Où se tient la lucidité

Oui, où se tient la lucidité ?

« Dans mon froc« , chantait le regretté Léo Ferré… « la lucidité se tient dans mon froc« . Paraphrasant ce cher Léo, je dirai que la lucidité des Français se tient dans leur porte-monnaie, leur feuille d’impôt, leur estomac, leur amertume.

Je lis en effet ce sondage du Monde :

« La victoire massive du « Non » en Martinique et en Guyane au référendum proposant une autonomie accrue vous paraît-elle traduire avant tout…

L’attachement à la France et le refus de tout ce qui pourrait constituer une étape vers l’indépendance … 14,1 %

– Ou la crainte de perdre les minima sociaux … 81,7 %

Sans opinion… 4,1 %

Pour relier cyniquement ce sondage au résultat clair et massif, à l’ineffable débat sur l’Identité Nationale : être Français, aujourd’hui, ça peut se définir de deux manières :

– il y a ceux qui bossent et payent leurs impôts, de leur plein gré – c’est rare, vachement rare – ou en renaclant, râlant, rouscaillant,

– et ceux qui ont droit : droit… au RSA, à la CMU, au logement opposable, à la Sécu, aux aides diverses et variées, aux HLM, aux alloc’s, bref : ceux qui vivent – ou vivotent, mais vivoter, c’est vivre, quelque part – sur le dos de ceux qui bossent.

Le trait est gros, certes ! caricatural, soit. Mais que dit ce sondage ?

Tibert

Syndiquez vous, qu'y disaient

Dane le Monde-sur-Toile, je lis ça… « A Marseille, un salarié du port roué de coups pour avoir refusé d’adhérer à la CGT« .

Sympa, non ? on croyait savoir que les dockers, la Réparation Navale, tout ça, bref le secteur du port de Marseille, c’était CGT +++, CGT for ever, c’est-à-dire monopole de syndicat, monoculture, fief et chasse gardée : c’est confirmé. On se dit d’ailleurs, au vu de l’implantation syndicale en France, qu’il y aura encore beaucoup de gnons à distribuer pour persuader gentiment les très nombreux indécis d’adhérer à la grande Centrale des Travailleurs.

Il fut un temps où une terminologie ad hoc permettait d’euphémiser ces fermes et rugueux « rapports de classe » : le récalcitrant était un « jaune« , bien évidemment, un « ennemi de classe« , un « larbin du Grand Capital » ; de même que pour oser critiquer le glorieux Parti qui guidait victorieusement la Classe Ouvrière, il fallait vraiment être fou – donc à enfermer, allez hop au trou.

De nos jours, tous ces termes ont bien pâli, ont pris un coup de vieux, ne renvoyant guère qu’à de mornes, gris et piteux lendemains qui ont bien déchanté, couac couac rheu rheu, notamment  du côté des frontières de l’Est. Restent par ci par là de solides structures, des bastions, des citadelles – prolétariennes, très certainement, n’en doutons point.

Tibert

Gel de blog

Blog gelé : vous connaissez ? voilà… il n’existe pas de vaccin contre le gel de blog, et de toutes façons c’est trop tard, on pourra revendre les vaccins s’il en existe, le froid est arrivé comme ça, paf. On peut essayer le grog – le grogdeblog – ou frictionner le blog dans le sens du poêle, ça peut aider. Tiens, justement, voilà qu’il remue.

la France gregrelolotte, et il neige en Hiver, si si, incroyable. Derechef les trains Eurostar coincent, habitués qu’ils sont à ne circuler que sous les bananiers, les palmiers dattiers et les lagons à l’eau turquoise. Les préfets, qui n’ont jamais entendu parler de saleuse, de sableuse, de chasse-neige, et à qui personne n’a expliqué l’utilité des bulletins météo – en revanche on les a largement chapitrés sur la manoeuvre des escadrons de Gardes Mobiles – interdisent à tour de bras la circulation, des poids lourds, des cars scolaires… les écoles sont fermées, les administrations recommandent à leurs ouailles de rester au chaud…  c’est la retraite de Russie, on est foutus.

