Comme un… comme une…

Monsieur Guerlain (si si, ça existe, ce n’est pas comme monsieur Twingo ou madame Destop) a défrayé les chroniques journalistiques en énonçant ceci : »Pour une fois, je me suis mis à travailler comme un nègre. Je ne sais pas si les nègres ont toujours tellement travaillé, mais enfin… ». Depuis, il s’est copieusement fait remonter les bretelles, s’est excusé, etc. Le premier membre de sa phrase signifiait qu’il avait travaillé très dur (ce n’est pas péjoratif ; mais il est vrai que cette expression date du temps de l’esclavage) ; on n’aura par ailleurs aucune difficulté, évidemment, à trouver débile l’humour laborieux, plat, déplacé de la deuxième partie. Humour déplacé et débile, monsieur Guerlain !

– Pour une fois, j’étais saoul comme un Polonais. Je ne sais pas si les Polonais ont toujours tellement été saouls, mais enfin…

– Pour une fois, j’en ai ch.. comme un Russe. Je ne sais pas si les Russes en ont toujours tellement ch.., mais enfin…

– Pour une fois, j’ai pleuré comme une femme. Je ne sais pas si les femmes ont toujours pleuré etc etc

Sans oublier les pinsons (toujours gais), les lapines (qui détalent comme des lapins), les ânes (qui bandent comme des cerfs), le chiendent qui pousse comme un malade, et la pluie qui tombe comme vache qui pisse.

Tibert

"presque" – adv. : pas tout à fait

Citation d’un de nos canards du tôt matin à la suite du grand plateau télé consacré à et consacrant hier soir Mme Aubry (de mots *) chez Mme Chabot – Aubry : « supprimer l’ISF serait une honte ».

Mais, plongeant dans le corps mince de l’article dudit canard, on y lit  la citation exacte :
« Supprimer l’ISF, c’est presque une honte!« , s’est exclamée la première secrétaire du PS, invitée de « A vous de juger ». Elle a fait la comparaison entre les 600 millions d’euros qui ne seront plus versés à certains contribuables si le bouclier fiscal est supprimé, avec les 4 milliards d’euros que ces mêmes contribuables, pour une grande part, ne paieront pas au titre de l’ISF s’il était supprimé.

Pas tout à fait honteux, mais presque… restera à définir la presque-honte. Mais Mme Aubry sera-t-elle presque honteuse de sortir des contre-vérités aussi grossières et démagogiques, comme si l’ISF et le « bouclier fiscal » concernaient pour une grande part les mêmes contribuables !! comme si elle ignorait qu’il s’agit de remettre à plat ces 2 impôts débiles (**).

De quoi vous mette presque de mauvaise humeur.
Tibert

(*) encore un calembour bien coulant comme on les aime !

(**) juste un exemple : un bon vivant gagne 10.000 euros par mois, mais dépense tout son fric… il n’épargne pas, donc patrimoine : néant – pas d’ISF ! youpee… moralité, claquez presque tout.

Le bout d'un boudin

… mais quel bout ? le boudin a deux bouts. Donc il faudrait écrire : « les bouts d’un boudin ». Dont acte.

Bon, mais c’est pas tout : j’apprends, de source autorisée, que l’ambassade de France d’un certain pays que je ne nommerai pas – pour ne pas stigmatiser une certaine frange de la population – a demandé à une mienne relation, qui voulait faire certifier conformes un certain nombre de photocopies (20 au total) la somme de 140 euros. Calculs faits, avec retenue de la TVA à 19,6 % et des heures supplémentaires, LA page photocopiée format A4 est facturée (on peut exiger une facture, à ce prix) 7 euros. Sept euros la page : si vous voulez vous faire du blé rapidement et sans vous fatiguer, faites-vous certificateur de photocopies, c’est un métier d’avenir.

Autre : les lycéens sont entrés dans les manif’s anti-lois sur les retraites. On sussure, dans les milieux bien introduits, qu’ils sont poussés dans le dos par le PS, mais que ne va-t-on pas chercher là ! Il est un fait, d’ailleurs, que Mme Royal a vivement encouragé les lycéens à descendre dans la rue – pacifiquement, a-t-elle jugé utile de préciser : « Je leur demande d’ailleurs de descendre dans la rue, mais de façon très pacifique« . Ah bon, nous voilà rassurés, les blocages de lycées avec cassage de gueule des récalcitrants seront ainsi évités, merci Mme Royal.

