Un peu plus équilibré

Vous recevez, je reçois, nous recevons tous les jours des tas de mèls du style « get your rod engorged » (ayez une bite turgescente), que vous vous prénommiez Paul (Popaul pour les copines) ou Juliette. Evidemment, les envoyeurs de spam se foutent de filtrer proprement leurs saletés, dans le tas il y aura toujours quelques gogos pour se faire avoir. Heureusement il y a les filtres à spam, direct poubelle, et hop.

Mais voilà que ça devrait changer ! non que les spammeurs deviennent moins emmerdants, mais ils vont mieux répartir leurs envois. Car si toutes les Juliette, Claire, Rebecca, Cindy… de la planète peuvent aujourd’hui se plaindre de recevoir des messages inadaptés à leur morphologie, bientôt on va les envahir de courriers certes importuns, mais bien ciblés ! tenez, la pilule du plaisir féminin va débarquer. Et donc ses contrefaçons en plâtre, ses rabais à 79 % avec des bons d’achat, et ses spammeurs bien évidemment.

Aaaah tout de même ! c’était vexant toutes ces pub’s pour des pilules aussi bleues qu’inutiles – dans mon cas, hein, dans mon cas ! vous je sais pas.  Désormais je vais pouvoir recevoir des pub’s mal ciblées, moi aussi.

Tibert

Billard belge à trois bandes

On va traiter ici d’un système assez sophistiqué, belge, en l’occurrence…

Il est peut-être de votre souvenance, lectrices et lecteurs estimés, qu’un ex-premier ministre belge, Guy Verhofsdadt pour ne pas le nommer, avait commis dans les colonnes du Monde , le 12 février dernier, un billet – qui avait fait des vagues – intitulé « Quelque chose de pourri en République Française« . Il y traitait du fameux débat sur l’identité nationale… critiquait ce thème nauséabond, bref nous remontait les bretelles, on valait mieux que ça, un peu de hauteur d’esprit et d’universalisme ne nous ferait pas de mal etc…

Mais que lis-je, ce jour, dans un blog affilié à Libé-ration ? que ce billet, monsieur Verhofstadt (nous écrirons GV par la suite, c’est plus facile à orthographier) l’avait conçu comme un missile à tirer dans les coins : en fait, c’est la politique carrément xénophobe – pour ne pas dire plus : d’apartheid – de la Flandre belge qu’il entendait fustiger.  Ledit blog, clin d’oeil appuyé, titre d’ailleurs « Il y a quelque chose de pourri au royaume de Flandre« . Lisez ça, vous y verrez que parler français en pays flamand ne se fait pas impunément… pour ne pas vous attirer d’ennuis, portez un béret, tenez une baguette sous le bras, ayez une bagnole immatriculée « F », ça peut vous sauver la mise.

Donc monsieur GV, en fait, paraît-il, pensons-nous comprendre, à travers la critique des travers français, entendait s’insurger contre cette politique d’apartheid (terme flamand / néerlandais) anti-francophones. Ah bon, voilà qui est plus clair !  En fait, nous devons ces éclaircissements lumineux à l’un des lecteurs de ce blog, qui écrit en commentaire, je cite :

« Pour ma part j’avais compris la tribune de Verhofstadt dans Le Monde comme un message codé à la Flandre (entre 1940 et 1945 il fallait aller à Londres pour s’adresser librement aux Français, aujourd’hui il faut aller à Paris pour parler librement aux Flamands). C’était le maximum de ce qu’il pouvait faire. Je doute que le message ait été décodé.« 

Eh bien dites-donc… subtil, n’est-il pas ? fin politique, ce monsieur GV. Du coup, on lui pardonne son billet : c’était du billard, à trois bandes.

Tibert

Capitalisme à visage humain

Il y a des citations en latin, issues des célèbres pages roses du dico de ma jeunesse, du style « Non licet omnibus adire Corinthum » ( « il n’est pas permis à tout le monde d’aller à Corinthe » – en français du jour : tout le monde peut pas se payer un appart’ à Neuilly )… et puis des citations qu’on redécouvre avec bonheur, parce qu’elles font mouche, parce que c’est bien trouvé, que ça relaye la pensée… tenez, une coluchienne qu’elle est bonne :

Le capitalisme, c’est l’exploitation de l’homme par l’homme…

le communisme, c’est l’inverse !

