Trompettes des morts en salade

Dans le genre ouvriériste-popu, ou carrément provoc’…

Une Information confidentielle et ultra-sensible : le Grand Véfour, resto parisien de très haut de gamme, magnifiquement placé sous les arcades du jardin du Palais-Royal, menu « pas cher » du midi à 88 euros (*) sans le pinard ni l’eau minérale ni le café (mais la carafe d’eau du robinet est gratos, c’est la loi)… le Grand Véfour, donc, perd sa troisième étoile au Michelin. Snif. Le grand Raymond Oliver doit pleurer dans sa toque et sa barbe.

On ne sait ce qui a fâché les ayatollah’s du guide Bib’, si le trait de vinaigre de Xérès du Tourteau et sucrine n’était pas bien aligné sur la diagonale de l’assiette, si le Pressé de foie gras était trop pressé… bref c’est la cata, Le Grand Véfour ne sera désormais et jusqu’à nouvel ordre que moyennement Grand.

Ayant vu un célébrissime chef se suicider pour cette même raison, on ose espérer que les rédacteurs du Guide Rouge sauront annoncer la triste nouvelle avec ménagement, et entourer Mme veuve Véfour de leur sollicitude, façon trompettes des morts en demi-deuil.

On entr’aperçoit, on effleure ici des yeux un monde assez clos, où le montant d’une addition pour quatre avec une bonne bouteille de 12°5 et des cahouas correspond grosso-modo à un mois de salaire de maçon. Mais comment un maçon, avec ses grosses pattes bouffées au ciment, pourrait-il s’égarer sous les arcades du Palais-Royal et pousser la porte du Grand Véfour ? qu’apprécierait ledit maçon à la fine gelée au persil plat ? le persil plat, c’est pour mettre dans les narines de la tête de veau.

(*) Le choix actuel de 3 entrées au menu du midi en semaine, pour les valeureux travailleurs :

Pressé de foie gras de canard,
potiron mariné, trompettes des morts en salade

Légumes du moment
sur une purée de brocolis au gingembre,
émulsion de marrons, trait de vinaigre de Xérès

Tourteau et sucrine
dans une fine gelée au persil plat,
condiment de pâtissons jaunes

Eolien, sert à rien

Un intéressant et instructif article (*) nous fait découvrir un paradoxe : l’installation d’éoliennes, non seulement ne diminue pas la production de CO2 (le principal gazahéfféd’ser, nous le savons tous) mais la fait augmenter ! de multiples recoupements permettent de corroborer ce constat. Paradoxal, certes ! car les pâles pales ronronnantes qui brassent lentement l’azur là-bas au loin (**) sur la colline sont réputées ne prendre d’énergie que du vent.

Pour nous résumer, l’offre d’énergie éolienne est calamiteuse en ce qu’elle est discontinue : là où un barrage, une centrale nucléaire produisent de manière stable et prévisible, Zéphyr a ses caprices et souffle quand il a envie de souffler ; et même les sites les plus judicieusement choisis pour leurs vents à décorner les boeufs ont droit à des anticyclones tenaces, de ceux qui font débander les manches à air.

Or, les humains étant humains, ils agissent comme si les éoliennes tournaient, inlassables, telles les ailes du moulin de la chanson. Moralité : quand la bise fut tombue, ils se retrouvurent sans courant pour faire griller leurs tartines, et que se passe-t-il en pareil cas ? la règle de l’emm… maximum fonctionnant à plein, on se trouve bien évidemment en hiver, et on est limites sur la puissance disponible, et on démarre les centrales thermiques, car il faut fournir ! Et il n’est rien de pire qu’une centrale thermique en matière de gazahéfféd’ser.

L’article dont il est question ici insiste donc sur la politique, la démarche, l’approche qui devrait présider à toute initiative en matière de dotation d’énergie : d’abord promouvoir les économies, trouver des solutions moins « énergivores », bref diminuer les besoins ; ensuite distribuer et organiser la ressource en conséquence. Certes, c’est bien pensé, plein de bonnes intentions, mais, disons-le froidement, si la coercition ou de réels avantages ne sont pas liés aux économies d’énergie, ça ne marche pas. Exemple, si les fameuses ampoules fluo-compactes étaient subventionnées – TVA réduite, bonus gouvernemental, que sais-je ? – et coûtaient 3 euros pièce au lieu de 8 ou 10, nous nous y intéresserions peut-être plus.

