Crime à la Bratwurst

La grand-mère de ma louloute a connu son mari à quelques kilomètres de chez elle, en moyenne montagne de Haute-Loire : des coins magnifiques et maintenant paumés, chemins vaguement goudronnés où l’herbe prend ses aises. Mais il y avait du monde au début du siècle antérieur, des trains un peu partout (prospèrent maintenant, là aussi, les herbes folles entre rails rouillés et traverses pourries), des carrioles et des chevaux, ou des bœufs, pour tirer les carrioles, ou bien à pied, pardi ! On allait à l’école à pied… et on y apprenait vraiment à lire, écrire et compter.

J’ai connu ma louloute grâce au train Bordeaux-Paris. Six-cents kilomètres, tout de même.

Mon fils fréquente à Singapour, ma fille à Los Angeles.

Tout ça pour dire que – ce n’est pas un scoop – les distances ont rétréci (*).

Nos immigrés par vagues ont reproduit ce schéma d’élargissement : les Européens d’abord – fastoche ! – ceux du bassin méditerranéen ensuite, maintenant l’Afrique Noire francophone, les Asiatiques… on ne pourra pas aller chercher beaucoup plus loin, c’est ça qui rassure.

Et puis chez nos voisins d’outre-Rhin, ce sont principalement les Turcs – faute d’Afrique germanophone, ou si peu – qui ont tenté leur chance, sont venus bosser, vivre. Et si nous Français avons « assimilé » le couscous, les kebabs fleurissent, si j’ose dire, en Allemagne.

Mais le Premier Ministre turc, M. Tayyip Erdogan, lui, dont moult concitoyens vivent et prospèrent en Allemagne (et en Auvergne, tiens !) estime (je cite) que « L’assimilation est un crime contre l’humanité ». Placé dans le contexte de polémique actuelle avec la Chancelière Angela Merkel, ça signifie que le Turc qui s’installe en Allemagne a vocation à résister au milieu ambiant, conserver son mode de vie, se battre contre toute « assimilation » (nous dirions aussi intégration) par la nation allemande.

Crimes contre l’humanité : notre Wikipedia quotidien nous en donne une définition précise. L’extermination des Juifs entre 1933 et 1945, par exemple. Ou le Pol-Potisme au Cambodge. Ou le Rwanda des Hutus et Tutsies. Comparons les degrés dans l’horreur… il y a crime contre l’humanité si des actes criminels sont perpétrés « dans le cadre d’une attaque généralisée ou systématique dirigée contre toute population civile et en connaissance de l’attaque« . Un Turc résidant en Allemagne, qui souhaite ne pas vivre en sourd-muet, s’habille donc à l’européenne, se tape des BratWurst mit KartoffelnSalat, apprend à parler la langue du pays, ce serait donc quasiment Auschwitz ? génocidesque ? l’âme turque massivement et systématiquement massacrée par la BratWurst ?

Je ne sais pas qui a dit (c’est peut-être moi, et donc c’est une citation historique) : « L’intelligence, c’est la capacité d’adaptation au réel ». C’est quelque peu réducteur, certes, car l’intelligence, c’est aussi la capacité à établir des connexions. Mais bon… le refus de s’adapter au réel, aux conditions ambiantes, c’est en tous cas, sinon une condamnation à disparaître, tels les dinausores, du moins et très clairement, une preuve de connerie.

(*) mais il y a toujours aussi peu de place pour les bras et les jambes en avion, du moins en classe « éco » : Paris-Singapour, on a le temps de s’en apercevoir !

Casse-toi, casse-toi, pauvre Oscar !

Il est de ces tartes à la crème meringuées, de ces pièces montées ruisselantes de crème patissière et de caramel que, malgré toutes vos préventions, vos réticences, votre conscience d’agir en gogo, vous ne pouvez vous empêcher de goûter, ne serait-ce que des yeux. Ainsi des Césars et Oscars – Molières, Victoires etc… – lointains cousins un peu ridicules, vieillots, pitoyables mais attendrissants.

