Retrait au petit poil

J’ai essayé de prendre le train ce jour : plaignez-moi ! et plaignez les millions de Français une fois de plus – soupir, rengaine – pris à la gorge par les syndicats de la SNCF. Tâchez-moyen de trouver une autre solution, ou bien reportez votre voyage, qu’ils disaient : yaka !

Et ce, juuuste au début des vacances de la Toussaint, heureux hasard ! Le droit au retrait (du temps de mon grand-père, on appelait ça sauter en marche (*)) opportunément brandi, faux-nez pour une grève infâme, je pèse mes mots. Je ne dis pas que les rames  de train à UN agent ne posent aucun problème : on peut concevoir que ce soit trop peu, et à la merci d’une grosse emmerde. Aux types de la SNCF de régler ce litige ; mais quand on prend les clients en otage – et en faisant bien gaffe à ce que ce soit au pire moment – c’est tout simplement infâme. On ne peut pas s’habituer à l’infâmie.

Tibert

(*) Ne descendez pas avant l’arrêt complet du train ! et attention à l’espace entre le marchepied et le quai, gnagnagna.

8 thoughts on “Retrait au petit poil”

  1. « Leave a comment » ça me chiffonne un peu, tout de même, mais pas au point de renoncer à le laisser, ce commentaire. Il semble clair que la réforme des retraites et en particulier l’alignement prévu des cheminots sur les Français « ordinaires », a mis les syndicats SNCF, déjà très très remuants, en ébullition. Ils feront flèche de tout bois, sachons-le.
    Il nous faudrait, pour mener à bien cette modernisation juste et nécessaire, un Churchill : lui a clairement annoncé de la sueur, du sang et des larmes. On ne voit aucun Churchill chez nous, et je parierais bien qu’une fois de plus, « ils » vont se dégonfler devant ces clans retranchés et leur haut pouvoir de nuisance ; pourtant « eux » n’ont pas besoin de prendre le Ouigo (quel nom débile et moche !). Tant pis pour le pays.

    1. Désolé pour les termes anglais, c’est un bug, ou bogue. Et puis convoquer Churchill pour une grève SNCF de plus (on n’en est plus à quelques centaines près) c’est rude ! mais c’est vrai : si on veut vraiment, là-haut, faire la peau enfin à ces castes d’ « avantages acquis », il y faudra, pour nous, de la sueur, etc etc…

  2. La seule question que je me pose, pour avoir été jadis un utilisateur régulier de la Scneff’, c’est comment les abrutis qui la dirigent de nos jours peuvent-ils concevoir un convoi avec UN seul agent à bord ??? Tout ça pour ne pas payer un contrôleur ou un chef de train en plus ? ce qui prouve bien combien la sécurité et le bien-être des passagers sont leur moindre souci : rentabilité avant tout* ! Il me souvient d’un voyage Toulouse-Paris en TGV au début des années 2000 (si je mets « début de siècle », ça va vraiment faire traction-vapeur et Pacific 231, etc…) où une passagère a eu un malaise : elle était enceinte jusqu’aux yeux et voyageait – accompagnée – par le train pour éviter toute complication éventuelle en voiture, justement… Le chef de train (ou le contrôleur, me souvient plus), appelé d’urgence, a immédiatement diffusé un appel sur la sono du train et il se trouve qu’il y avait un toubib à bord. Au final l’accouchement s’est passé le mieux possible… sans arrêter le TGV pour autant, le mécanicien aux commandes du convoi étant tenu au courant des évènements au fur et à mesure par talky ! Il a d’ailleurs proposé d’être le parrain du gosse…
    Maintenant, imaginez ça aujourd’hui, avec un train à agent unique ! Je vous dis pas la pagaille, l’arrêt d’urgence en rase-campagne, l’ambulance (ou l’hélico !) et le retard à l’arrivée, y compris pour les convois qui suivraient éventuellement… sans parler des complications possibles !
    Mais je ne sais pas pourquoi, ça me rappelle certains problèmes actuels de la firme BOEING avec l’un des fleurons de son haut de gamme : rentabilité d’abord ! Et pour les vieux de la vieille dans mon genre, le « Comet », ça ne vous dit rien ? Il fallait à tout prix sortir l’avion AVANT la Caravelle, alors en fin d’essais chez Sud-Aviation, et on a négligé, pour de simples raisons de concurrence de marché, d’approfondir les questions de sécurité primordiales. Total, je ne sais plus combien de Comets se sont plantés gravos avant qu’on ne retire définitivement le zinc du marché.
    Et les passagers tués, là-dedans ? Et la sécurité ??
    – Les quoi ???
    Tout ça – revenons-en à la SNCF – pour ne rien dire de l’état de délabrement actuel du réseau, autant rails que caténaires/transfos ! Mais du moment que ça roule, vive l’Europe, la privatisation et la libre concurrence, hein !!!
    T.O.