De même, si les lois états-uniennes sur les normes de pollution automobile laissaient une chance au fioul, les gens se tourneraient peut-être enfin vers des moteurs diesel au lieu de bouffer des 30 litres au 100 de super déplombé (***) avec leurs pick-ups inutilement surdimensionnés.

Encore une fois, et comme toujours, nous butons sur LE problème qui tue, et sur lequel il faudrait instituer un prix Nobel, ou une incitation très incitative : le stockage de l ‘énergie électrique ! tant qu’on aura des techniques aussi rustiques que les batteries au plomb, le solaire et l’éolien sont voués à jouer les starlettes, les pom-pom girls.

Messieurs les chercheurs, et mesdames aussi, le stockage de l’énergie électrique, efficace, compact, pratique et pas cher : c’est là qu’il faut bosser, en urgente priorité.

(*) car ce peut être intéressant sans être instructif : par exemple, quand l’intérêt c’est le fric, ou la fesse… encore que…

(**) loin, loin, le plus loin possible sur la colline, car c’est très bruyant.

(***) ils utilisent, avec leur système entièrement à part, le MPG : « miles per gallon » : un « truck » (un pick-up, disons-nous) lambda fait « officiellement » du 20 MPG, mais beaucoup plus en fait. En unités moins zarbi – encore faut-il distinguer le gallon liquide amerloc’ et l’impérial gallon Rosbif – ça fait… euh… 11,75 litres aux 100. Je vous la donne la formule ? bof… si ça vous prenait de convertir des MPG en L/100 : X litres aux 100 = 235 / Y MPG. Dites merci !!

And the bread winner is…

Un superbe article du « Monde » de chez nous, façon « Une tranche de vie » bien saignante, nous raconte les soucis de fric au quotidien, d’une famille « médiane » qui engrange autour de 3.100 euros par mois.

Madame a un boulot d’appoint, et c’est Monsieur qui assure la matérielle, comme on dit. Je cite : « Car Bénédicte B. considère que le premier emploi du ménage, celui du « bread-winner« , comme disent les sociologues, est celui de son mari. »

Comme disent les sociologues ? sociologues qui parlent un Anglais de m… ! Bread-winner, c’est l'(heureux) gagnant du pain à la loterie. Le vainqueur du pain, en somme. Gagner son pain, c’est « earn one’s daily bread« . « Bread-earner« , à la rigueur… mais les Rosbifs ne mangent pratiquement pas de pain.

De toutes façons, je ne vois pas pourquoi les sociologues français ont besoin de jargonner aussi lamentablement en Rosbif, à propos de boulot principal et de boulot d’appoint. Par ailleurs ces sociologues sont fort mal renseignés, la part de l’alimentation dans le budget des ménages étant en moyenne de l’ordre de 14 % ! S’agissant des postes budgétaires principaux des ménages, le logement vient largement avant le pain.

Bref : des mots creux et mal-t-à propos. La distinguée bread-winneuse qui a commis cet article a sans doute voulu faire chicos ?

Sociologues… bread winner… n’importe quoi !

"Des landes", au futur antérieur

Petite brève (vraiment brève, quoi !) hier soir au Journal Téloche de 20h : Le décret déclarant « d’utilité publique » le futur aéroport de Notre-Dame des Landes (30 km au Nord de Nantes) est paru au Journal Officiel. Voir à ce sujet mon billet « Requiem pour une enquête d’Utilité Publique ».

Eiffage, Bouygues, Vinci… vont pouvoir se réjouir, les cimentiers z’aussi.

Les voyageurs Rennais et Nantais vont voir s’allonger significativement leurs trajets domicile-aéroport. Tout ça pour faire le même boulot qu’actuellement, pas mieux. Et les landes ? foutues, les landes. Kérosène, rugissement des réacteurs, rocades, rond-points à l’anglaise, tarmac et bitume.

La patronne des lieux, dont tout ce ramdam va rendre la vie insupportable – et pas qu’à Elle ! – ferait bien de se tirer. Elle pourra se réfugier chez sa cousine, qui se la coule douce, 35 km plus à l’Est, et à qui on fout encore provisoirement la paix : Notre-Dame des Langueurs.