D’abord il y a « nominé » !! ah, nominé… stupide, moche et vaguement porno. J’ai glosé en son temps sur le terme, n’y revenons pas, ce serait lourd. Et puis les bons mots de Monsieur Loyal, les larmes de ces dames, les « Je remercie l’équipe technique, sans qui… », « Je dédie cet Oscar (ce César, ce Molière…) à untel, sans qui… ». Bref, ces embrassades de toute la profession, du sérail, des Happy Few – mecs fringués en tristes pingouins obligatoires, nanas en tout ce qu’on voudra, waaaouw, quel décolleté, pourvu qu’on les remarque – sont revenues, telles les cigognes en Alsace, et on nous en tartine plein les pages Web.

Disons-le tout net : qu’une actrice française, 50 ans environ après Simone Signoret pour un opus obscur et vite oublié, ait obtenu un Oscar de premier plan, on s’en bat l’oeil joyeusement. Soyons clairs : à l’aune de la qualité des productions cinématographiques états-uniennes, ne pas être primé relève du normal, voire du souhaitable ! Je ne sais plus quel homme illustre déclarait : « Quand mes adversaires applaudissent, je me demande quelle connerie j’ai bien pu dire. » Eh bien, grosso modo c’est ça… ne sont pas en cause les compétences professionnelles des industriels du cinéma amerloque ; non, ils sont absolument excellents, très pros, etc. C’est justement que ce sont des industriels, là où l’art (le 7ème, dit-on) exigerait une autre approche.

Bref, ça aidera les producteurs de « La môme » à rentrer dans leurs sous, c’est toujours ça de gagné.

Mais vous attendiez peut-être de ma part un commentaire sur « casse-toi, casse-toi, pauvre con » ? Vous allez être déçus.

Un, c’est indigne d’un Président de s’exprimer comme ça, cet homme qui est supposé incarner blablabla…

Deux, le type qui d’emblée le tutoie et lui balance une insulte est d’une grossièreté inacceptable ; un doigt d’honneur n’eût pas été plus ignoble.

Trois, un homme bassement insulté qui réplique, c’est humain, normal. Notre Président a la réplique verte et facile ? eh bien ça change des cadavres grisâtres que nous avons pu connaître auparavant.

Quatre, j’admire la manière dont la réplique est partie, calme, souriante, lisse : quasi un aparté dans la foule.

Cinq, il y avait bien évidemment les Grandes Zoreilles de la presse pour faire monter la mayo. Eh bien, elle est réussie, la mayo. Vous êtes contents, ça mousse bien ?

Poussières dans l'oeil d'Europe

Il y a quelque temps je glosais sur la morale et salutaire mesure qui eût consisté à réintégrer à la République Française – manu militari au besoin – la Principauté de Monaco, micro-état non pas d’opérette, mais nuisible, moche, surbâti, abri d’un tas de personnages plus ou moins recommandables et surtout de beaucoup de fric pas avouable. Je m’époumonais en vain, car il semble qu’Albert, monarque par ailleurs d’allure fort sympathique, règne encore sur ses 2,02 km2. (*)

Même motif, même punef’ pour le Liechtenstein, qui joue pour les Allemands et Autrichiens le rôle de Monaco par cheu nous : excellente planque à fric, donc. Le problème se pose, de savoir si c’est l’Autriche qui récupèrerait les 160 km2 de ce confetti d’Europe, ou la Suisse ? car c’est un état-sandwich, une belle part de fromage bien crémeux entre les deux tranches de pain austro-helvétique. Configuration identique donc à celle d’Andorre, belle tranche pyrénéenne entre la France et l’Espagne, paradis du pastis et des cigarettes à bas prix…

Configurations bien différentes donc : Andorre et le Liechtenstein posent bien évidemment des problèmes de découpage, alors que San Marin (61 km2), le Vatican (0,44 km2) et Monaco ne sont que des kystes facilement résorbables. Mais ici, basta, nous sommes en train de faire de la topologie, ça devient abscons.

