25 ans et 6 mois

Je ne dirai quasi rien du rugby et des Anglais vainqueurs : c’était un match ennuyeux de coups de pieds – à toi, à moi – et de guerre de tranchées. Les meilleurs à ce genre d’exercice ont gagné, c’est bien normal. Les chefs Gaulois ayant décidé ce genre de stratégie ont encore une fois oublié qu’un ballon, c’est fait pour rouler, sauter, virevolter, bondir, pas pour être enterré, et que le jeu, c’est d’abord le PLAISIR de jouer. On en était loin hier soir.

Bon, passons. Je reviens sur la GRANDE GREVE de jeudi prochain : les bénéficiaires des régimes spéciaux de retraite n’ont pas envie qu’on les ramène au niveau du vulgum pecus des Français ordinaires, qui n’ont pas la chance d’avoir un employeur aux petits soins, j’ai nommé l’Etat.

Si j’ai bien lu, on ramènerait la durée de cotisation des fonctionnaires à 40 ans, comme tout le monde (sauf ceux qui ont VRAIMENT un métier usant, ça, ça ne se discute pas) ; mais on leur laisserait la pension de retraite basée sur le salaire des 6 derniers mois – quand le salarié privé a droit à une moyenne basée sur les 25 meilleures années de salaire. Vu de ma fenêtre, il y a encore comme une distorsion, ou je me trompe, là ? Voyez le topo, les classiques promotions-placards à balais de fin de carrière, bien juteuses néanmoins pour la future retraite. Bref, on a encore du pain sur la planche pour aboutir à des conditions de travail et de retraite vraiment homogènes entre les Français.

Un détail, des détaux

Il est un mot que vous, bonnes gens, ne pourrez plus utiliser ; mot confisqué, mot maudit dès lors que Mister JMLP, le lider maximo du FN l’eut prononcé : DETAIL !! Arghhhh ignoble, indicible détail. Ne dites pas  » ce détail du vitrail de la grande rosace de la cathédrale… » mais « ce sous-ensemble », « cet élément élémentaire », « ce point subalterne »… tout mais pas détail.

Tiens, not’ premier ministre a imprudemment prononcé l’imprononçable à propos des tests ADN (tests discutables car évidemment désagréables, voire choquants du fait de la suspicion qu’ils traduisent, excessifs souvent, mais dont l’utilité est évidente quand on affronte de multiples fraudes sur les liens de parenté) : il a dit « détail ». Gloups !! Aussitôt les choeurs de vierges du PS et des sensibilités voisines se sont insurgés, récriés, alarmés, scandalisés. Détail !! quelle horreur. C’est l’Holocauste, pas moins.

Oh les Socialistes, PCFistes, Trotzkystes, ex-Kronstadtiens, ex-GuyMolletistes, ex-Staliniens, ex-Mittérandiens, un poil de pudeur, peut-être ?? Les UMP-istes et apparentés vont bien évidemment vous lancer dans les jambes le classique « On ne donne pas de leçons quand on traîne comme vous de grosses casseroles » : l’argument est bien rôdé. Par exemple les magouilles Mittérandiennes au Rwanda, les répressions en Hongrie des années 50, voyez le topo…

Non, moi ce qui me fait pleurer, c’est qu’il est maintenant des mots interdits, tout comme « Adolf » est un prénom prohibé depuis 1945. Censure à tous les étages, cris d’horreur obligatoires. « Détail », « race », « noir » sont des mots rayés du dico. Il y a des races de mammifères, bien évidemment, mais l’homme (mammifère s’il en est, ou plutôt sa femme, surtout si elle porte des bonnets C) n’a pas de race. Noir ? pas correct, on dit « de couleur ». De quelle couleur ? euh… foncée ? Détail ? pas correct, il ne peut s’agir que d’horribles déclarations lepénistes. C’est un détail ? c’est un détail du Petit Manuel du BienPenser.

Le mouton noir, le retour

L’affiche du parti populiste Chuiche dont au sujet de laquelle je vous causais récemment a fait des petits, mais pas des petits suisses, non, des petits moutons z’allemands à Droite toute. Voyez cet entrefilet mignon du Monde (*)

Moutons

A bien n’y regarder (vous connaissez le jeu des 7 erreurs ? oui, je présume), les prés sont aussi rouges en Germanie qu’en Suisse, les moutons blancs sont toujours 3, le mouton noir est noir, mais mais mèèè le mouton allogène (sans H, hélas ça éclaire moins bien) des Schleus a l’air de se faire foutre dehors de manière nettement plus ferme : manifestement il se fait botter le cul méchamment, alors que chez les Suisses, c’est du bout de la papatte… négligemment.
Comme quoi la droite-droite des Allemands est nettement plus ferme, et ça se voit. Néanmoins, et c’est ze goude niouze, le mouton noir, tout noir qu’il est, est quand mêèèèème un mouton ! pas un « sous-mouton », donc de la mêèèème espèce. Eh oh, c’est un progrès.

