Ca va saigner

Titre du Fig’machin ce matin, ça va saigner  : « Impôts, ce qui nos attend« .

Aïe aïe aïe ! Monsieur Hollande annonce vouloir nous pressurer de 16 milliards de plus. Normal : il déclare aussi vouloir rembourser l’IVG à 100 %, ça va forcément coûter un max. Et au second tour du match titanesque qui se prépare, on nous pronostique cette calamité fiscale et rose à 53-54 %, quasiment dans un fauteuil. Faut-il que nous soyons masos, ou alors, serait-ce la haine anti-sarkozienne qui nous aveugle ? la haine virulente ? tout, voire Poutou, plutôt que lui ?

Je ne peux que regretter la minabilitude (merci Ségolène) de cette campagne. Au regard des thèmes abordés, on nous rebat les c… et les oreilles de LA CRISE, la CRISE, voyez-vous, mesdames-messieurs. Or la crise a bon dos. Ce pays qui se targue de sa Liberté et de son Egalité, sans oublier sa Fraternité, a bouffé le second terme.

Egalité : nous vivons avec une pléthorique caste de politiciens quasi professionnels, voire de père en fils. Caste qui vit largement avec, et au dessus de NOS moyens.

Egalité : nous vivons sous DEUX régimes de Droit : le Droit privé et le Droit public. Le droit des vulgum pecus, et le droit des fonctionnaires avec un grand F, droit au poste à vie, à la retraite calculée sur les 6 derniers mois, à l’unique jour de carence-maladie  au lieu de 3, sans compter les régimes « spéciaux » aux petits oignons.

C’est le programme du non-candidat Le_Chat_Qui_Blogue : des politiciens qui ne cumulent surtout pas, qui ne gaspillent pas notre argent et rendent des comptes là-dessus – qui prennent le train les jours normaux et pas seulement avec des cameramen pendant les campagnes électorales. Un état sobre, pas un état « qui se la pète »… les « Ors de la République » rendus aux citoyens, et non confisqués par la caste politicienne. Et, cerise sur le fromage, Un Unique Droit du Travail pour tous, juste et équilibré, ni trotskyste, ni MEDEF non plus, équilibré, quoi.

C’est pas un beau programme, ça ? mais votez pas pour moi, je suis pas sur la liste.

Tibert

Pâques aqueux ? ah que non, à queues !

Dingue, ça devient dingue. Si Dutronc revisitait sa chanson des « Cactus », il pourrait la titrer « Les queues ». Et si Gainsbourg pouvait ressurgir pour nous resussurer « Je pense queue » il ferait référence à autre chose qu’à ce que vous pensez, bande d’obsédés : je veux dire, les putains de files d’attente de Pâques.

Car à Pâques, pourrait chanter Dutronc :

« Le monde entier – est dans la queue,

Il est impossible de visiter quoi qu’ce soit woua woua woua« .

Du Vatican à la Grande Arche, du Taj Mahal à la Muraille de Chine, que des files d’attente. De longues, patientes, dolentes, interminables files d’attente. Et corrélativement, devant les houatères de la Grande Arche, du Taj Mahal, du Vatican : des queues ! des queues pour aller faire pipi parce qu’on attend depuis trop longtemps dans l’autre queue, la vraie.

Une remarque sur les queues : les Etats-uniens sont champions en la matière. Ils ont inventé la crypto-queue, la fausse courte queue : vous vous alignez pour 5-6 mètres dans une inoffensive queue de pas grand-chose, qui disparaît derrière une anodine tenture, et passé cette tenture, coincé dans la queue, vous découvrez devant vous, horrifié, le zigzag d’une interrminaable queue . Nous n’en sommes pas, en Europe, à ce degré de raffinement dans la gestion des queues, mais on apprend très vite.

Fuyons donc Pâques et son wikinde à rallonge. J’ai dû vous le confier lors de précédents billets, mon regretté père me disait toujours « si tout le monde se rue à droite, va à gauche ! ». La prochaine Pâque, donc, voyez-vous, au lieu de me laisser embarquer dans les queues pour le musée d’Orsay, la basilique St-Pierre de Rome, la pipi-room du musée de l’Hermitage… j’irai visiter les terrils abandonnés d’Hénin-Liétard, les monumentaux halls d’entrée des diverses mutuelles installées à Niort,  les vestiaires des stades de foot de Montluçon. A moins que je me programme avec « ma blonde » un petit week-end peinard chez nous, loin des queues ? hein ? ça serait pas une bonne idée, ça ? je sens, je vais faire des jaloux.

