Tintin à Medine

Un bref retour sur le tout récent et alarmant « manifeste des trois-cents » qui traite… a) – de la quasi épuration ethnique qui fait fuir nos compatriotes juifs des banlieues du 9-3 (les chiffres donnés sont effectivement alarmants) ; b)- de l’anti-judaïsme « de gauche » (antisémitisme, est-il écrit, mais c’est des seuls Juifs qu’il s’agit) qui, lui, tire prétexte de l’amalgame hélas courant bien qu’abusif (*) avec la très contestable politique israélienne envers les Palestiniens ; c)- de l’urgence de réviser le Coran pour en désamorcer les passages appelant au meurtre des soi-disant « infidèles », je cite : « que les versets du Coran appelant au meurtre et au châtiment des juifs, des chrétiens et des incroyants soient frappés de caducité par les autorités théologiques« .

Concernant le « troisièmement petit-c » : c’est de mon humble point de vue une erreur. Le Coran est un bouquin historique, écrit – il se dit que c’était sous la dictée du Chef-en-Chef, qui malheureusement ce jour là s’était foulé le poignet – à une certaine époque lointaine et dans un contexte qui n’a rien à voir avec les temps actuels. On ne ferait que du caviardage malpropre à le modifier, comme il serait aberrant d’ôter les scènes de cul de l’Amant de Lady Chatterley pour que ça passe dans les dictées des CM2 ou en lecture lors des veillées scout autour du feu de camp. Idem, ce serait du genre réécriture façon « touche pas à mon poteau » de Tintin au Congo, BD clairement colonialiste et raciste, mais BD de qualité, qui témoigne d’une époque, et qu’il faut aborder lucidement comme telle.

Voilà : si des fêlés prennent en 2018 le Coran au pied de la lettre s’agissant des appels au meurtre des khoufars, c’est eux qu’il faut « édulcorer », rééduquer, et, disons-le, neutraliser ; sans oublier – c’est là, la la la, l’action ferme et résolue la plus urgente – de clouer le bec aux mentors sulfureux et furieux qui leur susurrent ces horreurs.

Tibert

(*) Amalgame pervers, qui assimile toute critique de la politique israélienne à de l’anti-judaïsme ! Quand j’estime et déclare que l’orchestre philharmonique de Sambre-et-Garonne a massacré une symphonie de Mahler, je m’en prends au compositeur ?

L’artiste qui a faux a tout faux

Je regardais à la téloche, effaré, les images de l’entrée d’un concert où monsieur Cantat, Bertrand, chanteur en titre du groupe musical « Noir Désir » se faisait agonir d’insultes et d’injures, en gros et en résumé : « assassin ». Lequel Cantat tentait crânement de faire face, de dialoguer avec ses insulteurs et insulteuresses, mais en vain : ils lui en voulaient vraiment beaucoup !

Restons cohérent : s’il est sain et juste selon moi – et plein d’autres – de ne pas juger la qualité de l’oeuvre de l’écrivain Céline en y mêlant son antisémitisme dingue, les films de Polanski ou de Woody Allen en fonction des soupçons et accusations de pratiques sexuelles condamnables qui leurs collent aux fesses etc… alors pourquoi faudrait-il juger l’artiste musicos Cantat à l’aune de sa violence meurtrière – qui l’a conduit jadis à cogner à mort Marie Trintignant ?

De une, il a payé, il a « purgé sa peine ». Assez, pas assez ? baste, il a été jugé et il a vraiment payé. Quand on a payé on est quitte, en principe. De deux, quel rapport entre la musique et les textes de Noir Désir, et la violence inacceptable (à laquelle on peut supposer qu’il a renoncé) envers les femmes ? aucun. Alors ? personnellement je n’ai jamais versé UN centime au groupe Noir Désir, et donc à son chanteur, pas plus qu’à Johnny, Sylvie, Sheila, Sardou, Carlos, Indochine, Téléphone, Clayderman, Rieu, Christophe, Adamo, Villard, Farmer, Lenorman… j’arrête là, la liste serait trop longue : ce n’est pas de la musique que j’aime. D’ailleurs la musique c’est comme le foot : au lieu de rester sur son cul dans les tribunes à beugler, il faut s’y mettre soi-même, c’est tout de suite plus jouissif, voire sportif.

