Le postier fume-t-il ?

On nous apprend qu’une figure lyonnaise, co-patron d’un cani (un bistrot, bande d’ignares de non-Lyonnais) nommé le « 203 » – 9 rue Du Garet – dont la devise pourrait être « contre tout ce qui est pour et pour tout ce qui est contre« , a été verbalisé pour résistance à la Loi anti-tabac. Il avait depuis assez longtemps annoncé qu’il ne se soumettrait pas… ceci étant, nous découvrons qu’en d’autres temps il avait défrayé la chronique au bas de la Croix-Rousse, ouvrant un rade – 23 rue de l’Arbre sec – nommé le « 100 tabac » afin d’y instituer une enclave non-fumeurs ; épinglé tous les points d’eau de sa ville pour gaspillage de la ressource aqueuse, et accessoirement fait de la politique, puisqu’ayant été déclaré inéligible pour un an.

En voilà au moins un qui gigote dans les filets de la Société !

A ce propos, un courrier des lecteurs du Figarôt (voir les réactions des lecteurs à l’article que je cite dans mon premier lien) nous apprend ceci : « Figurez-vous que le tabac est l’un des rares moyens de ralentir la maladie d’Altzeimer! vous pouvez vérifier auprès de médecins spécialistes si vous ne me croyez pas blahblahblah… »

Waf waf, c’est une des blagues les plus éculées que je connaisse ! la chute de la blague en question est : « le tabac aide à lutter contre (…) parce que les fumeurs meurent (*) avant d’atteindre l’âge où la maladie d’Alzheimer se manifeste ».

Parlant de mort, une coquille que je ne résiste pas au plaisir de vous soumettre (**) : c’est Yahoo qui tartine sur Olivier, le Postier Trotzkyste, qui lui aussi appelle à résister, pas pour le tabac, non, mais pour les lendemains qui, les lendemains que, les lendemains cons… « D’ores et déjà, je peux vous dire que ça mort suffisamment pour qu’on soit déterminés, enthousiastes pour aller jusqu’au bout« .

Et donc, Viva la Muerte !

(*) Les fumeurs meurent, mais les fémurs m’eurent…  les faits mûrs murent… les fées murmurent…

(**) soumettre une coquille ! n’importe quoi…

Pour 100 dollars t'as plus rien

Tiens, pour mémoire, cet extrait édifiant de mon billet du 15 octobre dernier :

« Il paraît que le baril de pétrole a crevé les plafonds, c’est la cata etc (…). Quatre-vingt-cinq dollars LE baril. Combien ça fait de litres, un baril ? ça fait pas des litres, ça fait des gallons : 42 exactement (*). Eh oui encore une saleté d’unité de mesure anglo-américaine, pour clarifier les choses. Le gallon faisant environ 3,785 litres, le baril fait un chouïa de moins que 159 litres. »

Avec le recul, on constate que le baril a pris 15 dollars en 2 mois et demi, soit 10 cents par litre. Et on en est à 0,627 dollars environ le litre de brut. Et alors ???

Pourquoi , pourquoi grands dieux « 100 dollars » serait-il la balise fatidique, psychologique, la balise qui tue ? depuis quand le merdique système d’unités américain serait-il basé sur la numération décimale ? si ça se trouve, le seuil psychologique du baril, c’est 143.2712 dollars (decimal point is decimal point, comme ils disent), qui font probablement un compte rond en sixièmes de pouces.

(*) pourquoi 42 gallons, pourquoi pas 50, 27, 72 ?? pasque !

A pus vroumvroum

L’année 2008 démarre très fort, et par une excellente nouvelle.

Bon, c’est une bonne nouvelle en ricochet d’une très mauvaise ; mais comme le dit la sagesse populaire, « tant va la cruche à l’eau que deux tu l’auras ! » C’est bien vrai.

Donc, c’est Le Monde qui le dit, donc c’est vrai, le Dakar 2008 : poubelle. « Pour votre sécurité », les organisateurs ont constaté que la situation en Mauritanie est trop mauvaise, donc ils arrêtent tout. Quatre touristes trucidés, basta… et ils ont raison, pas la peine de jouer au plus con avec les experts en ceinture d’explosifs.

