même. C’est peut-être, c’est probablement la phrase la plus célèbre de toute la littérature française, cette phrase. Comme je descendais les fleuves impassibles, mmmouais, pas mal, mais non, « Longtemps je… » c’est quand même autre chose.

C’est cependant une phrase problématique. Mon regretté confrère Georges Perec en donnait une lecture assez différente de celle qui prévaut généralement : sous la plume d’un boxeur professionnel qui pratique les combats truqués, « Longtemps, je me suis couché de bonne heure« , ça sonne autrement !

Au reste, que signifie « de bonne heure » ? si les provinciaux entendent par là autour de 21 h, un Parisien vous traduira ça par 22 h 30- 23 h, voire plus ; pour un teufeur, « de bonne heure« , c’est autour de 3h du mat’. Et puis, Marcel nous livre ici, sans l’écrire, une autre information : il a fini par se coucher tard ! eh oui, « longtemps, je… », mais ensuite ? ben, comme tout le monde, il a fini par se coucher tard, minuit et plus : la télé du voisin qui hurle, le clebs qui aboie aux alentours de 23h30, la vieille du dessus qui tire la chasse d’eau… à quoi bon se coucher de bonne heure, hein ? autant faire comme tout le monde…

Mais – et c’est là ma thèse – si la première phrase de la première page de… etc était entachée d’une coquille ? non pas la coquille du boxeur qui se couche dès le deuxième round, bien utile, celle-là, en cas de coup bas, mais une coquille littéraire ? qui aurait échappé à la relecture, ou – horresco referens – aurait été introduite à dessein et à la relecture ? tenez, par exemple :

« Longtemps, je me suis bouché le bonheur« . Un peu trop métaphysique, non ? ce ne serait pas plutôt « Longtemps, je me suis mouché de bonheur » ? Très fleur bleue, midinette, Marcel ; ce serait bien son genre…

« Longtemps, je me suis douché de bonne humeur« . Marcel chantant sous la douche, oui, c’est très possible.

mais cette coquille, c’était peut-être aux fins de censurer un texte indécent ? « Longtemps, je me suis touché, deux bonnes heures« . Sacré Marcel ! m’étonne pas qu’il ait l’air fatigué sur la photo, des cernes aux yeux ; à sa place, j’irais me coucher de bonne heure.

Pcc : Tibert

Sur le pouce (du renforcement)

Comme la fête des mères approche à grands pas, les sollicitations pour des cadeaux tous plus stupides les uns que les autres pleuvent, dans les boîtes à lettres, sur la Toile, à la télé. Sur la Toile, au lieu des 5-6 spams habituels chaque jour, et toujours en anglais, on en est à 10-15 messages idiots, dangereux, sournois, en anglais toujours. Ca tourne généralement autour du fric, étonnant, non ?

Ces jours-ci, on me propose ainsi des réductions de 80 % sur le Viagra !! pas moins. On peut supposer,

1) que la firme Pfizer opère des déstockages massifs de ce produit, dans l’attente d’une nouvelle molécule plus érectrice… mais ça se saurait, on aurait déjà acheté des actions Pfizer,

2) que ce sont des palettes de ce médicament qui sont vendues « tombées du camion », à vil prix donc,

3) que c’est du plâtre moulé en comprimés et peint en bleu, aussi érecteur que la focalisation mentale sur une bordure de trottoir.

Mais de gros progrès sont maintenant perceptibles dans ces messages débiles : ce matin c’est en français qu’on me proposait de disposer, sous 2 mois, d’une rallonge d’environ 13 cm, pas moins ! de quoi honorer dignement la fête des mères, vous en conviendrez, du moins celle de l’an prochain, puisque le traitement dure 2 mois… mais sur la plage, cet été, ça devrait pouvoir fonctionner ?

Le titre du message était ainsi libellé : »Re : 2 mois. et 5 pouces du renforcement« . Texto. Je ferai remarquer que la norme internationale en matière de longueur de bites est et reste le mètre, pas le pouce, et vaut aussi pour les USA ; aussi loin que je me souvienne des concours de zizis, c’était en centimètres que ça se jouait, on n’a jamais utilisé nos pouces pour départager les concurrents ( un double décimètre suffisait). Et on appréciera les « pouces du renforcement »… à propos de renforcement, peut-être qu’avec une équerre et une entretoise ça serait encore plus solide ?

Bref, tenons-nous en aux colliers de nouilles peintes et aux boîtes de camembert revêtues de papier alu, valeurs sûres de cette belle fête.