C’est ainsi, contempteurs (et surtout contempteuresses) de monsieur Cantat, que vous pouvez lui manifester votre inimitié, car vous n’êtes pas obligés de l’aimer !  Vous détestez l’homme, sa musique, ou les deux ? n’allez donc pas dépenser vos sous à ses concerts, à la limite en s’y mettant à beaucoup ça l’enverra à la soupe populaire, et il changera de métier. Pour le reste, cet acharnement, ces vociférations haineuses et sourdes ressemblent bigrement à de la furie anti-mecs, fondamentalement aussi stupide et délétère que la haine anti-Juifs de Louis-Ferdinand.

Tibert

Quand César surine Brutus

Pas gêné, le directeur de l’opéra de Florence qui a obtenu qu’on refasse la fin du Carmen de Bizet qu’on donne là-bas : femme valeureuse de 2018, féministe façon « metoo » face aux immondes porcs palucheurs lubriques, Carmen flingue Don José au moment où il veut lui faire la peau. Pas gêné, et je vais vous dire : un iconoclaste et un saboteur. Mais c’est bien dans l’air de ce temps de politiquement correct et de bien-pensance tartuffienne, quand Janet Jackson provoque une émeute avec un nichon qui se met à l’air, « cachez ce sein que je ne saurais voir « .

On avait déjà vu des fins réécrites à des créations jugées trop négatives : on sait, ou pas, que Julien Duvivier, pour son film sorti en 1936 La belle équipe (Gabin, Vanel, Charpin…) avait conçu une fin sombre et funèbre : Gabin-Jeannot y tue Vanel-Charlot… échec de la belle aventure, Bérézina de la ginguette des bords de Marne… et tout ça à cause de pas d’chance et puis de Viviane Romance-Gina, cette faiseuse d’embrouilles, que Jeannot et Charlot chérissent également, d’où leur règlement de comptes entre mâles rivaux.
Et puis zut non, l’exploitant du film y fera greffer une fin souriante. le Front Populaire le veut, la classe ouvrière doit en sortir la tête haute, et Gina va s’effacer, la queue entre les jambes si j’ose dire, face à l’amitié indestructible de Jeannot & Charlot. Fin heureuse, le spectateur sort donc béat de la salle obscure, allume sa goldo et tire une bouiffe en soupirant d’aise, c’était bath. Mais c’était le sabotage d’une oeuvre…

Il va falloir que Tintin au Congo soit réécrit genre Black-is-Beautiful ; que Zola reprenne son Assommoir… J’arrête là : il y a tant d’oeuvres pas correctes, et du boulot pour des décennies, à refaire bien propre par exemple tout Balzac en féministe « écriture inclusive », La lys dans la vallée pour commencer, non mais ! Dans la même veine trouillarde et protégeuse, tenez : Gallimard renonce à ressortir, octante ou quatre-vingt années plus tard, les pamphlets de Céline. C’est inutile, d’ailleurs, ils sont déjà  réédités ici et là, et les lecteurs peuvent y constater qu’effectivement, Louis-Ferdinand avait un « pet au casque », un problème d’ordre pathologique avec les Juifs – mais c’est un fait historique, une oeuvre inscrite dans un contexte et une époque, comme Tintin au Congo et comme la femme dans l’opéra classique de la fin du 19ème siècle.

Gommons donc les faits historiques dérangeants, redressons l’Histoire et la littérature, faisons leur la toilette, que tout ça soit propre, lisse et positif : scénario vivement recommandé, les Bonnes-et-les-Bons triompheront et les Méchants seront punis, comme au Guignol pour les petits n’enfants.

Tibert

C’est délicate de traiter de la neutre…

Oui, je sais… Johnny, ah que… gnagnagna… rocker… idole… manque… vide, etc. Oh, manque… pas tant que ça, je n’ai jamais déboursé UN centime pour abonder son compte en banque, concerts, disques, films : zéro. Mais saluons l’homme, le pro du spectacle, sinon ses réalisations. Au fait, Jean d’Ormesson aurait pu lui laisser la priorité, à trois jours près : après vous, cher monsieur, je vous en prie ! Mais non : résultat des courses, premier d’Ormesson, deuxième Smet. Ce qui va accélérer fissa le passage du premier aux oubliettes journalistiques ; Johnny c’est autrement meilleur à tartiner médiatiquement (**).