Tibert

Bisque bisque rage, bis (…que bisque rage etc)

Les marquéteux sont une gent assez parasitaire, c’est du moins mon avis et je le partage. Et ils se croient tenus, hélas, de justifier plus ou moins le fric qu’ils gagnent tous les mois – et croyez moi, ils en gagnent plus qu’une caissière chez Carrouf’ – en mettant en musique des idées supposées judicieuses, vendeuses, bref de bonnes idées. Comme de lier dans un package (un « lot », tout connement, mais un « lot » ça se vend pas, tandis qu’un package, waouhh !) les jantes alu avec l’accoudoir central, pour vous obliger à avoir des jantes alu si vous voulez un accoudoir central, et vice-versa. Ce genre de connerie… ou bien tous les prix en « virgule 99 », autre stupidité bien marquéteuse.

Bref, les marquéteux de chez SFR, ils en ont là aussi,  ont inventé de proposer aux premiers 5.000 clampins qui achèteront un « pack » (un package, quoi) ADSL + truc + machin de chez eux, un prix qui décoiffe, 9,90 euros par mois pendant un an ! soit une économie, gnagnagna… d’environ 264 euros. Ce truc va donc coûter à la maison SFR la modique somme de 264 x 5000 = à peu près 1,3 million d’euros, une misère. Mais va lui rapporter on ne sait pas trop combien, vu que vous ignorez, si ça vous tente d’y aller, si vous allez tomber dans les 5.000 premiers – vite vite, dépêchez-vous ! – ou si vous allez lamentablement payer le prix standard – désolé, cher client, vous aurez plus de chance la prochaine fois.

Vous imaginez la tête du pov’ con (*) qui, courant mars de cette année, a souscrit un abonnement ADSL + gnagnagna chez SFR au prix de 31,99 euros par mois (**). Il était pourtant là AVANT les 5.000 gogos chanceux et véloces qui paieront, eux, 23 euros de moins que lui tous les mois pendant un an. Merci SFR !

Une suggestion, et une question : et si chez SFR on virait tous les inventifs marquéteux, combien d’économies pourrait-on y faire ? question subsidiaire, avec toutes ces économies, quel tarif avantageux pourrait-on proposer pour  l’abonnement ADSL + bzzbzzbzz TOUS LES JOURS et POUR TOUT LE MONDE ? et quelles pourraient être les retombées positives en termes d’accroissement de clientèle au détriment des concurrents embousés avec leurs marquéteux parasitaires ?

Tibert

(*) C’est grossier, je sais, mais c’est devenu une formule consacrée.

(**) merci les marquéteux, c’est génial ! on croit que ça fait 31, mais ça fait quaïment 32… en voilà une idée à la con qu’elle est bonne pour baiser les gogos.

Je ne suis pas concerné

Vous n’êtes sûrement pas sans savoir que 61 % des Français sont favorables à l’idée de taxer les super-super riches plus lourdement, selon la proposition de monsieur Hollande : une nouvelle tranche, bien saignante, à 75 %. « Du patriotisme« , selon la formule de monsieur Hollande, qui n’imagine pas un instant voir les patriotes super-super-riches se barrer de l’autre côté de  nos frontières, là où le fisc est plus vert – et moins glouton : « eh partez pas, revenez, ayez pas peur, on veut juste vous plumer !« …

Conséquence évidente, et bien entendu, de nombreux footballeurs de premier plan sont concernés, tous ceux qui se payent des salaires mirobolants durant leur très courte carrière. Je vous fiche mon billet que, suivant l’exemple de quasiment tous « nos » tennismen « français », ils vont devoir, tristes et meurtris, émigrer qui à Lausanne, qui à Montreux, qui encore à Bruxelles, etc. Dure vie que celle de super-super riche !

Deuxièmement il est clair que les Français sont « pour » à 61 % parce que, eux, ils ne sont pas concernés ! ni tennismen ni footballeurs de premier plan ni stars de cinoche… pas super-super-riches, donc pas concernés, allez-y les gars, tapez dessus, on s’en fout. On n’est pas concernés.