Ce qui est somme toute réjouissant, c’est qu’à une époque où le litre de mazout est à 1,20 euro, on va enfin stopper cette gabegie de carburant et de cavalcades inutiles dans les dunes. On va aussi éviter de faucher au passage les gosses qui traversent en dehors des clous de sable, les vieux qui n’ont pas le temps de se mettre à l’abri avec leur déambulateur, etc. Accessoirement, on va éviter de rapatrier les cadavres des concurrents qui auraient eu la malchance de se péter la trombine avec leur monstre vrombissant à 120 à l’heure dans des lits d’oueds.

Donc : tout bénéfice pour la planète, moins de veuves, d’orphelins, de parents éplorés, moins de gaz ahéffèd’ser, moins de fric gaspillé, moins de boucan et de ramdam dans les dunes, les chameaux (à deux bosses) et les dromadaires (à une bosse) pourront laisser leurs tampons d’oreilles dans l’armoire à pharmacie.

Bon, il y avait des retombées positives au Dakar ; des bouquins, des ballots de linge, de la bouffe… mais tout ça peut très bien se faire par des moyens moins bruyants et moins pressés.

Mais la poésie des dunes, l’appel du désert ? c’était surtout la pelle à sable ; tous ces gens très pressés n’avaient pas le temps. Pourtant, Chi va piano va sano, chi va sano va lontano : jusqu’à Dakar, sans trop de bruit et de nuisances, en prenant le temps de contempler les dunes.

Coquille vide

En aussi gros titres que la prochaine interdiction de cloper dans les bistrots et restos – pourtant bien bien plus importante – un grand canard du matin sur la Toile nous annonce que Shell (la saint-jacques rouge sur fond jaune) compte faire des économies, soit environ 340 millions d’euros. Non que la hausse du pétrole lui fasse du souci : miam-miam pour le moment, ça baigne, pourvou qué ça doure. Non qu’ils prévoient de se convertir au bois, aux éoliennes, aux énergies douces, renouvelables, propres, toutes foutaises dont il n’ont que faire ; non, tout simplement, au lieu de nourrir une armée d’informaticiens plutôt blonds aux yeux bleus, ils vont nourrir une autre armée d’informaticiens physiquement quelque peu différents, situés nettement plus à l’Est et au Sud, au teint plus foncé, aux cheveux lisses et noirs, aux yeux foncés, tout aussi compétents, et qui crêchent beaucoup beaucoup plus loin que Pontaut-Combault.

Eh oui, grâce à la Toile justement, l’Indien bronzé qui, les pieds sur son bureau à Bombay ou Bengalore, sous les flux des climatiseurs, sirotant une tasse de thé, corrige ou teste des codes de pages Web avec application, ou dépouille un compte-rendu de sauvegarde, fait exactement le même boulot, et aussi vite que le blond en costard-cravate dans la banlieue de Rotterdam. La seule différence est liée à son contrat de travail, nous le savons tous : trois fois moins cher, et une ambiance bien plus « studieuse ».

Que restera-t-il donc de nos belles cathédrales informatiques, de nos superbes salles blanches, des rangées de serveurs ronronnants et clignotants, de nos magnifiques blockhaus bourrés d’ordinateurs sophistiqués ? des coquilles vides, où le faux-plafond pendouillera bientôt lamentablement sur des espaces déserts. On va pouvoir y faire du ping-pong, de la pelote basque, du roller, de la gym.

En revanche, on n’a toujours pas trouvé le moyen de délocaliser les garçons de café, les coiffeuses, les contractuels, les taxis, les épiciers, les jardiniers, les prostituées, les zonards. Il y a donc de belles opportunités – comme ils disent outre-Manche – de carrière chez nous, rassurons-nous. L’avenir reste radieux, il suffit de s’en persuader bien fort.

Où l'on reparle de taxes

On sait que c’est Mme TASCA, ci-devant ministre de la Culture sous Tonton, qui avait fait adopter la célèbre taxe sur les supports vierges, CD, cassettes… et maintenant disques durs intégrés, baladeurs MP3, DVD, clés USB… en attendant de taxer les calepins et les stylos, puisqu’il est possible avec ces dangereux outils de piratage de recopier les paroles d’une chanson, ou – tel Mozart bambin pompant sans vergogne et de mémoire le Miserere d’Allegri – transcrire sur le papier à la volée la partition du dernier tube en toc de la Star-Ac’ ! Les italophones avertis auront bien évidemment traduit « tasca » : la poche, eh oui bonne réponse, c’est pour les poches de la SACEM et des éditeurs de zizique, films etc… que nous payons cette taxe, quand nous sauvegardons nos données, encodons notre dernier film sur bébé-apprend-à-marcher, ou copions « La Mer » de Debussy sur baladeur MP3 pour aller trottiner.