Mais bon… je pensais, cette nuit, dans ma tête, ignorant du drame apocalyptique dont je vous cause ci-dessus. Je pensais au neutre ! y a-t-il un genre neutre dans notre langue ? on me dit à ma gauche-gauche, non. Masculin féminin et basta, le masculin l’emportant etc etc…, règle honnie qui fait problème de nos jours – citons la « grande souffrance » (sic) des petites filles découvrant cette injustice grammaticale, selon les promotrices de l’écriture inclusive. Nous avons ainsi à faire face à l’émergence indigeste du sexuellement correct, qui veut qu’on cite les divers sexes de manière exhaustive, qu’on les voie tous bien !

Moi je vais vous dire : j’aime la concision. En maths on utilise élégamment la notion d’ensemble : tous les membres de l’ensemble Grand-E, qu’ils soient moches ou beaux, vieux ou laids, héritent des propriétés communes à Grand-E. Ce qui m’épargne l’énumération besogneuse de chacun de ces éléments. Eh bien, pour moi le genre humain est un ensemble Grand-H. Tout homme est mortel – les femmes aussi, donc.

Bon, soit, mais le neutre ? tenez, la phrase « C’est tout de même malheureux de devoir expliquer ça« . « C’est malheureux de… » c’est du neutre. C’est « on », l’indéfini, qui est neutre. « On a bien rigolé » : des hommes? des femmes ? des trans ? des… on s’en fout, on a bien rigolé. Il se trouve, c’est historiquement hélas indéniable, et quelle souffrance, que le neutre se confond avec le genre grammatical masculin. C’est comme ça, et si l’on veut faire concis – les journaleux en sont à écrire massivement de l’anglais parce que c’est plus soi-disant plus concis, « black friday » est en effet plus court d’un caractère que « vendredi noir » (*) – c’est pertinent, vu qu’au féminin on ajoute parfois, pas toujours, des lettres. « C’est difficile de…« , c’est kif-kif, mais « C’est malheureux que… » fait plus court que « C’est malheureuse que…« . Pas de beaucoup, mais sur tout un texte…

Bon, j’arrête là, je sens que je vais me faire des inimitiés. Mais pourtant, le neutre existe ! eppur’, si muove.

Tibert

(*) Vendredi Noir c’est sinistre, ça ne fait pas vendre. Tandis que Black Friday, là, je sens qu’on va faire des affaires.

(**) La débilité gagne du terrain à grand pas : une ovation debout  (en anglais, of course, « standing ovation« , ça fait plus debout) pour Johnny ! et où ça ? pas à son fan-club, non, à l’Assemblée Nationale. Bravo les gars…

L’œuvre et l’homme, vaste sujet

…ou la femme et son oeuvre, comme vous voudrez, l’ « homme » du titre c’est le genre humain indifférencié, et merde à l’écriture pleine de .e. tout partout. L’homme et son oeuvre ? où est le problème ? eh bien… la rétrospective Polanski à la cinémathèque de Paris, pardi. Du Couteau dans l’eau à Carnage, plein de films, inégaux, parfois quelque peu hollywoodiens mais généralement du dessus du panier, avec des joyaux comme Cul-de-sac ou Le Locataire.  Polanski est accusé de viols, au pluriel, et ne peut pas poser le pied sur le sol des USA, sinon couic, au trou.

Alors, madame Schiappa (voir le Fig’haro sur le lien indiqué plus haut) nous dit « C’est ce qui contribue à la culture du viol que de minimiser ou de relativiser les viols ou les agressions sexuelles selon le talent ou la notoriété de la personne« . C’est un point de vue… qui fait peu de cas de la présomption d’innocence ! mais élargissons à d’autres types de délinquance, l’assassin, le cambrioleur, le raciste, puisque l’expression et l’acte racistes tombent sous le coup de la loi ? on pense évidemment à Céline ! faut-il enterrer le Voyage et puis Mort à crédit, etc… parce que Louis-Ferdinand était un infâme antisémite ? idem, revenant aux moeurs sexuelles, le très controversé André Gide – dans Bagatelles pour un massacre, le même Céline moquait de manière imagée les moeurs homosexuelles de Gide avec les « petits bédouins » : Gide appréciait en effet les très jeunes mâles du Maghreb. Alors on boycotte l’écrivain Gide, ce pédophile ? parce qu’il ne faut pas « minimiser ou relativiser les viols ou les agressions sexuelles selon le talent etc etc… » ? mais on ne minimise rien, que je sache. La rétrospective Polanski n’a pas pour but de passer l’éponge sur ses frasques et ses possibles délits sexuels : il s’agit de cinéma, point-barre.