Un des leaders maximaux de ces lycéens énonçait d’ailleurs ceci : ouais les retraites ça nous concerne, on veut pas commencer à bosser à 30 ans pour finir à 67, et d’ailleurs il faudrait qu’on prenne les années d’études en compte dans le calcul des points de retraite.

Ben,  et tirer sur le sein maternel pour boire son lait, et pousser pour faire caca dans sa couche, c’est pas du boulot, ça ? tiens, naître, c’est déjà super dur. Les annuités infantiles, faut les compter aussi, y a pas de raison.

Tibert

Noms d'oiseaux

Une histoire comme il s’en passe ces jours-ci : un ingénieur d’origine maghrébine (pourquoi un ingénieur ? parce que !)  accompagne sa fille pour consultation chez un ophtalmo(…logiste). L’ophtalmo est à la bourre, comme la plupart des spécialistes, incapables de gérer correctement un planning de rendez-vous – c’est chronique chez les toubibs spécialistes, ils doivent supposer que si leurs « patients » s’appellent comme ça, c’est qu’il y a une bonne raison, et qu’ils n’ont rien d’autre à foutre qu’attendre chez le toubib.

L’ophtalmo est à la bourre, comme d’hab’… le monsieur d’origine maghrébine attend, attend… n’est finalement pas si « patient » que ça et pénètre de sa propre initiative dans le cabinet de consultation. Et là, les versions divergent : le non-patient crie, tempête, s’en va en gesticulant et va porter plainte car selon lui, le toubib l’a insulté de manière raciste en l’éconduisant. Le toubib, lui, nie en bloc ; selon lui, il avait d’ailleurs déjà reçu ce monsieur auparavant, sans anicroche ni comportement raciste.

Constat : si l’ingénieur dit vrai, c’est super emmerdant pour le toubib, certes, mais bon, raciste primaire c’est très très moche ; en tous cas sa réputation est faite, il est en quelque sorte marqué au fer rouge, et toutes les assosses de la bien-pensance vont le clouer au pilori – le clouent déjà au pilori ! Si, en revanche, l’ingénieur a trouvé ce pervers, subtil et efficace moyen de « faire la peau » socialement parlant à ce médecin, c’est également super grave, du même tonneau que la jeune fille qui crie au viol en déchirant son corsage, alors qu’on ne lui a strictement rien fait.

Il serait tout de même intéressant que la présomption d’innocence soit mieux respectée dans ce genre d’affaire – notamment que les journaleux tournent 2 fois leur stylo-bille dans leur bouche avant de livrer des noms ! c’est loin de valoir les abominables salades pédophiles d’Outreau, mais il y va de l’honneur d’un homme – fût-il incorrigiblement en retard dans ses rendez-vous.

Tibert

Que l'heure de la retraite sonne !

Vous connaissez ? à la manière de Ferrat :

« Leur vie, ils seront flics ou sénateurs,

le temps d’attendr’ dans la torpeur

Que l’heure de la retraite sonne… »

Eh bien, elle n’a toujours pas sonné pour M. Mauroy, sénateur à 82 balais, et toujours sur la brêche.

M. Mauroy – auteur du best-seller « C’est ici le chemin ! » (euh… peut-être pas par là, finalement…en arrière, toute, on s’est gourrés, austérité blocage des salaires dévaluations etc etc) – est donc intervenu au Sénat, du style lyrique que nous lui connaissions, pour défendre la retraite à 60 ans, sa création, et à laquelle il tient. « C’est la loi la plus importante peut-être de la Ve République, celle qu’attendaient les Français ».

