Placébo beau

Un intéressant article de M Jean-Yves Nau, lisible sur le site Slate, nous en dit long sur la future et très attendue pilule « érectile » pour femmes, le pendant, donc, des Viagra-Cialis-Levitra qui embousent nos boîtes de courrier électronique. Erectile entre guillemets, car il s’agit de stimulation de la libido, non pas stricto-sangsue de rigidité pénétratoire.

Cet article commente les tests cliniques effectués sur la molécule baptisée poétiquement flibansérine – je cite : « Les membres [sic] du groupe flibansérine ont indiqué avoir eu une moyenne mensuelle de «4,5 rapports sexuellement satisfaisants», orgasme (ou pas) compris contre une moyenne –miracle récurrent des statistiques– de «3,7» chez les femmes du groupe placebo et de «2,7» chez celles n’ayant pris aucune pilule, censée être active ou délibérément factice. Une étrange différence unitaire qui en pratique plaide utilement ici, le cas échéant, en faveur du placebo. »

C’est là mon propos : nom d’un chien, la voilà, la solution ! faites avaler une vraie petite pilule rose de flibansérine à une femme, elle aura 4,5 rapports satisfaisants (le dernier, effectivement, là, assez moyen…) ; donnez-lui de la poudre de talc agglomérée et peinte en rose, elle aura 3,7 rapports ou/et orgasmes corrects, soit moins d’un orgasme de moins, pour un prix très largement plus avantageux (quand on connaît le prix du vrai Viagra – pas celui sur Internet – je vous laisse imaginer l’économie !).

Je vous le dis tout net : le trou de la Sécu, c’est fini, terminé, comblé ! on n’a qu’à instituer 3 classes de médocs :

– les vrais de vrai, vachement chers, carrément déraisonnables, sauf si vous avez une bonne mutuelle (*),

– les génériques, ouais, c’est mieux, assez citoyen, faut reconnaître,

– les placébos : qualité-prix imbattable, chaudement recommandés. Et ça marche presque aussi bien. Pour votre grippe, là, je vous prescris un placébo ? vous n’avez rien contre ?

Reste à inventer le placébo générique… ben oui, le placébo générique. Le top question prix, et ça devrait donner, dans le cas dont je vous entretiens, autour de 3,4 orgasmes potables : tout à fait satisfaisant.

Tibert

(*) Nos voisins Dugenou et nous utilisions jadis la même employée de maison, d’où cette expression.

Dérivées chinoises

« La croissance chinoise ralentit » titrent plusieurs canards électroniques, des très financiers et des pas très.

Voyons voir, voyons voir… quand on ralentit, c’est qu’il y a diminution de la vitesse, non ?  (*) –  la vitesse (la vitesse de quoi ? du PIB ? ça court, un PIB ? ),  la vitesse, donc :  distance parcourue par unité de temps. Diminution de la vitesse : moindre distance parcourue par unité de temps. La croissance : l’augmentation du PIB chinois par unité de temps… l’augmentation : le supplément de quantité par unité de temps. Voyons voir voyons voir… je reformule :

La différence de valeur du PIB chinois constatée par unité de temps, par rapport à l’unité de temps précédente,  enregistre une quantité de distance parcourue en une unité de temps, moindre que la distance parcourue au cours de l’unité de temps précédente.

C’est clair, non ?

Non ? c’est pas clair ? alors, autrement : la dérivée seconde de (la distance parcourue par rapport au temps) de la dérivée première (du montant du PIB par rapport au temps) est négative !!

Mais ici on se trouve face à une « image » journalistique : quand on nous dit « ralentit », on veut dire « se tasse », « est moindre ». Il ne s’agit pas de vitesse ni de radar mobile (vous suivez ? 90-110-70-50-90-70-etc etc…) : il s’agit de faiblissement de la croissance. Aaaahhhh bon. Ah ces journalistes, toujours l’image qui fait mouche !

Donc reformulons : la dérivée seconde de la dérivée première du montant du PIB par rapport au temps est négative. On peut en déduire immédiatement que la dérivée troisième du montant du PIB chinois par rapport au temps est négative – soit d3(PIB) /dt3 < 0.

Eeeeh ben fallait le dire tout de suite, on aurait moins perdu de temps.

Tibert

(*) Au fait, la vitesse : 90 – 70 – 50 – 70 – 90 – 50 – 30 – 50 – 70 – 90 – 70 – 50 – 70 – 50 etc etc : surtout ne loupez pas un seul panneau : crac dedans, moins 3 points et moins 90 euros, assassin de la route que vous êtes !