– 7° C à Bordeaux !!! c’est le Pôle Nord, le super tramway du coin, la merveille technique qui se passe de caténaire aérienne est resté coincé, car son système électrique est très très chatouilleux… un rien le perturbe. Les services de l’équipement du département ont voulu ressortir leur chasse-neige modèle 1912 modifié 1934, c’est tout à leur honneur, mais le temps de le dégager, gonfler les pneus recharger la batterie, mettre du fioul, tout ça, il était coincé par la neige, pas de bol, on fera mieux une autre fois. Faut dire, de la neige à Bordeaux… de mémoire d’homme on n’a jamais vu ça. Normalement il fait doux… si encore on les avait prévenus…

Chouette pays. Si d’aventure  un pays ennemi veut nous envahir, il a l’embarras du choix :

– entre le 1er et le 15 Août : du billard, on est tous à la plage. On ne se bat pas en maillot de bain.

– entre le 25 et le 31 décembre : super fastoche, tout le monde cuve ou s’amuse avec son nouveau train électrique.

– quand il neige : la France est arrêtée, il n’y a plus qu’à l’encercler.

Tibert

Et les tags, pour faire jouli

Le Monde nous le proclame : en une décennie, le phénomène des voitures brûlées – 40.000 cette année, pas mal pas mal, ça explique aussi les records de commandes de voitures neuves –  s’est banalisé. Et de se demander gravement : pourquoi, mais pourquoi, grands dieux ? on est les seuls en Europe à faire ça…

Premio, ce n’est ni banal ni normal, c’est dégueulasse. Et que le pays en vienne à trouver ça « normal » en dit long sur le niveau de résignation qui est le nôtre, sur le degré d’indifférence de la police, sur le degré d’impuissance de la justice, ou vice-versa. Quant à l’Etat français, il a baissé les bras : voyez avec votre assureur ! Monsieur Hortefeux trouve d’ailleurs super et très gratifiant qu’on ait cramé 10 voitures de moins que l’an dernier : gros succès personnel !!

Deuxièmo, remontons le temps, avant que les incendies de voitures deviennent aussi banaux que de cracher par terre : rappelle-toi, Barbara, le paysage a bigrement changé depuis bien plus d’une décennie, justement. Outre qu’il fut un temps où ça ne se faisait pas de cracher par terre, il me souvient des tunnels de métro où se lisait sur la grisaille des murs, au passage des rames : « Dubo… Dubon… Dubonnet » ; ne cherchez plus Dubonnet maintenant : ce ne sont que tags, tags partout, sur les voitures, dans les voitures, sur les vitres, les sièges, sur les murs des stations, dans les tunnels : des tags. Il y a même eu un ministre socialiste pour trouver ça très bien – à condition que ça ne se fasse pas sur les murs de son immeuble, mon mais sans blague.

Le tag fait partie du paysage urbain, dorénavant ; comme dit l’autre, il s’est banalisé, tout délictueux qu’il soit. Pour les surfaces vitrées, c’est plus pérenne de « tagger » avec des  stylets du genre diamant de vitrier, en labourant profondément : ça laisse des traces irréparables  ; la RATP ou le propriétaire des vitres n’a plus qu’à les changer…  ou faire avec. D’ailleurs la RATP a jeté l’éponge, elle laisse maintenant les vitres comme elles sont, rayées un peu, rayées à mort, tant pis. Le tag est ainsi devenu banal, quasi besogneux, limite ennuyeux…  alors comment se remotiver, retrouver du plaisir à salir et détruire ? pardi, en brûlant des voitures !

Le tag : on a laissé faire. Les voitures brûlées : on laisse faire. Le prochain truc, c’est quoi ?

Tibert

Badaboum

L’IB du jour nous annonce que « Le secrétaire du Pape a rencontré la jeune femme qui a fait tomber Benoît XVI« .

Il fut un temps où une « chèvre » permettait de faire tomber un malfrat, genre Al Capone ; où une fausse et candide jeune Bretonne permettait de faire tomber un proxo… ici et maintenant, Susana Maiolo a permis de faire tomber Benoît, le « Capo », ainsi qu’un de ses lieutenants, un Basque, je crois.

Comme quoi, il y a une justice ! Ils finissent tous par tomber.

Tibert

Ces sondés ce sont des…

Avec une  constance affligeante, notre beau pays – de Descartes, Bergson, Montaigne, Foucault, Camus, Poincaré (Henri, pas l’autre, eh oh) – a élu les 3 personnalités qu’il estime le plus. La crème de l’élite, les phares dans la nuit. Je cite dans l’ordre : monsieur Noah, Yannick, chanteur ; monsieur Boon, Dany, comédien et réalisateur de cinéma ; monsieur Zidane, Zinédine, retraité du football.