Eh bien, ça fait 22 ans que M. Mauroy devrait être à la retraite, selon cette disposition si importante qu’il a promue et dont il est si fier. Et il y a largement plus de 200 sénatrices-et-sénateurs qui ont atteint l’âge de la retraite à 60 ans. Allez, mesdames-messieurs les septuagénaires et octogénaires du Sénat, quand on descend dans la rue défendre la retraite à 60 ans (chiffre « rond », merveilleux, divisible par 2, 3, 4, 5, 6, 10, 12, 15, 20, 30, et c’est pourquoi on a choisi 60 ans, et non 61, pas beau, ou 67, a-ffreux !), un peu de cohérence, de logique, de courage : dételez… libérez des emplois !

Tibert

jeunes, beaux, riches et en bonne santé

Pourquoi pas 59, 58 etc ?
Pourquoi pas 59, 58 etc ?

Voulez-vous être…

1) Riche et bien portant ?

2) Pauvre et malade ?

Cochez la case correspondante.

Vous pourriez vous demander pourquoi cette pancarte ne descend pas plus bas, pourquoi la liste déroulante et les cases à cocher ne proposent pas 59, 58, 57, 56 etc… ? car enfin, de quoi s’agit-il ? de ce que nous voulons, na ! Bon, c’est 60 depuis Tonton, Tonton l’a dit, et Martine, elle aussi, dit que ça doit rester comme ça, et donc ça doit rester comme ça. Et puis soixante, c’est un bon chiffre.

De même que le statut des dockers CGT du port de Marseille est écrit dans le bronze de l’après-guerre, inaltérable et pérenne, d’une longévité comparable aux sacs plastique, 400 ans au bas mot. On peut en dire autant du statut des cheminots et du 1 % du chiffre d’affaires d’EDF dédié aux bonnes oeuvres du Comité Central d’Entreprise, j’arrête ici la liste déroulante, elle descendrait plus bas que mon billet.

Et les réalités économiques, la concurrence, le financement des retraites, tout ça attendra à la porte, comme le nuage de Tchernobyl.

Tibert

Edulcorants et litotes

Voyez cette dépêche du Fig’machin : les Parisiens seraient des chapardeurs, selon le maire de Londres. La preuve : en 2 mois, 3 vélos en libre service (3 seulement !!) ont été dérobés là-bas outre-Channel, contre 500 Velibs disparus.

Faites le calcul : 500 Velibs en 2 mois, c’est 3.000 Velibs par an qui partent en fumée – pas pour tout le monde ! Soit 15 % du parc. Edifiant, non ? Quant au vocabulaire employé – je fais confiance au traducteur, « chapardeur » doit avoir son homologue en Rosbif – je lui trouve bien de la mansuétude. C’est de vol qu’il s’agit. On aurait pu écrire sans se tromper : « Velib : les Parisiens, des voleurs !« .

« Incivilités », « chapardage »… surtout ne pas dire les choses, ça va fâcher quelqu’un. Tout baigne, dormez braves gens.

Tibert

Ni pour ni contre, et réciproquement

Le Figues-à-rôts titre en Une ce 2 octobre (errare humanum est), puis en titre d’article (perseverare diabolicum ) « Nouvelles manifestations contre les retraites« .

On se perd en conjectures, dans les milieux bien introduits, sur le sens de cette accroche. Le malheureux ou oublieux journaleux  a-t-il avalé l’accent aigu ? « …contre les retraités » ? ça ferait sens, mais pourquoi grands dieux s’en prendre aux retraités ? ils sont trop vieux? ils coûtent trop cher ? c’est ça ?

Ou bien alors c’est à n’y rien comprendre. Quelle catégorie de citoyens peut donc se rebiffer contre la (les) retraites ? quels sont ces enragés qui vont défiler, calicots au vent, pour exiger l’abolition de la retraite, des retraites… pour afficher leur intention de bosser jusqu’à ce que mort s’ensuive ?

Qui sont-ce, ces anti-retraites, ces bosseurs fous ? l’article nous apprend que si cette manif’ se passe un samedi, c’est exprès pour que les salariés du privé puissent, eux aussi, manifester ! traduisez : les fonctionnaires, eux, peuvent manifester le samedi, bien évidemment, mais aussi tous les jours ouvrés, sans que ça ait de conséquences ! 1°) ni sur leur emploi, inamovible et boulonné , 2°) encore moins sur le niveau de boulot produit,  3°) éventuellement même pas sur le salaire.

