Faiblesses et Etat d’âmes

Les tas de droits / l’état de droit, voilà le problème : tellement de corsets qu’on étouffe. Qu’on ne peut pas agir. Monsieur Darmanin, venu il y a 2-3 jours sur le plateau de CNews – il est moins bégueule que certains, qui prennent des mines effarouchées dès qu’on cite cette chaîne – traitait de l’expulsion d’un « Fiché S » ouzbèk, viré chez lui car constituant une menace pour notre pays et nos concitoyens, et que le Conseil d’Etat veut mordicus faire revenir, pour des motifs de juridiction européenne… il disait en substance, monsieur Darmanin : nous allons tout faire pour que ce type ne revienne pas. Mais il n’était pas du tout sûr de réussir ! En somme, vous êtes chez vous : un inconnu, grossier et mal embouché, muni d’une batte de base-ball, pénètre chez vous par ruse, vient s’asseoir sur votre canapé, « pousse-toi mémère » , met les pieds sur le fauteuil d’en face, rote, pète et pioche dans vos amuse-gueules, mais vous n’avez pas le droit de le mettre dehors. C’est révoltant, non ?

En face, on voit ce que ça donne, l’Etat des Chefs tout puissants, assis sur les droits, justement : voyez monsieur Poutine, qui fait son joli coeur et son show devant un parterre soigneusement désinfecté et filtré ; pas la moindre question qui fâche – sauf celles qui ont la permission -, les opposants au trou ou au cimetière, la conscription étendue à 30 ans au lieu de 27, les passeports confisqués – mais « tout baigne », n’est-ce pas : il fait ce qu’il veut, et vous pouvez vous retrouver vous aussi au trou parce que votre trombine ne lui revient pas, parce que vous êtes « inverti » , ou que vous portez atteinte au moral des troupes. Curieusement, les extrême-droites européennes ont des faiblesses pour monsieur Poutine : c’est un Chef, un vrai ! pas un « guide » providentiel mais presque ; un homme, un vrai, qui résiste à la déliquescence des moeurs, qui aime son pays, lui, etc… et ça interroge, ce penchant : ce type est pourtant une calamité, clairement infréquentable.

Voilà : à choisir ? eh bien à choisir, c’est vite choisi. Notre démocratie est trop faible, trop droit-de-l’hommiste, minée par des zozos idéalistes, irréalistes ou malfaisants, mais au moins on peut rouspéter. Ce qui très souvent ne sert à rien – on peut « flûter » ! – mais ça soulage la bile, et, ça se trouve bien, c’est autorisé.

Tibert

PS – Tiens, une page Culture : le dernier film de monsieur Wenders, « Perfect days » , un très bon moment à passer ; un poil contemplatif, mais c’est voulu. Je ne déflorerai pas le sujet, mais c’est beau.

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