Mauvaise foi, ânerie, ou les deux

Titre de L’Hibernation ce mâtin matin : « Service public ou société anonyme » (article commis par une Catherine Maussion). Il s’agit de la Poste, on l’aura compris.

Et ça se trouve dans la rubrique « Economie » ! zéro pointé en économie. Ou bien elle croit nous faire avaler ce sophisme à deux balles ?

Un service public, c’est une entreprise dont le domaine d’activité est au service du public (pas une entreprise au service de ses salariés, nuance !), quel que soit son statut juridique.

Une Société Anonyme, c’est une entreprise régie par un statut juridique précis, quel que soit son domaine d’activité, fabriquer des roudoudous, laver des carrosseries, élaborer des scénarios de cinéma, distribuer du courrier…

Moralité : il est farpaitement possible de trouver une Société Anonyme faisant du Service Public, avec toutes les majuscules qui vont bien : il suffit que la puissance publique lui confie ce travail, moyennant un cahier des charges, un coût défini, bref quelques modalités et détails d’encadrement. Ca s’appelle un « contrat ». Ah bon ?

Et donc, pourquoi notre bon gouvernement ne pourrait-il pas, comme des milliers d’entreprises, SOUS-TRAITER, confier une de ses tâches – un service public, par exemple – à une société anonyme ? exemple, pourquoi faut-il des ouvriers d’Etat, des fonctionnaires (*), pour tailler les massifs de rosiers du Sénat ? si l’on suit cette logique, il faudrait aussi des fonctionnaires au Sénat pour tailler euh… voyons voir…

Bref, je vous l’assure, on peut trier du courrier et le distribuer sans avoir l’Etat pour patron. Et, au vu des performances actuelles de la Poste, des colis qui se perdent (pas pour tout le monde), des lettres qui mettent 6 jours à faire 150 km, on pourrait peut-être même échapper à la tant redoutée dégradation de la qualité du service.

Tibert

(*) tenez, je vous raconte pas des salades : extrait des concours de la fonction publique…

Mécanicien de l’atelier des jardins du Sénat
+ de détails

Fonctions: A en charge le parc de machines et de matériel des jardins et des serres du Sénat.
Type de concours: ouvert à tous (fonctionnaires ou non) Plus d'infos ?
Niveau d’étude: categorie B Plus d'infos ?
Filière: Espaces verts – environnement
Date limite de retrait des dossiers: 05/11/2009

La postière et le merlan

Paris, Paris tout comme d’hab’ : un boucan d’enfer partout (la circulation, eh oui, ininterrompue, à vous bousiller les oreilles, en permanence… faut supporter, les bouchons d’oreilles en position ! et puis une p’tite manif’ comme d’hab’, la CGT et la FSU et leur sono pourrie qui hurle « Bella ciao », comme s’il n’y avait pas assez de bruit ! Et des CRS pour encadrer, comme d’hab’… la capitale, quoi.

Bref, Paris. Et, agréable surprise, à la poste de mon quartier, pas de queue ! chat alors (la queue du chat, évidemment). Donc je parviens fort rapidement, c’est inhabituel, au premier guichet libre, en l’occurrence pour récupérer un pli recommandé arrivé en mon absence. Recommandé que je récupère donc (rien de grave, rassurez-vous, une Assemblée Générale très Ordinaire).

Mme la postière me fait signer les papelards, me refile ma bafouille, et… « Je vous mets aussi des enveloppes pré-timbrées ? » … ??? moi, interloqué :

– Pour le courrier que je viens de récupérer ??

– Ah non, pour le cas où vous en voudriez.

– Ah mais non pas du tout. Et puis, comment se fait-ce que vous me proposiez des trucs et des machins que je n’ai pas réclamés ?

– Mais c’est que nous sommes une entreprise commerciale, monsieur.

– Ah là là mais ça me fait penser au sketch de Fernand Reynaud, on y est en plein dedans, l’histoire du gars qui va chez le coiffeur se faire couper les cheveux, et se voit proposer un shampoing, une coloration, des frisettes, une lotion, un brushing… vous voilà donc maintenant à faire comme les merlans ?

– Mais tout à fait monsieur, c’est exactement ça ».

(J’ai eu comme la vague impression que ladite postière ne trouvait pas sa nouvelle mission très à son goût. Mais peut-être me trompais-je ?)