Adolphins et repentance

( On cause ces jours-ci du nucléaire… et notamment de détricoter, c’est indispensable, une initiative débile, prise – ce n’est pas une coïncidence – sous Hollandos Premier : les écolos, sûrs d’eux et péremptoires, avaient obtenu d’un gouvernement complaisant et myope la peau de la centrale de Fessenheim, et puis un texte législatif limitant à 50 % la part du nucléaire dans la production d’énergie française. On allait voir ce qu’on allait voir, éoliennes, marée, solaire, micro-centrales, dynamos dans les salles de gym, sur les vélos d’appartement !… on a vu les Russes, brutaux et malpolis, rebattre les cartes. Alors on rétropédale… le nucléaire ? finalement, c’est pas mal… ouais… mais le jour où vous verrez un Chef écolo admettre qu’ils avaient faux, pincez-moi, je croirai rêver. Ces gens-là ne se trompent jamais, jamais ! Et nous payons LEURS pots cassés. )

Mais, et le titre ? Rien à voir avec les adelphes – dont je vous causais il y a peu – chers aux fêlés du langage inclusif, cette vérole linguistique et sociétale. Adolphin, c’était, dans le film de Pagnol (*) « Manon des sources » , un type qui (ne) vous manifestait de l’amitié et de la sollicitude (que) lorsqu’il avait une faveur à vous demander… Vous pourrez vous divertir à relire le savoureux sermon du curé, qui cite l’Adolphin devant les paroissiens des Bastides rassemblés à l’église, y compris les mécréants qui de coutume suivent la messe depuis le bistrot voisin, en préambule à une procession… En effet, la situation est gravissime : la source du village s’est tarie, les légumes vont crever, les plants d’oeillets d’Ugolin aussi, le pastis n’en parlons pas ! alors on implore les Cieux… Le curé : « Ces prières que vous avez la prétention de lui faire entendre [ à la Bonne Vierge, NDLR] , ce sont des prières pour les haricots, des oraisons pour les tomates, des Alleluia pour les topinambours, des Hosanna pour les coucourdes ! Allez, tout ça, c’est des prières adolphines ! »

Pourquoi je vous raconte ça ? parce que ça recommence ! à Perpignan, dans le 6-6, où une sécheresse inédite sévit, on va processionner, comme aux Bastides, pour faire revenir l’eau. On est en 2023, pas en 1952, hein ! 71 ans plus tard, donc. Il est réconfortant de voir combien nos belles traditions judéo-chrétiennes perdurent 😉 nonobstant les discours alarmistes sur la déshérence des valeurs, infirmant ainsi les diatribes de monsieur Poutine sur la prétendue déliquescence, décadence, débandade de l’Occident. Chez lui, notez bien, les valeurs se maintiennent : c’est le Grand Pope Barbu en personne qui bénit les va-t-en-guerre, dans une version cyrillique, grand-russe, de Gott Mit Uns.

Tibert

(*) Chose peu commune, c’est le film (en deux parties) qui a inspiré les deux écrits pagnolesques du cycle « L’eau des collines » – dont le second, « Manon des sources » – et non l’inverse.

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