Je change de sujet : on me signale un remarquable indicateur, un thermomètre fiable de la reprise économique tant attendue, le signe sûr qui annoncera ou pas la sortie de crise, puisque, nous le savons tous, nous subissons une crise économique. Pas le prix du baril de pétrole, qui continue de varier au gré des tentatives de spéculation- les vautours sont toujours là – pas le nombre de bagnoles achetées, pas le cours du Napoléon… non, les tarifs des putes Lettones. Si, si, c’est très sérieux. Vous pourrez vérifier sur ce site en anglais.

Mauvaises nouvelles, d’ailleurs, pour la reprise : les pipes et les passes des putes Lettones sont toujours à un prix d’ami. Planifiez donc une virée à Riga en attendant la reprise.

Tibert

Chez ou à

Aller au docteur, au coiffeur, tout ça : expressions malvenues, inappropriées, on le sait ! il convient de formuler ainsi : « aller chez le coiffeur », le docteur… ce qui n’invalide pas d’autres expressions, « aller à Thouars », « aller au casse-pipe », et non pas chez Thouars, chez le casse-pipe.

Mais, sitôt réalisée – pas sans peine – la fusion des deux grosses machines à chômeurs, là, les ASSEDIC et l’ANPE,  avec le doux nom de « Pôle emploi« , les larges masses populaires ont trouvé une délicate expression pour désigner l’entrée au chômage : « aller chez Popaul » : imagé et savoureux.

Une remarque au passage : jamais les fonctionnaires n’auront l’occasion d’aller chez Popaul… c’est pourtant une expérience bien enrichissante, si j’ose cet adjectif inadapté.

Mais Popaul, c’est aussi – outre mon vieux pote Paul, ne pas confondre avec Pol Pot, beaucoup moins sympa – le chibre, la bite, le braquemard, la biroute, le zob, et j’en passe, San Antonio en a développé une liste longue comme… longue comme… bref.

Et en cette matière, il est correct, syntaxiquement s’entend, de dire, d’écrire – puisque qu’écrire, c’est dire à sa page blanche, sans d mais avec écr – qu’on mène la vache au taureau, la chèvre au bouc, et non pas chez le bouc, etc.

Ainsi, il convient de prêter attention à la formulation concernant Popaul : « elle va chez Popaul » ou « elle va à Popaul » : que de différence dans ces deux petits mots tout simples, innocents. Quelle belle langue que la nôtre.

Tibert

De l'utilité du Y

Nous disposons, pour nous exprimer clairement, ou pas, de 26 signes, dont le petit dernier, le W, un immigré, déjà, en son temps, naturalisé vers les années 1950. Et pour fignoler le tout, des accents : ne les oublions pas, ces accents qui nous permettent de faire le distingo entre la cote, la côte et le côté, la pêche, la pèche et le péché. On a même la possibilité de différencier le con et le çon, grâce à la cédille, la çédille, devrait-on écrire…

Et la ponctuation, donc ! ces simples, discrets, mais indispensables signes, qui rythment le discours, et nous évitent tant de contresens :

– Le curé, dit le maire, est un con.

– Le curé dit : le maire est un con.

C’est bien assez pour former tous les mots dont nous pouvons avoir besoin, et au delà  – largement suffisant ! et qu’avons nous besoin des mots du Rosbif pour compléter nos lacunes, alors que le glavule, la gaupière, le thimuret, les esbarres, sans oublier le séjiot, le blumet, la mirochite…. nous attendent, muets pour le moment mais prêts à servir vaillamment notre belle langue. Il suffirait de contrer chaque tentative d’infiltration du Rosbif par un mot issu de notre combinatoire : tenez, « snowboard » ? c’est moche, « snowboard », pas latin du tout. Substituons-lui « bouronne », ou « polchère », par exemple. C’est chouette de glisser sur sa polchère, dans la poudreuse…

Et puis, s’agissant des substantifs dérivés des adjectifs : quel potentiel !! que de perspectives exaltantes, phonétiquement excitantes, de la bravitude – un classique, déjà – à la molléité, de la coquettité à la dubitativation.

Quant aux verbes destinés à incarner l’action associée à un substantif ou un adjectif… trace, tracer ; verbe, verbaliser, concept, conceptualiser ; bêche, bêcher ; juste, ajuster… quelle aisance, quand on songe qu’ils sont quasiment tous du premier groupe- tel « acter », et le non moins atroce  « solutionner », que des locuteurs barbares utilisent de préférence à « résoudre », du fait qu’au subjonctif ça pose moins de problèmes…   que c’est simple, direct : de tout substantif jaillit un verbe, comme de la circulation d’une bonne bouteille jaillit la bonne humeur !

