Marronnier, marronniers

Ce soir les journaux télévisés vous régaleront, comme d’hab’ en cette soirée d’une journée classée noire de chez Noir « dans le sens des départs » (d’où, les départs ?), de scénettes prises sur le vif et sur les aires d’autoroutes : « ah c’est dur c’est sûr, les bouchons, mais bon… on est en vacances gnagnagna…« , et autres dialogues convenus entendus ad nauseam.  Cinq-cents kilomètres de bouchons (« moins que prévus », avec une faute d’accord, note Le Parisien) et des bagnoles alignées comme à la parade sur les files de circulation, 5 mètres toutes les 30 secondes de temps en temps, et sous le soleil, évidemment. Le marronnier, quoi… ça meuble les JT.

Tout ça comme tous les ans à cause des locations « du samedi 13h au samedi 12 h » ou approchant. On est pourtant à l’ère internet, on peut covoiturer souplement, on pouvait il y a peu trouver un simili-taxi UberPop au pied levé, on vend sa vieille bécane sur www.labonneoccase.fr, etc… mais on ne sait pas négocier des locations du mardi 15 heures au lundi 18 heures. Ah si, chez Air-B-and-B ça se fait les doigts dans le nez, mais c’est une boîte américaine, chez nous on sait pas faire.

Pourquoi on sait pas faire ? parce que, eh fleur de nave, on veut pas faire ! du samedi 13 h au samedi 12 h ça fait pas de trou dans les rentrées d’argent : carton plein !! la saison touristique à fond à fond à fond. Laisser ma bicoque vide 36 heures ? vous rigolez ?

Bon, moi si j’étais le gouvernement je taxerais les loueurs qui font que du samedi au samedi. Ou je filerais une prime aux loueurs qui se décideraient à un peu de souplesse. Histoire d’en finir avec les bouchons, les marronniers sur les bouchons, les micro-trottoirs sur les aires de repos autoroutières…

…et, tiens, je m’aperçois que l’an dernier j’avais écrit à peu près la même chose. Comme quoi : premio ce pays est décidément indécrottable ; deuxiémo moi aussi je fais dans le marronnier, ça devient grave.

Tibert