La topologie de l’Europe est ainsi trop souvent présentée de manière schématique : l’Union Européenne a ses petites verrues, que l’on perçoit mal. Voyez cette carte : pas trace de Vatican, de Monaco, de Liechtenstein ; Andorre y est une tête d’épingle. Seule verrue vraiment perceptible à l’oeil nu, en plein milieu, quasiment provocante : CH – la Chuiche.

(*) N’arrondissons surtout pas : 2,02 et non pas 2 ! il y tient, Albert, à ces 0,02 : c’est 20.000 m2, 2 hectares donc : de quoi construire un tas de bâtiments soigneusement empilés. Et si ça se trouve, c’est 2,0234 : on va pouvoir agrandir les WC.

Un peu plus circonspect, le circonflexe !

Tintin sur la côtePour détendre l’ambiance : cet entrefilet mignon de VSD, canard que je ne lis point mais qui est arrivé au bout d’une série de navigations hyper-textuelles plus ou moins hasardeuses : il s’agit d’une gouache originale de « Tintin en Amérique », que je me paierais bien, d’ailleurs, mais à ce prix… mais bref, là n’est pas notre propos. Ces blaireaux ayant cuisiné la page Web pour qu’on ne puisse en recopier le texte, je me fais moine copiste : « … prix exceptionnel de 300.000 euros. C’est la première fois qu’un dessin d’Hergé est mis aux enchères à ce prix. C’est même la première fois qu’un original de BD atteint cette côte« .

Je vous laisse imaginer, quand l’original atteignit cette côte : était-ce la côte d’Emeraude ou la côte de la gare ? à moins que plus prosaïquement ce ne soit la côte de boeuf que Tintin se bâfre sur ladite gouache : Milou, c’est un nonos.

Moralité : côte cote, ma poule, ce n’est pas pareil…

Je me souviens, très très en vrac

Le Fournas

Sainte-Claire Deville

Lou souleou bâtiments gris pouilleux célibataires La Duranço

La piscine P. et sa galerie pour se languir de l’eau

Le raidillon vers l’usine au ras de la corniche

Le stade André Grabinsky les jours de foot il y avait une buvette

Le Jas où était-ce le Jas ? s’appelait-ce le Jas ?

Libérez Messali le premier tag sur le flanc du château d’eau

L’avenue P. ses platanes dépouillés à pied avec mes galoches pour aller à l’école, trois-cent-cinquante mètres au bas mot

Odette qui m’a appris à lire sous l’auvent de l’entrée

Le terrain d’aviation au bout du plateau

L’abbé Plume l’église ocre

Adrien Badin qui était donc Adrien Badin ?

L’hôtel Villard la Nationale de Marseille au dessus de la cité

Le Mistral la poussée les sifflements du Mistral glacial ciel bleu bousculé

Franchironnette là-haut quel drôle de nom

La Sada autant dire la supérette les cornets-surprise

Les avions-tracteurs gris fer lâchent le câble au dessus du terrain dans un premier passage avant de se poser

Marie-Thérèse menue si émue éloquente et muette

Le coiffeur champion de pétanque Chastillon quel accent !

Miroir-Sprint pour attendre son tour Bobet VanStenbergen le Tour que de commentaires

Au Pied Mignon de Sisteron comment s’appelait-il le pied ?

Monsieur Duvierre et Mme Cartier ABCABCD

Alain Fau mon poteau une flèche pas Guillaume-Telliène du tout

Sa mère toute menue sa papèterie-livres et l’arrière-boutique

Les bancs de béton de la corniche que ne disait-on pas des couples amoureux sur les bancs de béton de la corniche ?

Le boulanger Queyrel les fougasses au sucre et aux anchois

La rumeur de l’usine

Les parties de pétanque sur la place P.

