Rien qu’à nous embêter !

Le très médiatique rétropédalage macronien, sur le décret instituant un contrôle technique pour les 2-roues, laisse rêveur. Car enfin, quels sont les fonctionnaires assez { incompétents, pervers, machiavéliques, phobiques } (rayer les mentions inutiles) pour proposer de s’attaquer à la très respectée corporation des motards ? c’est pour glisser une peau de banane dans l’escalier, destinée à Macronibus ? pour le rendre un peu plus impopulaire encore ? c’est loupé. Pour enfin permettre un contrôle normal et salutaire des bécanes, notamment des pots d’échappement fantaisistes, absents, hors normes, hurlants ? c’est remis à plus tard, quand l’horizon sera plus serein… jamais, donc, sauf à l’avènement des motos exclusivement électriques – encore y aura-t-il des fêlés pour fixer des bouts de carton dans les roues, ça fait vroom-vroom quand elles tournent.

Sachons-le, il y a en France des sujets qu’on ne peut aborder que dans une conjoncture très favorable, calme plat, consensus national, etc… situations rarissimes, quasi miraculeuses. Tenez, le gasoil « agricole » ou « BTP » au prix standard de tout le monde ? plus tard ! il est urgent d’attendre, sauf à mettre le pays sens dessus dessous. Les routiers (soit les salariés, soit les petits patrons, voire les deux, c’est une fusée à trois étages) c’est idem, surtout ne pas les froisser ! On a ainsi vu les coûteux portiques Ecotaxe mis à la poubelle (madame Ségolène en frémit encore), du seul fait que les routiers bretons, bérets rouges sur le ciboulot, estimaient qu’on leur en voulait, zut quoi, ils sont plus loin, eux.

Il n’y a pas si longtemps, les taxis parisiens faisaient encore la pluie et le beau temps. A chaque timide tentative de moderniser cette profession, allez hop, blocage total ! le périph’ parisien en thrombose veineuse profonde. Monsieur Pasqua en était à les bichonner aux petits oignons… Il a fallu le raz-de-marée planétaire des Z’Uber et compagnie pour enfin balayer ce corporatisme délétère, inique, cynique, d’un autre âge.

Bref, sur cette affaire hautement inflammable, Macronious a pu éviter le pire, mais il y a des fonctionnaires qui vont se faire remonter les bretelles : qui a pris et balancé dans son dos ce décret anti-motards et explosif ? Derrière cet épisode révélateur de nos dysfonctionnements administratifs s’impose cette belle image de notre pays : une juxtaposition chaotique d’égoïsmes exacerbés, moi-moi-moi, les autres je m’en fous ; un Chef chef-d’orchestre appliqué à tout contrôler, tirer toutes les ficelles : s’il pouvait il soufflerait lui-même dans les clarinettes ! manifestement, on est bien gouvernés.

Tibert

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