Normale sollicitude

Un lecteur du Monde, dans les réactions subséquentes à l’article sur les menaces de la Marine contre les fonctionnaires possiblement partiaux et malveillants à son égard,  nomme fort bien mon ressenti : de mon vivant, jamais campagne électorale ne m’a paru aussi sinistre : nauséabonde ! , écrit-il. Moi je dirais même plus : désespérante, à vous dégoûter d’aller voter. Festival de coups tordus, de crocs-en-jambes, de manifestations déloyales… concours de mocheté, tous bords confondus. Ce pays n’est pas loin d’être foutu, entre clientélisme effréné, complaisance au « multiculturalisme » et chimères sociétales à deux balles, mauvais digest de Proudhon, Marx et Lafargue façon XIX ème siècle.

Au bord de la mêlée, dégagé des empoignades mais encore cap’ de tirer les ficelles, monsieur Hollande prodigue benoîtement de bonnes paroles, au jeune Noir sur son lit d’hôpital, aux fonctionnaires forcément exemplaires, aux Francs-Macs subreptices et bien placés – mais chuuut.

Et… et voilà, comme on dit quand on ne sait plus quoi dire. Et puis bon courage, les gars.

Tibert, très déprimé.

4 thoughts on “Normale sollicitude”

  1. « Festival de coups tordus, de crocs-en-jambes, de manifestations déloyales… concours de mocheté, tous bords confondus.  »
    … Non seulement, mais – plus grave encore – en face de ça, PAS UN SEUL PROGRAMME cohérent qui évoquerait de possibles remèdes efficaces à l’état de mort clinique auquel notre malheureuse république est sur le point de succomber… Rien que du vent, de droite à gauche et vice-versa.
    Mais me direz-vous, nous ne sommes pas les seuls dans le cas : entre une première ministresse anglaise qui a toutes les peines du monde à se dépatouiller des pièges du « Brexit » et un président des Etats-Unis qui répond à toute critique par « C’est la faute aux journaleux ; y font rien qu’à dire du mal de moi… » – en oubliant la puissance de ce « 3ème pouvoir » aux USA ! – et scie, ce faisant (avec ou sans « t », comme vous préférez !) la branche sur laquelle il est assis ; ou encore annonce le prochain programme pour « la semaine prochaine », y’a de quoi y perdre non pas son latin, mais bien toute foi en la politique et – ce qui est plus infiniment plus grave là encore ! – en la « démocratie ».
    Et pourtant, ce n’est pas faute de voir clignoter les voyants rouges ! Quand la Le Pen fait du chantage sur une Justice qui se mêlerait de ce qui ne la regarde pas – et au mauvais moment, en sus ! -, on a comme un arrière-goût de l’Allemagne des années 30 ; l’époque où un Goering se préoccupait tellement de la représentativité « Dem Deutschen Volk » qu’avant de faire mettre le feu au Reichstag (on sait de manière à peu près certaine aujourd’hui que c’était lui le responsable ! L’incendiaire – Marinus van der Lube – a utilisé le souterrain qui reliait sa résidence au bâtiment du parlement pour s’y introduire…) il avait surnommé cette honorable institution démocratique « la boîte à blablas »…
    L’Histoire ne répète pas, me direz-vous.
    Que nooooon !!! mais elle radote souvent.

  2. … Aaah oui, j’allais oublier : Que ce soit du côté Filon (le bon, il l’avait trouvé, çui-là…) ou Méga-de-la-Narine, l’un et l’autre semblent oublier que c’est le Président de la République le premier magistrat de France ET le garant de l’indépendance de la Justice… On imagine mal qu’une fois en poste (ce qu’à Dieu ne plaise !), il (ou elle) puisse se réclamer de cette dernière après l’avoir traînée dans la boue ou considérée comme négligeable comme ils viennent tous deux de le faire…
    Leur soif de pouvoir les rend complètement imbéciles. Fillon présente ses excuses aux français : il admet donc implicitement qu’il y a bien eu une couille dans le potage : on ne s’excuse pas quand on est innocent ! – ; ensuite, il affirme mordicus qu’il retirera sa candidature en cas de mise en examen… et pour finir, il se parjure complètement quand il apprend cette mise en examen ! Ze show meust gô…
    Quand c’est qu’il faut le croire, dans tout ça ?
    Quant à la Marine, sa mauvaise foi fait Le Pen à voir… elle ne cesse de marcher dans les brisées du vieux, malgré ses sourires à trente dedans (et deux dehors) et toute la pommade dont elle abuse pour nous en-CENSURÉ-er !
    Aaahlàlà…

    1. Vous oubliez de préciser que personne n’est innocent dans cette histoire, et surtout pas la Justice. Les juges du PNF ne sont pas plus naïfs que vous et moi, connaissent le contexte et savent très bien où ça mène, tout ça. Certes, pour la Marine ça marinait déjà depuis un moment, les « affaires », et ce n’est qu’une judiciaire/judicieuse accélération du processus ; mais nous ne saurons probablement jamais – les Français n’ont pas droit au dessous des cartes – mais eux, ils le savent, QUI a déclenché ce coup de Trafalgar anti-Fillon. Théâtre saumâtre, hideux décor…

  3. « … les Français n’ont pas droit au dessous des cartes… »
    Ahhh booooooooonnnn !?!?!? ‘Ous croyez vraaiiiment ???  »
    « … judicieuse accélération du processus… »
    Là, vous me rappelez une remarque de Georges Pompidou (… sont futt-futt les Auvergnats, faut pas croire !) :
    « L’important n’est pas d’avoir raison ; l’important, c’est d’avoir raison AU BON MOMENT… »
    Las, des comme ça, on a cassé le moule…

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