(**) au fait, hier sur l’autoroute – vachement chère d’ailleurs, cette autoroute, 2 fois trop chère – je double un camion… j’étais à 133 compteur, soit 128 km/h réglo-réglo, foi de GPS, et lui doit calculer ça correctement. Bon, je double… il se trouve que mon GPS me donne aussi la vitesse maxi sur la portion de route où je me trouve. Il affichait donc 130, et v’là qu’il se met à 110 !! aurais-je loupé une case ? mon GPS déconnerait-il ? eh non, le gros-cul m’a caché le panneau 110 pendant que je doublais ; confirmation un peu plus loin, avec un obligeant panneau « 110, rappel ». Donc : les panneaux de limitation de vitesse sont mal placés.

En fait si, ils sont très bien placés pour que les automobilistes se fassent b… avoir. S’ils étaient sur un portique au dessus des voies, on aurait la quasi-certitude de ne pas les louper, ces précieux panneaux… mais le fric, hein, le fric ?

Peuplements

Je lis dans l’un des canards-sur-Toile du matin que l’Australie modifie sa politique d’immigration afin de privilégier les professions médicales plutôt que les cuistots. Voilà qui me peine beaucoup, et met en évidence un ostracisme injuste envers les immigrants français !

On sait en effet que le numerus clausus médical sévit toujours chez nous, que les toubibs sortent goutte à goutte des facs et des internats de médecine, car les pontifes de la profession – avec la bénédiction des pouvoirs publics – veillent à entretenir la pénurie, leur prestige et leur fromage, tandis que des cuistots, alors là les cuistots… à la pelle qu’il en sort (*),  à ne plus savoir qu’en faire ! et l’Australie constituait jusqu’à présent  un précieux débouché pour nos nombreux diplômés en margaritas, kebabs, paninis, croque-monsieurs, chicken wings et hot-dogs. D’autant plus que ça leur permettait ensuite d’apprendre à rouler à gauche, et à parler l’anglais : tout bénéfice ! mais c’est bien fini.

Il est vrai que les Australiens s’inquiétent à juste titre des énormes flux migratoires vers leur île : songez que d’ici 2050, la population pourrait, à ce rythme, y atteindre 36 millions d’habitants, soit presque 5 habitants au kilomètre carré !! carrément l’invasion.Que faire ?

Bien évidemment, comme ils sont moins cons que nous, ils ont donc prévu : 1°)  de visser le robinet à immigration (ils doivent avoir leur Eric Besson, je suppose, mais là-bas ce n’est pas une injure) ; 2°) d’installer dare-dare plein de toubibs pour soigner ce petit monde. La voilà bien, l’efficacité anglaise acclimatée aux antipodes ! prenons-en de la graine… , ces gens-là gèrent leurs migrants avec lucidité et sans pathos masochiste.

Des qui auraient à en prendre, de la graine, ce sont les Bataves, les Pays-Basiens, tiens ! presque 400 habitants au kilomètre-carré au ras de la mer, voire en dessous… j’ai eu un jour la curiosité de demander à un mien collègue hollandais la raison de cette inhumaine densité humaine chez eux : j’attends toujours la réponse. Ah, s’ils avaient pratiqué une juste et lucide politique d’immigration, ils n’en seraient pas réduits à fuir leur fourmilière , envahir notre Ardèche avec leurs remorques et leurs stocks de papier Q, de rollmops et de gouda. Tiens, d’ailleurs, qu’attendent nos gouvernants pour visser le robinet à immigrants bataves ?

Tibert

(*) la pelle à pizza, le plus souvent. On a la cuisine qu’on peut.

Ca gaze (avec une cédille)

Dans la Tribune du samedi, je lis : « (Titre) Plus rien ne gaze dans le gaz. (Corps du texte) Sur les marchés internationaux, le prix du gaz est au plus bas. En France, il aura augmenté de 15 % au 1er juillet prochain. Cherchez l’erreur ».

Eh oui : oùsqu’elle est passée, la différence entre « le prix du gaz au plus bas » et l’augmentation de 15 % ? hein ? où ça ? je vous le demande. Je n’en sais rien, mais j’ai des pistes. A mon humble avis, elle est passée quelque part ; elle est pas perdue pour tout le monde. On parle de gaz de fumier, moi je dirais plutôt fumiers de gaziers.