Là où c’est comique, c’est que sur 27 pays, l’Europe n’en compte que 21 qui appliquent cette taxe, et encore sur des bases bien différentes ! Voir cet article du Monde. Sait-on qu’en France, un DVD vierge de 4,7 Giga-octets (combien ça fait en pieds et en pouces ?) se voit taxer de 1,10 euros HT, soit à la grosse 1,30 euros. Loin d’être indolore, n’est-ce pas ! Voilà pourquoi moult de nos compatriotes vont faire leurs provisions au Royaume-Uni ou en Hollande. C’est humain et bien normal, personne n’aime se faire assaisonner injustement.

Juste deux questions :

Premio : Pourquoi faut-il que nous Froggies soyons pressurés plus que nos voisins Belges, Allemands, Hollandais ?  y a-t-il une bonne raison ? parce qu’on est Français ? parce qu’on pirate plus ? parce qu’il y a des fuites dans le circuit de recouvrement et de distribution de ces taxes ? on aimerait des explications.

Deuzièmo : Si la copie est illégale, alors pourquoi la taxer ? ça ressemble furieusement aux pratiques d’arrosage chères aux fonctionnaires des pays où l’Administration est arrangeante : c’est illégal, soit mais je ferme les yeux si tu me files un petit quelque chose. Hypocrisie, hypocrisie.

Géométrie de la saucisse

Dans le cadre de nos rubriques légères et récréatives, et puisque l’actualité ne nous donne rien de saignant à nous mettre sous la dent, ce billet traitera aujourd’hui de cuisine, et plus exactement de cuisine ardéchoise. Cherzôditeurs, je vous devine déjà salivant à l’évocation de toutes ces bonnes choses, pour n’en citer que deux ou trois, le Big’Mac de Lamastre, le steak-frites de Privas, sans oublier bien entendu le glorieux couscous d’Annonay.

Je lisais hier au soir une de ces recettes précieuses et alléchantes de notre terroir : « saucisses aux oignons », laquelle stipulait dans son protocole : « Faites chauffer à feu vif une poële, y laisser fondre une noix de beurre(*) ; y jeter ensuite les saucisses, les griller en les retournant pour les faire dorer uniformément… » – et là je fronçai le sourcil : c’était une recette infaisable ; non point infaisable comme ces absconses recettes de grand chef qui sur trois pages vous enjoignent de lever des filets à cru, réduire et passer au chinois, émulsionner, parer et monter un sabayon avec du beurre clarifié ; non, là c’était mathématiquement infaisable.

En effet la saucisse ardéchoise est courbe, à l’instar de la saucisse de Morteau, de Montbéliard, de Toulouse, de… bref. Courbe, et plus exactement – soyons précis – elle se présente comme un segment de tore, sur les deux sections verticales extrêmes duquel on aurait collé des demi-sphères de diamètre égal au diamètre de ces sections. Poursuivant mon exposé, je comparerai la surface d’une poële non cabossée à un plan ; certes il en est des poëles comme de nous tous, elles s’usent et se déforment à l’usage, mais – comme le bon ouvrier se reconnait au bon état de ses outils – nous assumerons l’hypothèse d’une poële plane, du moins son fond ! Et faisons donc abstraction des bords, qui ne feraient que brouiller la clarté du propos, quoiqu’utiles au confinement des projections de beurre chaud.

Eh bien cherzôditeurs, il est IMPOSSIBLE de faire dorer uniformément une saucisse courbe dans une poële plane, et la géométrie dans l’espace (non pas celle de Lobatchewsky, ni l’une de ces théories fumeuses basées sur la courbure de l’espace-temps) vient à mon secours pour le démontrer. Pour faire dorer, il faut qu’il y ait contact de la surface de la saucisse avec la poële ; or entre un segment de tore, fût-il coiffé de ses deux demi-sphères d’extrêmité, et un plan, il ne peut y avoir au mieux qu’une courbe plane de contact – plus précisément un segment de cercle – jamais une portion de plan.

