Sur la prévention situationnelle de proximité

La quoi ? la « prévention… (zut quoi, lisez le titre ! ). Il s’agit de dissuader grâce à des particularités topographiques certains êtres vivants de nuire à notre environnement. Un exemple : pour se protéger des chiures et déjections diverses des pigeons – ils font comme des cochons n’importe où, mais de préférence en hauteur – on les dissuade de se poser grâce à des petites piques verticales disposées en damier régulier.

Autre exemple : vous disposez en ville, en façade sur rue, d’un bâtiment qui fait un angle rentrant. Je vous parie un paquet de cahuètes que  tous les matins vous retrouvez votre angle rentrant dans l’état d’une pissotière sauvage. Eh oui, c’est un coin farpait pour uriner subrepticement, le soir venu. Solution n° 1 au problème : vous mettez une caméra juste au dessus et vous allez porter plainte tous les matins au commissariat – mais je doute que ça fonctionne, les flics ont d’autres chats à fouetter que de faire appliquer l’interdiction d’uriner sur la voie publique. Solution n° 2, vous faites bétonner à vos frais dans votre angle rentrant un énorme plot  saillant genre quart de cône, ou bien fixer une barrière en quart de cercle à grosses piques : le pisseur occasionnel ira chercher ailleurs un coin propisse. Agissant ainsi, et tel monsieur Jourdain, vous aurez fait appel à de la « prévention situationnelle ». Idem pour le clochard qu’on empêche de s’allonger sur un banc, banc qu’on a judicieusement saucissonné au moyen de séparateurs verticaux, etc etc…

Mais pourquoi je vous cause de ça ? parce qu’on fait de la prévention situationnelle avec les migrants, maintenant.   Oui, vous prenez un terre-plein quelconque sur un large boulevard… dans le 7-5, le 9-3 (plus rarement à Revest-du-Bion, 600 habitants dans le 0-4, que nous saluons ici), bref vous voyez le genre. Si vous ne faites pas gaffe, aussi sec dans trois jours ce terre-plein sera plein… de petites tentes rapidement montables-démontables, avec dans et autour des tentes, des tas de gens – en très grande majorité de jeunes mâles non-Caucasiens et parlant mal notre langue, voire pas du tout. C’est gênant, alors vous mettez en oeuvre la « prévention situationnelle » : vous interdisez l’accès au terre-plein  au moyen de grilles, et tant pis pour les migrants – et pour les autres aussi. Evidemment des tas d’assoces lèvent alors les bras au ciel et crient  au scandale, la France Pays des Droits de l’Homme, Terre d’Asile, les Heures Les Plus Sombres, tout ça. Mais hein, faut ce qu’y faut, non ?

Alors ? alors on marche sur la tête, parce que si l’on en arrive là, c’est que l’Etat ne fait pas son boulot et ce pour quoi on le paye, l’Etat. De même que l’urineur sauvage et furtif est supposé se prendre une prune chaque fois qu’il se fait gauler, de même le « migrant » qui n’est pas demandeur d’asile devrait – selon la Loi – être systématiquement refoulé à la frontière (*) : il est en effet en situation illégale. Mais je t’en fiche, nos gouvernants regardent arriver les vagues de migrants comme les vaches regardent passer les trains.

Alors ? alors on fait de la « prévention situationnelle », et puis les assoces poussent des glapissements, etc etc.

Tibert

(*) laquelle ? là est la question.