Autre sujet « économique » si l’on peut dire :  la société « Clymène » perd de l’argent. Clymène, dont l’intitulé pourrait provenir, je suppose, d’une contraction euphonique de « clitoris » et « hymen » : une société féministe, donc, et qui perd de l’argent : 5 exercices déficitaires sur 9 !!  sur un capital de 170 millions, 107 millions se sont ainsi enfuis… et vous savez quoi ? en 2008 notamment, Clymène perd 64 millions d’euros… et que fait-elle ? elle passe ses charges salariales de 424.000 à 1.500.000 euros !! là où n’importe quel patron normalement cynique et constitué sabrerait dans les effectifs et comprimerait les salaires, Clymène triple les siens !! ça vous la coupe ? moi aussi.

Mais quelle est cette société très très spéciale ?  qui es-tu, Clymène ? eh bien, c’est la société chargée de faire fructifier les dividendes de l’actionnaire principale de L’Oreal, Mme Bettencourt, première fortune de France. Si si, pour gérer ses dividendes, il lui faut une boîte, avec des salariés, et des pas payés au SMIC.

Mais si cette boîte perd régulièrement du fric, il faudrait les mettre dehors à grands coups de pied dans les fesses, ces gestionnaires de dividendes, non ? eh bien non… justement… perdant des ronds, c’est le top, Clymène ne paye pas d’impôts. Par exemple, on paye la peau des fesses une société « off-shore » du genre faux-nez pour une mission de conseil totalement bidon, se mettant ainsi en déficit, et il suffit de récupérer le fric de ladite société bidon de l’autre côté, aux Iles Vierges ou à Kuala-Lumpur.

Allez, on passe à autre chose, tout ça est trop triste. Il fait beau : ça, on peut pas encore nous le facturer.

Tibert

Pfffff, encore du sport !!

Je cite Le Monde : « Athènes (métonymie pour « le gouvernement grec », NDLR) s’attaque à l’évasion fiscale, sport national« .

Je reformule donc : l’évasion fiscale est un (le ? ) sport national en Grèce. Bien.

Et tiens, lisant les croustillants compte-rendus du procès Kerviel-Société Générale, je lis ceci de la plume du plumitif Figaresque : « Il [monsieur Kerviel] a cette formule sidérante : déjouer les contrôles, c’était «un peu le sport national dans les salles de marchés» ».

Et cela, un paragraphe plus loin, toujours de la bouche du même Kerviel – on semble pratiquer plusieurs sports nationaux dans les salles de marchés :

« Transférer des bénéfices d’année en année, c’est un sport national« .

Récapitulons : le contournement des contrôles, l’évasion fiscale et le transfert de bénéfices d’année en année sont trois sports nationaux. De pays différents, hein ! attention, ne confondons pas les sports grecs et les sports de la Société Générale.

Maintenant, allez savoir pourquoi on n’inscrit pas ces sports au programme des Jeux Olympiques, pourquoi il n’y a pas de Coupe du Monde du contournement des contrôles ? la réponse est simple, limpide ; ce sont des sports NATIONAUX, comme le cricket, la pétanque et le palet vendéen. Des règles trop complexes, faible popularité, peu d’amateurs… quoique, la fraude fiscale…

Tibert

Cool, les mecs !

Tenez : ils sont comme ça tous les jours, frénétiques.

C’est normal : c’est le casino, la roulette, le black-jack et le loto réunis. On nous dit par exemple : « la société de bourse Waddel (…) a passé un ordre de ventes de 75.000 contrats «e-mini». Que sont-ils ? Des contrats à terme très liquides qui permettent aux investisseurs de gérer leur exposition à l’indice Standard & Poor’s 500. Autrement dit, cette société a massivement parié sur la baisse de l’indice. » La roulette et le loto, en beaucoup plus gros : avec des trucs comme ça, la bourse de New-York a brièvement chuté de 9 % , soit plus de 1.000 milliards de dollars de capitalisation boursière. Pfffft, en fumée- enfumés.

Ils vont nous péter une durite, ces gars-là, à s’agiter comme ça… du calme, du calme….

Bref, comme chantait Vian : « Y a quèqu’ chose qui cloche là-dedans« .

Tibert

Comportement quelque peu perturbé
Comportement quelque peu perturbé

Ode au bouclier

Yahoo-France me le disait hier, Libé-ration aujourd’hui : les attaques contre le bouclier fiscal fusent de partout, à gauche évidemment – faisons payer les riches ; quand il n’y en aura plus on avisera – qu’à droite, car c’est un thème récurrent d’attaques de la part de la gauche, et puis c’est impopulaire ! et difficile à expliquer.

