Camembert et Proche-Orient

( Juste une ode au Vrai Camembert : alors que les Résistants du Calendos-vrai-de-vrai et les industriels du claquos approximatif, blanchâtre, plâtreux et passe-partout sont en passe d’enterrer la hache de guerre, je voulais souligner combien il est vital de bien regarder ce qu’on achète : ça sera marqué sur les étiquettes, mais « Camembert » pour tout le monde. A vous, à nous de faire le tri. Je vais vous dire, et si je puis dire, rien qu’au nez il n’y a pas photo. Bouffons-en moins si c’est une question de finances, mais bouffons-en du bon ! (*))

Et puis Trump a perdu son temps, mais ce n’est pas grave, à pondre un nouveau-nouveau plan de paix pour le Proche-Orient. Il aurait aussi bien pu essayer de pisser dans un violon pour jouer du Brahms : c’est mort-né, foutu d’avance, vu que c’est son ami Nétanyahou qui lui en a dicté la teneur, – et on connaît la grande ouverture d’esprit et la sollicitude de ce brave homme pour les Palestiniens, leurs problèmes et leurs aspirations.

Bref : plus c’est pareil, plus c’est comme avant, rien ne changera. Sauf que Trump va encore rouler les mécaniques, se vanter d’avoir grandement fait avancer la cause de la paix. Cause toujours…

Tibert

(*) Et pas du frigorifié ! le frigo tue le bon fromage ; les pâtes à tartiner genre Bêle-des-Prés, on s’en fout, mais le fromage qui mérite son nom, sortez-le de là !

Impossibles et déséquilibre

Tenez, lisez ça : « Les industriels, comme Lactalis, impossibles de respecter les critères pour obtenir l’appellation protégée « Camembert de Normandie », affichaient donc leurs produits sous le nom de « Camembert fabriqué en Normandie ». C’est extrait de cette sinistre info du Parigot : plus besoin de faire le Vrai de Vrai Camembert de Normandie avec du lait cru !

Outre qu’on va se mettre un crêpe noir à la veste pour le De Profundis du Camembert de Normandie, tué par les industrieux industriels de la boustifaille de masse – à base de lait pasteurisé, c’est comme demander à une grenouille de sauter après lui avoir coupé les pattes -, on appréciera ici l’incongruité d’expression de cet « impossibles de respecter…  » : mais bien sûr que si, ils sont « possibles de respecter », en français ils en sont capables, ils pourraient le faire, les industriels de la débine du camembert, mais ils ne le veulent pas, parce que c’est plus difficile ! plus contraignant ! moins productif ! donc ils rechignent à respecter, ils sont rétifs, réticents à respecter…, par exemple.

Fort heureusement, il sera possible aux vrais producteurs respectueux de la recette d’un camembert qui a du goût d’apposer sur leurs emballages la mention qu’il est fait au lait cru de vaches du cru, et en Normandie, et moulé à la louche, deux litres de lait par calendos, cinq bonnes louchées de caillé et attendre quarante minutes entre les louchées, prendre son temps, bien laisser s’écouler le sérum, tout ça, bien comme il faut. Et puis, sortez le au moins une demi-heure du frigo avant de le goûter – avec du bon pain, évidemment.

Autre chose : un projet que la droite est contre (trop à gauche, ce projet, pfffft ! ) et la gauche aussi (ma parole quel projet de droite, lamentable ! ) vous en diriez quoi, comme on dit élégamment ? eh beeeh… (*) il serait assez équilibré, non ? ben non, pour le Monde il est déséquilibré ! allez, je vous aide : ils le voient pencher à droite, forcément, ils sont quelque peu excentrés du côté de la Bonne-Pensée, au Monde, dès qu’il s’agit de traiter des « migrants », des « réfugiés économiques », etc. C’est dit bien clair : « Mais le centre de gravité du projet gouvernemental se situe, à l’évidence, du côté de la fermeté. » D’où le supposé déséquilibre…

je vous recommande chaudement la lecture des réactions à cet édito du Monde, c’est juteux et instructif. Mais je mets en exergue cette intervention qui me semble pertinente, s’agissant du soi-disant déséquilibre vers la fermeté : « On verra pour la fermeté : il y a un excellent marqueur, à l’heure actuelle 95 % des déboutés du droit d’asile ( des clandestins donc ) restent sur le territoire. » On pourrait, somme toute, en inférer sans trop exagérer que le déséquilibre actuel s’apparente à du laxisme dans les grandes largeurs : encore des lois « pour de rire » et qui ne sont pas appliquées – une des spécialités françaises.

Tibert

(*) C’est le salon de l’agriculture, forcément.