L’expérience triviale vient d’ailleurs à l’appui de mes dires : il n’existe que deux positions stables d’une saucisse courbe dans une poële plane, et ces deux positions sont symétriques de part et d’autre de l’axe circulaire du tore. Hors ces deux figures, jamais une saucisse ardéchoise – comme ses consoeurs, d’ailleurs – n’acceptera de se laisser dorer de manière statique ; elle roulera irrémédiablement vers l’une de ses deux positions stables, et la triste conclusion de cette expérience sera une saucisse non dorée uniformément sur sa surface. Gâchant ainsi cette alléchante recette de « saucisse aux oignons », qui, soyons objectifs, nous promettait de grandes satisfactions gustatives, nous laissant deviner la délicieuse et surprenante alliance de l’oignon et de la saucisse ardéchoise. Servie avec un St Joseph rouge 1998 de bonne extraction, ou, soyons fous, un Hermitage bien charpenté et capiteux, c’eût été un grand moment culinaire.

(*) La noix ardéchoise n’est pas, tant s’en faut, le fruit le plus connu de cette belle contrée ; la chataigne eût été plus en situation ; mais une « chataigne de beurre » eût choqué les lecteurs de Grenoble, alors… et puis, avouons le, ces recettes ne sont pas diététitiquement irréprochables, et ici le beurre cuit nous interpelle ! mais au diable les coronaires bouchées, quels risques ne prendrait-on pas pour une saucisse ardéchoise aux oignons ?

Réversible, disent-ils

On sait – on n’en voit guère les signes – qu’EDF n’est en principe pas le seul fournisseur d’électricité aux particuliers : voyez, quelques milliers de risque-tout ont choisi de se brancher chez un concurrent !! Sur 15 millions de foyers, c’est tout sauf un raz de marée. Le bide, quoi !
Le problème est que si les entreprises peuvent opter pour un concurrent d’EDF, et puis changer d’avis et revenir chez EDF, les particuliers, jusqu’à présent, non ! Punis ! si vous avez voulu aller voir ailleurs, eh bien, EDF, vexé, vous refusait la possibilité de revenir sous son aile protectrice (et celle des tarifs réglementés par le gouvernement, bien entendu).

Pourquoi cette disposition stupide ? et inique, pour dire les choses clairement. Sans doute pour dissuader les particuliers d’aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte… mesure efficace, comme on l’a vu.

Mais mesure abrogée tout récemment, et donc, chers amis, vous pouvez désormais signer audacieusement un contrat de fourniture de courant chez ElectroMachin, et puis – quelques mois plus tard – revenir chez EDF, on ne vous boudera pas. Ce n’est que justice, n’est-ce pas ? Sauf que d’ici juillet 2010, les tarifs réglementés auront disparu ! Eh oui, l’Europe veut la saine concurrence, et donc adios tarifs réglementés. C’est donc une mesurette « cosmétique » valable pour 2 ans au grand maximum. Mais ça fait toujours plaisir, d’autant que « Selon une étude comparative réalisée par la société Canal Energie sur la base de 200 factures de ménages ayant choisi ces [fournisseurs concurrents], les factures sont de 5 % à 8 % inférieures à celles d’EDF pour l’électricité » : on peut donc désormais, premio se donner le frisson de l’aventure et alléger ses factures (légèrement plus légères, les factures, soyons objectifs !) sans que ce soit irréversible… mais, deuxio, dépêchez-vous, ça ne va pas durer !

"Je hais les dimanches", disent-ils

Aqueux coucou, me revoilà (aqueux, et comment, vu ce qu’il pleut !). Fatigué mais gaillard, comme on dit dans le Sud-Ouest. Et je veux vous entretenir de mon sentiment sur le sujet qui divise le pays, et sur lequel vous vous étripez le dimanche aprèm’ quand par extraordinaire vous ne vous endormez pas devant votre télé toujours aussi nulle : faut-il, oui ou zut, ouvrir les commerces le dimanche ?

Bon, quoi d’autre pour tuer les dimanches après-midi, hein ? évidemment, aller magasiner, dites-vous. Le Mammoute du coin, le centre Karfourt de Dublot-Lagarenne, s’ils étaient ouverts, comment qu’on s’y presserait, et quelle distraction !

Moi je vois ça autrement :

Premio, vous n’avez plus de sous, alors à quoi bon ?

Deuxio, le dimanche c’est enfin le jour du VIDE ! Où l’on peut ne penser à rien, inspecter son plafond, rédiger une lettre à mémé, lire le dernier Nos-tombes, sculpter un pied de table, remplir sa déclaration de revenus, consulter l’horoscope, se curer les oreilles, essayer les crêpes sans beurre, faire le niveau d’huile de la bagnole, peigner le chien… le dimanche c’est le jour béni où l’on peut faire tout ce qu’on ne peut jamais faire en semaine, justement parce que les magasins sont ouverts, et qu’il y a toujours des machins à acheter.

