Olympisme et vieux pneus

Mais non mais non il n’y a pas de pénurie d’essence, il suffit – en brûlant 3 litres d’essence pour zoner dans les villes et avec du flair, de la pugnacité, de la persévérance et quelques sudokus coriaces pour tuer le temps – de trouver une station-service encore en service et de se coller dans la queue. Simple, non ?

Pendant ce temps, la CGT de la RATP – entreprise qui n’est pas concernée par la loi El-Khomri, vu que c’est la Fonction Publique dans toute sa gloire et ses avantages acquis – annonce une grève illimitée juste quelques jours avant le début de l’Euro 2016 de foot, que les organisateurs ont fait l’erreur grossière de confier à la France. La CGT de la RATP veut 300 euros de plus par tête de pipe, et le retrait, bien entendu, de cette loi honnie qui ne la concerne pas, loi qui donne des boutons aux Grands Chefs Moustachus de ladite centrale syndicale : ce serait le début de la fin du fromage cégétiste.

Mais ce n’est que fortuit, ce télescopage de la fête du foot et de cette grève de la RATP. Qu’est-ce que vous allez imaginer ? de même que lorsque les aiguilleurs du ciel refusent de travailler la veille d’un week-end prolongé. Le hasard du calendrier… la faute à pas d’chance.

Voilà, on en est là. Le bras de fer finira mal, on s’en doute. Normal-Premier, très prudemment, évite de prendre un coup perdu, se tait et compte les points. Son Manuel de ministre se démène, vitupère, tandis que le moustachu d’en face défend son bifteck syndical. Qui gagnera ? pendant ce temps, les Français perdent, eux. Voyant à la télé les cégétistes des piquets de grève aligner soigneusement de vieux pneus pour les faire cramer – merci pour l’empreinte fortement carbonée, camarades, madame Duflot devrait pourtant peu apprécier – je songeais à une image : j’y voyais brûler les anneaux olympiques

Adios donc les anneaux olympiques ! si Paris et la France ont postulé pour organiser les jeux en 2024, ils peuvent aller se faire cuire un oeuf : tout au plus aurons-nous des courses en sac sur les plages, des concours de boules patronnés par une marque de pastaga. Il faudrait être fou ou sérieusement masochiste pour organiser un gros machin comme les J.O. dans ce pays de malades et de défenses de prés carrés à coups de grèves reconductibles et paralysantes tous les 2-3 jours. L’olympique CIO ira sagement confier ce business à des gens sérieux.

Tibert