Requiem pour une enquête d'Utilité Publique

« Le Monde » en son édition Web datée du 24 décembre nous parle du projet d’aéroport de Notre-Dame des Landes, au Nord de Nantes, au Sud de Rennes, etc. Et voilà qu’on nous le présente comme si c’était fait !! De mon humble expérience personnelle, en tant qu’usager forcé des lignes z’aériennes françaises pendant de nombreuses années, j’ai pratiqué moult fois l’aéroport actuel de Nantes-Bouguenais ; et, Nantais de 30 ans, j’ai pu observer, en approche fort bruyante au dessus de ma tête, des tas et des tas d’avions dont on pouvait souvent lire distinctement l’immatriculation, si ce n’est la marque des pneus du train d’atterrissage. C’est une nuisance, c’est vrai. Bien moins pénible toutefois que les cyclomoteurs à pots trafiqués qui sillonnent nos rues en réveillant les morts, mais ceux-là, personne ne leur dit rien.
Ceci étant, tous les « locaux » savent que les avions ne passent pas systématiquement au dessus de la ville : en gros la moitié du temps ; les autres fois l’approche dérange seulement les canards les sarcelles les poules d’eau et les ragondins du lac de Grandlieu, au Sud-Ouest de Nantes. De nombreux passagers ont ainsi pu admirer l’île de Ré, venant de Lyon ou de Marseille. En bref, si les vents dominants sont Sud-Ouest, ils tournent, eh oui, et souvent, au Nord-Est.

Nantes-Bouguenais fonctionne bien ; on pourrait facilement lui ajouter une autre piste, ne plus survoler la ville… il est bien desservi – il y a même une ligne de bus, la 98, qui part du terminus de tramway à Pirmil et vous dépose à 300 mètres des halls pour le prix d’un billet standard !! (*).

Mais mais mais voilà, les Rennais soucieux de se déplacer sont jaloux, car Rennes, ce n’est pas vraiment un aéroport international de gros calibre, voyez ce que je veux dire – 500.000 passagers en 2007, cinq fois moins que Nantes. Donc on nous fait le forcing pour l’aéroport « du Grand Ouest », au mépris de tout équilibre. Le Grenelle de l’Environnement peut flûter : rien à cirer, faut que cet aéroport se fasse, disent-ils, par la porte ou par la fenêtre, et tant pis pour les gens qui sont là (et tant mieux pour les bétonneurs).
Cet aéroport n’est pas encore construit, et n’a pas d’utilité. Et si les Rennais veulent prendre l’avion, qu’ils fassent améliorer leurs pistes et leur desserte. Ca leur fera moins loin à aller ; pour grossir, qu’ils invitent Izidjette, Riannère, toutes les compagnies Lô-Koste qu’ils veulent… de toutes façons, il n’y aura bientôt plus de kérosène

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(*) Desserte d’aéroport nettement mieux foutue en tous cas qu’à Clermont-Ferrand, où la ligne 10 vous dépose comme une m… au bord de la route, sans abribus, sans fléchage, au pied d’un poteau, à un petit kilomètre en rase campagne des halls de l’aéroport, avec un passage à niveau et une rocade à traverser ! Quant à la supposée « navette », ses horaires débiles découragent le client d’y faire appel ! D’aucuns – médisants, sûrement – évoquent une probable collusion entre la CCI de Clermont-Ferrand, gestionnaire de l’aéroport, et les compagnies de taxis locales, qui sont finalement les seules à pouvoir véhiculer correctement les usagers de l’aéroport… quand on peut se payer l’avion, on ne mégote pas sur le prix d’un taxi, pas vrai ?

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