De première pression à froid

( Monsieur de l’Intérieur Darmanin se paye madame Meloni, l’Italienne « post-fasciste » comme ils disent ici : il faut bien lui trouver des mochetés, un sale héritage à la Benito, bien que les électeurs de la Botte l’aient portée pacifiquement et démocratiquement au pouvoir. Il lui reproche d’être infichue de gérer les problèmes d’immigration ! C’est comme qui dirait l’hôpital qui se moque de la charité. Je ne sache pas que le bilan des actions anti-immigration sauvage soit mirobolant chez nous. Je vais même aller plus loin : là-haut au Château le tenancier de la boutique, Manu-les-Rouflaquettes, n’en a rien à faire de ce combat, qui n’est pas le sien, persuadé qu’il est que c’est au total une bonne chose que ça immigre fort chez nous, d’un point de vue froidement économique. Mais il ne vous le dira surtout pas, ce sont des choses qui ne se disent pas – sauf à gauche, évidemment, pour de belles raisons affichées (les Droits, D majuscule… la grandeur de… tout homme a deux patries… voyez le genre) et pour de moins avouables manoeuvres de boutiquiers. Monsieur Darmanin ne gère pas Lampedusa et ceux qui y débarquent massivement, et je ne sais pas comment il s’y prendrait, vu ce que ça donne chez nous sans Lampedusa. )

Et puis il paraît que Charles Windsor va se faire couronner demain, sous le n° 3. Grand bien lui fasse ! il a déjà en mains son hochet, les manivelles en carton-pâte ; c’est juste pour confirmer. Il y aura tout partout de la quiche végétarienne épinards-fèves-estragon, et de l’huile d’olive spécialement apportée de Jérusalem par le Coureur de Marathon, qui doit ensuite rallier Paris pour y oindre madame Hidalgo. Je lisais hier, tout émoustillé, un détail des réjouissances :

L’archevêque de Canterbury va alors procéder à une triple onction du souverain, avec la « cuillère du couronnement ». Il va oindre les mains, la poitrine et la tête du roi avec de l’huile sainte (*)… la poitrine ! ouvrir la veste, le gilet, la chemise, écarter la cravate, les quatre rangs de breloques, l’écharpe bleue de l’Ordre de la Jarretelle, relever le marcel, dénuder son poitrail… je ne me souviens pas qu’on ait fait la même manip au couronnement de sa mère Elisabeth II, en 1953… Zitrone ne nous aurait pas tout dit ? j’étais minot, on nous aura caché certains détails…
Tout ça n’a aucun bon sens, on est au 21 ème siècle, là, on est supposés avoir assimilé Darwin, les Trous Noirs et la Relativité Générale, mais en plein délire mystico-rococo ! ça va être rigolo, je le sens. Au pire, ça passera un moment. Packs de bière au frigo, pizzas molles et tiédasses commandées, Charles, nous sommes prêts !

Tibert

(*) Interdit donc de faire de la vinaigrette avec. Huile pourtant de première pression à froid, AOP « GOOOOJ », Genuine Organic Olive Oil Of Jerusalem. Produite à l’aide d’olives « bio » , forcément, peut-être même vegan, récoltées dans deux bosquets du mont des Oliviers (quel scoop ! tsss… pas le mont des Amandiers, ou des Arganiers) à Jérusalem, et bénite (bénie, donc, mais en plus opulent) lors d’une cérémonie spéciale à l’église du Saint Sépulcre. Indubitablement, ça le fait !

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