La dure réalité des casseroles

On peut s’y attendre, ça tire à vue et ça flingue à tout va – et ça va s’amplifier, jusqu’à ce que ça se calme, l’affaire pliée. Quelle affaire ? eh bien la Présidentielle, pardi. La Présidentielle, qui fait par exemple que monsieur Hamon se sent obligé maintenant de nous présenter sa compagne, qui bosse assez haut dans le luxe chez LVMH, et qui lui joue du piano – en amateur, donc – ce qui l’apaise, lui Benoît, nous confie-t-il. Pour monsieur Valls on savait déjà : c’est une violoniste professionnelle. Son violon l’apaise-t-il, lui Manuel, quand elle en joue ? et pourraient-elles, au lieu du rébarbatif débat attendu et qui nous attend entre les deux mâles champions de la gauche-qui-rêve et de la gauche-qui-gouverne, pourraient-elles, ces deux musiciennes, nous jouer un duo consensuel, la sonate « Printemps » de Ludwig Van B., par exemple ? ce serait plus chouette – et harmonieux ! – que les vacheries prévisibles qu’échangeront les deux débatteurs.

Mais à propos de casseroles, voilà qu’on en trouve à monsieur Fillon, dont l’épouse, Pénélope, a paraît-il été employée jadis par son mari – ce qui est farpaitement légal – pour des sommes présentées comme indécentes… 500.000 euros brut sur 8 ans : soit, si je divise par 8 ans, par 12 mois, puis par 1,26 ( le rapport brut/net), environ 4.120 euros par mois. Je vous parie un paquet de cahuètes que madame Guallar (la compagne de monsieur Hamon) gagne largement ça dans la boîte qui vend du Champagne, des sacs à main griffés LV, des parfums, des fringues haute-couture et j’en oublie.

L’époque est donc aux casseroles : les casseroles, on va en trouver, en fabriquer au besoin, et des sonores, et on va faire mousser, émulsionner tout ça, gonfler le soufflé ; c’est de la cuisine pré-électorale, pas forcément ragoutante. Mais c’est ça la cuisine, y a pas, faut pas avoir peur de mettre les mains dans le frichti. Tenez, monsieur Macron, lui, il en est trop loin, de la cuisine, selon un expert en matière de tambouille politique, monsieur Tapie. Que dit-il, monsieur Tapie, dans une savoureuse boutade ? « Je ne le suivrai pas. C’est un type brillantissime, mais il va trop vite. Je le compare à un type qui fait des très bons livres de cuisine, mais il ne fait pas encore la bouffe« .

Bref, encore des histoires de casseroles. Sauf que celles-là restent au ratelier, ça nous évite les remugles.

Tibert

PS – Le Monde revient sur les casseroles gentiment accrochées (par qui ?) aux basques du couple Fillon, vous lirez ça, c’est sans surprise, sauf que le Parquet Financier est parti au quart de tour – il ne montre pas autant d’enthousiasme d’habitude. Non, ce qui est surprenant, c’est d’y trouver ces mots : « Autrice d’une biographie de François Fillon, l’ex-membre du CSA Christine Kelly…« . Une autrice ! pas l’auteuse, pas l’auteuresse, pas l’auteure, et surtout pas l’auteur, cet être asexué. Il faut que le sexe se voie, soit clairement lisible, mesdames-messieurs : d’où l’autrice, au cas où « Christine » serait un travelo. Heureusement que le ridicule ne tue pas.

2 thoughts on “La dure réalité des casseroles”

  1. Faut reconnaître que les primaires de « la droite » (j’allais écrire « primitives », au sens le plus péjoratif du terme…) étaient déjà pas mal dans le genre, mais celles de la gauche pulvérisent tous les records ! A faire passer les chamailleries de cour d’école de CM² pour des échanges philosophiques de haute tenue… ( « T’vas voir ta gueule à la récré… »)
    Je propose une innovation en la matière : un prix destiné à récompenser le candidat qui aura, en « prime time », aligné publiquement le maximum de coups tordus, de diffamations, délations, insinuations, etc. au détriment de tout autre programme politique décent…
    Je propose un titre pour cette forme de récompense suprême de la bassesse :
    « Les Prix Moches de la Guerre » *
    Une sorte de César de la perfidie, kwâhhh…

    * Le premier qui aura débusqué le contrepet a gagné l’expression de ma considération respectueuse et de ma gratitude affligée.
    T.O.

    1. (Elémentaire ce contrepet, mon cher Watson). Et voilà notre Macron qui décroche une casserole, lui aussi, bien qu’étant supposé « ni à droite ni à gauche ». Concernant la casserole de madame F., notons que c’est assez bien fait comme coup tordu. Et puis « 500.000 euros brut », ça vous a une autre gueule que 4.200 euros net par mois. Mais quel est le bienveillant qui a communiqué les vieux bulletins de paye de Pénélope au « Canard » ? je parie qu’il y en a qui cherchent, en ce moment.

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