Tout ça pour introduire – c’est le fameux opening joke des anglo-saxons, blague liminaire pour disposer favorablement mon lectorat –  un article fort intéressant du Monde-sur-Toile sur les relais de la Banque (la vraie, avec un « B » comme « Beaucoup de fric ») dans les allées du pouvoir, que ce soit chez monsieur Obama aux USA, en Europe auprès des institutions de Bruxelles, en Grèce là oùsqu’y fallait être pour monter le délicieux mécanisme permettant aux Grecs de maquiller leur déficit, et à la banque Goldman-Sachs, puisque c’est elle qui est nommément citée, de se faire pas mal de picaillon tout de suite – tout en « remontant » un mécanisme destiné plus tard à lui en procurer encore bien plus : le beurre et l’argent du beurre !

On sait en effet depuis quelque temps que cette banque, qui est bien placée pour connaître la situation financière de la Grèce, a misé, comme d’autres gros fonds financiers domiciliés par exemple aux Iles Caïman ou aux Iles Vierges (*)  –  le sang attire les requins – des billes espérées juteuses dans des « paris » sur l’Euro à la baisse. Et tiens, justement, l’Euro baisse.

Je cite, tenez, cette petite manip’ :

« Pour Goldman Sachs, l’un des avantages de ce réseau est de pouvoir avancer masqué. Ainsi, dans le Financial Times du 15 février, Omar Issing signe un texte hostile à l’opération de sauvetage de la Grèce par l’Union européenne. L’intéressé signe cette tribune en omettant de préciser que, depuis 2006, il est conseiller international de Goldman Sachs. Et que le département négoce de la banque, qui a spéculé contre la monnaie unique, a tout à perdre d’une intervention européenne.  »

De fait, ce monsieur Issing était anciennement économiste en chef de la Banque centrale européenne. Et le voilà chez Goldman-Sachs. Il se trouve qu’il est assez facile pour un banquier de recruter d’ex-hauts fonctionnaires bien introduits et bien documentés pour profiter de leur carnet d’adresses et de leurs informations. Suffit de payer…

On me demandait il y a peu de rédiger un billet sur la cupidité : eh bien voilà qui est fait.

Tibert

(*) la suppression des paradi$ bancaire$ ? quoi, les paradi$ bancaire$ ? où ça ?

Buster chez les Gaulois

On connaît sans doute ce « cameraman » écrit et réalisé par le grand Buster Keaton – si vous ne le connaissez pas, louez le DVD, c’est un bijou, hélas presque jamais reprogrammé au cinoche  – mais ce qu’on a découvert cette fin de semaine c’est l’engouement des Français pour la vidéo façon « reporter du risque », impavides Buster(s) filmant la tempête. Les canards sur Toile abondent de  titres du style « Vos photos de la tempête », « Vidéos de Xynthia » etc.

Tiens, sur « Le Post » (voir ce lien sur votre moteur de recherche, je suis fatigué de vous mâcher le boulot) , extrait du témoignage d’une internaute, dont le toit de l’immeuble se barre sous les coups de boutoir du vent (pointes à 160 km/h, tout de même) :

« Alors que les tôles métalliques se détachent du toit menaçant d’emporter d’autres cheminées, les habitants sont agglutinés en bas…

Téléphone, caméscope ou appareil photos à la main : ils veulent immortaliser cet instant de chaosNon décidé.

Qu’ils veuillent prendre le risque de se faire décapiter par une tôle, assommer par une pierre, heurter par une branche, après tout, pourquoi pas ?

Mais, ce qui m’a mise encore plus en colère, c’est que la plupart étaient descendus avec leur progéniture pour admirer ce désolant spectacle. »

… et environ une quarantaine de morts. La météo françouaise avait largement prévenu : alerte rouge !! pas bouger. Coucouche panier, limiter ses déplacements, c’est sérieux. Tu parles ! rien que pour pouvoir faire passer son petit clip vidéo amateur sur YouYouT’entube, on se sentait une âme de héros. Tintin, reporter ! THE cameraman !