Je me dis que le sondeur avait rencart avec une nénette, et que, pressé, aperçevant la sortie (ou l’entrée ? va savoir…) des studios de M6 ou de TF1 où se pressaient les spectateurs – la claque – des émissions en conserve du type « Arthur et ses boiboîtes » ou « Qui veut gagner un saucisson à l’ail », il a enfreint la règle de saupoudrage et s’est carrément arrangé des réponses d’une tranche socio-professionnelle homogène, étroite, et propre à lui sortir ce genre d’atrocités.

Non que monsieur Noah chante faux. Je m’en fous, d’ailleurs, à ma connaissance il habite aux USA, et n’a jamais gagné le moindre radis venant de moi. Et monsieur Boon est un acteur-réalisateur sympathique, doté d’un réel talent, bref un bon professionnel dans le registre comique façon Bourvil ch’ti. Quant à monsieur Zidane, c’est un orfèvre de son art, je le place très très haut dans la galaxie des grands footballeurs, et lui ai pardonné depuis longtemps ses gestes parfois impulsifs.

Mais zut quoi ! c’est ça nos grands hommes ?  vous me direz qu’on a les grands hommes qu’on mérite. D’accord. On en est donc arrivé là, en quelque sorte… bien bas, quoi. Un chanteur comme idéal et figure de proue… « ambiance de la brousse« .

« Amusez-vous
Foutez-vous d’tout !
La vie, entre nous, est si brève
Amusez-vous
Comme des fous
La vie est si courte, après tout !
Car l’on n’est pas ici
Pour se faire du souci
On n’est pas ici-bas
Pour se faire du tracas ! « 

Tibert

(au fait : vos n’êtes pas encore vacciné contre la grippe A ? ah bon, vous non plus ? ben non, on m’a pas convoqué… mais si ça vous intéresse, il paraît que la rose Roselyne les revend en douce, y en a trop… mais faut se mettre à plusieurs, c’est par gros paquets… faut s’adresser à mâame Bachelot, au Ministère)

Qui veut des voeux ?

Vous en voulez, des voeux ?  j’m’en vas vous en souhaiter, des voeux, moué. Alors, allons-y, Alonzo…

« Bonne année ! Bonne ET HEUREUSE année ! et bonne santé ! aaaaah la santé surtout, hein ! sûr… c’est sûr ça ! ah là vous avez bien raison ma brav’ dame, ça c’est vrai ça, la santé, c’est ça qui compte le plus. Vous prendrez bien une petit’ goutte de quèque chose ? on va bien fêter ça ?  (on sort la bouteille de vieille prune ou le vin de noix de l’an dernier – slurp, gloups, c’est du bon !) »

Bon ben voilà, chers lecteurs, parcoureurs, passeurs par hasard dans ce blog, c’était mes meilleurs voeux. Ce qui sous-entend que j’en ai de moins bons, mais pour mes lecteurs, le meilleur, sinon rien !

Bonne chose de faite ! sûr qu’avec ça on va avoir une bonne année.

Et bonjour chez vous, hein.

Tibert

Jésus reviens, réveillez-vous, et toutes ces sortes de choses

Une nouvelle nouvelle : des « sans-papiers » (des immigrants clandestins, en clair) occupent de nouveau une église, et, allez, soyons fous, une basilique ! hop, une basilique : Sainte-Clotilde, dans le 7ème arrondissement de Paris ; et je vous parie un paquet de cahuètes que l’idée ne leur est pas venue comme ça à eux tout seuls, ils occupent d’ailleurs avec des Cathos. Vous verrez sur la photo, dans le Monde-sur-Toile , avec les têtes de circonstance, façon « ravi » de la crêche, façon le curé Bouchitey chantant « Jésus reviens » dans « La vie est un long fleuve tranquille » : une pancarte « Jésus défendait l’étranger ; chrétien réveille-toi » (fine allusion au canard des Témoins de Jehovah).

