Faute de plaisir

( Le Tiktokeur qui se vantait de se la couler douce grâce aux allocations financées par des Français masochistes et bosseurs… il rétropédale ! ooups, énonce-t-il, contrit, repentant, faites excuse, j’ai peut-être été trop loin… c’est que ça commence à sentir sérieusement le roussi pour lui, cette affaire : d’aucuns menacent de lui faire la peau, et puis les administrations sont à ses basques, vexées… a) qu’on puisse profiter indûment de leurs largesses, qui sait ? ; b) qu’on ait le culot de le proclamer. Un bon gars, donc, finalement… avec un poil d’orthographe correcte en plus, c’est une affaire qui aura trouvé une fin heureuse et morale. Comme quoi la sagesse lyonnaise a du bon : quand on a du bien, il est sage de ne pas l’étaler ; il est même pertinent de le cacher. )

Et puis monsieur Ruquier quitte la tranche du 20 h. sur BFM, après une expérience décevante et qui tourne court. La raison, paraît-il, c’est son « absence de plaisir » . Bon… derrière cette formule policée, typique euphémisme de façade pour une entrevue se concluant par « vaut mieux qu’on arrête là (= t’es viré), tiens, tu signes ça » , il faut lire la violence d’un constat d’échec : la tranche de temps numéro 1, le Praïme Taïme, le moment chéri des annonceurs et des analyseurs de parts de marché, ne captait pas assez d’audience. CNews lui piquait ses clients ! même le Service Public, ses nouvelles à la sauce Bonne-Pensée, ses petits bistrots-épiceries de village, ses somptueux panoramas du Tarn-et-Meuse … le Service Public arrivait à se montrer moins pire.

Ruquier m’est toujours apparu comme un funambule rigolard, un touche-à-tout ricaneur. C’est le rictus systématique, la pirouette obligée qui court-circuite toute réflexion sérieuse, le bon mot qui guette, façon « … yau d’poële » ou « …poil au nez » (rires) au bout d’une tirade. Fatigant ! et puis le bordel des discussions qui se superposent, anarchiques. Bon, ça a son public, Bouvard à la radio faisait ce genre de truc à ressort et pied-de-nez, mais traiter l’information c’est d’une autre exigence. Voilà, Ruquier donne l’image d’un type incapable de sérieux… Le matériau brut des infos de base, nous l’avons, en abondance, touffu ; nous le rabâcher ne sert à rien. Il nous faut des éclairages, des points de vue pertinents, des corrélations ; au diable les calembours et les mots d’esprit.

Tibert

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