J'ai le bonjour de ma caissière

Vous fréquentez sûrement un hyper-super-moins super-petit supermarché ? pour vos pâtes, vos bouteilles d’huile… et vous avez sûrement fait la queue aux caisses ? jamais ? menteur. Non, sérieusement, mais si, avouez, vous avez queué, et des plombes, et en râlant, parce que ça traîne ça traîne, et d’ailleurs c’est, comme un fait exprès, toujours la caisse que vous avez choisie qui coince : le produit mal étiqueté, la Carte Bleue qui ne passe pas, la mémé qui fait un chèque qui prend 5 bonnes minutes, le client d’avant qui sort une vingtaine de bons de réduction (*) tous plus insignifiants les uns que les autres mais que la caissière doit enregistrer laborieusement un à un, la caissière qui entame une discussion animée et que vous jugez oiseuse avec le client précédent, la la caissière qui, juste quand vous croyez que ça y est enfin c’est à vous, décide de changer le rouleau de papier, compter ses sous, remplir ses bordereaux, ranger ses chèques, téléphoner à son chef, ou carrément fermer sa caisse et se tirer, bref déclenche manifestement une manoeuvre dilatoire et hostile qui vous est destinée.

La caissière qui vous dit ostensiblement « bonjour » quand enfin c’est votre tour… ça fait cinq minutes que vous lui faites des mimiques, qu’éventuellement vous avez échangé des propos, mais voilà, elle décide quand même de vous lancer ce « bonjour » comme si elle découvrait votre présence à l’instant même. On peut d’ailleurs parier un paquet de cahuètes que ça fait partie de ses obligations professionnelles, et qu’elle se ferait remonter les bretelles si elle manquait à ce « bonjour » mécanique et systématique.

La caissière qui fait un boulot de con pour un salaire de merde. La caissière qui a cependant besoin de ce job débile car il faut croûter ; la caissière qui est parfois un caissier, qui a parfois une maîtrise de Lettres pour passer une douchette laser devant des étiquettes à code-barre. La caissière que l’on commence à remplacer par ci-par là par des caisses libre-service, car ce sera bientôt à vous, cher client, de calculer votre facture : ça vient doucement mais sûrement la suppression de la caissière !

La caissière qui lit, les yeux ronds, dans son canard gratuit et et dans le plus grand désarroi et dans le métro, qu’un jeune trader de la SocGen est payé 100.000 euros par an en fixe (6 fois plus qu’elle, la caissière chevronnée) mais peut espérer 300.000 euros de prime annuelle s’il ne déconne pas et s’il a du pot…

La caissière qui fait 10h-12h30 et 17h-20h mardi, 10h-17h mercredi, 14h-17h et 19h-20h30 jeudi, 10h-12h30 vendredi (ah non, 10h30-18h, Paulette, vous remplacez Karine vendredi), et qui doit se faire des post-it pour s’en souvenir,

LA CAISSIERE A FAIT GREVE. Et cette grève là, on peut la comprendre.

(*) Vous l’aurez sûrement noté : JAMAIS un client masculin ne présente de bon de réduction : c’est un truc de nanas, ça, les bons de réduc’. Il n’y a qu’elles pour exhiber des liasses de bouts de papier à 30 centimes par ci, 20 centimes par là.

Les dernières minutes du rail

Excellente idée de la SNCF, cette initiative de vendre les billets invendus des dernières minutes : ça s’appelle originalement « bons plans sur le Net« . Idée simple et déjà largement utilisée aux USA : quoi de plus stupide que de s’entêter à vendre 200 dollars un siège d’avion Boston-Chicago, siège qui restera vacant, alors qu’en le proposant à la moitié ou au tiers du prix ce siège sera occupé ? évidemment ça n’est possible que si tous les sièges sont soumis à réservation préalable ; évidemment aussi, il y a un équilibre à trouver, le kérosène par passager transporté ça se calcule.

Excellente idée, mais la SNCF a comme d’hab’ un discours de façade (« y en aura pour tout le monde, pas seulement les TGV, blahblahblah ») mais une pratique qui vise à tuer le transport non-TGV (Corail Intercités TER Luna et j’en oublie…) ou plutôt à refiler ces rossignols à d’autres mécènes, Régions, transporteurs privés, qui n’en veut ? Ainsi le jour où l’on pourra prendre un billet dernière minute de Tours à Clermont-Ferrand (pas par Paris, évidemment, trop fastoche !) n’est pas encore en vue. Et pourtant, qui peut prétendre que de tels parcours sont le fait de travailleurs au quotidien, forcément munis de cartes d’abonnement ?