Jésus ignorait que les Chinois seraient en 2009 un peu plus d’un milliard, itou pour les Indiens, quant aux Pakistanais Tamouls Maliens etc… alors là, sauf à être Dieu, justement, ou à lire dans le marc de kawa, il ignorait jusqu’à leur existence. De même que la possible menace de trop nombreux minarets en Suisse, vu que Mahomet n’allait débouler que 5 siècles plus tard.

Tout ça pour remarquer que si les immigrés clandestins occupent des églises, c’est parce qu’on les y invite ! pardi, ils iraient volontiers occuper des synagogues, c’est chouette aussi, mais il y a moins de choix, et surtout les rabbins n’ont pas l’air très chauds… quant à occuper des mosquées, vous n’y pensez pas sérieusement… empêcher les croyants de prier ? et puis les muftis ne sont pas des « ravis », eux.

Il y a en France, comme dans toute politique de contention de l’immigration sauvage, des impératifs, des difficultés et de possibles excès ; si « Jésus défendait l’étranger« , la République se doit de protéger les Français ! le droit d’asile oui, l’immigration choisie oui, et basta. Le difficile, l’impopulaire, le vilain-pas beau (le nouveau Laval, le Vichyste, et allez donc, et pourquoi pas la Gestapo ? dans la boue et dans la nuance…) c’est de dire NON et d’agir en conséquence. Non : terme que les « ravis » n’ont jamais appris.

Tibert

Alphonse bouge encore

La lumineuse déclaration d’Alphonse Allais, qui n’est pas d’Alphonse Allais, mais de monsieur Commerson (en substance : « Si l’on construisait actuellement des villes, on les bâtirait à la campagne, l’air y serait plus sain ») prend ici toute son acuité, et démontre de manière éclatante, plus de 150 ans après sa publication, toute sa pertinence.

Tiens, je lis ça : encore un braquage en Ile de France sur un DAB, à l’aide d’une voiture-bélier (Dab : Distributeur Automatique de Billets). Les statistiques sont accablantes :  » Les attaques perpétrées entre janvier et septembre rapportent que 77 % d’entre elles l’auraient été par véhicules-béliers (…). Plus de la moitié de ces attaques (56 %) se sont déroulées à Paris, dans le Val-d’Oise, les Huts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne. »

Donc : raisonnement évident, limpide, et qui devrait grandement aider : pourquoi s’obstiner à installer des DAB dans les départements de la région parisienne ? quand tous les DAB de France (mais pas de Navarre, non mais sans blague)  seront disséminés en Loire-Inférieure, dans la Creuse, en Ille-et-Vilaine, dans la Haute-Saône, le Gers… eh bien, on verra la courbe des attaques s’améliorer de manière spectaculaire. C’est simple, logique, imparable.

Heureusement que je veille, tiens. Où irait-on, hein ? je vous le demande.

Tibert

Zut alors

Que lis-je ? que vois-je apparaître sur mon écran 1280 x 1024 en couleurs 32 bits ? quel est cette nouvelle funeste ? affligeante ? désolante ? quel jour noir se lève sur ce constat navrant ? Le groupe Lagardère arrête « Jeune et jolie » !!

Laconique dépêche – vite, vite, dépêche – de l’AFP :

« Le groupe Lagardère va arrêter la diffusion de son mensuel pour les femmes de 15 à 24 ans « Jeune et Jolie », en raison d’une baisse des ventes « ces dernières années », a-t-elle (*) indiqué jeudi à l’AFP… »

Voilà… un canard meurt, et quel canard ! et c’est un peu de notre pluralité démocratique qui fout le camp. Plus personne désormais ne défendra la cause des femmes jeunes et jolies de 15 à 24 ans… et qu’est-ce que je vais lire, moi, maintenant, dans la salle d’attente du dentiste ? hein ? Fonderie Magazine ? La Cote-Desfosssés ? l’indicateur Chaix ? et mes conseils de maquillage ?  et le site web « J & J » ? indispensable J & J… tenez, ce grand moment de journalisme, Zola et Jaurès prenez-en de la graine :

Et ne manquez pas en cadeau votre vernis à ongles « super chic » en 4 couleurs tendances au choix : Ruby Moiré, Rose Cancan, Myrtille Cosmique et Beige Skin !!!!

Adios, J & J… sans toi, désormais… tiens, c’est trop dur.

Tibert

(*) Elle, le groupe Lagardère… jeune et jolie, mignonne à croquer, le groupe Lagardère, comme ses lectrices !