(*) Quoique le filet mignon rime mieux avec cochon, mais l’entrefilet de mouton, c’est entrement bon !

Rev'la l'aut' pénible !

Plein d’apostrophes dans mon titre pour souligner – coucou le revoilou – la surgitude de notre ci-devant Premier Ministre Lionel Jospin alias le Pénible Disponible. Là il se montre disponible pour casser du sucre sur le dos de Ségo la Melloise, au prétexte qu’elle s’est plantée aux Présidentielles. Il se plaint que celle-ci n’ait pas tiré argument, lors de sa campagne électorale, du bilan Jospinien lors de son passage au pouvoir !! Il ne manque pas d’air. Si bilan il y a, c’est morne plaine ! Circulez y a rien à voir ! Les 35 heures dans le rôle de Miss Catastrophe, ça d’accord.

Bon, soyons clairs : il avait déclaré se retirer dans ses terres rétaises, oui ou non ? Il me souvient que oui. Donc : on passe à autre chose, on va enfin déclarer la page tournée, au PS ? ou c’est encore la séquence rétro ? c’est lassant à la fin.

Je m'en fous !

On peut gloser sur l’utilité d’un blog, cette bouteille à la mer dans les océans de la Toile. Je m’en fous, d’où le titre de ce billet. Dussé-je n’être lu que par moué, je persiste à billetiser à qui mieux-mieux, tout seul.

Donc, je le dis tous les 4 à 5 billets, les tarifs d’autoroutes sont honteusement élevés, voyez cet article ! Ces gens-là n’ont que foutre de la sécurité des voitures, c’est le FRIC le FRIC le FRIC. Pourtant il y aurait de gros progrès dans la sécurité si nous n’hésitions pas à les prendre, ces autoroutes pour rois du pétrole, à 30 euros la balade. Mais voilà, c’est trop cher.
Tiens, j’allais régulièrement de Paris à Nantes… plus besoin maintenant, eh bien je vais vous dire comment j’y économisais 10 euros chaque fois (consacrez ces ronds bienvenus à boire une bonne bouteille, tranquillement, ou à bouffer, à trouver un bon livre, à ce que vous voulez).

Prenez l’autobahn (eh oui, faut bien, la RN23 est épouvantable, et c’est fait exprès pour vous dégoûter, pour que vous y renonciez) à Paris vers Le Mans et Nantes ; au Mans, obliquez vers Rennes (oui oui !) toujours sur cette bon Dieu d’autobahn. Prenez ensuite la première sortie, direction Sablé. Sortez vos sous, coût 19 euros, c’est déjà pas donné !!

Suivez vers Sablé, traversez (simple : contournante à droite), enquillez vers Le Lion d’Angers, puis Candé… de bonnes, d’excellentes routes toutes droites, peinardes. A Candé, suivez vers Mésanger et Couffé, rejoignez la RN23 au Cellier, et hop, à Nantes en 10 minutes.

Vous allez « perdre » 25 minutes ; oui. Eh bien, vous aurez en contrepartie économisé 10 euros, montré à ces requins d’autoroutiers que vous pouvez en partie vous passer d’eux, et arpenté la France profonde un peu plus sereinement. Au passage, les radars du centre d’Angers pourront aller chercher d’autres pigeons, et qui sait, un p’tit bistrot sympa au détour d’un village ?

Petits suisses

On a lu ça sur la Toile : grosse polémique sur des caricatures et dessins satiriques en Suisse, pays entièrement à part, îlot de fric dans une Europe qui a du mal en ce moment. Mais aussi pays qui a de gros problèmes d’immigration, malgré une politique d’intégration terriblement restrictive ! Et l’affiche reproduite ici pose problème, paraît-il. Il est pourtant de notoriété publique que la couleur des petits suisses est blanche, uniformément blanche. On ne distingue malheureusement pas clairement de quelle frontière vient le mouton noir ? d’après l’orientation du dessin ce serait le Sud-Est, et nous voilà donc rassurés : nous n’avons rien à voir avec le Sud-Est de la Suisse, et ne pouvons donc nous sentir visés.Le mouton noir, dehors !

Passage en force

Réforme des régimes « spéciaux » de retraite : aïe aïe aïe mister Juppé s’y est cassé la gueule. Mais douze ans ont passé depuis, et je vais vous dire (vous écrire, soyons précis) une bonne chose : on en a ras la casquette des régimes spéciaux, car ils sont spécialement injustes et pour tout dire dégueulasses, n’ayons pas peur des mots.

Que des gus se prélassent dès 55 balais après une vie professionnelle somme toute pas plus fatigante que les voisins, voire plus peinarde (la sécurité de l’emploi, ça compte pas mal aussi) alors que les autres triment encore 10 ans, et que ces autres financent ces faveurs « spéciales », c’est pas supportable dans un pays qui parle d’ Egalité.