    1. On est d’accord sur la politique nuisible du conducteur unique dans les trains (et puis c’est sans doute pareil pour des tas de métiers assez sensibles). Mais notre amie Olga dit le vrai : cette grève surprise, c’est tout sauf du droit de retrait : c’est un tour de chauffe, à un moment propice, pour les bagarres « avantages acquis » et autres statuts aux petits oignons – sur notre dos, ça va sans dire. Soit on affronte, soit on baisse l’échine…

  3. … Tiens, encore à propos de privatisation, vous avez vu le convoi de BLINDÉS Saoudiens mis en déroute par les Yéménites, leurs kriss et leurs kalatchs façon siècle dernier ? Explication : pas question pour les Seigneurs du Désert de s’abaisser jusqu’à faire la guerre, non mais des fois ! À d’autres mais pas pour nous, les Rois du pétrole et du bling-bling…
    Total, ils sont « défendus » par de pauvres bougres mercenaires des pays africains voisins, attirés par les salaires mirobolants et qui sont aussi militaires que je suis archevêque. Quand ça commence sérieux à sentir le brûlé, les mecs se taillent à toutes jambes ! et ils ont bien raison ! Comment profiter de leurs sous, autrement ? Les godasses militaire abandonnées en vrac dans le désert du temps de la guerre du Kippour pour courir plus vite devant les hommes de Moshe Dayan, ça ne vous rappelle rien non plus ?
    A part ça, l’Histoire ne se répète jamais.
    T.O.

    1. Oui… les godasses dans le Sinaï… c’est de l’imagerie d’Epinal, maintenant, la chanson de Roland façon Moshe Dayan. Ceci dit, les mouvements saoudiens s’expliquent : les conducteurs de chars sont seuls dans leurs tourelles ! c’est scandaleux, droit de retrait, et hop retour à la maison.

  4. Mouiiiiii… qui dira assez la solitude du conducteur de blindé dans sa tourelle au moment du tir au but ?
    Ceci posé, je suis d’accord : il est difficilement tolérable qu’un syndicat, quel qu’il soit, prenne en otage tout ou partie de la population laborieuse d’une nation (on dirait de la véritable langue de bois massif, façon Georges Marchais et la regrettée URSS) pour faire valoir ses récriminations. Faudra bien trouver un jour une autre forme de protestation puisque la technique – éprouvée, ô combien ! – des gouvernements est de laisser pourrir et de faire porter l’entièreté du désavantage aux pauvres quidams comme vouzémoi, qui n’en peuvent mais.
    Tiens à propos : on en est où avec les gilets jaunes ? Et la twatüre de Notre-Dame ? Toujours que trois mégots dans la case « Pièces à Contrition » ? Paraîtrait que la Sibeth etc. a juré de se faire mettre la boule à zéro si quiconque réussit à prouver qu’elle raconte des craques au profit de son Manu-Manu bien aimé. Pas de chance pour elle : dans la rubrique « Plus menteur que moi tu meurs », Castaner lui fait salement de l’ombre ; quant à Mini-Moi-Président, il lui préfère les jupes de sa môman Birgeitt ! Caisse je donnerais pas pour être le psy (au moins une fois par semaine) du Manu ! Ça doit « valoir le jus », comme disent méchamment mes chers petits neveux maintenant que le confesseur officiel* n’est plus obligatoire pour les chefs d’État dans notre belle République.
    Voilà tout ça qu’on a gagné à abuser de la guillotine…
    Et… à part ça, fait beau chez vous ? Ici, les nuits sont fraîches. Et y pleut (enfin !)
    T.O.

    (*) Y’a un certain Père Lachaise qu’a fait une très belle carrière jadis, en l’occurrence. Même si c’est pas pour ça qu’il est encore célèbre aujourd’hui.

    1. Il pleut « enfin » ? si par ici il pouvait gracieusement et magnanimement, enough is enough, s’arrêter de pleuvoir, caisse (comme vous aimez écrire) qu’on apprécierait ! Tout baigne, littéralement.

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