Bénéfices secondaires et circulaires

Il paraît, en ce samedi V ème des Actes des Gilets Jaunes, qu’il y a plus de flics à Paris que de manifestants. Bonne nouvelle ! ils ne savaient pas, les manifestants,  comment arrêter sans perdre la face ; ils vont avoir une bonne excuse. C’est tout le problème de ce mouvement, qui se monte le bourrichon tout seul, auto-alimente sa mobilisation, hors de toute lucidité. A force, et de barrage filtrant en blocage usant, ceux qui les chérissaient se prennent et se prendront à les détester : basta cosi, c’est assez évident. Ceci dit, outre des picaillons en plus, des portes ont été bousculées, un courant d’air frais a commencé de circuler : à suivre, si nos hommes politiques savent tirer les leçons de l’histoire. Se résoudront-ils à descendre de leur cheval ? le mieux serait de n’y pas monter, mais ce sera un dur apprentissage.

Les journaux ont pris le virage, eux : au lieu de « les gilets jaunes veulent ceci cela… » c’est désormais « des gilets jaunes veulent… » : nuance ! mais lisant les canards, je suis frappé par l’identification géographique des GJ à leurs ronds-points, tels des berniques à leur rocher : il y a ceux de la sortie Sud de Mormoil-les-Gonesse, ceux de la rocade Ouest de Paimpont-sur-Yvette, etc. Ils sont quasi mariés… « mon rond-point, mon amour« .

La France détenant le record mondial – un record très très con – du nombre de ronds-points, il est intéressant de se poser la question : s’il y avait eu moins de ronds-points, y aurait-il eu moins de GJ ? Quoi  qu’il en soit, une conclusion s’impose :  on va certainement et urgemment arrêter de construire de nouveaux ronds-points. Dès qu’il s’en créera un, il sera aussi sec occupé par des GJ ! Qui sait, instruits par ce violent soubresaut, ce cahot-chaos (KO ?) politique, va-t-on enfin déconstruire des ronds-points, revenir aux bons vieux croisements d’antan ? la décroissance des ronds-points : ça serait une sacrée bonne idée, non ?

Tibert