L'érosion du rôdeur

Il fait beau mais frais ici, au lever du soleil sur le lac, juste en dessous du chalet. Les châlits du chalet sont en bois, tandis que les châles du chalet sont en tissu. Et, je puis vous l’annoncer, je n’ai pas vu de châle sur mon châlit. Mais il y a deux jours une amie est morte après moult soins palliatifs « des suites d’une longue maladie », à un âge certes avancé – octante-deux balais – mais si les négligents qui l’ont coloscopisée il y a quelques années avec pour tout commentaire « c’est tout bon » avaient eu les yeux en face des trous, elle serait peut-être encore de ce monde, on aurait pu engager à temps un traitement salvateur, et elle aurait pu se marrer aujourd’hui à la lecture de ce titre du Figues-à-rôts-sur-Toile :

« Trump résiste, les autres rôdent leur contre-attaque« . Mais serait-ce un lapsus révélateur ? car les autres (candidats Républicains à la primaire pour la future élection présidentielle aux USA) rôdent, c’est sûr, rôdent au coin du bois, c’est toujours au coin du bois rond qu’on rôde. Quand à roder, que pourraient-ils roder ? leur contre-attaque, pardi, le Figaro vous l’annonce avec un accent trumpeur, pardon, trompeur.

Le mécanicien rode son moteur, mais la fatigue rôde. La fatigue du correcteur orthographique salarié du Figaro et qui roupillait quand l’erreur lui est passé (et non passée) sous les yeux, ou bien qui fait des pâtés, pas des patés épatés, sur la plage avec son petit-fils, ce que je m’apprête – et non m’apprete – à faire.

Allez, décidément et heureusement le circonflexe garde son mystère, ses arcanes et sa beauté, c’est l’essentiel en ce temps beau, ce temps beau sur le lac. Caussimon le chantait déjà : « Moi je suis du temps du temps beau… »

Tibert, sans accent.

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