Rosbif et traîtrise

Avant de passer à autre chose : si, supposez que, imaginons que monsieur Fillon sache QUI lui a gentiment fait le croc-en-jambe du Canard Emplumé, donné les infos juteuses et vicieuses qui ont scié, saboté sa campagne… supposez que ce soit dans le camp LR-Centriste que se cache le Judas, l’infâme… que ce soit une Grosse-Légume, ou un sicaire de ladite Grosse-Légume… que ferait-il, le dénommé Fillon ? une réponse possible, pas vraiment la meilleure pour le pays, mais bon, quand on en a gros sur la patate… serait de couler avec le navire, mais de faire en sorte que les traîtres aussi… je ne dis pas que c’est ce qui se passe ; je dis que ça expliquerait qu’il se cramponne, le candidat désigné, alors que ça sent la débandade, que les carottes sarthoises semblent cuites.

C’était notre séquence politique-fiction. Passons à autre chose : je lis dans un canard languedocien hebdomadaire, la Gazette de Montpellier, en gros sur la page de titre : « Futur quartier gare TGV : Et voici Saurel-City !  » (Saurel, c’est le maire actuel, NDLR).

Notez déjà que cette gare TGV est une grosse conn… ânerie : la gare actuelle est centrale, facile d’accès, très bien desservie : trop bien ! il fallait faire quelque chose… mais bon, tout le monde n’est pas intéressé par une gare bien située et facile d’accès, donc tant pis pour les Montpelliérains, ils se dém… brouilleront pour aller prendre le train à Pétaouchnock, dans une accueillante zone commerciale où fleuriront d’élégants et parallélépipédiques hangars de tôle peinturlurée abritant d’alléchantes et prestigieuses enseignes, la Halle-aux-Grolles, KiFringue, la Foir’Touille, SubHouais, etc.

Par ailleurs, au vu du titre, il devient urgent de rebaptiser toutes les communes de France où figurent les lettres « ville » : on remplace « ville » par « city », et wouuala ! c’est moderne ! Cityneuve-Les Avignon, Bellecity-sur-Saône, et je vous en passe des paquets comme ça. Il est vrai que « Saurelville » c’est d’un plat, d’un banal… c’est français ! on n’imagine pas qu’un TGV puisse arriver là-dedans.

Tibert

PS – Tiens, et votre compte TF1, qui ne sert à rien mais vous permet de recevoir des tombereaux de pub sur votre boîte de messagerie : « My-TF1« , ça vous a une toute autre gueule que « Mon-TF1« … comme ça, ça le fait !

 

Mon blog, Made for partaging

D’abord, juste un moment de piété hagiographique envers le désormais officiel-officiel du PS, Benoît H. Certains mal embouchés brocardent ses très modestes références scolaires : après le Bac’, une licence d’Histoire, et rien de plus… pffft c’est pas glorieux, clament-ils. Et  Le Monde de dégonfler avec zèle cette désobligeante rumeur, je cite texto : « Les engagements syndicaux et politiques précoces de Benoît Hamon ne lui ont effectivement pas laissé le temps de faire de longues études, puisqu’il s’est contenté d’une licence d’histoire à l’université de Bretagne-Occidentale à Brest avant d’entrer en politique comme assistant parlementaire du député PS Pierre Brana« .

Comme quoi, l’Histoire et l’hagiographie ça va bien ensemble 😉 Mais creusons… « entré en politique », Benoît, comme on entre en religion, ce qui n’est pas faux ! né en 1967, il doit avoir eu sa licence (Bac+3) à 20 ans ou 21 ans sauf parcours hors-norme, soit en 87 ou 88. Il est dit (voir Wiki) qu’il s’engage en politique à 19 ans, soit en 86 (les manifs contre la loi Devaquet). Et il est embauché comme assistant parlementaire en 1991… en fait de 88 à 91 il avait tout à fait le temps de se faire une petite Maîtrise d’Histoire – soit deux années après la Licence – voire plus. Mais c’est que ses engagements syndicaux et politiques précoces l’ont vachement accaparé ! faire de la politique ou étudier, il fallait choisir. Admettez qu’il a pas mal choisi, joué les bons chevaux, Benoît : Rocardien, Aubryste et tout et tout.