Il y en a qui exigeaient la mise au pilon de « Tintin au Congo », ouvrage raciste, colonialiste, etc. C’est effectivement un ouvrage très critiquable : eh bien, restons lucides et critiquons-le, tout en en goûtant l’intrigue et le graphisme. On est adultes, oui ou zut ?

Tibert

Re-rosbif ! et puis pastis

Coucou me revoilou en Gaule, et comme par miracle, la frontière franchie, l’accès internet de mon mobile via le réseau 3G éponyme fonctionne à nouveau, merci grinçant à mon cher (sic) opérateur S.. qui ignore l’itinérance en Europe et où se trouve l’Espagne, où ça ? l’Espagne ? – voir mon billet précédent, « Itinérance rance« . Me revoilà pour découvrir que les journaleux du Monde sont de plus en plus déterminés à nous imposer nolens volens le rosbif, tenez : ‘ « Street pooling » : d’où vient cette idée d’ouvrir les bouches à incendie en période de canicule ? ‘. On y découvre que les « piscines de rue » (minable en français, n’est-il pas ? la street pooling ça le fait tellement mieux…) ont pu être utilisées aux USA à des fins de salubrité publique pour rafraîchir durant l’été torride les populations urbaines, laborieuses et défavorisées ; que chez nous c’est carrément interdit et délictueux d’ouvrir sauvagement les bouches à incendie, mais que ça se fait sans problème, pas de problème ! D’ailleurs les « accommodements raisonnables » avec la Loi existent déjà, les caravanes de caravanes de « gens du voyage » le savent bien, qui utilisent sans souci de facturation d’eau ces robinets à la disposition de tous 😉 ; mais  que les djeun‘s des técis se divertissent à provoquer des geysers de flotte quand y fait bien chaud, ça interroge quelque part les journaleux forcément bienveillants : d’où vient cette sympathique tradition, et puis ces galopins, où ont-ils trouvé les clés pour ouvrir l’eau ? à mon avis s’ils n’avaient pas les clés – fastoche, une clé à molette – ils casseraient les bornes à coups de masse, ce n’est pas un truc du genre à les arrêter. Et ils nous en « posteraient » la vidéo sur les « réseaux sociaux », comme on dit, pour qu’on puisse se marrer (LOL) et admirer le tour de main.

Et puis le feuilleton « Marseilleu, ooh fann de chichourleuu » : après les éboueurs « fini  parti » qui battent tous les jours le record mondial du ramassage d’ordures le plus rapide (3h 30 de travail quotidien  présence quotidienne effective), après les gus du SAMU-Social qui bossent les jours pairs ou impairs mais sont payés les deux, voilà que la mairie de Marseille veut se montrer ferme, scrogneugneu, et enfin capable de gérer correctement ses 12.000 salariés – en d’autres termes, stopper le coulage et la gabegie, arrêter de se foutre de la margoulette des malheureux qui payent leurs impôts locaux. « Le droit va désormais remplacer des usages« . Acceptons-en l’augure ! On ne demande qu’à les croire, y a plus qu’à. Mais que voilà une bien tardive épiphanie !

Tibert

Les laids tags et les cons crops

On me signale ici (le Parigot) que dans le Berry, à Crézancy-en-Sancerre dans le 1-8 plus précisément, des individus subreptices ont profité d’une récente nuit pour ravager un vaste champ planté d’orge (l’orge, on sancerre notamment pour faire du malt, pour la bière, le whisky etc… bref c’est une céréale très utile). Ils ont dessiné, en écrasant ou sectionnant les pousses d’orge, d’immenses cercles concentriques ou sécants (les lignes droites, ce sont les traces des roues d’un tracteur, on n’a pas encore inventé les tracteurs volants). Naturellement les pousses écrasées sont foutues… évidemment on va invoquer des extra-terrestres, de petits hommes verts, des machins runiques, des symboles abscons. Abscons mon cul, comme dirait Zazie : l’action de saccageurs de plantations.