Bon, y a des claques qui se perdent, vous en conviendrez.

Au fait, avec les quarante morts, catastrophe nationale, etc… autre titre ce matin, en aussi gros : Marseille écrase le PSG 3-0 !! vous vous rendez compte ?  c’est ça l’info, coco.

Tibert

Suivons le porc

Bienheureux porcs ! Je parle des porcs normaux, élevés correctement dans des fermes respectueuses du bien-être des animaux, pas dans des camps de concentration. Des porcs qui ont eu la place de bouger, gambader, copuler, fouiller le sol, se marrer un peu avant de passer à la casserole.

Oui, bienheureux les porcs, car eux seuls – hormis les chiens, les chats et les lapins anglophones – échappent à l’abattage rituel des Juifs et des Musulmans : égorgement à vif sans étourdissement préalable, le temps de bien se sentir mourir. Tout ça parce qu’il faut regarder vers La Mecque ou Jerusalem, ce dont les boeufs, moutons, poulets… n’ont strictement rien à foutre, mais bon… tout en sentant pisser son sang. Tiens, je finirai végétarien.

Et pourquoi vous conté-je ça ? ce truc affreux ? parce qu’un intéressant article du Figarôt de ce matin nous explique que nous tous, croyants à ceci ou cela ou au Grand Mamamouchi Planétaire, nous tous, dis-je, sauf les végétariens, évidemment, les Juifs et les Musulmans – parce qu’eux sont au courant – bouffons de la viande Hallal ou Casher sans le savoir !

Eh oui madame Michu, votre entrecôte vient peut-être d’un abattoir rituel béni par le Mufti du département… car les Musulmans ne mangent guère d’entrecôte, et il faut bien les écouler, pas vrai, ces entrecôtes ? ou ces faux-filets, ou ces rognons. Quant aux Juifs, ils abattent environ 4 bêtes pour n’en consommer qu’une : ils dédaignent l’arrière de l’animal, et l’arrière, il y en a ! il y en a même beaucoup  ! qu’en faire ? pour les goyim, l’arrière, pardi ! Les goyim, les infidèles qui vont se taper sans le savoir de la viande confessionnelle. Bien pratique, la filière infidèle pour écouler la sainte barbaque en trop.

L’horreur, là-dedans, c’est que sournoisement, on abat maintenant de plus en plus de bêtes sans les étourdir au préalable :  tout bénef’ !! Comme ça la viande peut passer dans tous les circuits, Casher, Hallal, Mécréant !  et hop, qui se soucie d’un peu de compassion pour ces braves bêtes ? pour regarder la direction de La Mecque au moment de « passer », bon, ça ne marque pas la viande, pas vrai ? la boussole n’est pas indispensable.

Bref : vive le porc, le seul animal 100 % pas confessionnel ! encore se dit-il que l’on trouve assez communément du porc dans certaines « piles » de viande pour kebab ou souvlaki… dame, entre le veau, la dinde ou le porc, bien malin qui fait la différence, quand tout ça est coupé en lamelles, garni de sauce, de frites et de salade. Manière pour le sans-dieu de rendre la politesse aux inconditionnels de la barbaque bénie.

Tibert

… c'est du Belge !

Autre titre possible, plus culturel : « Ceci n’est pas une pipe ».

Mais qu’est-ce ? un projet de campagne anti-tabac. J’ai extrait ici la photo du milieu dans une planche de 3, la seule qui ne renvoie pas explicitement à des pratiques homosexuelles, vu que les deux autres montrent des garçons peu ou prou dans la même position.

Pipe, tige...
Qu’en dire ? que de nombreuses voix se sont exprimées pour dire que c’est lamentable. Pédophilie suggérée, mauvais goût, provocation,  scandale…

Il se trouve que les concepteurs de cette campagne se justifient par la nécessité de rompre avec le thème « santé  : attention le tabac ça fait bobo » qui ne donne rien de tangible, pour utiliser celui du désir :  « ai-je vraiment envie de la fumer, cette clope ? »

Moi personnellement j’aurais pensé que ce schéma de communication insistait sur la tendance à têter. On le sait, le fumeur tête :  à défaut de biberon un chewing-gum, ou une cigarette, ou une pipe… évidemment un bib’ dans la bouche à 20, 30, 40 ans ça fait désordre, surtout au bureau. D’où l’interdiction de fumer au bureau.