Braves gens du privé, n’ayez pas peur, comme disait Jean-Paul II, rejoignez les fonctionnaires, allez manifester « contre les retraites », le Figaro vous a donné le tuyau.

Tibert

C'est clair, non ?

Saviez-vous, lecteurs estimés, qu’il existe (existait ?) au plus haut de nos instances gouvernantes une « Commission pour la transparence financière de la vie politique » ? le saviez-vous ? moi non, je ne l’avais pas vue, la commission dont je vous cause, tant elle était transparente.

Et quid des travaux de cette discrète commission ? chuut !! mais taisez-vous donc ! Secret Défense. Le sujet de mon précédent billet ( « A vot’ bon coeur ») portait sur les planches de timbres rares offertes en cadeau à des Ministres etc… qui n’avaient pourtant aucun souci de boucler leurs fins de mois grâce aux nouilles-patates à l’eau. Eh bien, monsieur Martin Hirsch, le dénonciateur, qui avait piqué cette information en tant que membre de cette commission, se voit traiter d’ignoble traître par ses pairs. Il n’aurait jamais dû divulguer quoi que ce soit sur ce qui se débattait au sein de la Commission pour la transparence financière de la vie politique.

C’est assez clair, effectivement. Quant à apprendre ce qui sort des travaux de cette commission, alors là, vous pouvez aller vous faire cuire un oeuf.

Tibert

A vot' bon coeur !

Un ex-ministre d’ouverture, Martin Hirsch, a commis un bouquin intitulé  « Pour en finir avec les conflits d’intérêts« . Vous serez sûrement de mon avis, monsieur Hirsch peut toujours ramer !! mais bon… ceci étant, il dit des trucs fort intéressants , par exemple que de hauts personnages de l’Etat étaient (imparfait de l’indicatif) collectionneurs de timbres en quelque sorte malgré eux, tenez, cet article de l’Hibernation : « pendant des années le président de la République, le Premier ministre, les ministres des Postes et des hauts fonctionnaires se voyaient régulièrement offrir par La Poste des épreuves de luxe de nouveaux timbres, très rares et donc très prisés des collectionneurs. »

Alors ? eh ben, c’est évident, le marché aux timbres se tient, à Paris, au « Carré Marigny », à un jet de pierre de l’Elysée (*), de Matignon, de… bref tout près tout près du Bon Dieu. Vous imaginez la suite, c’est limpide : le Petit Nicolas a trouvé un débouché tout simple pour pouvoir s’acheter des Carambars : il sort en catimini par la porte arrière du jardin, son cahier de timbres sous le bras, et il va revendre sa collec’, qu’il a eue gratos.

On peut d’ailleurs s’interroger : pourquoi à ces gens-là ? qu’ont-ils besoin, eux qui ont tout, de timbres de collection par dessus le marché ? tant qu’on y est, pourquoi pas un bouquet de muguet à l’oeil le 1er Mai, quand nous autres pauvres couillons devons le payer ?

Le pompon, c’est que M. Longuet, ci-devant ministre des Postes (ça a eu existé, si si… ben quoi, y a bien un Ministre des Cultes !), a lui aussi bénéficié de ces cadeaux-à-ceux-qui-en-ont-à-ne-plus-savoir-qu’en-foutre.  Et M. Hirsch,  documents à l’appui, affirme que M. Longuet a payé en partie une villa dans le Sud avec le fric des timbres. Réponse du tac-au-tac de M. Longuet : « évidemment cette maison n’a pas été pas été payée en timbres« .

En voilà une réponse qu’elle est cinglante, que c’est bien envoyé !  essayez donc de vous pointer le jour de la signature de l’acte chez le notaire avec une valoche de timbres, une loupe dans la poche et le catalogue Yvert et Tellier sous le bras, pour voir… des fois que… imaginez la gueule du notaire… y dit vraiment n’importe quoi, M. Hirsch.

Tibert

(*)  C’est juste une image… ne vous avisez pas de vérifier ! y a des méthodes pour faire parler l’ADN sur les pierres, aussi bien que sur le scooter du fiston.