Je vous le dis, ne touchons pas à la vacuité des dimanches. Il nous faut du vide en ce bas monde, c’est essentiel à notre équilibre. Sachons nous ennuyer, mesdames et messieurs. Partageons nos ennuis, ça peut nous faire de la distraction. Au pire, relisez mes précédents billets, je ne sais pas, moi…

Le prix du poisson, parlons-en !

Une brève du Monde intitulée « Le poisson, c’est du luxe » nous alerte sur ce problème simple de la consommation quotidienne des Français : soit s’en tenir au maquereau, au hareng, à la plie, au tacaud, à la rigueur au merlan (mais c’est déjà cher !) soit aller voir le rayon « viande hachée » du Super-Molloprix voisin, ayant constaté que pour le reste c’est déraisonnable : les soles à 30-35 euros, le thon itou, le cabillaud à la coupe à 22-24 (28 au marché de Neuilly, ne nous gênons pas, ils sont riches) et je passe sous silence les St Jacques, la lotte, le St Pierre, c’est du caviar !!

Ceci pour illustrer trois constats concernant nos soucis d’approvisionnement, dûs essentiellement aux prix, pas à la rareté :

– Le prix est calculé en fonction de ce que vous êtes prêts à payer, pas selon une saine équation {prix de revient + marge = prix de vente} : la sole est plus chère à Neuilly qu’à Paris-Bd Blanqui, parce qu’à Neuilly on est plus riche. Et Paris Bd Blanqui, c’est plus cher qu’à Poitiers, parce que les Parisiens sont plus riches. Le prix de revient là-dedans ? aucun rapport. Conclusion, allez acheter votre poisson chez les pauvres !
– deuxième casserole que traîne notre distribution : l’opacité. Essayez de savoir les prix de vente en gros de la bouffe : pas moyen. Exemple, sur le site web de la criée de Roscoff, tout beau tout neuf, il vous faut un compte et un mot de passe pour entrer voir… Les mercuriales du marché de la viande sont un poil plus transparentes, d’accord. Mais la règle, c’est Motus !

– troisième boulet aux pieds : c’est opaque parce qu’on n’a pas besoin de savoir que le Kg de sole rendu sur le camion du mareyeur de Fécamp, Boulogne, Concarneau… s’est négocié à 7-8 euros, et que pour deux-trois intermédiaires maxi (le mareyeur de Rungis ou du MIN de Nantes, et votre détaillant) qui ont trimballé, stocké puis mis en scène le produit, ça devient 30 euros. Messieurs les intermédiaires se sucrent de manière indécente, les détaillants ne s’oublient évidemment pas – c’est humain, pas vrai – mais le gus qui est allé pêcher le poisson – le seul qui a vraiment pris des risques – et le dernier acheteur se font aligner.

En résumé : si vous voulez manger de la sole pas chère, allez la pêcher vous-même, ou trouvez un pêcheur qui revient avec ses casiers et peut vous en fourguer au noir « au cul du bateau » : simple, non ?

PS – Le petit gastronome illustré : la sole et la lolotte, la raie, d’accord y a pas d’arêtes, mais ça ne vaudra jamais un rouget bien frais, le roi des pois’cailles (pub’ gratuite). Et les meilleurs poissons pour la santé, ce sont les poissons gras ! donc sardines, maquereaux, harengs, anchois, ad libitum, et ils ne sont jamais issus d’élevage (c’est pas rentable… tant mieux !), et ce sont les moins chers, ça tombe bien. Le saumon, bof, goûtez une fois à du « sauvage », vous apprécierez la différence.

Y fône sur Paris : aux abris !

Voyez cette photo du Figarôt de ce matin, braves gens, et admirez combien prémonitoires, pénétrants, lucides, clairvoyants, bref, remarquables de vérité sont mes précédents billets à propos des penchants queuistes, queuisants, queuphiles des Parisiens : voilà une belle occasion qu’ils n’ont pas loupée, de se livrer à leur passe-temps favori. Pour débourser environ 400 Zeuros, la monnaie de cet achat longuement poireauté permettant de rentrer à pied chez soi, car insuffisante pour acheter un ticket de métro.

Pouvoir dire à ses potes ébahis, esbaudis, jaloux, quoi ! qu’on est possesseur d’un des premiers Haïpodes sur la place de Paris, c’est ineffable, apparemment. Quelle classe ! Ensuite, on peut s’en servir pour téléphoner, comme tout le monde.