L’idée de faire plutôt payer les riches que les pauvres tombe sous le sens : paye celui qui peut ! le seul ennui dans cette approche, c’est qu’il faut éviter de tuer la « poule aux oeufs d’or ». A trop ponctionner on épuise le filon, tout comme les chalutiers industriels épuisent le cabillaud – la morue fraîche, pour faire branché – en Mer du Nord. Et la métaphore du cabillaud montre ici ses limites : si le chalutier peut pousser ses recherches de plus en plus loin, quitte à désertifier les océans, le fisc français, lui, ne peut guère aller draguer à l’extérieur de l’hexagone, sauf exception.

En fait la limite de harcèlement du riche est facile à définir, suivant deux catégories : le riche mais néanmoins patriote, et le riche tout court… sachant que le riche patriote peut se découvrir moins patriote qu’on ne le pensait ou qu’il le pensait, si on l’emmerde trop. Mais en principe, le riche patriote en supporte beaucoup, surtout s’il est vraiment très riche. Il en supporte d’autant plus que s’il se démerde bien, il n’a officiellement pas grand-chose, le gros de ses avoirs est ailleurs, ou dans des sociétés à tiroirs, ou à des prête-noms : on l’a deviné, il peut se payer de bons conseillers fiscaux.

Le riche tout court, lui, n’est pas plus patriote que ça ; payer ses impôts en France ne le fait pas rêver, saliver, bander. Etant là où il est, et sachant que tout changement de lieu de vie représente un effort conséquent, des dépenses, des soucis, des sacrifices, des arbitrages parfois difficiles, il reste… il reste si on ne le ponctionne pas au delà d’un certain seuil. Quel seuil ? variable, selon l’épaisseur du cuir, du portefeuille, et le tempérament. Mais en gros, si le harcèlement fiscal lui donne plus de boutons que d’aller s’installer à Lausanne, Bruxelles ou Montreal, il déménage. A sa place, vous en feriez autant. Ah ? justement, vous n’êtes pas à sa place ? et ça vous dirait ?

Bon, un peu de psychologie, rassurons-les, ces pauvres riches craintifs : riche, soyez patriote ! préférez le fisc national ! jetez votre bouclier, il ne vous sera fait aucun mal.

Tibert

Pas belle, Babel

Extrait d’un article relevé ce matin trèèèèès tôt, donc frais pondu, dans la page-titre de Boursorama :

« Des pirates somaliens (…) se sont emparés d’un chimiquier allemand (…). Un porte-parole de l’opération EU NAVFOR-Atalante, a précisé que l’équipage du « Marida Marguerite »était composé de 19 Indiens, deux Bangladais et un Ukrainien (…). Le bateau en route pour la Belgique était parti d’Inde. »

C’est pas la mondialisation, mais ça y ressemble fichtrement ! Bon, alors, interro écrite : quelle est la nationalité du capitaine du bateau ? – réponse : ukrainien, fastoche. Par ailleurs, l’histoire ne précise pas où est immatriculé ce chimiquier, et moi je m’en vas vous l’écrire : selon le site Marinetraffic, ce « chimiquier allemand » (sic) n’est pas allemand du tout, il est immatriculé aux Iles Marshall. Il est marshallien, ce bateau. Et toc.

Et où sont-ce, les Iles Marshall ? en Micronésie (vachement loin de l’Allemagne), superficie 180 km2 au total, une poussière d’îles, capitale Majuro, bref reportez-vous à votre Wikipedia favori. Minuscule état doté d’une putain de flotte de commerce que je ne vous dis pas. C’est bien simple, il doit y avoir un bateau (cargo, chimiquier, bananier, minéralier, pétrolier, porte-containers…) par habitant. Je sais pas à quoi ils jouent avec ça, mais moi je vous le dis : c’est louche. Pas étonnant que les pirates somaliens s’y soient intéressés.

Reste à savoir combien il y a de pakistanais, maliens, cap-verdiens… parmi les pirates somaliens, dont la barcasse serait, paraît-il, immatriculée à Panama.

Tibert

Si tu n'es pas sage, Moodys sera très très méchant

On découvre de plus en plus clairement le dessous des cartes du « jeu » planétaire (façon de parler, c’est de nos moyens d’existence qu’il est question) qui se déroule ces jours-ci autour de la zone Euro.

