L'aprèm' au stade

Une de mes vieilles lunes fera l’objet de ce billet, vieille lune titillée par cet entrefilet dans Le Monde à propos des heures d’enseignement, que not’président, qui couvre décidément tout le spectre de l’action politique, du Nord au Sud et d’Est en Ouest sans laisser de trou, envisage de raboter (pédagos mes amis, pas de coquille ici, ce n’est pas « rabioter » et le « i » ne fait pas défaut).

Eh oui, simple mais efficace ! comment supprimer – le mot est dur – des fonctionnaires de l’Educ’Nat’ sans que le décor ne fasse pas trop pauvre ? certes il va quand même en rester plus d’un million, excusez du peu, mais bref… on ne peut pas rogner sur les élèves, ça vient comme ça vient ! on ne peut pas faire des classes à deux étages comme les TGV de dernière mouture, l’architecture des CES Pailleron ne le supporterait pas ; alors ? alors ? bon sang mais c’est bien sûr, diminuons les heures d’enseignement !! génial, Président !

Bon, le mécanisme de base de la pédagogie (la répétition) va un peu en souffrir, mais il me souvient avoir avalé Pythagore (« Le carré de l’hypoténuse bla bla bla ») des dizaines de fois dans mon cursus scolaire, alors que 3 ou 4 fois, hein, et c’est plié. Mais c’est là que se lève ma vieille lune, on va enfin, peut-être, en profiter pour moins bourrer le crâne de nos chères petites têtes blondes.

Nos voisins allemands, anglais et j’en passe, voient leurs gosses étudier le matin, et faire du sport (vous avez bien lu : du sport) l’aprèm’ !! oui, après le déjeuner on ne leur en remet pas encore une couche, à ces chers petits oiseaux, endormis, saturés, énervés, la tête ailleurs. Et de citer opportunément le proverbe teuton : « Morgen Stund’ hat Gold im Mound » (*), qui ne fait pas recette chez nous, où la grasse matinée est une institution.

Et, surprise, ces méthodes teutonnes ou rosbiffes fonctionnent ! leurs gosses ne sont pas plus ignares que les nôtres !! Ils ont au moins autant de prix Nobel. Vous le croyez, vous ?

Donc, courage, Président, poursuivez, rabotez, rabotez les heures d’enseignement, surtout l’après-midi. Avec un petit bémol tout de même : il faudra faire une exception pour les profs de gym’, ces malheureux profs de gym’ dont tout le monde se fout dans notre beau pays de forts en thème.

(*) « L’activité matinale a de l’or dans la bouche » – notre proverbe  » L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt » en est un équivalent passable.

Faute de goût

Un article assez comique dans le Monde, à propos des gros requins blancs en costard-cravate-éventuelle qui sont censés faire des affaires (souvent sur notre dos, d’ailleurs) à London. Car quoi, l’ignorerions-nous? ploucs que nous sommes, la finance se fait et se défait à London. Donc ces messieurs prennent le « CityJet » le matin à 7 heures comme nous prendrions le bus !! oui mâame Michu !! vous le croyez, vous ? Dallas, ton n’univers impitoyaaa-able, c’est du pipi de chat à côté de ces golden rapaces, ces killers, ces…

Bref les mots manquent à lire cet article racoleur, convenu, bourré de clichés, et qui de plus fait une grosse erreur : je cite « Les boutons de manchette affichent un discret « Please return to Tiffany », les chaussures John Lobb ou Weston complètent l’uniforme. » Eh oui, journaliste de mon coeur, le voilà l’os dans le pâté : les chaussures Weston – belles grolles, d’ailleurs – sont bien françaises, et malgré toutes les tractations confidentielles et feutrées des bidouilleurs bancaires en costard, Mittal n’a pas encore acheté la marque (encore moins racheté). Donc, messieurs les zomdaffères chaussés de Weston, vous vous croyiez au top, vous voilà ringards de chez Ringard, chaussés de croquenots français !! autant dire des charentaises. Chocking, quelle faute de goût, vous allez vous faire virer du salon VIP.