Laissez-moi, chers concitoyens, vous citer, vous rappeler – car vous le connaissez –  ce petit texte prophétique du pasteur Martin Niemöller : « Quand on est venu arrêter les catholiques, je n’ai rien dit, parce que je n’étais pas catholique. Quand on est venu arrêter les juifs, je n’ai rien dit parce que je n’étais pas juif. Quand on est venu arrêter les communistes, je n’ai rien dit parce que je n’étais pas communiste (…)  Quand on est venu me chercher… »

Dormez braves gens, vous n’êtes pas (encore) concernés.

Tibert

Heureux comme un futur porc en France

Un excellent article du « Monde » sur Toile nous détaille les problèmes et les absurdités du système d’élevage intensif du porc chez nous, et tout particulièrement dans l’Ouest, Mayenne – Ile et Villaine – Côtes d’Armor, ces usines à cochons et à lisier – et algues vertes, etc.
Lisez-le, mes amis, c’est l’illustration de la connerie productiviste et du rendement pour le rendement. Magnifique résultat, le Français mange de moins en moins de barbaque, mais il faut en produire toujours plus ; le porc sur papattes se vend autour de 1 euro 50 le kilo, et vous chers amis consommateurs – pas de pot, vous êtes au bout de la chaîne et du cycle de profit, tous les intermédiaires se sont sucrés… vous allez raquer votre côte de porc dans l’échine autour de 10-12 euros, le filet alors là  je vous dis pas.

Fort heureusement il se trouve à Bruxelles quelques fonctionnaires européens attentifs à un relatif bien-être de nos animaux d’élevage, et donc nos chers petits cochons serrés comme des harengs en caque vont désormais pouvoir  s’ébrouer un peu, se gratter les puces sans se cogner aux parois. Gageons qu’ils apprécient aussi la singularité qui les sauve de l’abattage rituel, la tête tournée vers le Mur des lamentations ou vers La Mecque (rayer la mention inutile), et pas besoin de mufti ou de rabbin pour les assister de leurs psalmodies dans leurs derniers instants. Contrairement à ce qu’affirme une candidate blonde et bretonne à la candidature à la Présidence, TOUTE la viande d’Ile de France n’est pas « hallal » : toute la viande, peut-être, sauf le porc.

(Dieu merci !).

Tibert

Parcours du fou sur la diagonale des soins

Les économies avec la Sécu, c’est facile.

J’ai déjà proposé qu’on mesure les taux de coagulation des gens qui ont des problèmes (de coagulation) avec des appareils légers, déplaçables, rapides, et n’appartenant pas à l’ère néanderthalienne des labos d’analyses médicales. Voir mon billet « Une médecine de (casque à) pointe. Aux dernières nouvelles, on aurait nommé une commission…

Mais v’la aut’chose ! tenez, vous avez des soucis de coeur. Pas à cause de la Saint-Valentin, tant mieux, et votre médecin traitant officiel – appelons le « Dr Référent » vous donne une ordonnance pour aller consulter un cardiologue, échographie des coronaires, que sais-je. Bien … vous y allez donc.

Ledit cardiologue vous trouve ceci, cela, ouais mais… faut voir…  vous fumez ? vous faites du sport ? à votre âge… je vais vous prescrire un test d’effort. Et de téléphoner à son pote Schmurz de la clinique Des Forts, qui fera ça très bien etc. Il vous fait une ordonnance pour. Et vous raquez, disons 70 euros.

Vous allez donc, muni de votre ordonnance du cardiologue, pédaler à la clinique Des Forts chez Schmurz, le copain du cardiologue, qui vous donne vos résultats, pas mal, c’est pas Anquetil mais bon, rien de pendable mais soyez prudent gnagnagna. Et vous raquez, disons 80 euros.

Vous avez une mutuelle, la Sécu fait donc suivre à la mutuelle, laquelle vous pond un décompte – on est moderne, ça se fait par email ; on vous retient 10 euros ! 10 euros de votre poche…

Ah mais, pourquoi ? Vous téléphonez, outré, car c’est le circuit nominal, une chaîne d’ordonnances bien motivées, pas des fantaisies de votre part. A la mutuelle, on vous répond que « ce n’est pas dans le parcours de soins ». Ce n’est pas le bon Dr Référent qui vous a prescrit ce test d’effort ? donc pas le parcours de soins. Dans le baba !