Mais où veut-il en venir, nom d’une pipe ? vous dites-vous in petto… pourquoi cette logorrhée sur la langue française ? eh bien, c’est délicat, ça nécessite ders précautions oratoires, ou plutôt clavières… hier matin, comme d’hab’, je parcourais la presse sur la Toile ; il s’agissait d’un sondage sur la question : « M. Kouchner va voter UMP aux élections européennes : l’approuvez-vous, ou non ?  » Sans la moindre hésitation, je cliquai du mulot sur « oui » (*). En réponse, une nouvelle page m’informa que mon sentiment dominait largement ; en prime, on me donnait des commentaires divers et variés sur le sujet…

L’un des commentaires disait en substance : « il faudrait analiser la question de savoir si blablabla… » : analiser !! voilà comment d’un adjectif relatif à un muscle lisse on dérive une action… en d’autres termes, de l’utilité de l’ « y ».

(*) Voter PS ? où ça, le PS ? cet ectoplasme, là ? vivement que le PS s’autodissolve, Mitterand est bien mort ! et que les « gauchos » rejoignent Mélanchon, Buffet ou Besancenot, les « modérés » ralliant Bayrou ou Royal dans un cadre repeint à neuf.

Plainte versus X

C’est comme ça que ça pourrait se dire dans les éditions du Monde sur la Toile…  « Plainte contre X » c’est platement français, c’est terne, ça ne donne pas envie de lire, tandis que « versus X », hein, ça a du chien !! nos journaleux anglo-philes/manes/ lâtres, que ce soit sur la Toile ou le papier, s’emploient donc à ramer opiniâtrement dans le sens du Rosbif. Par exemple, dans cet article sur un dîner en ville, organisé chez un juge très médiatique.

Extrait : « … ce dernier [ M. Hefner] enquête sur une série de plaintes liées au groupe de distribution  [Casino] en conflit avec la famille Baud, fondatrice des enseignes Franprix et Leader Price, détenues par Casino. Le litige qui oppose les deux parties dure déjà depuis deux ans (…). La juge Simeoni instruit ainsi une plainte pour abus de biens sociaux de Casino versus Baud, tandis que le juge Grouman, lui, fait exactement la même chose en sens inverse, Baud versus Casino. »

Non que « versus » soit à proprement parler de l’anglais ; c’est bien évidemment du latin pur jus, utilisé initialement par nos voisins mangeurs de gigot bouilli pour mettre deux termes en balance : « versus », c’est « face à », « vis à vis de » ; ce n’est pas « contre ». Mais évidemment c’est bien trop long, « versus », alors ça s’est retrouvé amputé en « vs », et ça s’utilise pour dire « contre », et notamment en matière de sports : « Arsenal vs Manchester United« .

Alors ? alors « versus » au lieu de « contre » ? qu’y gagne-t-on ? rien, sinon une faute d’expression : il y a exactement le même nombre de lettres. Evidemment, si l’article avait hardiment mis en oeuvre le « vs » :  « abus de biens sociaux de Casino vs Baud, tandis que… » mais là on tombe dans l’ornière du chroniqueur sportif, pas vrai ? Casino-Baud, 3-2 après prolongations.

Au passage, ce dîner en ville, si vous lisez l’article cité plus haut… pas normal-normal, non ?

Et, au passage aussi, pourquoi le groupe Casino ne rebaptise-t-il  pas tous ses « Franprix » en « Leader Price » ? ça ferait baisser les prix !

Prime : jeunesse

Intéressante promo de printemps

De passage chez quelqu’un, on a trouvé un bon promotionnel, fixé sur la porte du frigo par un « magnet ». On a trouvé ça étonnant, cocasse. On aurait pu trouver ça franchement bizarre ; de très mauvais goût ; ou carrément pédophile.

Le bon ne précise pas l’utilisation qui pourrait être faite de cet enfant offert. Eu égard à la connotation fortement volcanique du lien publicitaire, on ne peut s’empêcher de penser au tableau de Francisco Goya « Saturne dévorant un de ses enfants » : Saturne, fils du Ciel et de la Terre, en visite de voisinage dans la marmite des volcans d’Auvergne, et qui aurait une petite faim…   

De l'utilité des banderoles de manifs

On a peu à écrire, à gloser en ces temps de crise et de grippe porcine, pandémique, mexicaine et printanière. Les étudiants bolcheviks (= minoritaires, en russe) bloquent les facs comme d’hab’, dans l’attente toujours renouvelée de l’éventuelle prise de mayonnaise qui déclenchera enfin le matin du Grand Soir qu’ils espèrent, attendent, appellent de leurs voeux – et donc les diplômes universitaires seront cette année en promotion, pas chers… sans gravité car de toutes façons c’est pour aller s’inscrire au Pôle-Emploi.