L'accent perdu de la delivrance

Anglicisme (rosbif-isme) chéri des z’informaticiens, au même titre que « adresser » (il faut adresser ce problème de toute urgence) et « pluguer » – prononcez « pleuguer » – (y a qu’à se pleuguer sur la DLL machinchose), délivrer étend ses ravages. On délivre à tours de bras.
Même les journalistes généralistes délivrent,et il ne s’agit pas d’Ingrid Betancourt, hélas, mais « d’une cuisine étonnamment contemporaine » : voir le Figaro du jour, tout frais.

Journaleux, délivrez-vous des anglicismes stupides !! y a les mêmes mots chez nous, mais hélas ils n’ont pas le même sens… alors, un poil d’imagination ? hein ? ou un soupçon de rigueur lexicale ?

– PS : Pluguer ? enficher est pile-poil le bon mot, brancher sera plus vague, ou alors connecter…

Adresser ? ah ah !! traiter me paraît jouable, mais on peut utiliser résoudre, considérer, ou, horreur, utiliser des postpositions ! s’occuper de, par exemple, qui traduit parfaitement « address » avec 2 d, eh oui.

Délivrer, enfin ? « to deliver » chez les Rosbifs = fournir ! Eh oui, donc sur notre exemple, le chef cuisinier « fournit une cuisine… » ouais, pourquoi pas ? mais « élabore », « produit », « crée » … il y a du choix !

Allez, la délivrance est proche !! 

Le CD en fête, et mon porte-monnaie en berne

Le CD a 25 ans, eh oui ça ne nous rajeunit pas. Fêtons donc dignement cette petite galette, taxée indûment chez nous (achetez vos CD vierges à l’étranger si vous pouvez, c’est à des prix plus raisonnables pour des bouts de plastique métallisé) ; mais poussons encore un vigoureux coup de gueule contre l’arnaque qui consiste à vendre des 18, 20, 23 euros un truc qui a déjà été vendu en vinyle, re-mastérisé, amorti depuis des lustres, bref un truc qui devrait se vendre, auteurs et interprètes une fois payés, au grand maxi 7 à 8 euros, et je suis généreux.

Il est donc bien évident que le plus honnête de nos citoyens rechigne à raquer, parfaitement conscient qu’on l’arnaque. Donc, messieurs-dames de l’édition phonographique, ne vous en prenez qu’à vous-mêmes si moult copies illicites circulent : c’est humain, et c’est quelque part un juste retour des choses : le coup de l’arroseur arrosé, en quelque sorte.

Un peu de haine

Devant fermer pour quelque temps toutes mes écoutilles z’informatiques, ce petit billet est là pour dire simplement à tous les connards, les mafieux, les magouilleurs, les escrocs, les malfaisants, les ratés vicieux, les fourbes, les enfoirés logés au Kamchatka, aux USA, en Chine, aux Iles Caïman, aux Galapagos, en Belarus, et qui m’envoient tous les jours 50 mails débiles, malveillants, bourrés de virus, fourbes, pour que je leur donne mon numéro de carte Visa, que je pollue mon ordinateur, que je prétende agrandir mon pénis, bouffer du Viagra à tous les repas, acheter des tonnes de montres à 2 balles : bref ce petit billet pour leur hurler un violent cri de haine, et leur décocher un vigoureux bras d’honneur.

Parce que, rouvrant bientôt mes liaisons, je devrai nettoyer toute cette merde lamentable.
Bon, je sais, ça ne sert à rien, mais ça soulage.

Et la marque de mes chaussettes

Bonne nouvelle pour nous les européens, nous allons devoir donner encore plus de gages de bonne conduite à nos amis ( !! ) américains : voir cet article.

Il est en effet clair que la menace terroriste s’est dangereusement accrue sur le territoire des USA, nécessitant moult mesures plus restrictives : le train de banlieue de Madrid, les attentats du métro londonien, les projets londoniens encore, dernièrement cette alerte sur le Luxembourg…

Bon, une seule solution s’impose devant ces intimidations, la réciprocité, et peut-être qu’enfin nos messieurs-dames de Bruxelles, une fois, auront le courage de mettre en place des mesures de rétorsion. Car qui nous dit que tous ces attentats récents en Europe ne sont pas commandités ou exécutés par des résidents des USA, par exemple ces braves hommes d’affaires yankes ?? alors, un peu de cran, à la Commission, si vous refusiez enfin de vous aplatir ?