Mais c’est le Dr Référent qui m’a dirigé vers ce cardiologue, lequel m’a ensuite…

Mais non mais non mais non. Pas valable.

Moralité : il faut TOUJOURS repasser – connement, c’est clair – par la case du Dr Référent. Vous auriez dû opérer ainsi :

Le cardiologue : « je vous fais une ordonnance pour un test d’effort »

Vous : « non merci, sans façon, je vais y être de ma poche ; faites-moi plutôt un mot pour mon médecin référent dans ce sens« .

Puis vous reprenez dare-dare rendez-vous chez le bon Docteur Référent- 23 euros(*), merci – lequel, au vu du mot du cardiologue, vous fait, lui, une ordonnance pour un test d’effort. Là, vous avez bon ! là, vous avez perdu votre temps, fait perdre son temps à votre toubib, mais vous ne serez pas pénalisé de 10 euros. Vous ne serez pénalisé que de la retenue forfaitaire du toubib référent. C’est chouette, non ? merci la Sécu !

Tibert

(*) s’il est conventionné secteur 1, bien entendu. A vous de refuser les autres.

Taxer plus pour gaspiller plus

Un rapport qui a fait très fugacement la page d’accueil du Monde-sur-Toile (pendant quelques heures, puis pffffft, à la trappe), mais qui reste encore ce jour partiellement lisible sur le site de Libé, nous en apprend de bonnes.  On nous y détaille quelques uns des postes de dépenses de la République française pour « bien » fonctionner.

J’ai intitulé ce billet comme vous pouvez le lire (en gros, là, au dessus du texte : le titre… vous voyez, là ? )  parce que, visiblement, si notre cher (très cher) Président n’aime pas augmenter les impôts et le clame bien fort, il adore inventer de nouvelles taxes. Le distinguo est subtil ; si en pinaillant on peut affirmer qu’un impôt n’est pas une taxe, en revanche dans le portefeuille ça fait les mêmes genres de trous, n’est-il pas ?

Ce point étant acquis, je voyais l’autre jour ( on peut le voir quasiment tous les jours, suffit de regarder la télé) le perron de l’Elysée, bâtiment qui comme chacun sait est gardé comme Fort Knox, interdit de passer sur le trottoir devant etc… une quelconque grosse légume descend d’une grosse bagnole pour monter les marches. Inévitablement la caméra cadre les « pots de fleurs » de chaque côté de la grande porte vitrée, à savoir des militaires, gardes républicains en grande tenue d’apparat, sabre au clair et figés façon pingouins. Demandez moi à quoi servent lesdits pingouins : à quoi ? à rien. On pourrait judicieusement les redéployer dans le 9-3 à la circulation, ça serait bigrement plus utile.

Vous allez me dire, ouais, ils ne sont là que pour ces brefs instants… juste le décorum, le prestige, la Grandeur de la France… le reste du temps ils sont à la circulation au carrefour de l’avenue Gabriel, ou ils font reluire les cuivres des casques. Soit, admettons. Mais bon, la Grandeur de la France, n’est-ce pas… tenir notre rang… toutes ces foutaises de mises en scène surannées et de décors grandioses nous coûtent fort cher. On s’en passerait aisément : vous et moi avons-nous un Garde républicain façon pot de fleurs devant notre porte ? on arrive très bien à faire sans. Que l’Elysée fasse donc le test : sans gardes républicains, ça fonctionne aussi bien. Allez hop, à la circulation dans le 9-3, les cuivres, que sais-je, il y a plein de boulot qui attend ailleurs.

Et si vous lisez le rapport – incomplet, nettement plus pauvre que celui du « Monde », mais bon – dont je vous cause dans Libé, vous découvrirez à quoi servent toutes ces nouvelles taxes inventives dont notre Chef nous bombarde. Vous y découvrirez qu’un ministre « coûte en moyenne chaque année 16,72 millions d’euros à la collectivité. Un total qui comprend les frais de personnel, la communication, le loyer théorique, les frais de fonctionnement et le train de vie« . Il y a plein d’autres chiffres tout aussi ébouriffants.

