La nausée

Encore ! direz-vous. Ce titre a déjà été utilisé. Je sais.

Non, une gastro-entérite du feu de dieux (au pluriel, il semblerait qu’il y en ait plusieurs, des dieux, ça se bouscule, et les groupies de chacun n’arrivent pas à se mettre d’accord) me cloue de douleur. Mais aussi cette brève de l’Hibernation comme quoi la banque Merryl Lynch, juste avant de se faire racheter et de mettre la clé sous la porte, a versé des primes plus que confortables à 700 de ses cadres.  Pour un total de 3,6 milliards de dollars de « primes », sans doute pour les féliciter d’avoir coulé la boîte. La nausée, la gerbe, quoi. C’est pas grave, c’est le contribuable Etats-unien qui arrose.

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Autre chose : la LGV ; ce n’est pas une nouvelle secte d’extrême-gauche (quoique, une de plus une de moins…) mais la future Ligne Grande Vitesse qui devrait desservir par train la ville de Nice, d’ici 2020. Il manque un terme à cette LGV, objecterez-vous : l’autre bout, c’est quoi ? question inutile, voire ridicule, c’est forcément Paris, que croyez-vous ? ça n’intéresse personne de relier Nice à Bordeaux, ou Clermont-Ferrand, ou Turin. Non, Paris, évidemment. Bien évidemment. Quelle question idiote.

Mais avec cette LGV, Nice serait à environ 4 heures de train de la gare de Lyon, Paris XIIème. Permettez-moi une remarque encore plus stupide : quand le train a besoin de 4 heures, c’est que c’est trop long. Au bout de 3 heures, on en a marre, les mots croisés sont finis, on a jeté le Sudoku, on décroise et recroise les jambes, on s’emmerde. Moi je n’y irais pas, à Nice, en train, sachant qu’il faudrait 4 heures. Je prendrais l’avion, mon couillon. Sauf que les tarifs en avion vers Nice sont artificiellement chers, bicôse la Côte d’Azur, ça se mérite, mimosas, corso fleuri, pour les Happy Few, sélection par le fric, etc.

Donc c’est très simple : les 11 milliards du projet LGV, on peut les utiliser bien mieux, sans défigurer les tableaux de Cézanne ni la gare St Charles – y a qu’à les ventiler en 3 parts :

– une part pour avoir enfin une desserte digne de ce nom entre Orly et Paris-centre : les systèmes actuels sont nuls. Un truc direct, en réseau ferré, en 15 minutes, sans correspondance(*), en 2015, ça doit pouvoir se faire, non ?

– une part pour faire un procès à Air France pour discrimination sur les prix des billets, et aussi pour, évidemment, prendre un chouïa en charge les surcoûts de cette ligne prétendûment coûteuse.

– Le reste pour moi, évidemment. Merryl Lynch m’a donné de bonnes idées.

(*) … et sans grèves, évidemment. Ca c’est plus difficile ; mais, me direz-vous, en LGV, c’est aussi difficile.

(**) 55 minutes Paris-Montparnasse – Le Mans, 35 minutes Paris-Denfert – Orly Ouest ! Voyez le problème…