Mais bon, on ne va pas passer la journée là-dessus. Je voulais surtout réagir à l’annonce des initiatives parigotes pour avoir les J.O. de 2024… enfin de lointains et futurs J.O., si nous sommes encore là !  Outre que ça va nous coûter un bras en pure perte et mettre un bazar noir dans la région parisienne qui n’en a vraiment pas besoin, on en est réduits à regarder nos édiles lécher les bottes des anglophones, sous prétexte que leur langue est comprise partout. Ce qui revient à renoncer, nous, à défendre et populariser la nôtre, qui est largement aussi belle, et tellement mieux articulée ! « Made for sharing » disent-ils… nous voilà encore débinés – humiliés, quasiment – malgré nous et par des gens qui sont censés nous représenter. Ils ne seraient donc pas foutus, les étrangers, de goûter le charme d’un « Venez partager », « Paris pour le partage » ou similaire, éventuellement sous-titré en petit et en Rosbif juste en dessous (*)  ? ils utilisent nos rendez-vous, nos cul-de sac, nos ménages à trois, nos c’est la vie, nos et voilà, et ils seraient réfractaires à un ou deux mots de plus ? et le mot de Cambronne, ils connaissent ? au diable les J.O., en french in ze text.

Tibert

P-S : j’oubliais ! un article du Fig’haro qui fait débat, qui se discute, mais qui pose de vraies bonnes questions sans trop y répondre, d’ailleurs ; tenez, si vous voulez y jeter un cil, c’est ici. II cause de l’affaire Fillon, bien évidemment.

(*) ça se fait tous les jours – dans l’autre sens, évidemment – dans des milliers  de pubs de chez nous anglicisantes à souhait. Tenez, le slogan Nissan, par exemple, Innovation that excites, en anglais ça a tellement plus d’allure un Qashqai (avec la traduction en dessous : c’est obligatoire en principe, sauf pour le slogan des J.O. !).

Empilement de croix

J’ai sursauté à la lecture, sur Le-Monde-sur-Toile, d’un commentaire de lecteur, commentaire qui commentait la prestation de monsieur Fillon au journal du soir sur TF1 il y a deux jours.

Le titre de l’article du Monde : « François Fillon, se revendiquant gaulliste et chrétien, annonce trois chantiers... ».

Qu’avait dit verbatim monsieur Fillon ? [ contexte : on le cuisinait sur ses projets concernant la Sécu ] : « Je suis gaulliste… (euh) et de surcroît je suis chrétien…(euh) ça veut dire que je ne prendrai jamais une décision qui sera contraire au respect de la dignité humaine etc etc blah blah blah ».

Vous noterez au passage que la croix de Lorraine plus la croix du Christ, ça fait boucoup. Mais bon… et que disait ce lecteur en commentaire ? « Un président se DOIT d’être athée« . (Que pensez-vous de cette affirmation ? justifiez votre propos – vous avez deux heures). Mais non, ce n’est pas la dissert’ de philo du CAP de plomberie, je vais MOI vous le commenter, ce propos.

D’abord premio vous  aurez remarqué que Le Monde n’aime pas monsieur Fillon :  « …se revendiquant gaulliste et chrétien« … certes il a dit ça, mais pas dans le genre « écoutez-moi bien, c’est mon credo, ma ligne de conduite« .  Non, il s’explique sur ses projets pour la Sécu, et du fait qu’il est … et … il ne pense pas un seul instant à… : « moi je suis comme ci, alors j’agis comme ça« . Bon, Le Monde tord ici gentiment les dires du Fillon pour insinuer qu’il compte agir en étroit catho : c’est de mauvaise guerre, mais c’est la guerre, pas vrai ?

Deuxio, en démocratie laïque chacun a le droit de croire à ce qu’il veut – aux extra-terrestres, à la métempsychose, aux signes du Zodiaque – tenez, Mitterand en fin de vie en tâtait… – à l’homéopathie ou à la bonne Vierge, du moment qu’il n’emm… n’ennuie pas les autres avec et leur fout la paix. Bien sûr qu’un Président peut ne pas être athée ! c’est-à-dire fermement persuadé 1) qu’il n’y a pas plus de Dieu que de beurre dans une salade « Minceur » ; 2) que les religions, toutes les religions, sont des fables obscurantistes et nuisibles, à combattre. Monsieur Fillon a parfaitement le droit de croire au Petit Jésus, pourvu que ça n’interfère pas dans son action politique. Dommage qu’il en soit là ? certes, mais l’essentiel est qu’il fasse bien le boulot pour lequel il sollicite nos suffrages. De Gaulle était chrétien, il allait à la messe dans une des deux églises de son bled, et personne ne le lui a reproché.