Autre bémol, et celui-là devrait quand même faire grogner quelque part : quid des arriérés mentaux qui n’ont pas Internet à haut débit ? eh bien, qu’ils crèvent, répond la SNCF. Donc, messieurs-dames pas suffisamment instruits, trop âgés, trop pauvres, trop mal situés géographiquement… en trois mots, allez au diable ! Il est vrai que les mal situés géographiquement ne sont pas concernés : de toutes façons, dans les zones mal desservies par Internet, il n’y a pas de TGV… alors…

Quant aux citadins illettrés, pauvres, vieux (ou toute combinaison des trois), ils ne voyagent pas, ou si peu ! Ils peuvent bien se payer par ci-par là un billet « plein pot », pas vrai ? en se déplaçant et allant faire la queue à la gare. Avec un aller simple en corbillard en perspective, et pour celui-là, il n’y a pas encore de réservations par Internet.

Carlsbourg et Kronenberg, même soupe

Vous l’ignioriez sûrement, Kronenbourg (le parrain des abdominaux éponymes, le fameux « Kro », les bitures au foyer du soldat à Mourlemon-le-Grand… tout un mythe) appartenait à Scottish & Newcastle, boîte terriblement british.

Eh bien, c’est plus la peine de retenir cette info désormais obsolète, car c’est Carlsberg qui s’y colle ! Oui, la Kro à 2 euros 20 le quart de litre au comptoir et minimum 3 euros en salle (forcément c’est plus cher, ça voyage…) est désormais danoise.

Vous vous en foutez, et vous avez raison, car c’est la même soupe. Ayant pas mal éclusé de mousses diverses et variées dans ma jeunesse, mon tiercé n’a jamais retenu la Kronenbourg, ni même pratiquement aucune des bières françaises de grosse cavalerie : trop gazeuses (nécessitant impérativement un dégazage partiel avant bibition*), amères mais de peu de bouquet, rapidement pesantes à boire… je vote sans hésitation pour les Plzen tchèques, légères et parfumées, suivies de près par les allemandes.

C’est mon credo, pas en latin celui-là : vive les micro-brasseries, les bières bretonnes, californiennes, québecoises… artisanales, faites avec amour ou passion, ou les deux ; les trappistes belges, une fois ; les bitter galloises bues à peine fraîches… les bières du Ch’Nord, et au diable la bière d’hypermarché.

(*) J’avais pensé à boiritude, mais Ségo m’aurait attaqué pour plagiat. Donc, quel mot français décrit-il le fait de boire ? déjà, le fait de manger (la manducation) n’est pas vraiment du vocabulaire de tous les jours. C’est la bibition, quand on boit. Clair, non ? de bibere, boire en latin (pour ce qui est de boire en Suisse, alors là, c’est pas beau !)  Mon illustre prédécesseur en écriture, Raymon Queneau, utilisait d’ailleurs ce terme, p. 131 de Loin de Rueil : « Malheureusement on dut cesser assez rapidement la bibition des pots ».

Vous vous endormirez donc un peu moins ignorants ce soir.

Quand je serai grand, je ferai taxi

Notre ex-sherpa mitterandesque Attali en veut aux taxis !! ce type a dû monter un jour dans un bahut à Réaumur et demander d’aller à la Bastille, et s’est peut-être fait balader du côté de Mirabeau ou Clichy, histoire de visiter la capitale et charger le compteur.

Non, plus sérieusement, il en veut aux professions verrouillées : il cite les taxis, les coiffeurs, les notaires… et il a clairement raison, du moins sur les premiers ; pour les coiffeurs je passe au large, le dernier que j’ai vu doit remonter à 1980, et je me débrouille en famille (*); quant aux notaires, ce n’est pas un produit de grande consommation, pas vrai ?

Bref, dans son rapport (que vous pouvez télécharger ici, par exemple, bande d’ignares, en cliquant sur le mulot), M. Attali, à la page 157, constate que les taxis (0,18% de l’emploi total), il en manque. J’opine vigoureusement du bonnet : j’ai pas mal bourlingué, et que ce soit à Birmingham, Madrid, Singapour, on se pose au bord du trottoir, on poireaute 5 minutes maxi, et il en passe fatalement un en maraude, et il s’arrête, et en voiture Simone ! à Singapour c’est 2-3 minutes, pas plus. Pas besoin de téléphoner, réserver, faire la queue… et ils sont moins chers ! oui madame. Une course banale de 15-20 minutes, c’est 10 euros maxi, on n’hésite pas à en user largement. Voyez aussi les yellows cabs new-yorkais : il y en a beaucoup, et ça fonctionne à plein.

Ici par cheu nous, essayez donc de trouver un taxi à Paris : galère garantie. Certaines professions ont érigé des murailles pour se calfeutrer ; certes ils se trouvent peinards, mais moi égoïste consommateur je m’en tape, de leur petit nid douillet : si Paris, Nantes, Marseille… avaient assez de taxis, si cette profession était déverrouillée, on pourrait enfin, prem’s trouver des taxis, deu’s, payer probablement moins cher un service plus anodin, plus fréquemment, et donc les taxis s’y retrouveraient.