On remarquera que le supposé monsieur, à qui appartient la main paternellement posée sur la tête de la jeune fille, a quelques rondeurs stomacales – les femmes prennent du ventre, les hommes de l’estomac – et que ladite main paraît plutôt poilue. C’est manifestement un « col blanc », sinon un « col bleu » endimanché.  Risquons un pronostic : 50 balais ?  50 balais bien entamés. On l’imagine les yeux baissés, sinon cela renverrait à une imposition des mains, une séance d’exorcisme, une prière, par exemple pour chasser de l’adolescente agenouillée l’addiction au tabac ? espérons alors que la cigarette n’est pas allumée, le pantalon du ministre (des cultes) pourrait en souffrir.

Mais non, voyeur imaginatif que vous êtes, ce geste suggère irrésistiblement une pipe. Ce n’est pas une pipe, mais ça y inspire – inspirer la fumée nuit gravement – furieusement. Et une pipe sous la contrainte : la main est lourde, insistante.

Résumons-nous : cela va-t-il dissuader des fumeurs de renoncer à leur vice ? j’en doute. Pour deux raisons : d’abord parce que cette campagne de pub’, trop explicite sexuellement, ne sortira probablement pas ; ensuite parce que l’association cigarette-cigare-pipe / fellation est vieille comme le Monde – voir les innombrables locutions et blagues s’y rapportant. Rien de neuf sous le soleil ! c’est un pétard mouillé.

Une version plus novatrice, légèrement décalée dans la même veine, pourrait donner une meilleure accroche : le thème du cigare, inspiré des frasques d’un ex-président of the United States et d’une stagiaire à la Maison Blanche. Shocking tout autant, mais avec un tel casting ça aurait un impact certain… on a bien réussi à embaucher monsieur Gorbatchev pour une pub’ sur les sacs de voyages. Vous imaginez l’effet… ça serait autre chose qu’un pétard mouillé !

Tibert

Déni de course

Hier j’ai racheté (pas acheté : racheté, si si) des godasses de course ; mes vieilles Pegasus sont bien fatiguées. En fait, je suis reparti du magasin avec sous le bras des godasses de running.

Voilà : on ne court plus, on run. Ou plutôt on « fait du running » (il y a quelques années on faisait du jogging, comme en des temps plus lointains on faisait du footing, bref : on courait !). On « fait du running » comme on fait des pâtes au beurre, comme on fait de l’exéma… « on fait » + « du » + un truc-en-« ing ». Il reste encore quelques ilôts de parler normal, par exemple on baise, on ne fait pas encore du fucking, mais ça viendra.

Mais qu’est devenue la course ? quelle  course ? ben, LA course… avec quoi ? avec ses pieds, tiens. Courir… tagada tagada… comme quand on était gamins… on courait… la course !

Oui mais non, « course » c’est ambigu, ça peut être les courses à vélo, à ch’val, en bagnole, en mob’ autour de la cité, au marché du coin… tandis que « running » c’est clair, ça veut dire la course à pied.

D’accord admettons mais alors « course à pied » ça le ferait pas ? ah c’est trop long ? alors « course » tout court – sous-entendu « à pied« , LA course de base, quoi – c’est encore trop long ? cour-se contre run-ning, trop long ?

Et « chaussures de course à pied« , c’est moins précis que « chaussures de running » ? et puis pourquoi préciser « course à pied« , puisque c’est des godasses, c’est forcément pour les pieds, non ? pour la course à pied !

Ah mais pas du tout, y a des godasses pour la course à vélo, pour la course sur piste, pour la course en sac, la course en montagne…  et le running ! pour courir, quoi.