Comprenez-moi bien : je ne suis pas en train de plaider pour que monsieur Fillon fasse du co-voiturage ou prenne un billet « prem’s » en TGV de seconde à la SNCF  quand il va de Paris à, disons, Toulouse. Admettons qu’il ait besoin de sécurité et de ponctualité. Mais zut, quoi, on nous serine « austérité », « soyez courageux » : pendant ce temps le budget du Premier Ministre atteint 3,2 fois celui de la Présidence (lequel est déjà assez croquignolet !).

Forts de plus de députés et de sénateurs que les USA, avec presque 5 fois moins de monde, nous entretenons luxueusement une « armée mexicaine » de parlementaires logés dans des palais. Pour quelle utilité ? ah ça c’est sûr, ça brasse des lois en veux-tu en voilà. Mais comme elles ne sont pas appliquées – sauf les taxes, ne plaisantons pas avec les taxes –  à quoi ça peut-il nous servir ? à râler inutilement au long d’un billet.

Eh bien c’est toujours ça, en attendant une démocratie qui ne vive pas au dessus de nos moyens.

Bébert

PS : ah si,on a plus de détails – édifiants – sur le budget du Premier Ministre. Voyez ce site.

Quand le bâtiment va… grossir de 30 %

On le sait depuis hier soir, les immeubles de France pourront désormais, violant allègrement les règlements et normes sur les COS, gagner 30 % de surface sans paperasserie gênante : s’ils sont coincés latéralement, comme hélas souvent en ville, il leur sera donc permis de croître en hauteur ! exemple : un 6 étages + chambres dites « de bonnes » réhabilitées (relouquées) façon bobo, genre « rav stud, poutr-app, vue impr, cachet » (*)… disons 20 mètres de haut, cet immeuble, donc, va gagner 6 mètres, soit largement 2 bons niveaux, plus des chambres « de bonnes » qu’il sera possible de restyler façon bobo, etc etc.

L’histoire reste cependant assez évasive, et je dirais même que ça frise l’histoire belge – je m’explique :  est-ce qu’on a le droit d’agrandir les immeubles de 30 %, une fois ? parce que si c’est récursif, si l’on peut rehausser de 30 % un immeuble fraîchement remonté de 30 %, et qui  venait justement d’être étiré etc…  on va construire des gratte-ciels pas terribles !

Autre interrogation : les voisins vont peut-être apprécier moyennement leur nouvelle vue imprenable sur un beau mur surélevé… leur restera à rehausser suffisamment leur immeuble et acquérir le dernier étage pour retrouver leur panorama grandiose sur les poteries de cheminées et autres toitures en zinc. Et donc, les voisins des voisins, eux-mêmes, etc etc…

Mais bon, c’était juste un détail : c’est à n’en point douter une excellente initiative de notre Président-en-Chef –  qui n’a pas oublié que « quand le bâtiment va, tout va« , ça c’est bien vrai ça !  – et laisse enfin augurer d’une évolution positive, d’une rapide et ébouriffante sortie de crise. Et, l’astre butte notre liste, la vraie bonne nouvelle, c’est que les promoteurs vont enfin pouvoir nous construire des hauteurs sous plafond décentes ! ça les chagrinait, vous pensez…  au lieu des minables 2,5 mètres rikiki où ma grande perche de fiston se cogne au plafond en se passant un coup de peigne, ils vont nous faire du 2,5 x1,3 = 3,25 mètres. Un rêve : on va même pouvoir se faire une mezzanine, mémé !

Bébert, 30 % plus haut

(*) … et 7 étages à monter à pied.

Fallait pas faire comme ça

Des trois comiques involontaires auto-proclamées « agences de notation », la plus ceci, la plus cela, la plus libéralo-libérale, j’ai nommé Standard & Poors, alias S&P, nous régale de ses remontrances et de ses bons conseils, après avoir – selon le scénario prévu, réglé comme du papier à musique, c’était écrit, il fallait le faire, pour le plus grand profit de la Finance Internationale, de la City et des Produits Dérivés – après avoir, donc, balancé sa célèbre équation AAA – A = AA.

Ahhhh… enfin, nous y voilà. Bon, et alors ? et maintenant ? hein? on fait quoi ?