Le chanoine Corriol, Mala mala est mala mala mala mala

Montfort simple et beau sur sa colline bien avant l’autoroute

Le bistrot Stratos pas assez classe populaire, en somme

La mercerie-journaux Boghossian il y avait des pelotes de laine

L’avenue Balard vers le terrain au bout

La pétanque dans la cour à la récré « tu parles poinnntu »

La corniche le soir la rumeur les lumières en bas

Le gravier brûlant de la piscine les planeurs sifflant au dessus l’eau séchait à vue d’oeil sur les cailloux

Les panaches de la grande cheminée

L’odeur du chlore le matin

Les planeurs sur les Pénitents, les Pénitents justement

Le directeur Baraton le jardin du directeur

La 403 de Guien le sous-directeur

Les cigarillos du chauffeur voilà j’ai oublié son nom ah si Bernard Mary  Le col de Venelles envie de vomir je ne suis pas sûr du col mais de l’odeur de la Traction et des cigarillos

Only you Les jupes-corolles et Autumn leaves

Ansaldi le photographe photo dérobée

Le pépé Ricco, pas Le Mocco et sa pipe

Le Barasson avec un seul R ou deux le pendant du Fournas

La descente de la gare à fond à fond sur mon vélo rouge

Et ce même vélo à travers les sentiers caillouteux du bois de la piscine

La chaleur le cagnard sur le bois de la piscine le terrain d’aviation tout au bout le talus et les vélos par terre.

Nota : ça ferait du Georges Perec, avec des « Je me souviens de… », « Je me souviens que… ». Perec c’est beau ; moi c’est juste pour moi. Si vous reconnaissez quelques items, vous en reconnaîtrez beaucoup. Vous avez donc vécu là, vous aussi : écrivez-le moi, si ça vous dit.

Ritournelle républicaine (rengaine, refrain…)

Je m’énerve, ça me braque, et c’est plus fort que moi : chaque fois que j’entends parler d’un élu à deux casquettes électives, je vois rouge. C’est ma fixation névrotique, mon déclencheur de vapeurs. Du style de Joe Dalton quand il entend prononcer le nom de Lucky Luke.

Bon sang, mais c’est quand même simple : le gus ou la nana qui a demandé à être élu, et se trouve élu, il l’a voulu, ce poste, pas vrai ? Il a même pleuré et serré des mains pour l’avoir, y compris sur les marchés. Bon, il l’a… appelons ça une « mission », ça fait plus noble, ça le fait mieux. Il est payé pour, oui ou zut ? ça correspond à un travail, pas vrai ? en principe, oui. Alors, de quel droit ces mêmes gus ou nanas peuvent-ils aller se présenter, la gueule enfarinée, à une autre élection ? Ils ne savent pas ce qu’ils veulent ? ils veulent faire député, et puis non, c’est pas ça, finalement ils voudraient faire maire !!

C’est qu’ils s’ennuient au bureau ? leur attachée parlementaire est pas assez gironde ? les frites sont trop grasses à la cantoche ? Ils en ont marre des cocottes en papier ? Soit, alors allons-y pour maire. Tout le monde a le droit de se tromper, il n’y a que les imbéciles qui ne changent jamais d’avis (*).

Mais voilà-t-il pas que le gus / la nana qui vient de se décider pour être élu maire, reste député ou sénateur !! C’est profondément immoral :

– ça prend la place d’un autre. On vous dira « oui mais, le maire, il délègue à son Premier Adjoint quand il est à l’Assemblée, ça marche comme ça…  » ; bien, mais dans ce cas, votons pour le Premier Adjoint comme maire, et ça libère une place. Et c’est plus honnête. Et ça fait 2 vrais mandats. Et un chômeur de moins.

– « Les petites communes, c’est un boulot léger, c’est compatible avec député / sénateur…  » : soit, sans doute, certes, peut-être, admettons que les communes de 800 âmes nécessitent peu de travail, donc suivons le raisonnement ; on peut supposer que député ou sénateur aussi, comme ça on obtient un temps complet ? c’est ça ? ça explique le peu d’assiduité des députés sur les bancs de l’Assemblée à certains moments : ils sèchent leur boulot à l’Assemblée parce qu’ils sont dans leur petite mairie à discuter les menus de la cantine scolaire. Tant pis pour ceux qu’ils représentent à l’Assemblée.