Bon soit l’anglais est toujours plus court, admettons… y a plein de contre-exemples, « technique » par chez nous ça donne chez eux « technology« , « chéri » c’est sweetheart« , « marié » c’est « bridegroom« , mais bon, soit, l’anglais est plus court…

Oui mais « run »  ça prend plein de sens en anglais, c’est loin d’être clair… tenez, « the butter runs » ? hein ? le beurre fait du running ?  de la course à pied ? ben non, « le beurre fond« . Et « the tide runs » ? la marée court ? au Mont-St-Michel ? comme un bourrin cataclop cataclop ? que nenni… « la marée monte« . Alors, vous voyez, « run », c’est n’importe quoi.

Et puis, « is the engine running ?  » c’est « est-ce que le moteur marche » ?  Tiens, voyez ! run = marche ! il court pas, il marche. Moi ce que je voulais c’est des godasses de course, pas de marche.

Tibert

Minarets, suite funèbre

Un minaret s’effondre à Meknes… vieux bâtiment… mal entretenu… grosses pluies : des dizaines de morts, de blessés. C’est dans le Figarôt de ce matin tôt.

Commentaires pris dans le tas (il y en a de corrects, du genre « sincères condoléances ») :

« D’où l’intérêt de l’interdiction suisse de construction de minarets. »

« Quick financerait probablement la reconstruction et Hortefeux ferait projet d’aller assister à l’inauguration….! »

Bon, on arrête là ces « bons mots » sur le deuil et la désolation…  » ça vous inspire quoi », comme on dit dans les talc-chauds ? en d’autres termes, que cela vous inspire-t-il ? c’est franchement moche, non ? les lecteurs du Figarôt comptent en leur sein un certain nombre de zigotos pas vraiment dégrossis. C’est ici que notre Ségolène l’excuseuse du Poitou pourrait s’employer utilement. Mais allez, je vais lui brûler la politesse : amis Marocains de Meknes, veuillez nous excuser pour ces abrutis. Et… sincères condoléances.

Tibert

Fissa-Hamburger

« Vite bâclé », en Rosbif, se dit quick and dirty. On sait que la chaîne Avalàlavavite (ce n’est pas du javanais)  Quick interdit désormais au chaland de Roubaix qui a une petite faim pressée de manger chez elle du lard, du jambon, même du non-porc pas béni par le mufti du coin. Tout hallal (sauf la bière, paraît-il) ou passez votre chemin. C’est maintenant un resto Avalhallalàlavavite.

Et les responsables d’expliquer que c’est « une expérience ». Le canard cité  ici nous dit : « (…)  le marché de l’alimentation hallal en France est une niche en plein essor, évaluée à près de 5,5 milliards d’euros pour 2010, selon Solis, un cabinet spécialisé dans les études marketing ethniques (*). « Nous voulons seulement voir comment la clientèle réagit à cette offre », explique la marque » (Quick, NDLR). « Offre« , disent-ils ?  terminologie approximative : offre obligatoire.

On serait tenté de rouspéter. Communautarisme, exclusion, sectarisme blahblahblah. Mais réfléchissons deux secondes, ou plutôt posons la question « restaurants casher Sarcelles » à notre moteur de recherche chéri.  Aussitôt sous nos yeux ébahis se dresse une liste d’une douzaine de lieux. Il existe donc des restaurants confessionnels juifs en France. Surveillés sérieusement par le Beth-Din du coin. Bien… et cela pose-t-il problème à la laïcité ? pas que je sache.

Il me souvient que rue du Chemin Vert, à Paname, on trouvait jadis une boucherie Casher pas chère (elle a disparu) ; de même au long de l’avenue de Paris au Kremlin-Bicêtre, et autres places, trouve-t-on plusieurs boucheries Hallal : et alors ? c’est pour les croyants, les pieux… nul ne me met un flingue dans le dos pour me contraindre à hallaler y acheter mon bifteck. Les restos végétariens ? pas moyen de s’y mettre un morceau de viande sous la langue… c’est confessionnel tout autant. Poussons un peu plus : les sandwicheries ? on y pratique la religion du sandwich, impossible d’y acheter des piles jetables ou du pétrole lampant. Scandaleux, non ?