Oui mais… les taxis sont contre ! ah tiens, voilà qui est étonnant. Un bon courant d’air leur ferait pourtant du bien ; par ailleurs, ce n’est plus un travail aussi pointu qu’il y a quelques années : ils ont tous des GPS et ça vaut mieux, parce que nombreux sont les taxieurs (**) qui ne connaissent que sommairement la géographie de leur ville. Il est vrai que c’est un cercle vicieux ; plus les GPS vous assistent, moins vous vous cassez pour mémoriser des noms et des circuits. C’est humain.

Donc oui, M. Attali, en voilà une proposition qu’elle est bonne.

(*) Tiens, rien que le « brushing« , ce coup de brosse anglophone, coûteux, quasi obligatoire et totalement inutile, car foutu en l’air au premier coup de vent : c’est pas de l’arnaque, ça ?

(**) ancien néologisme emprunté à nos amis francophones Africains, plus court et aussi efficace que « chauffeur de taxi » ; voilà des mines de mots chouettes et pas rosbifiants ! Tiens, je donne tous les show-rooms pour une salle de montre, merci les Québecois.

9 shakus de diagonale !

Le Monde nous fait l’annonce de téléviseurs plats et de plus en plus larges : jugez-en, 150 pouces de diagonale, moi qui ai la main large, ça fait environ (vu que je chausse du 42) 12,5 pieds ; on aurait pu tomber pile avec un type qui chausserait du 43, à un poil de cul près.

Ce qui est tuant, là dedans, et complique tout, c’est que les japonais ont deux systèmes de mesure : le leur, et puis le système métrique. Dans le leur, le fameux plus grand écran de 108 pouces en 2007 (108 pouces moyens, normalement proportionnés, pas trop boudinés ; donc pas des pouces de bouffeurs de DoubleCheeseBurgers ) aurait dû faire dans les 9 shakus, ce qui vous parle certainement, vu que le shaku est la longueur de 2 baguettes à bol de riz gluant mises bout à bout. Si ç’avait été des baguettes chinoises, passablement plus longues, il aurait fallu diviser la mesure en shakus par la racine carrée de l’âge du Grand Mogol.

Mais, hésitant entre le système métrique et le leur, les industriels japonais se sont avisés qu’ils n’avaient rien à foutre du shaku ni du tsubo ; pas plus que du système métrique, d’ailleurs ; et vu que leur marché d’élection c’est les USA, ils préfèrent utiliser leurs doigts pour mesurer les écrans, ce qui y laisse de vilaines traces de gras, surtout s’ils ont mangé des crevettes en sauce piquante juste avant.

Ils ont aussi des clients qui n’utilisent pas les mesures nord-américaines ? ah oui. Mais c’est anecdotique.

Tiens, en bis, je vous livre la dernière : les bistrots-tabac-presse-Française-des-Jeux se plaignent que depuis l’interdiction de cloper à l’intérieur chez eux, il y a moins de gens qui achètent des « morpions », « grat-grat » et autres âneries à perdre de l’argent – pas perdu pour tout le monde. Déjà qu’on donne assez de sous comme ça à l’Etat.

Comme quoi l’absence de fumée, non seulement éclaircit et assainit l’atmosphère, mais rend aussi les idées plus claires.

On est le 11, ça craint !!

Il est des fadas qui se croient obligés, tels les tueurs en série (ouais je sais ça fait moins « pro » que sérial quileur mais j’y tiens) de répéter leurs méfaits suivant un certain modus operandi (ouais je sais ça fait plus savant que protocole, et j’y tiens) : le 11 du mois par exemple. Donc serrons les fesses et croisons les doigts jusqu’à ce soir.

Premio : le pétrole baisse ces temps-ci à la bourse : donc mesdames et messieurs, surveillez les pompes à essence… des fois que les prix y baisseraient, on peut rêver !

Deuxièmo : a propos de rêve – le rapport Attali, qui a sans doute été partiellement pondu en songe (*)… préconise des mesures intéressantes pour moderniser notre pauvre cher vieux pays : il faudra y revenir, vous devriez vous y intéresser. Notamment la suppression des départements (on ne pourra plus dire « Parigot têt’de veau ») et surtout, surtout la relance de l’immigration.

Ah bon, on l’avait arrêtée, l’immigration ? ah…

(*) Vous voyez l’astuce ? non ?