Bon, ce n’est un secret pour personne, les Britanniques-nique-nique seraient ravis de faire un croche-pied fatal à l’Euro, de même que les Etats-Uniens : cette monnaie trublionne les emmerde. Donc on tractionne, chez les « anglo-saxons », et vigoureusement, dans ce sens. Et, coup de bol, il y a les agences de notation : toutes Etats-Uniennes, impeccable, non ? (*)  bref, Standards & Poor, Fitch, Moodys : toutes à Wall Street, appliquées – impartialement, vous pensez bien ! – à noter fort sérieusement les performances des entreprises, dont les Etats ! car les Etats, ce sont des entreprises, eh oui, ni plus ni moins. Donc, les agences de notations s’activent à dire et écrire beaucoup de mal  des Euros-péens. Que les USA soient endettés jusqu’aux racines des cheveux ne leur fait pas broncher un cil, mais les Européens, alors, les Européens, aïe aïe aïe !

Très sérieuses, d’ailleurs, les agences de notation, impeccables : la veille de la faillite en beauté de Lehman Brothers, cette banque était notée AAA+ : solvable de chez Solvable, ma brave dame !! les yeux fermés, pouvez y aller en confiance.

Bref, le Figues-haro de ce matin nous régale d’un « Moodys menace de dégrader la note de la dette du Portugal« . Vous vous rendez compte ? comme un vulgaire épicier de quartier qui se ferait rabrouer par son expert comptable. Pire, on pourrait voir ici dans ce « Moodys menace… » l’esquisse, la suggestion d’une manoeuvre qui pourrait, si l’on poussait quelque peu le trait – je prends des pincettes, hein ! – ressembler à un chantage. Combien faudrait-t-il que le Portugal crache au bassinet des bonnes oeuvres de Moodys pour éviter la dégradation de la note ? hein ? ça ne se règlerait pas avec une bonne bouteille de Porto ou quelques paquets d’Azulejos.

Tibert

(*) On peut d’ailleurs se demander pourquoi il n’existe pas d’agence de notation européenne ?? c’est dans les gênes anglo-saxons ? ça fait partie des accords de Bretton-Woods ? c’est interdit aux Latins ?

Jamais le dimanche !

Vous vous souvenez ? « … na na na na na na les enfants du Pirée« , la rengaine, Nana Mouskouri – ah non, c’était Melina Mercouri et la danse, et l’ouzo à flots (pas à flot, à flots) : « Jamais le dimanche« , 1960, de Jules Dassin, LE film grec d’avant Angelopoulos. Un tel tabac, ce film, et cette musique de film, que la serinette, ressassée ad nauseam à la radio, avait suscité un pastiche dont je me souviens encore :

« Je vous confesse / Que j’en ai plein les fesses / D’entendr’ chanter sans cesse /Les enfants du Pirée ».

Bon, pourquoi vous conté-je ça ? eh bien, camarades et amis, c’est que le plan d’aide à la Grèce, la planche de salut et à billets pour Athènes, ça c’est passé un dimanche (et allez, en musique : « ça s’est passé un dimanche / Un dimanche au bord de l’eau…« ), dimanche dernier exactement. On sait que dans le scénario du film dont au sujet de quoi que je vous cause, la dénommée Ilya, alias Melina Mercouri, la pute grecque et piréenne, ne recevait pas de michetons le dimanche, ce jour étant réservé aux amis. Eh voilà donc que l’Histoire bégaye ; ayant fait monter ses clients de la semaine – Goldman Sachs etc… – Ilya consacre son dimanche et ses faveurs aux amis de l’Eurogroupe, et notamment à la fougueuse et rebelle Angela et au très frétillant Nicolas.

Bon, passons… une deuxième raison d’intituler ce billet « Jamais le dimanche » : fuyez, mes amis, fuyez, c’est un amer retour d’expérience, les restos du dimanche. Salles endimanchées, et pour cause ! sacs à mains et cravates, bambins qui s’ennuient et folâtrent entre les tables, service interminable, malbouffe et additions salées, après-midi pâteux garantis. Le restaurant comme une fête dominicale, c’est une erreur historique ! tiens, si vous n’avez pas envie de cuisiner le dimanche :allô-pizzaïolo, allô sushis-chéris, un jambon-beurre-cornichon sur un demi de Kro au zinc du coin, mais PAS le resto LE DIMANCHE !

Tibert