Ceci étant – je ramasse les copies – je ne peux m’empêcher de vous citer itou une autre intervention d’un lecteur du Monde sur le même article, parce que je le rejoins cinq sur cinq : moi j’ai cru entendre, lors des débats de la Primaire de la Droite et du Centre, les paroles d’un homme, enfin un, qui nommait nos maux, un homme décidé à renverser la table, à remettre sur pieds notre démocratie, à la rendre vivante, lisible et juste. J’ai vu sur le site de TF1 un candidat bien propre sur lui et habile débatteur. Décalage… tenez, ce qu’écrit le lecteur qui signe « Un babouviste » (*) – doctrine dont je ne me revendique point :

« C’est quand même pathétique un tel programme. Il ne vit pas dans le même monde que nous cet homme. Le peuple demande une révolution institutionnelle, économique, sociale et politique et il nous propose cela ?!!!!!« .

… fin de citation.

Tibert

(*) c’est à dire se référant à Gracchus Babeuf, une icône de la Révolution de 1789. Si vous voulez en savoir plus

Déclaration au vide

Il est évident que, et nous le savons tous, les diverses chapelles traditionnelles d’extrême-gauche, groupies de Feu le barbichu  Léon Davidovitch T., tentent et vont tenter de se mêler aux candidatures des Présidentielles : tribunes de propagande « gratuites », horaires de grande écoute à la téloche, pour des topos que nous connaissons par coeur, phrases convenues mille fois entendues, « travailleurs-travailleuses, le grand capital gnagnagna… aucune illusion… lutte…  grève générale… blahblahblah » et je vous fais grâce des tartines qui vont avec. Madame Arlette, du très discret groupe Lutte Ouvrière, y excellait, une vraie présence ! et tous les 7 ans on se régalait de ses prônes attendus, réglés comme du papier à musique, un peu comme on se plaît à revoir et ré-entendre inlassablement le regretté  😉 Mike Brant dans « C’est ma prière ». En même temps on la regardait vieillir… 7 ans, 14 ans, 21 ans… ça marque ! enfin, toute une époque.

C’est, ces temps-ci, monsieur Poutou, successeur médiatique d’ O. Besancenot,  qui doit s’y coller pour le NPA, une autre chapelle du même gourou barbichu ; il bosse pour réunir ses 500 signatures, ce sera dur. Et puis il fait des interviouves, bref il essaye d’exister médiatiquement, c’est du boulot. Au Huffington, dernièrement, il a repris ses thèmes inoxydables et bien huilés, les assaisonnant de considérations de politique actuelle : le programme de monsieur Fillon lui fait souci, on peut l’imaginer… allez savoir, si par extraordinaire c’était Fillon et non pas Poutou qui était élu, hein ? et de nous sortir :

« D’une certaine manière, quand on dit qu’on vire 500.000 fonctionnaires, qu’on augmente le temps de travail ou qu’on repousse l’âge de départ à la retraite, c’est une déclaration de guerre« .

Et c’est là qu’on se demande :  à qui ? à qui la déclaration de guerre ? pas à monsieur Poutou, tout de même ? « Poutou, combien de divisions ?  » aurait pu demander Joseph Vissarionovitch D., Feu l’ennemi juré de Feu le barbichu susnommé… car lorsqu’on déclare la guerre, on le fait contre une entité identifiée, qui porte un nom, non ?

Bref selon monsieur Poutou, en voulant réduire les pléthoriques  effectifs de la fonction publique de 9,3 % (*) (s’il y arrive, il va en rester tout de même presque 5 millions, ça devrait largement suffire aux fonctions régaliennes et autres tâches pas régaliennes du tout mais qu’on ne veut décidément pas confier à de vulgaires salariés « ordinaires », fi donc ! ) monsieur Fillon « déclare la guerre ». La guerre à … ? à qui ? aidez-le à se trouver un ennemi.

Tibert

(*) On comptait récemment 5,4 millions de fonctionnaires. A la mode Fillon, il en resterait donc 4,9. Ce que monsieur Juppé, qui maîtrise farpaitement notre langue, qualifiait de « tout juste pas possible » – en français, ça se dit d’un mot : « impossible« , qui n’est pas français, comme on sait. Douloureuse contradiction ; tandis que « tout juste pas possible« , ça c’est du français !