Ne connaissant pas Roubaix, je suppute qu’une forte communauté musulmane y réside ? forte, voire très largement représentée ? si les musulmans de là-bas préfèrent une bouffe approximative et fissa-fissa mais hallal plutôt que de se taper de bons petits plats au caboulot du coin, c’est dommage mais c’est leur choix… et si je veux déguster une belle côte de porc-persil-purée arrosée de vin rouge, je vais ailleurs qu’au Quick de Roubaix : il y a encore le choix.

Souhaitons toutefois que le Quick fissa-bouffe de Roubaix indique TRES CLAIREMENT que c’est Hallal chez eux et rien d’autre. Qu’on sache à quoi s’en tenir ! Quant à moi… eh bien, pour moi c’est tout vu. Je mange, disons, environ 2 à 3 fois par an dans un rapido-bouffe. Au petit bonheur (si l’on peut dire) du hasard et de la dure nécessité, quand il fait très faim et rien d’autre à se mettre sous la dent. Je persisterai à fréquenter ces enseignes au plus 2 à 3 fois par an, en faisant un large détour si c’est du Quick. J’ai horreur de bouffer hallal, casher, confessionnel… ma mécréantise se rebiffe. Et je vous invite à en faire autant.

Un dernier mot : la presse nationale nous a bassinés en son temps avec le Ramadan, la fin du Ramadan, la fête du mouton, tout ça… aucun intérêt, mais ça meuble. Hier c’était le Mercredi des Cendres, le début du Carême pour les Chrétiens. Quel canard en a causé, sinon les feuilles cathos ?

Tibert

(*) Quand certaines âmes sensibles s’émeuvent à entendre « statistiques ethniques » – ciel ! c’est ethnique, les boîtes de markétinge, elles, ont peu d’états d’âme, justement. Markétinge ethnique, fric, et toc.

Le nez dans le quadridimentionnel

On le sait peur-être, il se peut que j’enfonce ici des portes ouvertes, l’espace multi-dimentionnel peut se décliner en long, à plat, en volume, avec le temps (avec le temps… va, tout s’en va…), et puis après ça devient de la spéculation abstraite – matheuse, et non pas comateuse. L’espace-temps : on y est UNIQUE. Jamais, non jamais aucun être – iule préhistorique ou hyène moyennageuse,  Chinois du 13ème (siècle !) ou Guatémaltèque contemporain ne se sont rencontrés en un même point de l’espace-temps. Je veux dire : l’espace [devant-derrière ; gauche-droite ; dessus-dessous ; avant-après ] ; l’espace quadridimentionnel, comme on dit.

On y est unique, on y est unique… c’est vite dit ? imageons notre propos. Supposons, hein, supposons, que nous nous repérions… que nous nous repérions nous-mêmes. Par exemple, par un point unique et aisément visible, clairement identifiable de notre anatomie. Ce peut être le centre de l’iris de notre  oeil gauche, le milieu de notre nombril, la pointe de notre menton… disons le bout du nez ! comme les clowns, posons un point de rouge à lèvres au bout de notre nez. Charlemagne, Jules Grévy, Al Capone, vous, moi… un point rouge au bout du nez.

Eh bien, ainsi dûment situés par le bout de notre nez, je vous dis : DEUX bouts de nez (encore moins trois, quatre etc) ne peuvent se trouver en un même point de l’espace quadridimentionnel.

J’entends déjà les grincheux, les grommeleurs, les àquoibonistes ruminer qu’est-ce qu’on en a à foutre féchier ce con y nous gonfle… et pourtant c’est beau, non, cette unicité spatio-temporelle ?

Mais tiens voilà une objection ! les Esquimaux… quoi les Esquimaux ? eh bien ils se frottent le nez pour se dire bonjour (je vous avouerai d’ailleurs que j’aime bien me frotter le nez contre un autre, du moins si j’apprécie suffisamment sa propriétaire). Et voilà tout mon développement qui s’écroule : deux nez qui se frottent, d’abord se barbouillent de rouge ; mais surtout, surtout… se rencontrent dans l’espace-temps !

Ce n’est pas une mince découverte ; et puis c’est touchant.

Tibert