Que monsieur Chérèque, grand manitou de la CFDT, prévienne que ça va saigner en cas de passage en force, c’est symptomatique : il veut bien que ça passe (il est somme toute moins braque que monsieur CGT), mais attention, dit-il, allez-y mollo, en douceur.

C’est vrai : on touche là le noeud, la corde sensible, le tréfonds du pouvoir syndical : les fonctionnaires et leurs régimes spéciaux. Allez ouvrez les fenêtres, ça sent le moisi, les vieux fromages là-dedans. De la clarté, et enfin, si possible, un peu d’égalité entre Français. Amen.

Jumeaux rétro

La Pologne – en l’espèce, les deux jumeaux qui trustent les postes de premier plan là-bas – regrette vivement le bon temps où la peine de mort était encore en vigueur en Europe… ce temps béni où Casque d’Or pouvait, à l’aube, voir « raccourcir » son Manda. Frissons d’excitation salace dans la foule.
Et ces deux vieux cathos rondouillards ont d’autres convictions bien rétro ; bien entendu ils se cramponnent à l’interdiction de l’avortement thérapeutique, pas près d’être voté en Pologne. Mais quelle incohérence ! la mort d’un côté, la vie quelle qu’elle soit de l’autre ? Comprenne qui pourra.

Je persiste pour ma part à penser que mettre à mort un homme (une femme, chabadabada) « statutairement », « légalement » est une barbarie. L’Europe est au clair là-dessus ; d’autres démocraties tout aussi modernes (Japon, USA…) ont encore du pain sur la planche !

La ménagerie du cirque

M. l’ex-ministre de l’Educ’Nat’, ex-futur dégraisseur de mammouth (si seulement il avait pu le faire !) Claude Allègre nous présentait hier sa vision fort pessimiste de l’avenir du PS. C’est la savane afwouicaine, pwésentement, et en vraie grandeur, et les éléphants n’y seront plus seuls à errer dans ce décor en ruines. Une lionne, des hyènes, des chacals… et un drôle de mammifère, le « guymollet », mollet le bien nommé, comme l’oeuf du même métal, tremblotant et manquant de fermeté, et qui s’écroule dès qu’on le pique : l’image s’applique cruellement à monsieur Hollande soi-même, qui décidément en prend plein la gueule.

N’allons pas hurler avec les allègres loups : Premier Secrétaire, avec les z’éléphants qui barrissaient en désordre, avec une présidentiable qui n’en faisait qu’à sa tête – sans parler des problèmes privés – , avec une indiscipline tuante (voir le référendum sur la constitution européenne), et pour tout arranger des ennemis méchants, pugnaces et pas stupides, c’était un boulot infaisable.

Monsieur Hollande pourra partir la tête haute de son poste, il a fait ce qu’il a pu, mais franchement c’était mission impossible, et je ne vois pas ce qu’il y foutrait désormais. Il y a clairement deux bords, les Capulet et les Montaigut, le rouge sang et le rose pâle : ça peut faire deux partis, le premier façon Laguiller-Buffet-Besancenot-ATAC-Bové & tutti quanti, le deuxième façon Bayrou & similaires. Il n’y a qu’à ficeler tout ça, et ce sera très bien comme ça.

Sénateurs donc asexués

Les USA sont décidément incohérents et terriblement mal à l’aise sur le plan des moeurs : de la schizophrénie. Ils nous sortent des vidéos pornos en veux tu en voilà, mais (voyez cet entrefilet) pas de cul, surtout pas de cul. Qu’un sénateur ait des pulsions homo, et que de plus il ait trouvé chaussure à son pied, si l’on peut dire, en la personne d’un flic, c’est l’horreur. Pourtant c’est sa vie privée, non ? comprenne qui pourra.

Nous autres, malgré nos lois anti-tabac, avons bien aimé les épisodes Clintoniens à base de cigares et de pipes ; voilà un Président qui avait de la fantaisie et du flair ! Ce qui nous choquait, c’est qu’on ait pu sortir cette affaire au grand jour. C’est une évidence pour nous, latins, que tout homme politique est d’abord un homme, eh oui. Que nos sénateurs se payent donc du bon temps à titre privé ! qu’ils se fassent de beaux souvenirs de fesse pour leurs vieux jours (ça urge, d’ailleurs, ils y sont déjà, dans leurs vieux jours, voyez la moyenne d’âge !) ; ça ne nous défrise pas un poil. Tout ce qu’on peut leur reprocher – c’est beaucoup, et d’une autre envergure !! – c’est de ne servir à rien, et de nous coûter fort cher. Mais ça ne semble pas gêner nos gouvernants : sénateur, c’est une bonne gâche pour leurs vieux jours.