Montre suggestive

Vous n’êtes pas sans savoir que les Québecois, plus francophones que les Français – pas partout, « sipper » et « peanut » en font foi – disent salle de montre quand nous, lâchement, y allons d’un infect showroom. La montre… la vitrine, la mise en spectacle.

Bon, ce pré en bulles pour vous mettre en situation d’apprécier la forme canonique de l’euphémisme : je l’ai rencontrée, la forme canonique – bonjour madaaâme – ce matin en lisant chez Boursorama : « Des courriels suggèrent que Goldman-Sachs s’est enrichie sur l’effondrement du marché immobilier« .

Euphémisme, « suggère« , oh combien ! car immédiatement après, on lit :  » Des courriers électroniques publiés ce week-end montrent que les dirigeants de la banque d’affaires américaine Goldman Sachs ont gagné beaucoup d’argent en misant sur l’effondrement du marché de l’immobilier aux Etats-Unis en 2007 « .

Montrent, ou suggèrent ? quand le PDG écrit en substance que sa boîte recommande et vend à ses clients des produits pourris, produits sur l’effondrement desquels elle a misé gros… que cela suggère-t-il ? que Goldman Sachs illustre ici, mais sans aucun humour, la célèbre blague « Comment dit-on « je t’enc… » en langage de banquier ? – Fais-moi confiance !!  »

Tibert

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