– député ou sénateur, c’est assez bien payé, et je ne parle pas des à-côtés ! Tiens, ce soir dans Le Monde, le député-maire d’Aulnay-sous-Bois (80.000 habitants) est en vedette, rapport à une obscure indemnité Assedic qu’il touche… eh bien laissons de côté cette indemnité, on s’en tape ; l’article annonce que ledit personnage touche mensuellement 11.000 euros environ, soit 4.000 comme maire (pas mal, quand même !!) et 7.000 comme député. Chacun de ces 2 boulots permet de joindre confortablement les 2 bouts, pas vrai ? alors, les 2…

– Et puis un mandat électif c’est un honneur que le peuple français vous fait : en demander un deuxième, c’est bouder le premier : c’est grossier au possible.

(*) Phrase ambigüe !! ainsi formulée, on peut y comprendre ceci : ne jamais changer d’avis est attribué aux imbéciles, et à eux seuls ; changer parfois d’avis n’est, en revanche, pas caractérisé comme le fait exclusif des non-imbéciles ! Donc… changer parfois d’avis ne prouve pas qu’on n’est pas un imbécile.

Petit exercice de logique – trouver une formulation plus claire, stipulant que : ne jamais changer d’avis indique qu’on a affaire exclusivement à un imbécile ; sinon c’est obligatoirement un non-imbécile.

Toul Bib' blues

C’est dimanche sur Clermont-Ferrand, comme sur pas mal de villes du coin ! un dimanche glacial ce matin tôt, ensoleillé et glacial. Et, allant de bonne heure-de bonne humeur acheter mon pain « rustique » que je n’aurai pas car il n’y en a déjà plus… alors que j’y allais de bonne heure (de bonne humeur) précisément pour ne pas faire la queue et avoir un rustique, virgule, … je trouve « La montagne-dimanche » (le canard du coin-coin) sur son présentoir, car la boulangerie vend aussi le canard. Et, en Une : « à Toul, les salariés de l’usine Bib’ (Michelin pour les intimes) blahblahblah… ».

J’ai quand même acheté mon pain.

Donc, vous le voyez, c’est assez dingue, à Clermont-Ferrand on se préoccupe des salariés Michelin de Toul !! si si. Toul, 7ème ville de la Meurthe-et-Moselle, à pétaouchnok, quoi. Un peu comme des grands frères suivant depuis leur pavillon de banlieue, vaguement inquiets, les aventures pas forcément glorieuses de leurs cadets aux Galapagos.
Moi je vous dis, c’est quelque chose Michelin à Clermont. Rien que le tramway qui est rouge sang (en cas d’accident c’est moins salissant), mais surtout roule sur des pneus Michelin ! Et le maire, qui était à la messe d’enterrement du Grand Chef Edouard, quand il est décédé. Le stade Mi… devinez la suite. L’avenue Edouard M… (complétez le nom).

Bref, ici on pneue Michelin de père en fils. Universel, hiératique et intemporel boudin de caoutchouc.

NBB (Note de Bas de Billet) : le maire sortant, qui brigue son deuxième mandat (paraît que c’est in ze pocket, personne de présentable en face) est sénateur. Ce n’est pas Jean-Luc, mais Serge Godard. Je sais bien, et vous aussi donc, que sénateur, ça laisse beaucoup de temps libre, mais c’est censé être un vrai boulot. En tous cas c’est payé comme tel, avec même une super cantoche, vue sur les jardins du Luxembourg, dorures au plafond et tickets de réduc’ du CE. Donc, disais-je, ce maire-sénateur, qui ne peut nous dire laquelle de ses 2 casquettes est la bonne, repique à demander un cumul sénat + mairie : il faut pas voter pour lui !! Clermontois, clermontoises (je l’ai dans le désordre), boycottez les candidats cumulards !! maire, c’est un vrai boulot à plein temps. Surtout une grooossse ville de pierre de lave toute noire comme Clermont-Ferrand, qui de plus abrite, waouh, le siège Mondial de Michelin !!