Eh bien, c’est pourtant simple, il suffit d’apprendre… ils savent comment faire, eux chez S&P, et tel Moïse sur le Mont de Piété, écoutons et notons sur les Tables de la Loi S&P ce qu’il aurait fallu que nous fissions. D’autres oracles du même acabit nous donnent, et toujours après coup, de sages conseils, de bons préceptes : JP Morgan, un des fleurons de la Planète Finance, presque aussi éthique que Goldman Sachs, la banque qui vend à ses clients des produits dont elle  sait qu’ils sont pourris, la banque éthique que plus éthique qu’elle tu meurs, qui aidait la Grèce à maquiller ses budgets pourris.

Versons, au passage, une larme sur la défunte Lehman Brothers, qui n’aurait pas détonné au milieu de tout ce beau linge, mais n’a pas survécu à la crise des « subprimes » – en revanche, les agences de notation qui décernaient du AAA+ à Lehman Brothers, elles, paradent toujours et nous donnent de sages conseils de bonne gestion.

Bon, soyons pratiques et tirons les leçons de tout ça : virons ces ministres et ministresses incapables qui gouvernent nos finances, qui prennent les mauvaises décisions. Embauchons tout de suite et sans tarder quelques uns des ténors de S&P, de Moodys, de Fitch, de ces gars qui savent, eux, comment ça se gouverne, la finance, merde quoi. C’est vrai, enfin, ils savent comment il faut gouverner, suffit de suivre. C’est simple.

Evidemment, si c’était pour nous vendre, tel Goldman Sachs, et à l’insu de leur plein gré, des produits pourris dont ils savent qu’ils sont pourris, ça ne serait pas du jeu ; mais ils sont francs du collier, c’est probable. Que ces gens-là, usant de leur aura indue, claironnent partout « tel pays est dans la merde« , précisément afin de l’y mettre, dans la merde, rien de plus éthique, pas vrai ? c’est de bonne guerre anti-Euro.

Tibert

PS : J’ai hésité à intituler ce billet « Le dégradeur fou a encore frappé« . J’apprends que S&P, devenu dingue, ivre de son pouvoir de dégradation, dégrade urbi et orbi, la SNCF, EDF… toutes entreprises nationales. Les entreprises publiques, on dirait qu’il n’aime pas ça, S&P.

It is monday, it is ravioli (*)

Je ne vous écrirai rien sur la joulie idée démago d’Eva Joly qui veut donner des jours de congés en rab’ aux Sikhs, Shintoïstes, Boudhistes… et j’en oublie. C’est la période des cadeaux Bonux, profitez-en, il devrait y en avoir pour tout le monde.

Je ne vais pas vitupérer le « IT For Business Forum » qui va se tenir à Deauville à grand renfort d’anglicismes tous les 3 mots, speakers, time to market, best practice et success stories, trend… et j’en oublie. Il ressort clairement de tout ça que pour faire des affaires il faut être anglo-quelque chose, nous autres pauvres cons de latins n’y entravons que couic, le français est infoutu de vendre quelque chose en français – même à des Français, et, fi donc, débattre en français en France est du dernier plouc.

Je vais vous écrire quelque chose sur un nouveau truc super, ça vient de sortir :  pour produire des films français qui marchent bien à l’international, il faut les produire en langue anglaise ! eh oui, c’est tout con, si « Trois hommes et un couffin » avait été parlé en Rosbif – Dussolier Boujenah et Giraud doivent bien pouvoir baragouiner ça, sinon on les double, pas de problème, ou alors on prend Pitt Cruise et Clooney… – il est clair que c’était le succès planétaire garanti ! pas besoin de faire du doublage laborieux pour les Etats-Uniens et autres anglophones, pas besoin d’en faire une pâle réécriture hoolywoodienne : que du bon !

Donc : les cours d’art dramatique, les cours Simon, Florent… les écoles d’acteurs : mettez-vous à l’anglais, que diable. Les acteurs : tâchez d’améliorer votre « The » (pas « ze », merde quoi, « the » avec la langue qui pointe sous les incisives supérieures, oui c’est dur…) et s’il faut des versions pour le marché « domestique » (intérieur, en français) on doublera, tant pis… tiens, il paraît que les intellos détestent les films doublés : on leur mettra des sous-titres,  no problem !

Tibert le Latin

(*) T’as d ‘ beaux yeux, tu sais…