On a eu raison d'attendre

« On », c’est madame Taubira. La situation se débloque, ça va aller mieux, simplifier sa rhétorique, qui du coup va retrouver un allure plausible, quand on trouvait que c’était foutrement biscornu, que ça ressemblait à du Pollock revu par Picasso, excusez l’anachronisme.

Oui, figurez-vous, c’est évident, ça tombe sous le sens : puisque la Suède ferme des prisons, faute de détenus , et que nous c’est exactement le contraire, on en a en trop, des détenus, il faudrait qu’on en construise, des prisons : eh bien la Suède va nous sous-traiter le gardiennage de nos surnuméraires taulards, et tout le monde y trouvera son compte :

– nous résolvons d’un seul coup notre problème de surpopulation carcérale,

– les prisons suédoises continuent de bruire de joyeuses interjections, au lieu de sombrer dans un silence Bergmanien,

– la Suède se fait du blé sur notre dos, mais nous on économise des bâtiments,

– nos détenus délocalisés apprennent le suédois, voire l’anglais, bouffent des boulettes de viande Ikea à la sauce d’airelles et boivent du jus de canneberge au lieu de se taper des frichtis en sauce à la vache de réforme arrosés de Père Julien 11°5,

– les voyages forment la jeunesse, etc etc…

– … et madame Taubira, qui, nécessité faisant Loi et faute de crédits, avait dû bâtir une théorie bizarre pour justifier cahin-caha le « pas d’enfermement » et la « peine de probation« , va pouvoir mettre tout ça à la benne avec un soupir de soulagement, et nous avec. La peine de probation, ce sera d’apprendre le suédois – c’est bourré d’accents ronds et de consonnes – les boulettes à la sauce machin, le hareng mariné sucré… je sais c’est dur, mais rédempteur.

Tibert