Cumuls de taxis à Pau ?

Le journal sur l’écran noir de mon ordinateur me dit ce matin que M. Bayerou, chef de file du MODEM, député de la 2ème circonscription des Basses-Pyrénées – et donc Atlantiques, ces Pyrénées, je sais, je sais (*) – devrait se prendre une veste aux pâles Municipales paloises : damned, les sondages sont mauvais pour lui.

Eh bien, qu’il prenne une veste est doublement moral, et malgré toute la sympathie que j’ai pour son mouvement, je m’en félicite : un, il fait froid au pied des montagnes, à Pau, ville plaisante mais au climat rude ; donc une veste, c’est prudent. Deux, il est député, M. Bayerou : pourquoi veut-il aussi être maire d’une ville de 80.000 habitants ? Je forme le voeu qu’il se plante, car comme des tas d’autres députés et sénateurs, il triche avec la démocratie. Le dirai-je jamais assez ? cumuler des mandats, c’est se foutre de la trombine des Français.

Palois, mes chers concitoyens – et chères concitoyennes paloises vous y êtes aussi, c’est grammaticalement correct, et toc ! – virez ce cumulard de mandats ! ça lui fera du bien.

Autre chose : les taxieurs, objets de beaucoup de sollicitude de la part des pouvoirs publics, les pauvres, voient leurs tarifs revalorisés par le Ministère des Finances… soit +3,1 % ; ceci m’inspire deux remarques :

Primo, je lui disais, à Mme Lagarde, de baisser les tarifs des taxis. Elle m’a visiblement mal compris ; venant d’elle ça m’étonne, c’est une assidue de mon blog. Je vais lui en toucher deux mots, attendez vous à un rectificatif de ses services. Il y a du remontage de bretelles dans l’air à Bercy.

Deuxièmo, à supposer quand même que ce soit + 3,1 % … ma pension de retraite, elle, a pris + 1,1 % : eh bien je vais encore moins prendre les taxis, déjà que j’en prends très rarement, vu que c’est vraiment pas donné ! Il est vrai que les retraités, électoralement parlant, ça ne pèse pas lourd en regard des taxis.

(*) « Basses », « Inférieure » et « Nord » c’est caca, c’est insultant, donc interdit… sauf que vous remarquerez que « Nord » n’est plus péjoratif dans l’hémisphère Sud, donc si ça se trouve il est un pays, par exemple le pays des antipodistes et des chauves-souris qui dorment accrochées par les pattes, ou « bas » est plutôt bien vu.

Eolien, sert à rien

Un intéressant et instructif article (*) nous fait découvrir un paradoxe : l’installation d’éoliennes, non seulement ne diminue pas la production de CO2 (le principal gazahéfféd’ser, nous le savons tous) mais la fait augmenter ! de multiples recoupements permettent de corroborer ce constat. Paradoxal, certes ! car les pâles pales ronronnantes qui brassent lentement l’azur là-bas au loin (**) sur la colline sont réputées ne prendre d’énergie que du vent.

Pour nous résumer, l’offre d’énergie éolienne est calamiteuse en ce qu’elle est discontinue : là où un barrage, une centrale nucléaire produisent de manière stable et prévisible, Zéphyr a ses caprices et souffle quand il a envie de souffler ; et même les sites les plus judicieusement choisis pour leurs vents à décorner les boeufs ont droit à des anticyclones tenaces, de ceux qui font débander les manches à air.

Or, les humains étant humains, ils agissent comme si les éoliennes tournaient, inlassables, telles les ailes du moulin de la chanson. Moralité : quand la bise fut tombue, ils se retrouvurent sans courant pour faire griller leurs tartines, et que se passe-t-il en pareil cas ? la règle de l’emm… maximum fonctionnant à plein, on se trouve bien évidemment en hiver, et on est limites sur la puissance disponible, et on démarre les centrales thermiques, car il faut fournir ! Et il n’est rien de pire qu’une centrale thermique en matière de gazahéfféd’ser.