Le Parigot nous apprend que ce sont des trucs anglais, forcément, ça se nomme en anglais, what else ? des crop circles (des « coupes circulaires », exactement pareil, mais en français). Accessoirement il existe un terme berrichon : ce seraient des agrogrammes (« écritures agricoles », du grec agro, paysan, et gramme, petit poids) : ça ne correspond pas du tout, un agrogramme n’est pas nécessairement circulaire, bien évidemment ; on peut écrire n’importe quoi sur un champ, et pas que des ronds, « bande d’abrutis » par exemple, si on a la patience. Le tout est de disposer d’une vue en hauteur sur le champ pour pouvoir en jouir, lire et faire lire le message…

Parlons clair : le crop-machin (cercle, triangle, ovale ou toute autre saccage géométrique de plantations) est à l’agriculture ce qu’est le tag aux murs urbains : une lèpre. Si d’aucuns dans les beaux quartiers et les milieux bien introduits trouvent ça beau, qu’ils se fassent donc faire des tags dans les cours intérieures de leurs immeubles, des crop circles sur les pelouses de leurs résidences solognotes, lubéronaises ou normandes ! La laideur et les dégradations à titre privé ? tant qu’ils voudront.

Tibert

Peine-à-jouir quinquennale

Je vais vous entretenir de la fête : pour faire correctement la fête et sans pensée culpabilisatrice, il faut l’aval des médias qui vont bien. Il y a dix ans, monsieur Sarkozy, cet impudent qui avait osé les défier au Fouquet’s – lieu non agréé, quand par exemple « Le Bar Nabé », rue des usines à Vitry-sur-Seine, semblait tout indiqué – muni d’un risotto crevettes-artichauts, a pu sentir la réprobation générale, mesurer sa faute de goût.  De même, ce malotru de Macron qui ignore les Bonnes Manières s’est fait salement remarquer, dimanche soir : outre que le second tour n’est pas dans la poche, il s’est réjoui avec ses amis à la Rotonde, à Paris-Montparnasse. Vous vous rendez compte, des hors-d’oeuvres à 13 euros, des plats à 28 euros ! mais peut-être s’est-il sagement contenté d’un supplément-beurre (4,50 euros) ?

Bref les cons sont là derechef, tous les cinq ans, pour scruter le contenu et le prix de l’assiette, le cadre de la fête et la liste des convives, aux fins de délivrer ou non leur satisfecit : idéalement ça se doit de donner dans la modestie, le frugal, le populaire de bon goût, sans ostentation – mais qu’on voie bien que c’est sans ostentation.

Je ne suis pas le groupie de l’homme aux élégantes rouflaquettes ; je vais vous dire : je n’ai pas voté pour lui. Son arrivée en tête au premier tour, c’est finalement « moins pire » que certaines hypothèses qui me faisaient frissonner d’horreur rien qu’à les évoquer. Et s’il a envie de se taper la cloche avec des amis à lui là où ça lui plaît, ma foi c’est son droit le plus strict, et il a bien raison : « on n’a droit qu’à un tour« , « la vie est courte« , et toutes ces sortes de choses.  Et au diable les peine-à-jouir.

Pour clore, ce commentaire d’un lecteur du Monde, que je fais mien sans réserve : +1, comme on dit sobrement.
 » Encore une polémique ridicule. Il est arrivé en tête au premier tour et a décidé d’ouvrir des bouteilles de champagne dans une brasserie parisienne normale. Tout ça avec des gens qui l’ont soutenu depuis le début. C’est quoi le problème? Il aurait du rentrer prendre une tisane et se coucher à 23 h après avoir regardé TF1? Je n’arrive pas à croire qu’on perde notre temps avec des trucs aussi débiles.  »

Pcc : Tibert, et un jambon-beurre-cornichon, un !

Y a aussi des perles, dans la purée

Robert V. (*), mon vieil ami de Montpellier – décidément pugnaces, les Montpelliérains ! – me fait remonter ceci : une page entière de l’hebdo local La Gazette avec un ééénôooorme  » 0 %  » en rouge : c’est le maire actuel, dissident PS, qui se fait sa pub. « Seule ville et métropole de France, 0% d’augmentation des taux d’imposition« .

Bravo, bravo, mais il demande à voir, Robert. Il me joint les chiffres sur ses taxes (foncière + habitation) de 2014, 2015, 2016. C’est une modeste maison de ville sans terrain extérieur, avec un garage.

Pour 2014, 4.805 €   ;   2015, 5.172 €   ;  2016, 5.220 €  ; 2017 ?

