Deux novembre

Chacun sait en France que la Toussaint, comme son nom l’indique clairement, est la fête de tous ceux qui toussent. Tandis que le lendemain – jour des morts – on fête tous ceux dont la toux a mal tourné. C’est d’ailleurs devenu un raccourci ; la Toussaint voit les vivants se précipiter vers les cimetières, anticipant d’un jour, par un réflexe bien compréhensible, l’issue fatale : ne dit-on pas, quand quelqu’un tousse « ça sent le sapin » ?

Par ailleurs, le 2 novembre n’étant pas férié, ça permet – cette année du moins, car il y a des salauds qui arrivent parfois à faire tomber le 1er novembre une fin de semaine – de faire un superbe pont, que tous les salariés ont à coeur d’emprunter, oyé. Donc, du premier au quatre novembre, repos général, sauf les marchands de fleurs. D’ailleurs ça va donner à ce novembre-là des allures de mois de Mai, avec tous ses trous et ses ponts, car les syndicats de la Fonction Publique, décidément pas contents du tout du tout, bref vraiment fâchés, semble-t-il, contre les autres Français, leur annoncent bien des emmerdements, et surtout ceux qui ont le bonheur d’habiter la capitale et ses z’environs. Seuls les provinciaux n’ayant pas besoin de voyager en train, ni de s’adresser aux tribunaux, ni d’utiliser le gaz ou l’électricité seront épargnés par le courroux syndical. On voit que ça laisse pas mal de gens tranquilles !

Ah pardon, j’oubliais, les écolos qui habitent en centre ville pour économiser l’espace rural (faut avoir de gros moyens, mais faut c’qu’y faut), roulent en Vélib’, s’éclairent à la bougie, se chauffent à la sciure de bois… eux aussi s’en foutent, des menaces des syndicats !

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