Ombrageux radars

Je n’ai pas le courage de m’empoigner avec le manifeste des trois-cents personnalités sur l’antisémitisme et la nécessité de réviser le Coran à la baisse. D’abord « antisémitisme » vise trop large et / ou à côté : c’est d’anti-judaïsme qu’il s’agit. On en reparlera si vous le voulez bien…

Mais ce jour, un article du Parigot me dilate la rate, et je le vous propose. Sachez que moi-même, quand je croise un radar, je ne manque pas de lui adresser mezzo voce des mots doux – c’est idiot, je sais, mais bon… – si j’estime qu’il est placé là pour faire du fric et rien d’autre.

Donc le ministère public poursuivait (trois ans après les faits, douuucement le matin, et pas trop vite le soir) un automobiliste « défavorablement connu des services etc etc… » pour avoir adressé un doigt d’honneur à une paire de radars… et comme justement ça flashait, la photo fut prise, majeur brandi. Brandi comment ? par la vitre ouverte, et du bras gauche, pas dans l’habitacle au ras du tapis de sol, c’est comme ça qu’on aime à l’imaginer, non ? ça a de la gueule, ça le fait mieux… mais alors ça s’adresse aux radars situés à gauche ? l’article est muet sur ce point. Bon… et donc le chef d’accusation arguait que le contrevenant « avait offensé par extension les fonctionnaires du Centre National de traitement des infractions routières (CNT), basé à Rennes ». Le prévenu a piteusement prétendu avoir eu ce geste désobligeant, non envers les radars, qu’il vénère et chérit, vous pensez bien, mais envers sa passagère – il y avait une passagère. C’est extrêmement désobligeant, il faut bien le dire, et puis c’est fort de café tout de même : un geste à l’intérieur de l’habitacle, de la main droite, et la photo permet de distinguer ça ? et la vie privée, alors ?

Heureusement l’avocat du monsieur a judicieusement plaidé un truc imparable et évident, le Droit, rien que le Droit ! L’outrage à une machine n’existe pas dans les textes, et donc quelle extension à un concept vide ? bien joué, j’aurais dit pareil.

Reste donc au législateur, s’il veut qu’à Rennes on ne se vexe pas pour des prunes (*), à modifier les textes pour donner de l’âme aux machines. Pas n’importe lesquelles : insultez et donnez de grands coups de lattes dans le distributeur de boissons qui vous a avalé vos deux euros sans vous octroyer le soda convoité, c’est bien normal s’agissant de cette p…de @!%!@ de saleté de bécane ; mais les machines assermentées ! ah là les machines assermentées, c’est la voix de la France, comme disait Pompidou.

Tibert ( Mesta 210C, avez-vous donc une âme ? )

(*) elle est bonne celle-là, non ?