Divers sons de cloches en forme de glas

Cette histoire se passe au 21ème siècle : GPS, satellites, radars avec prunes automatiques, ADN péremptoire, police scientifique… un poil de nez, que dis-je, un poil de nez !  vous exonère ou vous confond. Une époque fantastique où l’on s’occupe activement de simples scooters volés, avec des résultats brillants. Mais… dans les Combrailles, à l’Ouest de Clermont-Ferrand, rien de nouveau : pire que Gregory dans la Vologne en son temps, c’est un mystère insondable, une énigme à faire sécher Sherlock Holmes lui-même, qui pourtant ne disposait pas des tests ADN : un éleveur « bio » annonce qu’il plie bagages, écoeuré par la haine anonyme, malfaisante et destructrice.

Allons-y d’un petit éclairage sur ce sujet, qui mérite qu’on en dise deux mots, et le Figarôt du matin de nous les dire : « Ecoeuré, l’éleveur bio du Puy-de-Dôme jette l’éponge« . Dame, « on » lui envoie des petits cercueils, « on » menace de violer et tuer sa fille, « on » lui bousille son troupeau, « on » lui brûle sa grange… bref « on » lui est hostile, mais qui « on » ???  damned, sale affaire, comme disait le commissaire Velet à l’adjudant Tifrice.

Bof… encore un épisode de la France Profonde, direz-vous. Le courrier des lecteurs dudit Figarôt, sans surprise, tartine sur « minable », « quelle impuissance », « que fait la police », « les honnêtes gens ne sont pas protégés », « quelle honte ce recul devant la haine… » sauf un ou deux lecteurs, dont l’un commente benoîtement et tout en finesse : « Renseignez-vous : éleveur bio mais militant anarcho-gaucho de la Cimade« .

Ah ? voyons-voir, voyons-voir… effectivement, effectivement, divers sites Web traitent du sujet, plusieurs comités de soutien à cet agriculteur militant, bio et persécuté se sont constitués… pour résumer, cet article de « sardegna.canalblog.com » semble assez fouillé et complet sur l’historique et les protagonistes de cette affaire.

C’est qu’en fait les racines de cette haine et de ces délits ne sont pas seulement de vieux problèmes de convoitise sur le pré à Jules ou les vaches de la Paulette. Il peut y avoir derrière ça de tout autres ressorts : du racisme, des haines politiques. Cet homme, outre qu’il n’est pas des Combrailles (il est de Gap, autant dire d’une autre planète), a une boucle à l’oreille, c’est un « militant anarcho-gaucho » : et voilà, il milite ! à gauche ! et pas seulement aux Jeunes Agriculteurs…

Bref : l’Auvergne vaut mieux que ces mochetés, et on ne comprendrait pas que la Justice ne fasse pas tout son boulot pour trouver les coupables dans cette affaire, qui paraît plus fastoche que le vol d’un scooter. Mais ce ne serait pas la première fois que ça s’évanouirait tranquillement, comme ça, un enterrement en douce, faute d’énergie, par négligence… Il me souvient qu’en Grande Brière, il n’y a pas si longtemps, des faits similaires se sont produits : voyez cet article de l’Express : « Western en Brière« . On avait désigné « les chasseurs ». C’est vague, « les chasseurs », et c’est loin, la Grande Brière.

Voilà : le traitement de l’info, tout nu. Au Figarôt, un compte-rendu archi-schématique et simplet – mais, soyons justes, pas mensonger, et qui caractérise correctement les faits délictueux. Ailleurs, des détails, des éclairages, mais faut fouiller, faut fouiller… pas rester en surface.

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