On pourrait détailler, mais bon, le cumul sur 2014-2016 donne : + 8,6  %. Pas anodin ! Donc, si le maire dit vrai, vu qu’il englobe 2017 dans son cocorico, il va y avoir une forte baisse pour fin 2017, afin d’obtenir au total un montant stable (celui de 2014) sur la période. Baisse qu’il est facile de calculer : soit X le montant pour 2017… hmmmmhbmmh… allons-y Alonso…  X = (4 x 4805) – 4805 – 5172 – 5220. Donc  X =  4.023 €.  Monsieur le maire, mon ami Robert attend donc des taxes locales pour 4.023 €, pas plus. Sinon, me dit-il, ce serait, mon cher Tibert, de la pub mensongère, non ?   Ouais… ça y ressemblerait. Wait and see, comme ils disent, je vous tiendrai au courant.

Autre : Le Parigot nous sort un clip de chansons – en anglais, façon « yaourt » :  paroles à peu près totalement incompréhensibles, et bien entendu non sous-titrées, tout le monde se fout apparemment de ce que brâme le chanteur (sur le clip, il se contorsionne beaucoup, ça doit aider à libérer le diaphragme et contrôler le souffle). Ce type, un jeune et avenant Belge à casquette, est interrogé sur son dernier album… il énonce ceci : « Mon album est un appel à la tolérance« .

Ah c’était donc ça ! on a tout de suite une meilleure idée du contenu de ses textes. Parce qu’avec ses borborygmes mâchonnés en anglais-yaourt, on n’avait pas perçu clairement (**). Ou alors  cette déclaration nous inviterait à nous montrer tolérants envers sa prestation ? indulgents serait plus précis. Allez, on va faire un effort, qu’il chante en paix – pourvu qu’il croise au large.

Tibert

(*) Pour des raisons de sécurité, les noms ont été changés.

(**) Quand l’autre Belge, là, Brel, chantait « … avec Frrrida la blonnnde... »  on comprenait clairement « avec Frida la blonde » ; ou bien Adamo : « … mmmais tombeuh la neigeuh… » : la neige tombe, d’accord. Mais les textes,  bof, les textes…

La zappette du samedi soir

Je m’en voudrais de commenter ce qui se passe depuis que quatre flics du 9-3 ont foiré une interpellation musclée sur un gars qui ne se laissait pas aisément interpeller. Mais ce gars est Noir, et la bavure, si bavure il y a – l’enquête est en cours – prend tout de suite une dimension dantesque ! Je suggère donc que désormais les polices de France et de Navarre n’interpellent que des Caucasiens bien Blancs, : ça n’évitera pas les possibles bavures, nobody’s perfect, mais ça évitera tout débordement.

Mais à part ça, je lis dans le journal que l’émission de Patrick Sébastien, hier soir à  la télé sur France 2, a provoqué de violentes protestations : c’était, paraît-il, de la merde. « Le Grand Burlesque« , ça s’appelle, et l’animateur lui-même, grimé en Donald Trump, y recevait une tarte à la crème sur la margoulette… ha ha ha ça c’est rigolo en effet, on se marre (aux canards… coin coin, Donald, vous suivez ?).

Bref je m’interroge : rien ni personne n’oblige qui que ce soit à rester assis inerte et tétanisé, la zappette à la main, devant un écran de télé allumé sur un spectacle affligeant. Il est de notoriété publique que les programmes, le samedi soir spécialement, sont du niveau le plus bas, pitoyables, de purs navets, du genre un épisode de Zorro colorisé, un vieux Derrick de derrière les fagots…  c’est exprès !! c’est fait pour. Pour que le samedi soir vous fassiez autre chose que de vous caler devant votre télé. Je reformule : le samedi soir on vous incite à sortir de chez vous, restau, théâtre, belote coinchée, cinoche, que sais-je ? Dit autrement : le samedi soir, sortez ! Capisci ?

C’est d’ailleurs pour ça que Patrick Sébastien s’est permis des prout-prouts, des grimaces et des guignoleries pitoyables : oui il aime les bon gros calembours et les tartes à la crème, et là il supposait qu’il n’y avait personne d’assez idiot pour visionner ça, ce qui permet de se lâcher, youpee. Bon, c’est un malentendu, quoi, un stupide malentendu, on va pas en faire un fromage.

Tibert