Fiat, ressuscité d’entre les constructeurs de bagnoles moribonds,  va construire des véhicules griffés Chrysler – voyez d’ici la « Topolino-Grand’Voyager« , la carpe-lapin de la bagnole – et la Terre tourne cependant, les devantures des pharmacies se parant comme d’hab’ aussi de pub’s pour aider – moyennant finances – les femmes à « mincir » et bronzer en vue des séances de rotissoire sur la plage l’été prochain. Accessoirement on y vend aussi des médicaments, dont le très médiatique Tamiflu en vedette américano-mexicaine, et en rupture de stocks… on en est à supposer que, comme en 68  pour l’essence, certains cons citoyens en ont engrangé des quantités significatives dans leur baignoire.

Mais si, quand même, une perle, une pépite dans la morne litanie des catastrophes et des messages promotionnels : je lis ça sur Yahoo : « Le Wi-Fi vainquera sur le marché HD sans fil« .

Pas mal, hein ? vainquera… moi j’ai pu  voir, lire, rédiger des tas de banderoles, de panneaux, pour des manifs, des interventions publiques, où c’était « MachinTruc vaincra« . Alors, forcément, je n’ai pas de mérite, je la connais, l’orthographe de la troisième personne du singulier du futur du verbe vaincre. En tout cas ce n’est pas notre langue qui en sort vainqueure, comme on l’écrit maintenant que le sexe féminin doit faire entendre sa petite musique féminine.

Domestiques

On nous annonce que bientôt, c’est à dire fin 2009, des trains italiens circuleraient sur Paris-Milan, avec arrêt à Lyon. J’emploie le conditionnel, car il va falloir demander la permission aux cheminots de la CGT, de Sud-Rail etc… ce qui est loin d’être dans la poche ! mais bon…

Ceci dit, ceci écrit, ceci lu, donc, arrêt à Lyon, comme le dit l’article cité, ça va faire de la concurrence à la SNCF, et ma foi c’est une bonne chose, si c’est pour relancer l’émulation pour un meilleur service. Juste deux remarques :

– Ils ne pourraient pas, les Italiens, nous faire un circuit Turin / Lyon / Clermont-Ferrand / Paris ? en « Pendolino », qui roule « seulement »  à 250 km/h – mais sur des voies normales, lui – on gagnerait quand même une bonne heure de Clermont à Paris, par rapport aux  Teoz ( des « Corail » vaguement rafraîchis avec des prises 220 volt en Première, merci le marketing !) . Au fait, pourquoi  « Teoz » ? si cet acronyme vous inspire…

– Une phrase piquée à l’article cité nous apprend que  » le transporteur (italien) aurait d’abord demandé des sillons entre Paris et Marseille qui lui auraient été refusés, la France n’ayant pas encore ouvert le trafic domestique à la concurrence« .  Domestique, dites-vous… ça renvoie évidemment à cet anglicisme « domestic » (intérieur : domestic flights = vols intérieurs) ; il eût fallu écrire « trafic intérieur » (*). Et puis « domestique », hein, personnel de maison, larbin… la piétaille, quoi.

(*) encore avons-nous échappé à « traffic« , suivant l’orthographe anglaise.

Pas trop Friendly, le 75

J’étais frappé, hier, lisant la presse et paressant devant les infos nationales à la télé, de la convergence des analyses et des commentaires à propos des nouvelles plaques d’immatriculation automobiles. Plusieurs fois on est revenu sur la question « quel département allez-vous afficher à droite de la plaque ? » ; plusieurs fois on a entendu cela : « surtout pas 75 » (c’est mauvais, on se fait emmerder, c’est mal vu…). Alors, les Parigots, aucune authenticité, honteux d’être Parigots ? vous qui brocardez pourtant si facilement la Province et ses ploucs… poussez votre logique, honteux du 75, allez donc vivre ailleurs, il reste des endroits vivables – chez les ploucs, hélas.

Et encore la bagnole : Heuliez, célèbre et emblèmatique entreprise des Deux-Chèvres, « mise sur les véhicules électriques pour son sauvetage. » Donc il aura fallu la dernière extrêmité, le fond du désespoir, la détresse totale, pour envisager de se tourner vers les véhicules électriques ? c’est si atroce que ça ? soi-disant ce serait pourtant l’avenir ? du moins c’est c’est ce qu’on nous raconte… l’avenir façon pub’ de barbier : « demain on rase gratis« .

Et devinez comment elle va s’appeler, la bagnole électrique de monsieur Heuliez ? « Friendly« . Pas « L’Amicale », « la copine », « Ma pote » ; non ! du Rosbif, forcément, sinon, électrique, française, construite par une boîte sous perfusion de l’Etat : aucune chance ! Heureusement, « Friendly », ça va fonctionner, c’est du Rosbif. Achetez vite une « Friendly », ce sera une preuve d’amitié, et faites-la immatriculer 79 : les Deux-Chèvres.