L’article dont il est question ici insiste donc sur la politique, la démarche, l’approche qui devrait présider à toute initiative en matière de dotation d’énergie : d’abord promouvoir les économies, trouver des solutions moins « énergivores », bref diminuer les besoins ; ensuite distribuer et organiser la ressource en conséquence. Certes, c’est bien pensé, plein de bonnes intentions, mais, disons-le froidement, si la coercition ou de réels avantages ne sont pas liés aux économies d’énergie, ça ne marche pas. Exemple, si les fameuses ampoules fluo-compactes étaient subventionnées – TVA réduite, bonus gouvernemental, que sais-je ? – et coûtaient 3 euros pièce au lieu de 8 ou 10, nous nous y intéresserions peut-être plus.

De même, si les lois états-uniennes sur les normes de pollution automobile laissaient une chance au fioul, les gens se tourneraient peut-être enfin vers des moteurs diesel au lieu de bouffer des 30 litres au 100 de super déplombé (***) avec leurs pick-ups inutilement surdimensionnés.

Encore une fois, et comme toujours, nous butons sur LE problème qui tue, et sur lequel il faudrait instituer un prix Nobel, ou une incitation très incitative : le stockage de l ‘énergie électrique ! tant qu’on aura des techniques aussi rustiques que les batteries au plomb, le solaire et l’éolien sont voués à jouer les starlettes, les pom-pom girls.

Messieurs les chercheurs, et mesdames aussi, le stockage de l’énergie électrique, efficace, compact, pratique et pas cher : c’est là qu’il faut bosser, en urgente priorité.

(*) car ce peut être intéressant sans être instructif : par exemple, quand l’intérêt c’est le fric, ou la fesse… encore que…

(**) loin, loin, le plus loin possible sur la colline, car c’est très bruyant.

(***) ils utilisent, avec leur système entièrement à part, le MPG : « miles per gallon » : un « truck » (un pick-up, disons-nous) lambda fait « officiellement » du 20 MPG, mais beaucoup plus en fait. En unités moins zarbi – encore faut-il distinguer le gallon liquide amerloc’ et l’impérial gallon Rosbif – ça fait… euh… 11,75 litres aux 100. Je vous la donne la formule ? bof… si ça vous prenait de convertir des MPG en L/100 : X litres aux 100 = 235 / Y MPG. Dites merci !!

En raison d'un arrêt de travail de certaines catégories de personnels…

… la télé nationale, A2 FR3 la Cinq et les radios itou seront muettes aujourd’hui ; sans doute plutôt aurons-nous droit à un robinet de musique insipide, histoire que celles-zé-ceux qui ne supportent pas le silence n’angoissent pas.

La raison en est que lesdites certaines catégories de personnels ont des inquiétudes sur les intentions réelles de nos gouvernants concernant le manque à gagner – un peu plus d’un milliard d’euros – de la télé après la fermeture du robinet à pub’ : on ne leur a rien dit, et à nous non plus par la même occasion.

Il y a gros à parier que ce qui sera perdu d’un côté sera repris d’un autre, ne nous racontons pas d’histoires. Mais au moins une chose est sûre : c’est chouette, et je suis ravi que la télé publique se passe de pub’s et nous les épargne. On s’est fait emm… pendant des lustres avec ces saletés de spots de pub’, on s’est moqué de nous, pour parler châtié, bref on s’est foutu de notre gueule ! Voir les interminables empilements pub’s-bande annonce-pub’s-bande annonce-pub’s … alors qu’on venait de nous promettre la météo tout de suite immédiatement ça vient ça vient. Et les films prétendûment à 20h50 mais repoussés à 20 h 57 parce que 7 minutes de pub’… eh bien voilàààà, on va peut-être enfin voir arriver la météo quand elle sera annoncée. C’est un grand moment.

Il est vrai que pendant les pub’s on pouvait aller pisser. Certes, et on ne s’en privait pas. Mais comme on en profitait aussi pour aller se chercher à boire, ça s’équilibre.