Chanteurs de rue

Ma vieille mère égrenait aujourd’hui ses souvenirs de l’occupation. C’était essentiellement des épisodes de sa vie à l’époque, à Melle – Deux-chèvres, ville célèbre pour une troisième. Et, parlant des soldats allemands qui y tenaient garnison : « en tous cas, on pourra dire ce qu’on veut des soldats allemands, mais qu’est-ce qu’ils chantaient bien ! on les voyait descendre la côte (celle qui va du centre du village à la route de Limoges, NDLR) tous les jours en chantant ».

Evidemment, « Heilo, Heilo » comparé à « avec l’ami Bidasse » …

Faisons court !

Après avoir suggéré d’envahir nuitamment Monaco un jour de fête nationale, je me trouve en un lieu privé de liaison ADSL ; d’où le caractère très laconique de mes billets !! Des billets en liaison modem à 38 kilobaud, ça se doit d’être bref.

Bref donc, dis-je, et pour prendre une image, si Balzac avait disposé d’un tout petit crayon, nous nous en souviendrions aujourd’hui comme un des maîtres de la nouvelle… le Père Goriot en 6 pages. Comme quoi, à quoi ça tient, hein, le génie littéraire : à la fourniture ou pas de crayons en nombre suffisant.

Pas joli joli

L’OCDE a élu 3 sites où le fric avec un grand F peut engraisser à l’aise et à l’ombre, à l’abri des emmerdeurs du fisc, de la justice, des lois et de la morale : Lichsteintein, Andorre, Monaco.

Nous Français sommes cités deux fois sur trois pour ces verrues nauséabondes, dont une fois à nous tous seuls : Monaco. Cette encoche, ce pâté sur notre carte, cet anachronisme immoral, cette incongruité, ce machin que De Gaulle, à la Libération, avait envisagé de récupérer manu militari, idée que finalement il ne put réaliser, pour d’obscures raisons.

Nonobstant la sympatique figure d’Albert (oublions les z’épisodes paparazziesques des 2 soeurs Grimaldi), ce rocher est une verrue, et le fait que le fric y soit aussi nauséabond ne nous fait pas honneur : que tous nos gouvernements, gauche et droite indistinctement, se soient compromis à protéger et laisser perdurer cet état de faits est assez infect.Gageons que « quelque part » ça les arrange…
Faisons oeuvre morale, réapproprions-nous Monaco : il y aura du beau linge à la mer.

Azertyuiop

Tout le monde sait que le célèbre « QWERTY » des claviers de machines à écrire – AZERTYUIOP chez nous, une fois traduit – est une disposition étudiée, alors que ces machines étaient purement mécaniques (clac clac clac, driiing retour à la ligne brrrm clac clac clac) pour éviter de dactylographier trop vite : les tiges porteuses des lettres en relief s’emmêlaient alors trop facilement. Bref cette disposition des lettres ralentissait à dessein la frappe, évitant ainsi des ennuis mécaniques.

Bien évidemment au temps des claviers d’ordinateur ce souci des tiges qui s’emmêlent n’a plus de sens ; reste que personne n’a jugé utile de redéfinir une disposition plus « rapide » des lettres.

Me tapant hier, au volant de ma tuture, un quatre cent vingt huitième rond-point dans ma belle ville, pour me rendre d’un point A à un point B, non desservis proprement par un tram, un bus, un métro – démerdez vous, ou prenez votre vélo, mais il pleuvait -bref virant encore et encore, inlassablement, à vous donner le tournis, autour de ces foutus rond-points, l’un d’eux me frappa par sa disposition vicieuse : on avait fortement déporté sur la droite (merci not’maire !) le centre du rond-point, et rétréci l’issue diamétralement opposée, d’ailleurs bordée de trottoirs fort hauts ; ce qui obligeait à ralentir très largement au dessous des vitesses imposées en agglomération, même au droit d’une école !!

En somme, le rond-point à l’anglaise, ralentisseur vicieux (et surtout celui-là) c’est l’AZERTYUIOP – ou plutôt le QWERTY – de la circulation en ville ; rendons grâce aux Rosbifs de cette belle innovation, au même titre que la Vache Folle et la toute récente fièvre aphteuse, soigneusement concoctée par un laboratoire de biologie animale.